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Vincent SEGAL... et Ballaké SISSOKO.

Publié le par Bernard Oheix

Soirée magique au Théâtre de La Licorne. Programmation de mon groupe fétiche des Huun Huur Tu (3ème fois que je les programme !), l’ensemble de Touva qui pratique les chants diphoniques et nous fait voyager dans les espaces et la culture d’un monde perdu.

 

CÔTE FACE

 

En première partie, présentation d’un duo à faire courir des frissons, à emporter tout être normalement constitué dans un monde étrange de notes éthérées. Ballaké Sissoko (un géant black débonnaire) à la kora et Vincent Segal, agrippé à l’archet de son violoncelle sont éblouissants de virtuosité et de tendresse. Les doigts de Ballaké pincent les cordes de la kora pour créer un univers de notes jaillissantes en cascades en contrepoint des glissandos du violoncelle de Vincent Segal. C’est un moment divin, un échange rare entre deux cultures par le biais de deux techniques... D’une part un instrument africain connoté ethnique pour aboutir à un univers de type classique, de l’autre un instrument classique qui s’échoue sur les rives de la musique moderne. Tous les deux partagent et confrontent l’extraordinaire sonorité qui se dégage de leur fusion. Ils font pleurer le silence, se juche en équilibre sur des mélodies qui déforment l’espace et atteignent le spectateur en de vagues douces. La tension est dans la salle, moment de rupture, comme pour basculer dans l’irrationnel d’un art apte à faire franchir les portes de perception.

Alors, si vous en avez l’occasion, courez, bondissez, prenez vos places pour participer au banquet des dieux auquel nous invite Ballaké Sissoko et Vincent Segal, ils vous combleront de bonheur !

 

CÔTE PILE

 

Comment un musicien aussi exceptionnel que Vincent Segal, peut-il être aussi méprisant et injurieux envers les organisateurs ? Comment, un violoncelliste capable de tirer des sons aussi étonnants, de partager avec Ballaké Sissoko un échange en partage aussi subtil, peut-il être autant vulgaire dans son rapport à la réalité ? D’une réception sans répondre au bonjour du technicien (entrée en matière plutôt malheureuse dans une salle où son destin artistique sera remis dans les mains de ces mêmes techniciens), aux incessantes récriminations sur la qualité environnementale de la salle, sur les travaux de ravalement de façade, sur la signalétique, sur le bruit de la climatisation, sur la loge trop petite qu’il exige de changer pour une autre qui ne lui convient pas… jusqu’à l’hôtel qui ne trouve pas grâce à ses yeux dans lequel « on se gratte »…

Et le bouquet final, quand je viens le saluer en me présentant avant le spectacle, ignorant de ses états d’âmes, et qu’il m’agresse verbalement avec hargne, (je ne suis pas content de l’accueil et…etc.), se plaignant de l’hôtel, de la salle, du personnel. Il rejoint au panthéon des malappris, Bernard Tapie, (et c’est en soi déjà un véritable exploit, cf. mon article dans ce blog, Les pieds dans le « tapie ») et quelques autres, heureusement pas nombreux devant l’immense majorité des artistes, particulièrement satisfaits de notre accueil et du professionnalisme de l’équipe de l’Evènementiel du Palais des Festivals.

Réaction plutôt vive de votre serviteur. Je refuse de continuer à écouter son torrent acrimonieux, le confie à son agent (mon amie Annie Rosenblatt de Mad Minute, sidérée) et pars en exprimant de vive voix mon désir qu’il joue le soir et se casse en empochant son pognon pour ne plus jamais revenir sur Cannes.

Par la suite, dans une soirée quelque peu alcoolisée, nous apprendrons les diverses frasques qui parsèment sa tournée, son incapacité à se contrôler, sans aucun doute produit d’un trac que l’on peut comprendre mais que son manque immense d’humilité rend particulièrement odieux. Le « -On voit bien que l’on n’est pas à Lyon ! » lancé au public de Bron qui le sifflera, les innombrables jérémiades, caprices et autres mouvements d’humeur qui poussent à bout son entourage et laisse planer une ombre délétère sur l’avenir de sa tournée.

Alors, Vincent Segal, ange ou démon ? Ange sans doute si vous êtes spectateur…mais ange qui ne remettra plus jamais les pieds dans une de mes programmations, et c’est vraiment regrettable car il aurait été parfait dans une édition des Nuits Musicales du Suquet.

Tant pis, on survivra, et lui aussi, il fait nul doute…mais il ne devrait pas oublier que ce sont des programmateurs comme nous qui misons sur lui, et que cet investissement porte sur son talent et certainement pas sur ses états d’âme de garçon mal élevé et mal embouché.

Une main mordue n’a pas envie de caresser !

Adieu Vincent Segal !

 

PS : j’ai attendu qu’il s’excuse après le concert, ce qui aurait effacé une partie du malaise, j’attends toujours même s’il est passé devant moi !

 

PPS : j’ai lancé le message qu’il pouvait me téléphoner auprès de ses tourneurs afin que l’on discute du problème à froid, mais apparemment sans effet. Il ne s’abaisse sans doute point devant un petit directeur de province !

 

PPPS : Huun Huur Tu, c’était génial, des musiciens sortis de leur steppe et heureux de vivre et de partager. Tout était parfait pour ces mongols issus de la nuit des temps ! Ballaké Sissoko s’est révélé adorable et passionnant… Dommage pour lui, mais il a encore quelques dates à souffrir, la perfection musicale tolère bien quelques petits accrocs à la sérénité et au confort d’une existence trop quiète !

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Paléïdoscope

Publié le par Bernard Oheix

L'édito de l'organe de la Direction des Ressources Humaines (Paroles de RH) est composé à tour de rôle par un des directeurs. A moi donc de m'y atteler...en cette fin d'un mois de février, au débotté, pour remplacer une défaillance...

Les doigts ont volé sur le clavier, une poignée de minutes (9 exactement !), sans doute parce que le sujet m'inspirait !

Il faut le dire, le Palais et le Festival des Jeux, deux matières riches !

Bonne lecture !

texte-bo.jpg

 

Il fait nul doute que c'est l'un des derniers que j'ai l'occasion de composer. Petite émotion. J'aurai d'autres occasions, peut-être d'autres tribunes, mais c'est ma boîte, celle dans laquelle je sévis depuis 20 ans, la moitié de ma vie professionnelle ! Cela se sent dans l'envolée finale, petite larme, 3 petits tours et puis s'en vont ! 

Mais c'est pas triste !

 

 

 

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Sénégal (3) : iconographie !

Publié le par Bernard Oheix

Le Sénégal est un beau pays francophone, plein de couleurs et de rires, porté par une langue suave, parfois un peu précieuse et une grande naïveté dans nombres d'expressions. J'ai été frappé par les inscriptions et panneaux divers croisés dans nos pérégrinations et vous propose un florilège de quelques fous rires...

 

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dieu.jpg

 credit.jpg

 

 

 

Dans le camion généralement bourré à craquer de passagers, les conditions de circulation sont parfois limites... Ici, on se prémunit des aléas de la route en affichant sa foi... On ne prête qu'aux riches !

 

 

 

Ces pauvres qui cherchent du crédit et dont la panneau ci-joint prouve à l'évidence que ce n'est pas gagné !

 

 

 

 

 

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 obsession.jpg

 boucherie-conjoncture.jpg

 

 Deux exemples typiques.

 

A gauche, la couture comme un exutoire, une volonté de séduire affirmée. Hanter par le vêtement, pas seulement une supposition !

A noter, que cela joue aussi pour les hommes !

 

A droite : Qu'a-t-il pu se passer pour qu'un boucher se décide à appeler son négoce d'un nom aussi farfelu ?

Après enquête, il semblerait qu'il ait ouvert son magasin l'année où la "conjoncture" économique était bonne pour les mois à venir (sic) !

 

 

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 barques.jpg

La somptueuse plage de Thiof des pêcheurs de Dakar. Les barques alignées face à la mer sont peintes avec des couleurs vives et portent des inscriptions... noms de femmes, louanges à Dieu, dessins naïfs, tout est bon pour assurer une bonne pêche et le retour sains et saufs de ces marins qui sillonnent les mers sur ces embarcations vétustes, sans sécurité, jouets dans les vagues violentes d'un océan colérique...Mais elles sont consacrées et réservent de belles surprises quand les prises jonchent le fond de ces barques et que, dans un savant désordre, les chefs redistribuent les prises à la volée !

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moins-cher.jpgcoin-femme.jpg

 

 

 

Pourquoi payer plus cher ? Il suffit de se rendre dans ce magasin pour faire fondre la facture au fur et à mesure d'un "t" qui n'est pas un moins mais bien un plus dans l'échelle des bons souvenirs !

 

 

Quant aux femmes, elles savent toujours où aller, dans leur beaux "boubous", bijoux autour du cou, propres et soignées, "ce coin idéal" leur permettra de papoter en riant et de s'apprêter à séduire les hommes !

 

 

 

Voilà un petit voyage dans les reflets d'un pays d'ors et de lumières. Je sens encore les odeurs du pays, je vois toujours ce paysage plat de savane, j'entends la langue précieuse aux expressions surranées. Ces sourires des enfants charmeurs, les rires des femmes, l'humour des hommes. Sénégal, un pays que l'on peut aimer, où il fait bon vivre dans la chaleur des émotions brutes !

Sénégal d'Ismael Lô, de Youssou N'Dour, d'Omar Pene, de Badou, de tous ces artistes qui portent si haut les belles couleurs de l'espérance. La musique toujours présente comme un rappel de la beauté d'une culture pleine de vitalité ! 

 

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