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LIse : ma petite fille, la poètesse !

Publié le par Bernard Oheix

Elle avait 7 ans, quand, après avoir traversé le cimetière du Père Lachaise avec son père, Lise s'est précipitée dans sa chambre pour écrire un poème.

Comme un grand cimetière est sa première composition. Depuis, avec régularité, elle se penche sur sa feuille blanche et fait jongler les mots avec des images.

Elle a désormais 9 ans et continue de chercher l'indicible dans les mystères d'une page blanche à noircir.

Comme un grand cimetière

 

Ce paysage vide

Cette tombe au milieu

Telle famille Roux

Telle famille Rauche ou telle famille Monverdier

Et cette tombe comme au cimetière

Imaginez la vôtre

Nous savons tous que la mort arrive un jour

Certaines personnes, c’est la maladie qui les poursuit

D’autres, c’est l’âge

Et encore

Mais je vous en conjure

Profitez de chaque instant de votre vie 

Depuis, elle scrute le monde qui l'entoure, et note avec conscience les impressions qui l'envahissent au détour d'une lecture, d'un spectacle ou tout simplement en regardant le monde se décliner à ses côtés.

 

Le Feu Fou

 

           Dans la nuit

    Il y a une ombre qui danse près de la forêt

C’est le feu qui s’approche à petits pas

Vite, il faut courir mais je ne cours pas

Je veux voir ce qui se cache derrière ces flammes

La bonté et le désir ou la peur et le malheur

Les flammes s’approchent

Je fais un pas mais le feu ne recule pas

Je me laisse emporter par le mélange de mes quatre pensées

Et pourtant, je suis bien devant vous en cet instant 

Après son grand-père qui tente l'aventure des mots avec constance depuis des années, son père, co-auteur de Café-Croisette et auteur d'un livre unanimement apprécié, Les joueurs du dimanche, après ses ainés qui tentent de polir les mots afin de leur donner du sens, il y a bien le regard éblouissant d'une petite fille qui sait regarder son univers et réinventer à 9 ans l'ordre des choses pour un monde meilleur.

À toi de jouer Lise, ce monde t'appartient !

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Un nouveau souffle ?

Publié le par Bernard Oheix

Longues nuits dans le désert. Et une lumière à l'horizon, une pointe vacillante qui me permet d'avancer, de sentir le souffle du vent, d'ouvrir la bouche et de respirer pour m'emplir les poumons d'un air vivifiant. Je revis, gagne chaque jour un peu plus de cette énergie qui m'avait abandonné.

Je marche tous les jours le long de la mer en respirant à plein poumons en un rituel de renaissance, et 3 fois par semaine, chez mon kiné, j'ouvre mon corps afin de retrouver mes sensations et la certitude d'un avenir !

Et je dis merci à la vie !

C'est au Festival du Livre de Mouans-Sartoux, grâce à la présence de mon fils invité par son éditeur, en ce week-end du 5 et 6 octobre, que je vais renouer avec le monde des vivants.

Ma vie qui tournait au ralenti plonge soudainement dans un tourbillon d'émotions brutes. 

Il y a tout d'abord, Julien, avec son livre, Les joueurs du dimanche, qui s'installe sur une table, coincé entre deux autres auteurs d'Ovadia, guette le lecteur potentiel, croise des amis et joue sa partition de jeune écrivain au milieu de cette jungle foisonnante qui envahit ce village situé entre Mougins et Grasse si important pour moi.

C'est là que  j'ai grandi jusqu'à un CM2 décisif qui vit mon instituteur, Monsieur Legall, orienter ma vie en me permettant d'entamer un parcours scolaire en balayant une session programmée par un psychiatre d'opérette vers une "fin d'études" infamante. Il m'a offert ainsi l'espoir de lendemains chantants !

C'est aussi dans ce village que vivait André Aschièri, mon premier mentor. Il en devint un député-maire révolutionnaire pendant 40 ans, écolo bien avant l'heure, personnage atypique faisant honneur à la politique, ce qui, en cette période particulièrement glauque, devrait en inspirer plus d'un.

Il était professeur au collège de La Bocca et c'est là que nos chemins se sont croisés, en 4ème. Charismatique, chaleureux, pédagogue, il m'embarqua dans  son monde de rêves et d'action, me libérant de mes chaines et me permettant de grandir. Dans le monde du hand-ball, dont il était un fervent défenseur, il avait créé un club cannois dont j'étais l'avant-centre émérite, et des profondeurs de l'anonymat, chaque année, nous grimpions un échelon pour arriver jusqu'en Nationale III, période à laquelle je dus faire un choix entre mes études à l'université et ce sport qui me passionnait ! Mais nous ne nous sommes jamais perdus de vue, même si le temps et l'éloignement créèrent des brèches dans nos relations. Il restera un des 3 hommes qui a guidé ma vie et permis de devenir ce que je tente d'être au jour le jour, même après une Légionellose particulièrement éprouvante !

C'est à Mouans-Sartoux, dans une manifestation qu'il a créée il y a 37 ans, devenue un des plus grands festivals de France sur le thème du Livre qui a tant besoin d'être soutenu, que je replonge dans mon passé en regardant mon avenir (mon fils !)  dédicacer son livre tout comme je l'avais fait, l'an dernier, en ce même lieu, avec La métisse du peuple des épines. La vie ouverte sur l'avenir.

Des milliers de personnes déambulent entre les étals chargés de livres aux couleurs alléchantes, des dizaines de personnalités de la littérature et des arts (Enki Bilal, Bernard Weber, Magyd Cherfi, Boris Cyrulnik, Éric Orsenna, Edgarr Morin...) qui signent leurs oeuvres, débattent en public et s'offrent aux sourires de leurs fans. C'est le bonheur de retrouvailles, de découvertes, de discussions impromptues avec des poétesses, des cinéastes, des inconnus, de vieilles connaissances avec qui partager un verre et un moment d'intimité retrouvée pour des rêves d'un futur à construire.

Le Festival du Livre de Mouans-Sartoux, un évènement à vivre pleinement chaque année et la certitude de retrouver le désir de s'affranchir de ses peurs et d'espérer en l'avenir.

Julien Oheix a bien vendu son livre. Il plait énormément, tant ce n'est pas seulement de football dont il parle, dans un style magnifique, mais de la vie et des émotions inhérentes à l'expression de l'activité humaine à travers le prisme d'un ballon convoité par des joueurs.

C'est  le bonheur d'être ensemble, d'être et de regarder la fuite du temps, seule preuve évidente que nous sommes encore présents et décidés à affronter un avenir qui s'assombrit au fil des années.

Mais l'espoir reste ancré, comme une boussole qui doit guider nos pas !

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