2023 ?
Bon d'accord... j'avoue tout !
Ce n'est pas le 1er janvier 2023 mais bien le 24 aout 2022 que j'ai pris cette photo et ce n'est pas au rocher de Bernard dans la Méditerranée mais dans la piscine à nénuphars niçoise de ma copine Anna...
Qu'importe, pour moi l'année n'a pas vraiment commencé, c'est le 1er février qu'elle entamera son cycle réduit exceptionnellement à 11 mois en cette année 2023 et c'est donc à cette date que j'effectuerai mon plongeon célèbre dans une mer glacée qui vous a apparemment tant manqué en ce début d'année.
Et pour cause... après un séjour paradisiaque dans l'oasis de Dar Tawarta de ma copine Françoise Bastide à Dakhla en cette fin décembre avec la tribu des Oheix dont Lise et Alma, mes petites filles éblouies par les chameaux et les dunes, entre l'océan et le désert, le retour à la réalité fut quelque peu difficile : une maman d'amour avait décidé de nous quitter après 95 ans de bons et loyaux services.
Une femme de coeur et de gentillesse, usée et s'évadant avant de souffrir, avec ce regard plein d'humanité qui va nous manquer mais restera gravé comme une signature indélébile de cette profonde humanité qui la caractérisait.
La cérémonie de crémation de ce vendredi 20 janvier fut un moment d'émotion pure, les 4 frères et la famille proche, quelques amies de l'époque des années 70 qui squattaient sa soupe au pistou en reluquant les garçons de la reine mère, les proches de sa dernière période, elle la survivante, dans un Ehpad où elle régna et fut heureuse dans ces 5 dernières années au milieu d'un personnel attachant et de résidents qui l'aimaient.
Michel, le maître de cérémonie dans un texte survolant sa vie de femme et de mère, moi improvisant sur sa jeunesse et son italianité, le racisme qu'elle a vécu dans sa chair et cette dernière période de sa vie accomplie où elle se vivait "comme à l'hôtel", Jean-Pierre déclamant des proverbes italiens dont "La vita é une aventura meravigliosa... peccato chez non ci usciamo vivi !", et Jean-Marc entonnant une "Tosca" bouleversante pour cette amatrice de belle voix, pour finir par un texte de Vinciane, l'animatrice des Gabres, sa dernière étape de douceur.
Elle est partie dans son sommeil, avant de sombrer dans la peur et la douleur, et l'on garde son sourire comme un sésame pour cette période étrange où tout semble se dérégler et fouler aux pieds nos valeurs, sauf bien sûr, l'amour d'une maman qui aima ses enfants jusqu'à la déraison.