Un Chant pour l'Infini
Vous en entendrez parler, du moins, je l'espère ! Avec mon ami Richard Stephant, nous montons une production originale pour la saison 2011/2012, la dernière de ma carrière comme Directeur de l'Evènementiel au Palais des Festivals de Cannes...Le Chant Général, oratorio issu de la rencontre entre un jeune exilé grec, Mikis Theodorakis, et un poète chilien au faîte de sa gloire, Pablo Neruda. Véritable Carmina Burana du XXème siècle, nous sommes en train de rêver et d'oeuvrer à l'exhumer du relatif anonymat dans lequel il est tombé. Nous allons faire pleurer les pierres et même les coeurs les plus endurcis fondront devant tant de beauté. Les mise en scène et en images, seront assurées par Paolo Miccichè ( avec lequel nous avions créé Le Jugement dernier/ Requiem de Verdi).
Les 13 et 14 avril 2012, il faudra être du côté de Cannes !
Extrait du dossier de production.
Il est des œuvres qui traversent les époques, transcendent les cultures, restent gravées à jamais dans l’inconscient collectif des peuples. C’est le cas pour le « Chant Général » de Pablo Neruda, chef-d’œuvre littéraire épique du poète chilien, ode à une humanité en marche, héritage des luttes de libération des peuples asservis, brandie comme une oriflamme au visage des bourreaux…
C’est le cas aussi de la composition musicale du « Chant Général », rencontre hallucinée entre le compositeur Mikis Theodorakis, exilée d’une Grèce écrasée sous la férule d’une dictature militaire, et l’œuvre romantique révolutionnaire d’un poète chilien, ambassadeur à Paris, au faîte de sa gloire.
Certains se souviennent encore de ces mots volés au temps, polis dans un maelström de notes, roulant comme des galets au fond d’un torrent d’énergie, montant comme des vagues à l’assaut des citadelles de larmes, de ces chœurs sublimant le désespoir des tortures de l’ignoble. Force symbolique du destin, confluence de leur génie respectif, s’unissant pour interrompre le cours nauséeux des oppressions, en un oratorio magistral dont seuls ceux qui perçoivent la douleur des êtres sans défense sont capables en puisant dans leur capital d’empathie.
Et dans cette période légèreté où tout paraissait possible, même l’impossible, les voix des solistes, les percussions, les chœurs, les violons tressent des lauriers au visage d’une paix transfigurée.
C’était ainsi, il y a une éternité…Pourtant cette œuvre respire toujours, sa force de réaction préservée, intacte, elle gît, assoupie, attendant que le passé se réveille et gronde de nouveau. C’est le temps des retrouvailles, tant d’années et d’évènements après, tant de luttes soldées par les mains massacrées de Victor Jara, le feu d’un Jan Palach s’immolant, les corps suppliciés comme ultime rempart au désespoir de ceux que la lumière ne peut plus atteindre.
Ils gisent tous, ces innocents, entre les notes, dans les rimes, dans le rythme d’une œuvre crépusculaire.
Et nous vous l’offrons comme un espoir pour que le mirage d’un monde meilleur ne s’évanouisse pas dans les flots de l’ignorance et de l’oubli.
Venez donc partager avec nous le rêve d’un monde meilleur sur les traces de Pablo Neruda et de Mikis Theodorakis.
Bernard Oheix
L'affiche du spectacle est de mon ami Eric Dervaux...L'aventure commence !