Monsieur le Président ....Jupiter, descend de ton nuage !
Monsieur le président, je vous écris une lettre, que vous ne lirez peut-être... (air connu), mais qui me fera du bien !!!!
Si j’ai voté pour vous dès le premier tour, c’est parce que je ne voulais pas d’un voleur de droite, d’un dictateur de bas étage ou d’une hystérique de l’extrême. Restaient un PS grillé et carbonisé par un président qui aura joué à l’être pendant un mandat en nous trahissant systématiquement et quelques autres cantonnés aux rôles de figurants folkloriques. Et je pense qu’il y en a beaucoup qui ont raisonné comme moi et en sont arrivés à mettre un bulletin dans l’urne qui portait votre nom !
Vous étiez jeune à l’époque, un ton de fraicheur nouveau en politique et une envie irrésistible de balayer le passé de ces éléphants encombrants les allées d’assemblées pléthoriques vivant très grassement sur notre dos en usant de tous les privilèges d’une fonction d’élu déconnecté de toutes réalités. La purge pour les autres mais surtout pas pour nous, de gauche comme de droite, députés, sénateurs, avec nos salaires mirifiques de cumulards, nos caisses de retraite ad-hoc, nos chauffeurs et nos passe-droits, des conseillers généraux totalement inutiles, des mairies et des agglos qui s’empilent comme un mille-feuille toujours plus coûteux pour nos impôts, des commissions bien rémunérées et des pantouflages… l’immoralité d’un système où les professionnels de la politique se sont taillés un monde à la mesure de leur avidité.
En France, on peut faire rêver nos enfants en espérant qu’ils deviennent chanteurs ou footballeurs…et donc riches, mais il leur faudra du talent pour cela! Plus surement vous pouvez devenir un nanti en serrant d’innombrables mains pour devenir un homme politique ! Vous quitterez les zones incertaines de la précarité avec des revenus de 10 000 à 20 000€ qui semblent si normaux dans cet univers du pouvoir. Qui les perçoit dans la vie réelle de ceux qui travaillent au quotidien tout en étant pas un patron du CAC 40, ont fait des études ou pas et se lèvent le matin afin de nourrir leur famille et d’entretenir des rêves de lendemains qui chantent ?
Que vous soyez un joueur de poker redoutable, Monsieur le Président, nul n’en doute. Que vous ayez bénéficié d’une conjonction d’alignement des astres exceptionnelle en est une autre. Dites merci à Sarko qui a planté un couteau dans le dos de Juppé en faisant tout pour que vous soyez le Président de tous les français… tout en rêvant d’une cohabitation où son parti Républicain aurait pris le pouvoir dans une cohabitation gérée par ses poulains Baroin et Vauquiez.
Las pour eux ! Vous avez effectué un sans faute, distillant ce ni-gauche ni-droite avec art et gagnant ainsi une majorité venue de nulle part qui a balayé les restes d’un monde désormais à l’agonie. Quelle science exacte dans la manière de faire exploser les autres, gauche en déconfiture, droite en vrille, extrêmes en désarroi, écologistes aux abonnés absents, centristes intégrés mais marginalisés.
Mais si vous n’êtes ni de gauche et en même temps ni de droite, qui êtes-vous Monsieur le Président et d’où parlez-vous ?
Du côté de l’efficacité ? On l’a compris ! Du côté de la réforme à marche forcée, pourquoi pas ?
Mais alors, pourquoi annoncer à des Guyanais en déshérence que vous n’êtes pas le Père Noël Alors que vous le devenez pour les 500 familles les plus riches de France en supprimant l’ISF ! Pourquoi toucher à cet impôt dont on sait bien que votre argumentation pour défendre votre mesure est un leurre, un ruissellement impossible, en cette heure de mondialisation et de « financiarisation » de l’économie. Etait-il si urgent de mobiliser votre énergie sur ce dossier alors que tant d’autres secteurs attendent vos réformes ?
Pourquoi ne pas intervenir sur un « glyphosate » mortifère plutôt, en aidant Nicolas Hulot contre les tenants d’une agriculture intensive et obsolète aux mains de Monsanto ?
Pourquoi ne pas entamer la réforme des institutions en supprimant un certain nombre de députés et une majorité de sénateurs, l’ensemble des conseillers généraux qui ne servent à rien, et faire diminuer le poids des institutions sur les finances publiques ?
Pourquoi ne pas encadrer et moraliser les salaires des élus ?
Pourquoi ne pas limiter le nombre de mandats dans le temps et dans l’espace ?
Pourquoi ne pas organiser votre parti afin qu’il soit vraiment le reflet de votre projet de mutation et non un conglomérat d’intérêts de nouveaux partisans ?
Pourquoi ne pas s’engager sur des terrains moins confortables que les petits cadeaux faits à ses amis les plus riches ?
Par exemple, lutter pour une simplification de la vie administrative des artisans et PME, pour un développement de l’apprentissage, contre les lobbys immobiliers comme Nexity qui rackettent l’épargne sous couvert de lois immobilières prises par l’état, s’engager contre les paradis fiscaux, lutter contre l’évasion fiscale des Gaffa, les salaires indus des grands capitaines d’industrie, et plus simplement, pour que chacun puisse, le matin en se levant, dire qu’il vit dans un beau pays et que la vie est belle sous l’ère Macron.
Il aurait été si simple de supprimer les allocations logements et familiales pour les ménages les plus aisés afin de ne pas toucher aux 5€ des moins favorisés !
On est d'accord pour payer un peu de CSG en plus, mais nous voulons savoir pour quoi, pour qui ?
Vous aviez tout pour mener une nouvelle génération vers les chemins vertueux d’une démocratie dynamique et plus juste, moins engoncés dans les schémas d’un passé qui nous pèsent. Qu’en faites-vous de ce capital inestimable ?
Vous avez le pouvoir, et vous nous faites bien sentir que ce pouvoir est auguste et sans égal. Alors Monsieur le Président, encore un petit effort, car notre patience à des limites et votre crédit est en train de fondre, ce qui serait dommage pour un économiste aussi brillant que vous l’êtes. Cela nous mènerait une nouvelle fois vers les chemins du chaos !
Allez Président, encore un petit effort pour être révolutionnaire et changer la société.
Nous sommes prêts à de nombreux sacrifices, l’êtes vous aussi ?