Les sortilèges du Sénégal
Il est 8h du matin, Ivresse du départ. L’avion comme une promesse de liberté. Le Sénégal est au bout de la ligne et nous en foulerons la terre ce soir. Bon, au passage, il faudra attendre plus de 4 heures dans le spot de Madrid, en transit ! Et là, patatras, le syndrome de la vache à lait nous tombe dessus ! 4,35€ le café, 30€ le mini sandwich, un morceau de fromage gros comme une vache qui rit et deux demies bouteilles d’eau ! Cela ne nous a pas fait rire ! Cela fait cher le soupçon de flamenco et les exploits de Cristiano Ronaldo ! Chers amis voyageurs, si d’aventure vous devez faire une étape en l’aéroport du Réal Madrid, entamez un jeune, commencez le ramadan, faites tout ce que vous pouvez pour sceller votre estomac à toutes les tentations, votre porte-feuille vous en sera éternellement reconnaissant !
A 23h enfin, l’avion se pose sur le tarmac du nouvel aéroport flambant neuf de Dakar. Le curé Albert, notre ami fidèle, avec son beau sourire et sa gentillesse, nous attend et nous emporte dans la nuit, par des raccourcis sur des chemins de terre qui contournent les tronçons d’autoroute manquants, soulevant d’épais nuages de poussière se dissipant dans les phares. Thiès surgit dans la nuit, une ville endormie, car pour la première fois depuis bien longtemps, il fait presque froid avec 13°. Pour nous, une température quasi clémente au vu de la neige qui s’abat sur la France, le pôle nord pour des sénégalais habitués à plus de mansuétude climatique ! Mais bien sûr, le dérèglement est une invention des chinois comme l’a déclaré un Trump d’opérette ! Bon n’exagérons pas, il n’y avait que les sourires de bienvenue de nos amis sénégalais pour nous réchauffer en affichant une gêne. Nous, on se contentait d’ouvrir grands les yeux pour scruter la nuit, les silhouettes difformes des baobabs dégarnis, se gorger des effluves si particulières d’une terre des confins si hospitalière.
J’étais déjà venu à Thiès, 7 années auparavant, avec Thérèse qui oeuvrait dans l’humanitaire et un couple d’amis, Birgit et Jacques. Exit le Jacques resté au pays, Birgit nous accompagnant avec toute son énergie et nous voici donc de retour, les valises chargées de médicaments, de ballons de foot, de matériel scolaire et accessoirement d’informatique.
J’avais adoré ce pays, (cf. mon blog, année 2011), la gentillesse réelle de sa population accueillante, le courage naturel qu’ils démontrent pour survivre dans les difficultés quotidiennes, leurs sourires et leurs rires comme un signe de reconnaissance. Après deux jours pour prendre contact et une plongée dans le marché gigantesque à ciel ouvert (à noter l’incroyable explosion des échoppes de téléphonie !), nous nous rendons à Dakar dans un trafic invraissemblable. Aux Almadies, quartier des ambassades, l’école dans laquelle nous logeons est située en face de la nouvelle ambassade américaine, un fortin gigantesque, entouré de grilles et gardé en permanence par des soldats en uniformes. Les drames récents au Moyen-Orient ont manifestement laissé des traces ! C’est dans ce petit port des Almadies que nous nous offrirons, en un rituel soigneusement maintenu, 4 douzaines d’oursins pour 8€, servis par une petite vieille au sourire édenté, aux doigts noueux, mais avec les yeux d’une profondeur insondable ! La vie est belle malgré les rafales de vent qui nous empêcheront de nous rendre sur l’île de Gorée, ce qui n'est que partie remise !
Et il y a l'accent chantant, ce français un peu précieux mais si joyeux, les bonjour qui fusent, les rires partagés pour un rien, juste comme un signal de bienvenue dans leur pays attachant et accueillant !
Mais déjà le grand large nous attend. Demain dès l'aube, à l’heure ou bleui la savane, nous partirons pour la Casamance et la Guinée Bissau. Là, nous embarquerons pour les îles Bijagos, un chapelet sauvage où nous robinsonnerons pendant 8 jours, sans internet, sans voiture, avec nous-mêmes, le paradis sur terre, et en mangeant le poisson que je pêcherai, ce qui n'est pas gagné ! Si nous en revenons, vous le saurez par un nouvel article qui paraitra dans ce blog, vers le 25 février ! A bientôt donc.... Peut-être !