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I Muvrini : Portu in Core

Publié le par Bernard Oheix

 

Disons le tout de suite. Ce dernier opus des Muvrini est un chef d’oeuvre absolu, le genre de galette à écouter en boucle, à se saouler de notes et de mots, mélangeant le corse et le français pour mieux faire porter son message. J’ai enchaine 20 fois (sic) Inno, 10ème morceau du CD, sans jamais me lasser, toujours plus concentré, tentant de décrypter les finesses d’une orchestration magistrale, les fulgurances des voix, les soli délicats ciselés dans la fusion et l’énergie de ce texte sur la folie des hommes à massacrer leur terre et à ne pas comprendre que l’avenir est en péril.

Le livret qui l’accompagne offre une traduction salutaire pour la compréhension du projet du groupe.

 

« Qu’est-ce qui te consume et l’âme et le coeur

Qu’est-ce qu’on t’a volé pour que tu célèbres la mort

Qu’est-ce qu’on a tué en toi qui détruis l’avenir

Qui croit que seul l’argent est richesse qui vaille »

 

Le thème de cet album est l’écologie, le rapport d’humanité, l’échange pour accepter l’autre. C’est un hymne à l’espoir qui se cache dans les drames d’aujourd’hui et les catastrophes à venir, la volonté de dire que tout peut basculer dans l’horreur et qu’il est temps de prendre conscience.

 

« 2043, qu’est-ce que tu vois ?

Trouve moi un peu d’eau, un avvene chi po

Il n’est pas trop tard, envoie moi de la vie »

 

L’espoir existe mais il est ténu et il en va de la prise de conscience de tous pour que les hommes se libèrent de leurs chaines. Jean-François Bernardini, leader du groupe, homme d’influence joue son rôle de lanceur d’alerte et il le fait avec les armes qui sont les siennes, celles d’un artiste accompli au sommet de son art, la musique, les mots, un CD, la scène ouverte aux vents de l’histoire.

 

Alors, si vous n’êtes pas convaincus, filez acheter ce CD et écoutez-le sans parcimonie. Laissez-vous happer par la passion d’une terre à nulle autre pareille. Et si I Muvrini sont programmés sur une scène près de chez vous, prenez un billet et vous ne le regretterez pas…

Et ils ne m’ont même pas payé pour écrire ces éloges !

 

I Muvrini : Portu in Core

Un peu d’histoire !

 

Il faut avouer qu’entre I Muvrini et moi, c’est une vieille histoire et pas seulement à cause de ma femme corse ! Je les ai découverts grâce à un ami bastiais, Guy Cimino, qui me traina, un après midi d’un jour de pâques, au milieu des années 1980, dans un centre de vacances sur la côte où ils testaient leur jeunesse sur la scène étroite d’une salle polyvalente, à l’aube d’une réputation qui n’avait pas encore dépassé les rivages de leur île.

Et la vague World Music qui déferla dans les années 90 leur permis de surfer sur les scènes et de conquérir leur public à travers le monde. Un cocktail de langue corse, de polyphonies, d’instrumentations originales entre le traditionnel et le pop-rock, une scénographie soignée, les personnages des deux frères Bernardini, le leader Jean-François au micro poétique, et Alain, le discret, à la voix si puissante en soutien, conquirent leurs lettres de noblesses ! 8 fois disque d’or et 2 victoires de la musique pour un groupe installé dans la « castaniccia » et qui revendique sa « corsitude » en l’ouvrant au monde extérieur.

 

 

C’est en 1993 que je les ai programmés pour la première fois, dans le Festival Guitares Passions avec une conférence de presse et un débat à la Licorne pour présenter leur travail à la critique rock qui participait à la manifestation.

Puis un concert au stade des Hespérides de Cannes (en extérieur) dans un Festival avec Yannick Noah devant plus de 2000 spectateurs et deux programmations au Palais se sont succédées. J’avais créé une Nuit de la Corse et c’est ainsi que j’ai pu passer en revue toute l’extraordinaire richesse musicale de cette île : le vétéran Antoine Ciosi, A Filetta, Chjami Aghjalesi, J-P Poletti et les choeurs de Sartène, le Tavagna Club, Diana di l’Alba ont été accueillis successivement sur Cannes avec un réel succès, la colonie insulaire importante sur la région aidant quelque peu à remplir les salles des mélomanes.

Et si l’on rajoute la dizaine de fois où je les ai vus en concert en tant que spectateur dont 5 fois en Corse, sur leur terre, je crois pouvoir affirmer que globalement, je connais les Muvrini et que j’aime plutôt ce groupe !

 

Il me restera pourtant un grand regret. En 2016, pour ma dernière édition en tant que Directeur Artistique des Nuits Musicales du Suquet, j’ai recontacté mon copain corse Guy Cimino pour lui demander d’intervenir auprès de Jean-François Bernardini avec le projet de conclure ma carrière de programmateur sur un soirée avec le Tavagna Club de mon ami Francis Marcanteï à 19h et par un ultime opus à 21h avec I Muvrini. Las ! Ce concert n’aura pu se réaliser pour des problèmes de dates ! Les aléas du programmateur frustré !

 

Mais la vie continue, et même si les musiques du monde ont perdu quelque peu de leur éclat médiatique, I Muvrini continuent à tracer leur sillon avec constance et viennent se rappeler à nous avec un Portu in Core qui à mes yeux et un de leurs chefs d’oeuvre incontestables !

Allez, achetez, you tubez ou piquez le CD…  mais de grâce, écoutez les pour mieux comprendre la musique, la Corse et le monde qui l’entoure !

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, en 2005, I Muvrini sortait un bijou noté Alma annonçant par cela, que 15 après, ma fille mettrait au monde une  ravissante petite Alma, quarteronne Corse qui saura embellir la vie de ses grands parents !

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, en 2005, I Muvrini sortait un bijou noté Alma annonçant par cela, que 15 après, ma fille mettrait au monde une ravissante petite Alma, quarteronne Corse qui saura embellir la vie de ses grands parents !

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Meilleurs Vieux de la Côte d'Azur !

Publié le par Bernard Oheix

En cette année promise à tous les délices alcoolisés (2000 vins), le 1er janvier, rituellement, je me suis rendu en ma plage des Rochers Rouges afin de procéder à ma baignade tout autant traditionnelle. 

Disons le tout net... Le réchauffement climatique est une réalité terrible dont nous percevons les effets tous les jours, un peu plus de part le monde. En Amazonie comme en Australie, autour des pôles, comme nous l'a si brillamment démontré Ségolène, comme dans les terres asséchées du continent africain...  Mais en ce premier mercredi de la nouvelle année, je confirme que le réchauffement climatique n'était pas encore arrivée à La Bocca ! Glacée, l'eau ne nous a pas fait de cadeaux, et ce n'est pas les quelques bulles de champagne ingérées au préalable qui pouvaient me réconforter !

Je dis nous, car étrangement, quelqu'un d'autre se baignait dans mon anse fétiche, se prélassant dans une eau cristalline, tenant à la main, un ouvrage dont je reconnus la caractéristique couverture bleue barrée d'un bandeau rouge !

Oui, l'internationale des lecteurs de Café Croisette venait une nouvelle fois de manifester son extraordinaire emprise médiatique, sa capacité d'adaptation, sa pugnacité, son sens de la provocation ! Ils sont partout, ils se lovent dans les contradictions d'un ultra libéralisme dévastateur, ils s'imposent face à la rigidité d'un système anxiogène, ils font exploser tous les codes de la bienséance en exhibant leur corps aux rayons d'un soleil régénérateur !

Et je peux le prouver ! 

Ce lecteur compulsif de Café croisette a poussé la coquetterie jusqu'à adopter un maillot aux couleurs du livre de ses héros !

Ce lecteur compulsif de Café croisette a poussé la coquetterie jusqu'à adopter un maillot aux couleurs du livre de ses héros !

Déjà, je perçois les commentaires sarcastiques des pisses froids, empêcheurs de prendre du plaisir à une baignade cultivante et régénérante  ! Du style : "-On le connait, c'est le genre de mec a se baigner en août en se prenant en photo et à nous la ressortir en janvier sous couvert de baignade hivernale ! "

Que nenni ! Et je peux in petto le prouver ! Je me suis prémuni de cette charge en prenant une seconde photo qui démontre à l'évidence l'inanité de tels propos !

La voici donc cette preuve irréfutable de la réalité de mon geste héroïque !

Meilleurs Vieux de la Côte d'Azur !

En effet, Alma est un petit bout de chou merveilleux qui vient, après l'adorable Lise, auréoler ma vieillesse. Ma petite fille est née le 27 août, et je ne connaissais pas son nom avant sa naissance !

Bon, vous me direz, d'août à janvier, il y a une marge pour trafiquer l'histoire, mais comment imaginer que je puisse mentir à Alma et à ses grands yeux bleus interrogateurs en trichant ! Impossible !

Je confirme donc que je me suis bien baigné avec un lecteur assidu de Café Croisette en ce 1er janvier 2020... ce qui prouve à l'évidence que Alma est bien un trésor et que Café Croisette est un livre fascinant qui fait oublier toutes les turpitudes d'un monde en folie et d'une eau de mer glacée !

Et donc, que si vous ne l'avez toujours pas lu, il suffit de me le commander et j'aurai un immense plaisir à vous l'envoyer contre la modeste somme de 18€, ce qui n'est pas cher payé pour une plongée dans la Méditerranée et dans l'univers déjanté d'une bande d'amis en train de lutter pour que vive l'amour et l'amitié dans les coulisses du Festival du Film de Cannes !

Bon, je crois que j'ai bien commencé l'année en abusant peut-être de quelques verres de ce vin prémonitoire et vous informe que malgré ce monde en folie aux mains de quelques dictateurs fous, il reste encore la possibilité de rêver d'un monde meilleur... surtout pour que Lise et Alma puissent grandir dans la paix et la sérénité !

Pace e salute à toutes et tous !

 

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