le grenier de la mémoire 53 : the end of Montreal !
Après l'édition pilote de 2013 avec Stephane Yannako qui restera mon ami même s'il s'est brûlé à cette première édition des Jeux de Montréal. 2014 s'annonce plus structurée et lance un projet sur 4 ans !
Les 3 opus de 2014 à 2016 vont marquer une progression constante, avec un développement et un plan de financement s'améliorant au fil des expériences... et cela malgré une certaine pesanteur inhérente aux contraintes d'un mastodonte comme Juste Pour Rire gérant les plus grandes manifestations d'été à Montréal, ville de festivals ouverts aux quatre vents pendant 2 mois !
Pourtant, dans les arcanes de la société JPR, les décisions ne sont pas toujours faciles à prendre et si nous avons pu, avec Arman Afkhami et Guillaume Degré-Timmons, survivre en maintenant notre cap, c'est grâce à l'excellence de leur travail, à la réussite réelle qui pointait son nez (La rue des jeux, les grands tournois et l'écho positif en France auprès d'acteurs importants de cette industrie !) et à la fréquentation qui décollait dans les tournois et animations !
Sans oublier bien sûr, le soutien constant de Gilbert Rozon, le big-boss, mon ami, celui qui était venu me chercher à Cannes pour me proposer ce challenge et avait toujours arbitré dans les moments critiques en notre sens !
Juillet 2016. La porte est ouverte pour que nous puissions enfin nous retrouver dans la cour des grands et rivaliser avec le Festival des Jeux de Cannes. Toutefois, je perçois que pour moi, le vent a tourné. J'avais confié les clefs à Arman et Guillaume et désormais, ce sont eux qui impriment leur rythme, prennent leurs décisions et se retrouvent en première ligne. Je percevais que mon rôle initial s'achevait, que d'exécutif à "mentor", j'avais joué ma partition. Mon contrat se terminant, j'avais une nouvelle place à me trouver dans l'organigramme du Mondial des Jeux, Président d'Honneur, vieille baderne où mangeur de cacahouètes agrippé aux buffets !
La nomination de Patrick Rozon (dans la famille Rozon, je veux le neveu !) comme Directeur du Mondial des Jeux allait effectivement me guider sur une nouvelle voie, celle d'un consultant, d'un partenaire moins en prise avec le terrain mais que les donneurs d'ordre de Montréal souhaitaient conserver dans leur team. J'ai donc préparé l'édition 2017 avec eux, plus comme un agitateur d'idées et un contact avec Cannes et les acteurs français !
Et l'édition 2017 sera la dernière même si nous ne le savions pas ! Une belle édition, avec quelques opérations ambitieuses (La Nuit des Loups Garous animée par mes amis créateurs du jeu, Philippe Des Pallière et Hervé Marly.... la présence d'une délégation importante avec Monsieur Phal (Tric-Trac) et des éditeurs comme Asmodée...). Une édition qui laissait percevoir combien nous avions pris place dans le concert des manifestations multiples qui embrasent l'été Montréalais et dans l'univers du jeu !
Las, l'histoire n'allait pas nous donner raison et nous ôter toute possibilité de goûter aux fruits de notre travail ! Un coup de tonnerre retentit dans le ciel du show-bizz à peine quelques semaines après le festival 2017. Gilbert Rozon, broyé par la vague Me Too, démissionnant de Juste pour Rire, son empire partant à la dérive... Effroyable séisme !
Voilà donc un de mes derniers challenges professionnels se terminant dans la confusion ! Gilbert Rozon était mon ami, il m'avait fait confiance, soutenu et offert l'opportunité de vivre une expérience passionnante de 5 éditions du Mondial des Jeux, de sa création à sa maturité. Au moment où nous pouvions nous retourner et contempler notre oeuvre, tout s'est écroulé.
Je ne suis pas un juge et ne veux surtout pas le devenir. Je ne connais pas la réalité de ce qui s'est passé mais je sais une chose, c'est que Gilbert Rozon avait une capacité de créer hors norme et un sens de l'amitié et de la fidélité réel et pour cela, je l'en remercie. Pour le reste, c'est à lui, à sa conscience et à la justice désormais de trancher ! Pour moi, il restera à jamais mon ami Gilbert Rozon !