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Vu à Buenos Aires

Publié le par Bernard Oheix

Aujourd’hui, petit recueil d’images saisies au vol...

Vu à Buenos Aires, des jeunes avec des hordes de chien attachés à des laisses. Ce sont des promeneurs de «clébards» qui vont les récupérer chez leurs propriétaires et les emmènent déféquer sur les trottoirs pour les oxygéner contre un peu de menue monnaie. Voilà une idée pour lutter contre le chômage et développer les emplois d’avenir en France. Je n’émettrais qu’une réserve, l’obligation de ramasser les déjections ! Dans certains endroits de la ville, des parcs canins permettent de les laisser s’ébattre sous l’oeil de leurs propriétaires, une façon de draguer quand on a plus de moutards à surveiller au jardin d’enfants ! Avec une petite réserve, les propriétaires de bulldogs n’ont pas toujours les charmes des jeunes mamans !

Vu à Buenos Aires, sur une place arborée de Santelmo, deux jeunes évoluer sur une tapis de danse. Ils sont beaux, sensuels, et dansent à la perfection un tango classique. C’est émouvant et un peu triste mais l’âme d’un Buenos Aires du passé ressort avec force, comme si derrière la réalité, la grâce intemporelle de ces pas les guidaient vers une perfection désuète. Ils feront la quête auprès des spectateurs et à la terrasse des bars, tous les deux unis, dans la beauté comme dans la trivialité d’un chapeau débordant de billets de deux pesos !

Vu à Buenos Aires, le Caminito dans le quartier de la Boca, coupe gorge artiste que tout touriste se doit de visiter. C’est un peu leur Montmartre, avec ses rabatteurs qui haranguent le passant pour le faire assoir à la terrasse des restaurants et consommer en regardant des danseurs évoluer sur des pistes de fortune, ses magasins qui mélangent allègrement les objets de pacotilles et les pseudo oeuvres d’art. Les ruelles sont bordées de maisons de tôles colorées et vernies et des peintures murales aux couleurs vives envahissent les moindres recoins. Les chemins de terre bordent une voie ferrée et les pavés centraux sont disjoints. c’est d’une vraie force brutale, mixant l’inventivité et la combine, l’attrape gogo et les pans d’une histoire tragique et d’un destin complexe. Ils ont créé une république de la Boca... ce qui peut me donner quelques idées pour mon retour !

Vu à Buenos Aires, la Bonbonera, le temple du football où Maradona entama son parcours planétaire. Visite du musée du «Bocca juniors», entrée dans le stade et une ferveur incroyable que l’on ressent dans le regard des enfants présents, des familles qui viennent communier, dans l’enceinte de ce vieux stade construit en 1940 qui peut accueillir 57 000 spectateurs dans une ambiance de folie. Le foot, une religion d’état en Argentine...mais cela n’est pas l’apanage que de nos amis argentins !

Vu à Buenos Aires, la place San Martin et son monument dédié aux 750 victimes de la guerre des Malouines constamment gardé par deux soldats en uniforme d'apparat. Un immense «gommier» de plus de 3 siècles étend ses branches énormes comme une corolle de verdure. A côté, une statue équestre avec le père de la nation, le Général San Martin qui libéra l’Argentine et le Chili du joug des espagnols avant de s’exiler et de mourir en France, à Boulogne sur Mer. Dans ce parc magnifique en ce début de leur printemps (nous sommes aux antipodes), un homme qui rit et plaisante avec nous. Il connait le foot français, PSG, Lyon, Marseille... et même Nice qui est une «pequina» équipe (selon lui !). Au désespoir de notre membre corse, il ignore Bastia ! On lui fera un don pour son association et il nous confirme cette impression d’une certaine «francophilie» bien en contrepoint de la haine de l’anglais que l’on ressent souvent ! Vive la France, nous lancera-t-il... mais c’était après lui avoir donné 100 pesos pour la lutte contre les MST !

Enfin, bu à Buenos Aires, un chocolat divin au Café Tortoni. Le plus vieux des cafés d’Amérique du Sud (1858), l’endroit mythique où échouèrent Lorca, Borges, tous les grands peintres et écrivains, les artistes locaux comme les visiteurs d’un moment... et nous ! Les murs sont décorés d’oeuvres originales, de dédicaces et de photos et le rituel pour entrer (30 mn d’attente dans une queue recueillie), le ballet des serveurs et la qualité du breuvage ne se ressentent même pas dans l’addition finale... 182 pesos pour 7 personnes, soit 15€ de pure nostalgie et de bonheur désuet ! Mais il n’était pas encore l’heure du spectacle de tango quotidien !

Pour cela, il nous faudra attendre encore un peu !

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