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Que le jour commence ainsi de Guillaume Roux

Publié le par Bernard Oheix

 Guillaume Roux est certes mon ami, mais cela ne justifie rien !

Si ce n’est cette profonde amitié qui traverse le temps, cet attachement réel avec un homme qui compte à mes yeux par son ouverture, l’intelligence de ses propos, ses choix de vie, ses positions toujours mesurées, sa famille si belle... Bon vous l’avez compris, le psy Guillaume est mon pote et avec lui, les consultations sont gratuites !

Nous partageons beaucoup de choses même si le temps à tendance à nous courir après et a nous priver du plaisir d’être ensemble. Et dans nos intérêts communs, outre le cinéma,  il y a ce goût pour l’écriture, cet enchâssement de mots, ces mots qui font des phrases, ces phrases qui s’écoulent et construisent une histoire à partager !

On s’est souvent donnés des bouts de manuscrits à lire sans jamais se convaincre tant nos univers sont aux antipodes par la forme comme par le fond. Mais quand il m’a annoncé que son premier roman allait paraître, que j’ai vu son regard de fierté en me montrant la photo de sa couverture, j’en ai été sincèrement heureux pour lui, pour la reconnaissance de ses années de travail, d’isolement, de cette solitude de l’écrivain que je connais si bien et qui trouve dans cette édition un aboutissement !

Restait désormais à lire son livre dont le beau titre élégant et intriguant  Que le jour commence ainsi pouvait tout laisser supposer, le meilleur comme le plus sophistiqué ! Mais avant, il m’a convié, pour le lancement officiel de son oeuvre, à une lecture publique d’extraits suivie d’une séance de dédicaces, le vendredi 13 avril, à la médiathèque de Vence. Ses amis s’étaient réunis autour de lui et l’exercice de style complexe d’une lecture par un excellent comédien de bouts de roman, pour ne laisser que des sentiments diffus, tint ses promesses et  me donna l’envie de plonger dans son oeuvre. Ce que j’ai fait !

j’ai dévoré son roman. Son style aérien comme des vagues nonchalantes venant s’échouer sur les rives de nos perceptions, ces phrases éthérées qui touchent au coeur  de nos sentiments. Ses mots sont des notes de musique au service d’une histoire éternelle. L’ombre de cette mort qui rode autour du narrateur et touche ses proches, seule la rédemption par l’amour pourra la chasser...mais à quel prix ! C’est une superbe histoire d’amour entre Stella et  un homme sans visage, qui sauvera le monde, même s’il est indispensable pour cela de s’en libérer de toutes les chaînes et de s’affranchir de toutes ses peurs. Ce roman est en équilibre au dessus de tous les précipices, des vertiges d’une fuite vers l’Inconnue et d’un abandon de tous les codes pour tenter d’être soi-même au milieu des autres.

Sa formation de psychologue l’autorise à s’approcher au plus près des sentiments confus qui s’agitent en nous, de démêler des émotions ténues, de tracer une frontière entre le réel et l’irréel. Au sortir de ces pages envoutantes, nous aimerions être capables de discerner les «Stella» qui nous indiquent que le chemin le plus court vers le bonheur est un don qui impliquent tant de renoncements. Mais l'urgence de ce désir d’amour ne permet pas les faux semblants.

Des personnages apparaissent comme cette enfant Annabelle que nous aimerions protéger, des amis qui peuplent les fractures de son drame, des relations floues aussi qui hantent son parcours vers l’abandon.

Il faut lire Que le jour commence ainsi et célébrer cette maison d’édition Entreprendre (http//entreprendre-editions.com) qui a le courage de permettre à un jeune écrivain de sortir des sentiers rebattus et d’affirmer sa vision d’un monde ou le noir et blanc créent la couleur pourpre d’un mirage.

Guillaume Roux est mon ami certes, mais c’est aussi et surtout, un écrivain qui a trouvé son style et qui est capable de nous embarquer dans un train peuplé de fantômes, ceux d’une réalité qui jouxtent le monde dans lequel nous vivons. Et je suis fier et heureux pour lui de m’avoir convaincu !

PS : on peut commander son livre par Internet directement auprès de Entreprendre Editions

PPS : et personne ne m’a payé pour écrire ces mots, même pas Lui !

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dernieres images de mon Afrique

Publié le par Bernard Oheix

dernieres images de mon Afrique

 

Comment revenir à la réalité ? Un mois en Afrique et le retour avec l’impression d’une aventure hors du commun, sur les bas côtés des sentiers battus, un soupçon d’ivresse pour cette plongée dans l’Afrique profonde.

 

Dans notre road-trip, il y avait ce zeste d’aventure d’une traversée en voiture de Dakar à Bissau, ces moments forts qui nous plaçaient en marge d’un voyage classique. Le bac de Banjul avec ces attentes interminables et son incertitude permanente, les frontières et leurs contrôles incessants avec leur rituel du « billet » offert aux gardes pour acheter la paix d’une poursuite. L’armée sénégalaise qui ferme la Casamance la nuit à cause des troubles causés par des affrontements violents entre coupeurs de bois précieux et nous laisse en rade à Diouloulou aux mains salvatrices d’une bande de curés nous accueillant avec un Jack Daniel réparateur. Il y a aussi un repas avec l’évêque de Bissau, ex-combattant de l’indépendance, homme de coeur et d’une intelligence avisée dans un pays de ruines. Et  ce canot qui fonce dans les embruns à travers la baie de Bissau et son archipel des Bijagos de 88 îles, se glisse entre une flottille de bateaux chinois occupés à piller les fonds poissonneux pour arriver à Angurman où nous vivrons à l’heure des marées, seuls occupants d’un îlot à la végétation luxuriante, Robinson des temps modernes découvrant les charmes d’une vie sans Internet ni Wifi !

 

Jamais, dans ce périple de centaines de kms sur des routes dévastées par les rigueurs d’une nature en révolte, de saisons de pluie qui ravagent les infrastructures, nous ne sentirons la peur ou un danger réel, tout au plus une sourde angoisse dissipée par les rires des interlocuteurs et la gentillesse profonde des locaux, même dans les moments les plus difficiles.

 

Il reste avant tout, l’extraordinaire accueil des habitants. Pas une personne qui ne nous saluera d’un franc « -Ca va bien ? » agrémenté d’un sourire jovial, pas une qui ne nous lancera une oeillade complice comme pour nous remercier de partager un moment de leur vie si dure ! Et le sourire malicieux des enfants comme le signe d’un bonheur immédiat et sans calcul !

 

 

dernieres images de mon Afrique

Car ne nous y trompons pas, leur existence est partagée entre les difficultés quotidiennes pour obtenir les moyens de subsister et l’extrême désorganisation d’une vie sociale où la corruption générale ronge les espoirs d’un avenir meilleur.

L’incurie et l’absence de perspectives gangrènent le tissu social jusqu’à nous faire perdre confiance.

Imaginez cette savane si belle et majestueuse où les baobabs se dressent en griffant l’horizon de leurs branches décharnées avec des amoncellements de plastiques comme un cancer que rien ne peut entraver. Dans les champs, autour des villes, au milieu des habitations, des zones entières infectées de ces immondices imputrescibles, entretenues par le comportement des pouvoirs publics incapable de faire appliquer l’interdiction des sacs plastiques prises il y a plusieurs années. Et quand l’on voit des « Auchan » les distribuer aux caisses et enrichir sans cesse ce « léviathan » de la pollution, on a honte de laisser  ce monde agoniser sous le poids de nos turpitudes.

 

Si l’on devait terminer par quelques flashes, on peut décrire ces pays de l’Afrique Noire comme un gigantesque laboratoire des drames qui nous attendent. Des zones entières sont en train de disparaitre, mangroves dévorées par la montée des eaux inéluctable et déjà perceptible, exodes des populations vers des villes polluées sans perspectives, désorganisation absolue qui mènent à l’éclatement des valeurs de la famille, économie pillée par les néo-coloniaux venant se servir sur la bête sans renvoyer l’ascenseur.

 

Le pays est parsemé de maisons inachevées, de ruines abandonnées, et les voitures exportées de l’Europe, brinquebalantes y vivent une énième vie de misère en dégageant des nuages polluants de gaz toxiques.

 

Et pourtant ! Les habitants sont beaux et gentils. Les tenues de football sont les habits communs avec une prédilection pour les grands footballeurs espagnols et portugais même si l’on voit Neymar prendre sa place dans ce concert des stars qui font rêver les jeunes sur des champs de fortune avec des ballons ayant largement passés leur date de péremption.

Il y a ce curé miracle sénégalais qui nous accompagnait, Albert, pêcheur de thiof (un succulent poisson que nous dévorerons matin, midi et soir en grillades savoureuses !) qui enfilait sa soutane dans les moments les plus chauds et accomplissaient des miracles pour nous extirper de situations inextricables…

Il y a le temps différent, les heures éternelles, les nuits au ciel constellé, les marées comme rythme d’une vie sans attache.

Il y a le sourire et la beauté des femmes pour balayer les nuages et entretenir l’espoir !

Il y a l’Afrique éternelle et les rythmes d’une musique envoutante que Rita paradis, notre voisine à la Saumone, nous offrait en gage d'amitié.

L’Afrique où l’espoir en partage !

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