Des potes et des sites !
Comme un trait de feu, l’autoroute de Hossegor à Bordeaux s’enfonce dans une forêt de pins aux reflets sombres, vagues de verdure aux teintes marrons, corps noueux protégeant l’homme.
Après l’estuaire de la Gironde, nous empruntons les petites routes du bocage charentais vers La Rochelle où nous arrivons en fin de journée, dans le soleil couchant qui illumine les tours qui gardent l’entrée du port. Petit hôtel sur les quais, balade le soir au long de rues bordées d’arcades, lumières chatoyantes des monuments sortis d’un livre d’histoire et qui font surgir les souvenirs d’une terre d’où s’élançaient les aventuriers du nouveau monde. Rue pavées, clochers comme des sentinelles du temps passées, façades d’hôtels particuliers striées de solives de bois, déambulation magique aux confins du temps présent.
La Rochelle est magnifique et aspire à la sérénité, comme si le temps pouvait s’arrêter et que l’art de vivre de nos ancêtres chassait les nuages d’un monde dans lequel nous perdons nos repères.
La Rochelle est magnifique et aspire à la sérénité, comme si le temps pouvait s’arrêter et que l’art de vivre de nos ancêtres chassait les nuages d’un monde dans lequel nous perdons nos repères.
Nous allons y passer deux jours de bonheur dans l’authentique gentillesse d’une population qui sait accueillir avec un sourire, donner un conseil et vous parler sans détours. Au passage, nous ferons un petit détour par un des nombreux cinémas d’art et d’essai et je ne saurai que vous conseiller de voir séance tenante deux films remarquables à voir absolument, (Capitaine Fantastique et Le ciel attendra), deux bijoux d’intelligence et de passions, dont le deuxième devrait être diffusé dans toutes les écoles, les associations et les administrations tant il touche au coeur de nos préoccupations et de nos angoisses...
Départ par les marais poitevin, dans un matin brumeux qui plonge la nature dans un halo fantomatique pour une halte chez les cousins Fournier à Fontenay Le Comte, halte de tendresse et d’amitié, retrouvailles après tant d’années d’absence. Chaleur de ces heures partagées au matin de nos vies d’hommes, satisfaction d’être encore là pour s’offrir des pages de nos vies.
Le soir, c’est à Nantes que nous dormirons, chez Françoise et Bertrand Delaporte, vieux complices de mes années Palais des Festivals, Bertrand étant le Président de Zone Franche, quand la programmation de musiques du monde m’apparaissait comme un chaînon manquant entre l’ouverture et la tolérance de ceux qui ouvrent les yeux et le plaisir des sons venus d’ailleurs. C’était il n’y a pas si longtemps, juste avant que tant de personnes imaginent que l’autre est un ennemi et que les gens chassés par le malheur et qui cherchent un havre de paix pour leurs enfants sont des terroristes en puissance et viennent manger le pain quotidien dans nos mains avides...
Encore des retrouvailles émouvantes et des vides à combler, comme si de remonter le cours du temps nous permettait de colmater cette fuite des années qui chasse si vite sur les terres de nos espoirs !
Et direction Paris, pour d’autres aventures, à travers les immenses forêts que l’autoroute traverse, du Maine et de l’Eure et Loir, toutes ces villes aux noms de pages d’histoire (Angers, Chartres, Blois, Versailles...) qui annoncent la capitale où nous plongerons dans les périphériques saturés et les bouchons interminables !