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Port-Folio été 2011 (1)

Publié le par Bernard Oheix

Quelques images en rafales... une façon de revivre, de graver le passé et de sentir les ailes du temps nous effleurer. A tout "saigneur", tout honneur, une photo volée par Anne Ecrohart, une amie fidèle des saisons et spectacles de Cannes, lors de la présentation de ma dernière saison officielle. Cela n'a pas l'air de me désoler. Surprenant ! J'ai souvent l'impression, sur les photos, de ne pas être vraiment moi, d'entrevoir mon reflet déformé en sorte. Ici, je me trouve en phase, juste à ma place, avec l'air d'être exactement comme je me perçois, en dedans comme en dehors ! je ne me trouve pas beau, je n'ai jamais pensé cela, je me trouve étrangement moi ! Cravatte négligement nouée, rire, yeux fermés, cheveux grisâtres, fond de verdure... je revendique et assume !

S'il y avait une image à retenir de Bernard Oheix, celle-ci me conviendrait assez ! 

 

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Quand la musique classique  se met à la portée de tout le monde, elle ne s'abâtardit pas, bien au contraire, elle grandit le spectateur et annoblit ses acteurs. Etienne n'a pas de frac, un peu de fric mais il a la classe dans la tête, la folie dans l'art, les rêves au bout des doigts ! Etienne Perruchon, rencontré il y a quelques années dans un jury de Feux d'Artifice à  Chantilly qui est devenu, pour moi, un être rare transmetteur de souffle et de passion !

 

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Souvenir de la fin de saison avec le superbe Dogora de mon ami Etienne Perruchon, étrange ludion bourré d'énergie, compositeur et pianiste hors norme, inventeur du Dogorien, langage imaginaire que des centaines de choristes reprennent en choeur ! Le groupe du Corou de Berra et des solistes fantastiques, structurent les choeurs d'enfants et d'adultes. Le public qui remplit le Grand Auditorium lui offre un triomphe à la romaine et deux bis. Un belle aventure entre l'opéra moderne et les musiques du monde, entre l'image et le son. Etienne Perruchon est un génie, qu'on se le dise !

 

jury sourireblog

 

Cannes posséde le plus grand Festival Pyrotechnique au monde. Une baie magique, un écran de 600 sur 300 mètres pour 30 minutes de création pure. Une ode à l'art de l'artifice réservée aux plus talentueux des concepteurs de la planète feux qui rêvent tous de "tirer" à Cannes et de vaincre la Vestale d'Argent... et tous les 4 ans, la Vestale d'Or qui réunit les primés des 3 précédentes compétitions.

Pour ce Festival, formidable machine économique de l'Eté cannois, il fallait un jury flamboyant pour ma dernière campagne. Mon ami Richard Gotainer est un président attentionné et particulièrement féru en feux soutenu par sa compagne Catherine Lazard, une avocate parisienne qui découvre cet univers d'étoiles et le confort suave d'un Carlton sur son pied de fête. Autour de lui, Paola Cantaluppo la directrice du Centre de Danse Rosella Higthower, Birgit Coquelin qui rêvait en secret de faire partie du jury depuis des années sans oser me le demander. Guy Sambrana, Directeur des relations de Nice-Matin, un grand enfant émerveillé du cadeau surprise de sa présence dans le jury, Gilbert Chamonal, ex-Directeur Administratif de L'AS Cannes Football et Volley-ball et Christian Serano, Agent d'artistes dont le carnet d'adresses court de Loana au Crazy Horse. Ce sont tous des amis, une façon de dire adieu à ce monde si particulier qui lorgne vers les étoiles en imaginant des univers éphémères au bruit pacifique des canonnades.

A noter la présence de Sophie Dupont qui me succèdera et de David Lisnard, le Président

du Palais des Festivals et des Congrès,un vrai supporter des feux.  

 

feu igualblog

 

Eriiic, encore, des photos comme tu les aimes, comme tu les sens. Bon le blog n'est pas le meilleur vecteur pour les exposer, mais tu as un oeil magique. Tu montres que si la photo s'est démocratisée et que tout le monde peut appuyer sur un bouton pour reproduire la réalité, faire une vraie image est un art. Tu es un artiste, Eric Derveaux et tu es mon ami !

 

 

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Festival de la Salsa. Femmes superbes évoluant sur des hauts talons, jupes fendues, maquillage et sensualité. Rythmes cubains. Tous les ingrédients d'une fête des sens que mon incapacité d'évoluer au milieu de ces tigresses me rend intolérable. C'est décidé, je vais prendre des cours avec Steve Bakoula et l'an prochain, je danserai avec les louves !

 

 

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La Turquie et la Mort.

Publié le par Bernard Oheix

 

Retour de Turquie. La tête ivre d’images si belles, d’un peuple de civilité, d’une propreté à faire noircir les trottoirs de nos rues. Comment donc une telle image, tant de décalage entre leur histoire somptueuse et notre calque à faire des envies, comme si ce modèle occidental que nous portons ne pouvait qu’écraser leurs millénaires dorés. Entre l’Asie et l’Europe, à cheval sur le Bosphore, avec toutes les interrogations d’une religion qui a tant de peine à demeurer dans la sphère privée, j’ai rencontré des Turcs avenants, polis, se levant pour offrir leur place dans des tramways bondés, des commerçants aux sourires charmeurs, capables de cesser d’importuner quand le malaise monte, souriant devant le client potentiel sans l’agressivité de certains marchés plus tendus d’Orient.

Miracle des rencontres, une amie turque de ma tante nous invite à résider dans leur appartement de Bagcilar, un quartier excentré d’Istanbul à 45 minutes du centre historique, vie partagée avec une population de labeur, des voiles se confondant aux silhouettes de jeunes filles libres, comme si un équilibre fragile était encore possible entre une religion prosélyte et la modernité d’un peuple branché sur l’avenir. L’histoire nous dira si ce n’était encore qu’une illusion de plus, à l’heure vécue d’élections qui conforte le parti islamiste d’Erdogan sans lui octroyer malgré tout les pleins pouvoirs d’une majorité absolue. Attendre et espérer que religion et démocratie puissent enfin se conjuguer harmonieusement.

Le quartier est un gigantesque marché à ciel ouvert…Il nous  faudra plusieurs jours pour nous y reconnaître, plusieurs voyages à errer dans cette mégalopole de 13 millions d’habitants, sans savoir où nous nous trouvons, avec des prononciations impossibles à expurger, des rues qui se ressemblent et grimpent à l’assaut des collines sous un soleil de plomb. La vraie vie turque, avec Iskanders, concombres et salades et autres Kebabs croustillants, grignotés sur des tables basses à même la rue, dans la nuit transfigurée !

Que dire des musées, des monuments, du grand Bazar, des citernes…Rajoutez un de mes anciens étudiants de l’Université de Nice comme guide attentif. Tolga Oghuzan en découvreur de la rive asiatique qui nous offrira un coucher de soleil sur la Mer Noire à désirer rejoindre les cieux pour s’embraser…Qui nous fera déguster des poissons grillés les pieds dans l’eau !

Je ne sais pas si la Turquie doit rentrer dans L’Europe politique…voilà un débat bien complexe à appréhender, mais c’est sans aucun doute un pays qui peut donner des leçons à bien des démocraties occidentales et où le sort d’une certaine idée des relations humaines se joue. Que ce bastion de cultures sombre dans la barbarie et l’intégrisme serait un signal terrible pour ceux qui pensent que c’est en s’ouvrant que le monde se développera et s’harmonisera ! Cela donnerait raison à tant de gens frileux qui, dans chaque camp, fourbissent les armes de la division et de l’exclusion en rêvant d’un sang impur.

 

Ce sang a coulé à mon retour. La mort en instantané. 60 années dont 40 à travailler dur dans une fileterie, à tresser des câbles pour les chantiers d’une modernité qui dévore les matières et leurs servants, dans des conditions de vie naturellement pénibles et ignobles pour mon ami Hocine T.

Deux ans pour construire la maison de ses rêves comme une retraite bien méritée. Une femme, 4 enfants. Un marocain sans Maroc, un Maghrébin d’Europe, à ne plus savoir exactement d’où l’on vient mais à espérer savoir où l’on va ! 30 ans à se connaître, s’aimer, nos familles réunies par les enfants qui grandissent ensemble et jouent sans distinction de races, couleurs et cultures.

Et le moment fatidique où l’on installe son portail d’entrée, comme pour signifier au monde entier que l’on s’est libéré de toute contingence, que l’on peut goûter la sérénité d’un azur sans nuages.

Curieuse douleur que ces pointes de feu qui le transpercent et qu’il tait par pudeur, par refus de dire le mal, parce que les mots ne peuvent exprimer la souffrance et qu’il est préférable de taire l’indicible en une tentative désespérée de nier son futur.

En février dernier, le déchirement de ne plus pouvoir contenir ces miasmes et la réalité d’un cancer qui ronge. Je devais aller le voir en pèlerinage, parce que l’on connaît la destination finale et qu’il est bon d’emporter une dernière image du passé. La semaine d’après. Trop tard pour moi. Si tôt pour lui.

Emporté par la vague. C’est son corps que j’ai salué à mon retour de Turquie. Une enveloppe vide dont on ne percevait qu’un visage drapé de blanc sur lequel un étrange sourire semblait nous narguer.

Dans la mort d’un être aimé, il y a deux sentiments opposés qui se télescopent. Le premier est l’affection d’une absence irréversible, sentiment de trahison d’un départ inopiné. Il y a aussi en revers, comme un soulagement d’avoir échappé à ce mal insidieux qui nous guette et n’attend qu’un faux pas pour faire son œuvre de destruction. C’était lui, hier, demain se sera moi, mais j’ai gagné, bien malgré moi, quelques heures, quelques années de répit, et je veux les vivre, pour lui !

Comment ne pas accepter la mort de l’autre quand sa propre fin est si voisine qu’un rien peut nous faire basculer dans ses bras tentaculaires. Je vais donc survivre… toujours, mais jusqu’à quand ?

La cérémonie musulmane se déroulera dans le carré de ce cimetière lyonnais, tout de blanc vêtus, comme un moment de grâce, entre tristesse et une forme, sinon de gaieté, du moins de sérénité assurément parsemée de rires nerveux et de sourires complices.

Nous mangerons, partageant le pain et les souvenirs, nous rirons en évoquant des anecdotes mêlées, nous jouerons au poker, persuadés qu’il n’aurait vraiment pas aimé me voir miser de l’argent contre ses fils (j’ai gagné !). Nous l’avons fait revivre quelques minutes en sachant cette relativité d’une vie en creux. Et en rentrant de Lyon, dans ces heures d’autoroute qui nous ramenaient vers sa Méditerranée, un vide s’est rempli… une absence définitive n’est plus une béance, juste un lambeau d’espoir qui s’évanouit avant que la mort ne vienne sonner en mon propre jardin !

 

 

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Editos à gogo

Publié le par Bernard Oheix

Je pourrai vous parler de la Turquie, il faudra d'ailleurs que je vous en dise quelques mots. Féerique, sublime, étrange...Et j'en passe ! 8 jours à Istambul et un peuple d'une extrême civilité, poli, bien éduqué, propre. Si loin de certaines images qui collent à la peau ! Laissez-moi un peu de temps afin de vous convaincre de la noblesse de cette capitale à cheval entre l'Europe et l'Asie et de la bouleversante beauté d'un coucher de soleil sur la mer Noire.

En attendant, quelques textes sur la saison prochaine du Palais des Festivals, ma dernière ! 2011/2012 ou la l'ultime page d'un roman autobiographique entamé il y a plus de 40 ans !

A vous de déguster, cela vous donnera peut-être, le désir de venir participer à quelques agapes de cette grande ultime fête d'une culture Oheixienne...

Bonne lecture 

 

 

Edito saison 11/12

 

Une année champagne, un parfum de sensualité véritablement « crazy » pour les fêtes de fin d’année, la grâce d’un pas de deux entre les danseurs et le public de Cannes dans un Festival marqué du sceau de Frédéric Flamand, le nouveau Directeur Artistique qui ouvre l’horizon de cette semaine de novembre  vers les rivages du Japon, de l’Australie et du Canada, l’oreille théâtrale attentive aux répliques si belles qui percent les murailles de l’indifférence dans des textes qui oscillent entre la comédie et la profondeur du sens, les sons mystérieux d’instruments se combinant à des voix pour faire résonner le monde qui nous entoure, de cette « tarentelle » italienne à rendre fou aux voix étranges « diphoniques » de la République de Touva, des textes déchirants de Hubert-Félix Thiéphaine au timbre cristallin d’un Julien Clerc accompagné de l’Orchestre dirigé par Philippe Bender, des gestes d’élégance avec le Cirque de Chine dans une nouvelle version du Casse-Noisette, de la poésie onirique avec Philippe Genty dans son univers qui parle à tous les ages, les mélopées d’El Canto General, l’œuvre mythique de Mikis Théodorakis dans un opéra moderne envoutant qui fera resurgir la poésie de Pablo Neruda…

Et des images, des musiques et de la tendresse, et du rire et des jeux, et tout ce qui compose une ode à la joie de vivre, à la rencontre, pied de nez aux certitudes, magie des interrogations, fascination des frontières ouvertes vers le diamant des émotions brutes…

C’est cela la saison « Sortir à Cannes » 2011/2012, juste une parenthèse entre la réalité et son ombre, entre le futile et l’indispensable !

 

Riccardo Caramella 

ouverture de la Saison 2011/2012. (samedi 15 octobre)

 

Il faut parfois « Tirer sur le pianiste », et ce n’est pas François Truffaut qui nous contredirait !

Le pianiste international, Riccardo Caramella a annoncé officiellement la fin de sa carrière à Cannes en 2007…C’était de l’humour, il fait nul doute ! Car depuis, il continue, en dehors des chemins pavés de bonnes intentions, à promener ce talent qu’il possède au bout de ses doigts avec un humour ravageur qu’il destine à ceux qui le suivent dans ses pérégrinations. « Pêcher de vieillesse », annonce-t-il avec son regard narquois revenu de toutes les scènes qui l’ont vu composer une ode à la musique classique…désormais il se tourne vers cette musique qu’il ne put jamais interpréter, dans son frac engoncé ! Riccardo est un ami et quand nous discutions de ses projets autour des causes humanitaires et de son désir de créer des évènements atypiques, l’évidence s’imposait à moi : il fallait bien qu’il enfourche mon dada du cinéma pour conclure en beauté un siècle de 7ème art  dans la capitale mondiale de l’image !

Fidèle à lui même, il va remonter à l’origine du cinématographe, quand les partitions étaient composées spécialement pour les films. Réinterprétant, commentant, assumant ses petites histoires de la grande, traversant des œuvres et des auteurs jusqu’à faire conjuguer ses partitions qui ont perdu leur identité pour devenir le commentaire illustré d’images célèbres.

C’est tout le pari insensé de ce pianiste que d’ouvrir des brèches dans sa passion du cinéma pour la faire partager. Enseignant à l’université de Turin la musique des films publicitaires, italien nourri de couples célèbres, Fellini et Rota, Leone et Morricone, la musique parle à son cœur et l’image n’est jamais bien loin… C’est ce qu’il nous fera découvrir dans une soirée un peu folle, un peu déjantée, loin de tous les conformismes et avec sa faconde d’italien à l’accent précieux. Une soirée à ne pas manquer car les muses du cinéma se sont déjà données rendez-vous à la Licorne en ce 15 octobre.

 

 

 

Voix passions

Clôture de la Saison 2011/2012. vendredi 27 avril.

 

Une plongée dans l’univers des voix et des chœurs, avec A Filetta, le Corou des Berra, Nilda Fernandez, Talike, Cedric O’heix et des invités surprises…

 

« Depuis des années, je ne peux imaginer une saison sans que des chœurs soient présents, sans que des voix fassent résonner la scène. Dans ce concert final de la saison 2011/2012, j’ai décidé de convoquer aux bans de l’amitié, quelques uns de ceux qui m’ont offert au fil du temps, des pages de beauté. Tous ceux qui seront présents ce soir, sont à classer dans une belle rubrique de l’échange et du partage. Chacun aura 30 mn et pour corser l’affaire, devra inviter d’autres groupes ou chanteurs.

C’est ainsi que vont se croiser les corses d’A Filetta et les régionaux du Corou de Berra donnant un tempo polyphonique à la soirée, Talike la malgache de Tiharea apportera la puissance de sa voix et des percussions africaines, Nilda Fernandez avec sa guitare et sa voix si particulière feront monter les aigus, Cédric O’heix, mon neveu crooner avec ses chansons de mer et de voyages nous embarquera au fil de l’eau, et d’autres encore.

C’est bien d’une soirée étrange qu’il s’agit, illuminée d’éclairs et de passion, un spectacle unique dont vous pourrez dire « -j’y étais, je l’ai vu » quand les années s’écoulant, vous regarderez votre passé comme je contemple le mien. »

 

 

 

 

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