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2ème Nuit de la Tchatche de Bourg en Bresse

Publié le par Bernard Oheix

Vendredi 30 janvier 2015.

Bourg en Bresse. La salle de la MJC, dont je fus un directeur heureux dans les années 80. C’était mon premier poste (le plus au Sud possible !), François Mitterrand allait se faire élire président et je pensais que vivre si loin de la Méditerranée était impossible, une aberration de la nature en quelque sorte. J’allais découvrir un pays étonnant, coincé entre le Jura, les Alpes, la plaine de la Bresse et les étangs mystérieux des Dombes. Des habitants chaleureux et entiers, offrant leur amitié, une amitié qui perdure à travers l’espace et le temps. J’avais 30 ans, j’émergeais de 10 années de FAC, de deux maîtrises et d’un DEA et je ne savais pas que je quittais l’enfance pour devenir un adulte (ir)responsable !

Un public chaud bouillant remplit les 200 places de la salle de spectacle, 6 candidats postulent pour le titre de meilleur « embrouilleur » de cette 2ème édition de la Nuit de la Tchatche.

Et d’entrée, les questions fusent… Vous devenez une star de la télé-réalité, votre programme en 2015 ? N’est pas Nabila qui veut, découvrira monsieur le candidat André Cayot, mon ami haut cadre du Ministère de la Culture ! Votre taureau refuse de saillir la vache, que faites-vous ? Tête de la ravissante candidate qui en quelques secondes se propulse dans cette histoire impossible et devra tenir 3 mn sans fléchir, en construisant un scénario improbable, faisant cascader les rires quand elle prendra l’accent québécois pour demander à son mari ( Bernard !!!!) de baisser son pantalon pour exciter la bête ! Votre rédacteur en chef refuse que vous couvriez la Foire des Célibataires de Cossey, à vous de le convaincre, et c’est Guillaume Lacroix, un responsable politique du PRG qui se coltine cette mission haute en couleurs !

Des rires, il y en eut, un triomphe d’inventivité, de remarques absurdes, de qui-propos, de jaillissements fertiles, d’idées s’accrochant les unes aux autres pour se télescoper en provoquant l’hilarité des présents.

C’est cela la Nuit de la Tchatche (cf. les recettes d’un Nuit de la Tchatche sur mon site officiel), une formule gagnante que j’avais inventé en 1988, pendant mon (bref) passage comme Directeur de la MPT des Campelières à Mougins. C’était au tout début de cette mode des ligues d’improvisation, et comme parler n’est pas mon fort (!!!), je m’étais confronté à cet art en construisant une soirée dont j’ai repris les ingrédients à la demande de Chantal Veuillet, mon amie de toujours, mon ex-collaboratrice de l’éphémère agence artistique des MJC, La Belle Bleue, que j’avais fondé en imaginant devenir un Zorro de la Culture Populaire ! L’Agence s’est écroulée, pas mon amitié pour mon assistante, et quand elle m’a demandé de reprendre la formule de ma Nuit de la Tchatche à Bourg en Bresse, bénévolement et sans moyens, pour le plaisir de se retrouver et de rêver de nouveau ensemble, j’ai récupéré le flambeau de mes jeunes années pour redevenir le Roi de la Tchatche d’un soir ! Mais pour quel plaisir et tant de passions !

Des Candidats en forme olympique, un jury composé exclusivement de Présidents (dont mon ami Nilda Fernandez, se présentant en chantant Madrid, Madrid, Jean-Jacques Bernard, le cinéphile de Canal+ explorant les chemins du Cinéma de la Mandchourie du Sud indissociable des yeux bridés des mandchous et de leur Yourte à 360° qui leur permit d’inventer le Panavision…

Des questions absurdes pleuvant sur tout le monde (candidats, membres du jury, public… et même sur les présentateurs sommés de s’exécuter sous peine d’une grève des Présidents du Jury…). Pour ma part, j’ai hérité de trois minutes au micro pour découvrir si j’étais plus hippocampe ou hérisson ! Des exercices de style (l’histoire où caser une liste de mots et d’expressions, l’histoire incomplète à achever) jusqu’à un final en apothéose, le Ring de la Parole, où les deux finalistes s’affrontent, encadrés par un gong résonant toutes les minutes, les obligeant à lâcher le micro pour permettre à l’autre de rebondir et d’enchaîner en un «cadavre exquis» construit en abysses !

Et le Vainqueur fut...Camille German, celle-là même qui eut tant de difficultés à faire saillir son taureau par son mari... Nilda Fernandez termina ce feu follet de mots libérés par un mini concert plein de surprises où sa maîtrise de la scène apporta un vent de folie et comme toujours en Bresse, c’est avec un repas copieux et un bon vin que cette Nuit s’acheva !

Alors, si vous n’êtes pas convaincu de la pertinence du pouvoir des mots, si vous ignorez que l’homme a du génie en lui, pour peu qu’il se laisse aller et qu’il n’y ait pas d’enjeux qui le paralysent, si vous ne connaissez pas le pouvoir incroyable d’attraction de cette région magnifique et la profonde humanité de ses habitants, alors, pas besoin de prévoir d’être présent pour une nouvelle édition de la nuit de la tchatche qui aura lieu en Janvier 2016... Mais nous, nous y serons, soyez en persuadés !

Rendez-vous donc en janvier 2016 pour la 3ème Nuit de la Tchatche, et un grand merci à ma complice, Christine Larivière de la Dieselle Compagnie, la co-présentatrice avec qui j’ai réalisé l’exploit de tenir les 3 heures de présentation sans filets, à Jean-Claude Gayet, le régisseur technique si calme et efficace de la MJC, à Pascal Ainardi, l’homme à tout faire (et qui fait tout!) dont la présence rassurante autorise tous les délires et à tous les bénévoles du Festival Carbur’ En Scène, le producteur de l’événement, sans oublier les candidats, les présidents et ceux qui ont parlé pour ne rien dire, ce qui finalement, ne nous change pas trop de la vie réelle !

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Naissance du Cinéphile

Publié le par Bernard Oheix

Vendredi 22 janvier, 19 h, Marseille, La Canebière...

C’est parti pour la première ronde officielle du jeu «Le Cinéphile» sous l’égide du Conseil Régional Pacca. 40 joueurs sont réunis dans une salle de la Maison de la Région et vont en découdre autour de leurs connaissances du Cinéma...

Tout a commencé pour moi il y a un an, mais pour Luc-Michel Toledano, cela fait des années qu’il se prépare à cet évènement. Fatigué d’entendre éternellement dans les discussions de repas, des interrogations du type, «quel est le réalisateur de ce film déjà ?» ou «Et le nom de cet actrice, c’est quoi au fait ?», il s’attelle à la tâche de composer des fiches, et de fiches en aiguilles, se compose une bibliothèque colossale de savoir, une somme de connaissances qu’il emmagasine par passion, par plaisir !

Il a, alors, l’idée d’un jeu autour du cinéma, s’inspirant d’un Trivial Pursuit, imaginant des paliers dans la difficulté, des indices qui doivent permettre de trouver des réponses et d’obtenir un certain nombre d’étoiles et de l’emporter, sur la base de portraits, films et récompenses.

Luc-Michel m’a contacté après avoir testé son jeu, en louant une «Table d’Inventeur», au Festival International des Jeux de Cannes, la plus grande manifestation ludique au monde sur ce thème... 180 000 spectateurs actifs, 12 000 joueurs inscrits dans les tournois les plus divers, 50 nationalité, hommes, femmes, enfants, seniors... Une tour de Babel futuriste où seule l’activité jeux est la monnaie d’échange, les parties jouées, le thermomètre du temps qui passe !

Son initiative obtint un succès réel, comme une promesse d’avenir, laissant malgré tout entrevoir quelques faiblesses par une mécanique des règles manquant de sophistication, entraînant une absence de dynamique. Ce jeu faisait partie de ces bonnes idées que l’on ne réussit pas à conclure ! Tout le monde en reconnaissant la séduction, mais quelque chose clochait ne lui permettant pas d’aboutir à l’excellence !

Quand il me fit l’amitié, grâce à un ami commun, de me contacter pour m’exposer son projet et me faire une démonstration de son jeu, je perçus instantanément l’extraordinaire potentiel de son travail. S’ensuivit des rencontres, des discussions, la découverte d’un homme attachant, un grand enfant perdu au milieu des hommes, attaché d’administration territoriale, excellent professionnel, mais que des rêves hors du commun envahissaient, la porte de sa maison refermée. Et de ces rencontres, de ces discussions et de ces nombreux tests (y compris avec ma famille de cinéphiles !), l’appréhension de la mécanique de son jeu et son évolution dans une logique, non seulement de puiser dans ses propres connaissances, mais aussi d’activer une confrontation avec les «adversaires» de la table de jeu. Après moultes réflexions communes, nous introduisîmes des éléments susceptibles de provoquer une interactivité entre les joueurs, un «re-lookage» de la maquette par son créateur, Christian, une recherche de contacts et de partenariats débouchant sur ce 22 janvier comme un test pour toute l’équipe regroupée autour de Luc-Michel Toledano !

Que se passa-t-il alors en ce vendredi que l’on pourra annoncer comme la date officielle de la Naissance du jeu du «Cinéphile». La confirmation évidente de l’attractivité du jeu par l’enthousiasme des joueurs, le nécessaire «affinage» d’un certains nombre d’éléments pour nous les concepteurs, et par dessus tout, la réussite par le rire et la passion des présents qui ne virent pas les deux heures du jeu passer…

Nous, en en a dégusté chaque minute, chaque seconde, comme pour mieux étirer le temps !

Alors, nouveaux tests à Cannes à la fin du mois, pendant le Festival des Jeux, un tournoi dans les départements de la Région débouchant sur une grande finale à Marseille, le lancement du jeu au Mondial des jeux dont je suis le consultant, un projet télévisé, la commercialisation de la boîte...

Le jeu du «Cinéphile», où les Portes du Paradis (encore que l’échec retentissant du film de Cimino n’en soit pas le meilleur parrainage !), un reflet dans un oeil d’or !

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