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James Blake : la cérémonie pas secrète !

Publié le par Bernard Oheix

La façade de la salle mythique de Paris arborant le nom d'un extraterrestre !

La façade de la salle mythique de Paris arborant le nom d'un extraterrestre !

Assister à un concert de James Blake dans un Olympia bourré à craquer, les têtes chenues cotoyant allègrement les visages juvéniles de ses fans, c'est entrer dans un monde bien surprenant, un univers sonore étrange où toutes les règles sont bousculées. En effet, de cette voix si particulière dont il joue avec bonheur, en la faisant grimper dans les aigus au fil de ses mélodies aux arrangements modernes portées par ses 3 musiciens sur scène, il n'y a qu'une frontière qui éperonne toutes les conventions. Blake fait du Blake et c'est ce que l'on attend de lui.

Entre l'opéra-rock, la messe électro et le concert d'un chanteur hors-norme accompagné d'un bassiste et d'un batteur, le spectateur est envouté, porté par une sophistication du son dont l'ingénieur est le garant, des lumières exigeantes qui donnent une signature si particulière au concert. Félicitations à ces 2 techniciens qui jonglent avec un univers en perpétuel mouvement et permettent à James Blake d'être le porteur d'un message universel : la musique comme une lettre d'amour !

Et moi, en ce jour de froidure parisienne, j'ai eu chaud au coeur d'assister à ce concert et de partager l'enthousiasme des 2000 fans qui s'étaient donnés rendez-vous pour cette cérémonie d'un temps présent !

Debout, assis, l'Olympia comme jamais je ne l'avais vu !

Debout, assis, l'Olympia comme jamais je ne l'avais vu !

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Naissance de la Quinzaine des Réalisateurs et d'une vocation : ma cinéphilie !

Publié le par Bernard Oheix

La mémoire comme un coup de fouet ! En 1969, quelques mois après un mai 68 qui allait bouleverser ma vie, les bruits d'une étrange manifestation nichée au sein d'un Festival du Film qui succédait à la précédente édition avortée, Godard et Truffaut s'accrochant au rideau du vieux Palais afin d'interrompre les projections dans une France qui s'insurgeait contre un pouvoir fatigué et usé qui n'avait pas su comprendre l'évolution des jeunes et leur soif de liberté.

La Quinzaine des Réalisateurs venait étoffer le conformisme d'un Festival engoncé dans ses ors et ses rites désuets. Une porte s'ouvrait et je m'y suis engouffré avec délectation !

5) La Quinzaine des Réalisateurs : Mai 1969. 1re édition et révolution permanente.

C’est à quelques semaines d’un Baccalauréat qui aurait nécessité un peu plus d’attention et de concentration de ma part que j’ai eu le privilège de vivre une expérience cinématographique fondamentale qui allait bouleverser mes choix et donner un sens à ma vie. Derrière les ors de la compétition officielle au Palais des Festivals, dans une petite salle de la rue d’Antibes, le Rex, une fête du cinéma débutait aux portes grandes ouvertes. La Quinzaine des Réalisateurs sous le slogan « Cinéma en liberté » démarrait dans l’effervescence d’un groupe de réalisateurs (Doniol Valcroze, Costa Gavras, Louis Malle, Jacques Deray, Albicocco...) décidés à casser le moule de la sélection officielle et à imposer des œuvres qui ne se retrouvaient pas sur les écrans du Palais des Festivals.

« Les films naissent libres et égaux » ! Un foutoir gigantesque, accumulation de 62 long-métrages sans critères de sélection, vont se succéder devant un public qui s’entassait dans les travées, en présence des réalisateurs et des équipes des films. Une orgie à l’accès libre, sans protocole, où l’on pouvait dévorer des films représentants cette génération qui aspirait prendre le pouvoir dans le cinéma en imposant un style de rupture.

Barravento de Glauber Roccha, Le Lit de la vierge de Philippe Garrel, Notre Dame des Turcs de Carmelo Bene, le cinéma québécois, La pendaison de Oshima, Le nouveau cinéma Français (Luc Moullet, Michel Baulez, Jean Daniel Pollet), des films de cinématographies inconnues du public (Hongrie avec Jancso et Mészaros, Cuba avec Gomez (La première charge à la machette) et Humberto Solas (Lucia). Et tant d’autres bijoux, important l’air du grand large et des cultures nouvelles dans la Ville des paillettes et des stars.

Il y avait aussi des films de la compétition officielle qui venaient à la rencontre de ce nouveau public jeune et passionné. If, la future Palme d’Or de Lindsay Anderson avec le tout jeune Malcolm McDowell qui portait sur ses épaules notre désir de révolte et croisé dans la salle bondée. Easy Reader de Dennis Hopper, en présence de Peter fonda et de Jack Nicholson que j’aurais pu toucher en tendant le bras...

Des heures scotchées devant l’écran, un monde qui s’ouvrait en direct et des réalisateurs qui s’invitaient pour partager nos rêves d’un avenir meilleur, d’une lecture de notre univers.
Je n’ai pas beaucoup suivi de cours entre les 8 et 23 mai 1969, j’ai beaucoup menti à mes parents sur mes journées et mes soirées, mais j’ai su, après ces 11 jours, que ma vie avait basculé. Désormais, le cinéma y occuperait une place centrale. Je ne pouvais que l’accepter parce que c’était ainsi !

J’ai eu mon Bac malgré tout, et avec mention, s’il vous plait ! En octobre 1969, j’ai intégré l’Université de Nice, section histoire, seule filière qui débouchait sur une Maitrise de Cinéma, mon objectif.
J’étais devenu un Cinéphile et je savais ce que je voulais !

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