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entracte cinématographique !

Publié le par Bernard Oheix

Il reste un poignée d'articles à rédiger pour émerger de mes combles... mais sortir un peu la tête de son grenier est parfois salutaire !

Surtout qu'une décision importante s'est imposée à moi : sauver l'industrie cinématographique en allant à marche forcée au cinéma, dans de vraies salles, des fauteuils confortables, entouré de spectateurs passionnés... Bon, cela n'est pas gagné, vu qu'à la plupart des séances auxquelles j'ai assisté, nous étions de 3 à 10 personnes. Cela facilite les gestes barrières me direz-vous, mais comment imaginer un monde où le public est absent, une salle vide, c'est une partie de notre humanité qui s'envole dans les limbes d'un cauchemar où chaque geste d'amitié devient suspect !

Le monde de la culture est fracassé. Il agonise sur les peurs et la hantise d'une contagion délétère. Que restera-t-il pour nos enfants, nos petits-enfants de cette année 2020 ? Comment remettre en marche une machine sociale qui se grippe sur les réflexes du renfermement, de la peur de l'autre, de la destruction de toutes nos valeurs d'entraide et de solidarité ?

Tenter de sauver l'économie est une chose (encore que si c'est avec les mêmes recettes pour les mêmes causes, on puisse douter de son efficacité !), mais réinstaller l'humain au centre d'un monde qui est le sien, la planète que l'on a tant fait souffrir avec nos comportements prédateurs, en est une autre, autrement plus importante ! Il en va de l'avenir des êtres que nous aimons de pouvoir regarder le futur sans trembler, de comprendre ce qui est en jeu  afin de faire renaître l'espoir !

Alors c'est vrai, aujourd'hui, aller au cinéma n'est peut-être pas le geste révolutionnaire définitif, mais c'est le seul qui est à ma disposition pour tenter de faire perdurer l'espoir d'une renaissance !

De plus, il y a une rafale d'excellents films à notre disposition pour oublier temporairement ce présent qui nous dérobe l'horizon !

 

Des films Français tout d'abord, dans cette veine d'un cinéma d'émotions, d'intelligence et de construction élégante qui est bien notre marque et nous permet d'exister encore et plus que jamais devant les grosses machines américaines dopées à la testostérone des effets spéciaux. 

Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret avec Camélia Jordana, Emilie Dequenne, Vincent Macaigne est une subtile variation autour des jeux de l'amour et du hasard (!), un puzzle où chaque sentiment interfère avec l'autre, où l'aile d'un papillon peut transformer la réalité ! C'est joué à la perfection, filmé avec talent et sobriété, et chaque séquence est interconnectée avec une autre comme si chaque choix dévoilait une réalité souterraine où la noblesse des coeurs l'emporte sur la passion funeste ! Sublime d'intelligence !

Les apparences de Marc Fitoussi en est un autre exemple. Karin Viard et Benjamin Biolay sont époustouflants dans cet autre jeu de l'amour et du massacre. Un couple à Vienne à qui tout réussi, lui, chef de l'Orchestre de l'Opéra, elle responsable de la bibliothèque à l'Institut Français... une liaison avec l'institutrice de leur enfant et un homme obsédé qui la traque vont faire basculer le couple dans une descente aux enfers haletante ! Une réussite sur le fil du cordeau de la bienséance confrontée à la passion et où les secrets ne le restent jamais !

Le bonheur des uns... de Daniel Cohen avec une distribution d'exception (Bérénice Bejo, Florence Foresti, Vincent Cassel et François Damiens) s'ouvre sur une scène hilarante que tout le monde a vécue : au restaurant, 2 couples d'amis en train de se "chiner", vient le moment fatidique du choix des desserts ! La réussite de la plus discrète, son exposition médiatique comme écrivaine à succès, va faire exploser les liens d'amitiés et d'amour du groupe. Florence Foresti en vrai/fausse copine jalouse, Vincent Cassel en macho désarçonné, François Damiens en allumé permanent, font de cette comédie un vrai moment de bonheur et de tendresse ! A voir comme un remède contre la morosité ambiante !

Je reste plus circonspect devant Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal.. mais malgré tout, on passe un bon moment avec Laure Calamy et son âne Patrick ! Et un peu de tendresse ne fait pas de mal dans ce monde de brutes... non mais !

Et dans les films étrangers, 2 bijoux sertis de toutes les passions. L'infirmière de Kôji Fukada qui sur la trame d'un film policier suit, en brisant le rapport temporel, les errances d'une infirmière injustement accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis. Derrière, toute un pan de la société japonaise se dévoile... celui d'un amour coupable d'une femme pour une autre femme, la force du paraitre sur l'être, les non-dits et le voile du regard des autres ! Entre Hitchcock et Lynch, le film est construit comme un jeu de piste où le temps bascule en permanence du passé au futur ! Un grand film japonais !

The Perfect Candidate de la réalisatrice Haifa al-Mansour, prouve à l'évidence qu'en Arabie Saoudite, où les droits de la femme sont les plus méprisés, quelque chose est en train de se passer, porté par le courage et la volonté de femmes d'exception. Maryam, médecin dans une petite clinique nichée au fond d'un chemin défoncé, confrontée en permanence aux lois qui l'inféodent aux hommes, va se révolter en assumant de se présenter aux élections municipales contre un homme, contre tous les hommes... Un savoureux cocktail de tendresse, d'humour et d'espoir ! Un film jamais caricatural mais qui ouvre tous les horizons d'un futur où les femmes seront bien cette moitié de l'humanité en marche !

Et voilà... 6 films en 10 jours ! L'amorce d'un printemps cinématographique ! A l'heure où le débat politique et scientifique stagne au degré zéro de l'intelligence, quelques conteurs d'histoires, amuseurs publics, montreurs d'images, nous rappellent que la culture vaut bien un détour par l'écran de nos passions, que l'espoir peut renaître des cendres de notre cauchemar et que les frontières du monde sont à notre portée !

Allez, encore un effort pour être révolutionnaire !

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le grenier de la mémoire 51 : Les Nuits du Suquet !

Publié le par Bernard Oheix

Il existe bien une vie après le travail ! Moi c'est avec le sourire aux lèvres que j'ai affronté cette ultime parenthèse de 4 ans d'une vie professionnelle déjà si riche ! La SARL, les notes de frais, les voyages au Québec et dans les festivals de musique classique, une équipe à former à Montréal autour du Festival des Jeux, le coup de génie de BoccaSamba, les Nuits de la Tchatche à Bourg en Bresse, les rendez-vous avec le comptable, plus de chefs à l'horizon, si ce n'est la contrainte d'une réalité de terrain que je maitrisais plutôt après tant d'expérimentations !

La fête permanente d'un horizon dégagé... Quoique !

Nice Matin, suite à une intervention de Tacchino déclarant (sic) :"-que si Oheix savait programmer, cela se saurait !"

Nice Matin, suite à une intervention de Tacchino déclarant (sic) :"-que si Oheix savait programmer, cela se saurait !"

C'est dans la programmation des Nuits musicales du Suquet de 2013 à 2016 que je me suis le plus impliqué. je pouvais sans pression tenter enfin de transformer cette manifestation pour aller vers un classique régénéré, des expérimentations sur les créneaux de 19h dans la cour du musée avec la musique du monde, du rock même, des créations sur la grande scène à 21h avec des projections d'images sur le fronton de l'église, des lectures avec des stars, et des passerelles tendues entre genres divers...

En 2013, outre une contribution classique pure avec Cyprien Katsaris, un programme espagnol avec mon ami pianiste David Levy, Boris Berezovsky au piano dans une soirée conçue par Michael Guttman du Festival de Pietrasanta et quelques jeunes solistes, j'ai proposé un "hommage à Albert Camus" avec des projections des planches du Premier Homme du dessinateur Jacques Ferrandez et en récitants, Daniel Mesguich et Marthe Villalonga. Un pur bonheur tout comme Forabandit de Sam Karpiena, un chant de troubadour à la rencontre de l'Anatolie ! Je passerai sur un de mes plus gros "bide" avec une idée géniale que j'avais eue, Mozart versus Salieri, qui prouvera à l'évidence qu'il ne suffit pas d'avoir une excellente idée (confronter les musiques de Salieri l'homme du pouvoir au jeune Mozart) pour atteindre son objectif ! ce soir-là, je me suis demandé si je ne faisais pas l'édition de trop ! Heureusement, dès le lendemain, avec Richard Stephant, mon vieux complice producteur, je rétablis l'équilibre en un hommage à Mikis Theodorakis un peu brouillon mais passionnant et pour terminer cette édition, la Symphonie Flamenca de Juan Carmona dont j'avais accueilli  la création de son premier mouvement quelques années auparavant !

Au bilan, une édition trop en rupture avec le classique, avec une prise excessive de risques sur des créations qui me laissera malgré tout insatisfait. 

Je me donnais donc rendez-vous en 2014 pour corriger le tir !

Projections et dégustation de vin pour l'ouverture de cette nouvelle édition ! Désir de persister et incorrigible optimisme en la capacité du public d'évoluer ! On ne se refait pas. Ouvrir avec "Ivresse de l'Opéra" produit par Richard Stephant et mise en scène par Paolo Micciche (avec qui j'avais déjà réalisé El Canto Général) était osé, mais un sponsor qui nous permis d'offrir un verre de vin à tout le public vint calmer les ardeurs des mélomanes quelques peu désorientés... Puis enchainer le pari impossible des Variations Goldberg toujours avec mon ami David Levy et Francis Huster déclamant des lettres de Mozart sur ses oeuvres, comme un écho de son quotidien à l'aune de son génie musical ! La philharmonique de Saint Petersbourg avec Berlinsky au violon et le quatuor Talich et Dana Ciocarlie. Bon, je pouvais me laisser aller pour la suite ! De Bach à Piazzolla, dialogue entre un Bandonéon (Héléna Ruegg) et un alto (Mischa Pfeiffer), Ballake Sissoko, le roi de la Kora africaine et une soirée Gospel Drums rappelaient que le classique n'est pas que synonyme d'Occident !

Et pour s'achever dans cette année 2014, une soirée exceptionnelle avec Chilly Gonzales conjuguant l'humour et le génie pianistique ! On pouvait tirer un trait et attendre sans angoisse juillet 2015 ! Quoique !

C'est en cours de Festival que j'appris que ma mission s'achevait ! Sans préavis, contre l'option que j'avais toujours affirmée que je ne durerai pas et n'effectuerait que 4 éditions ! Martine Giuliani, à la manoeuvre avait décidé de m'écarter sans ménagement, sans égards ! Malgré ma demande de respecter le contrat moral entre nous, elle s'entêta comme elle seule savait et pouvait le faire ! Alors j'ai employé les grands moyens !

le feux au poudres ! Martine Giuliani dans toute sa splendeur !

le feux au poudres ! Martine Giuliani dans toute sa splendeur !

le grenier de la mémoire 51 : Les Nuits du Suquet !
Quid de Martine Giuliani ? Elle sera dégagée avec pertes et fracas, remplacée elle qui se voyait irremplaçable... et je pense que l'affaire du Suquet aura été un des détonateurs de ce qui couvait depuis que le président de la Semec était devenu Maire de la Ville de Cannes ! Il y a des blessures qui ne s'oublient pas et elle n'avait manifestement pas sentie que le vent tournait ! Désolé Martine Giuliani !

Quid de Martine Giuliani ? Elle sera dégagée avec pertes et fracas, remplacée elle qui se voyait irremplaçable... et je pense que l'affaire du Suquet aura été un des détonateurs de ce qui couvait depuis que le président de la Semec était devenu Maire de la Ville de Cannes ! Il y a des blessures qui ne s'oublient pas et elle n'avait manifestement pas sentie que le vent tournait ! Désolé Martine Giuliani !

Et j'ai donc continué mon travail de Directeur Artistique des Nuits Musicales du Suquet ! En 2015 c'est le Florilegium de Londres de Ashley Solomon qui fit une ouverture baroque, tout comme la programmation de Human Teorema, un groupe de rock fusion avec Tim Girard le Cannois, à la guitare et aux claviers, le fut dans ce festival Classique ! Un choc assuré pour beaucoup tout comme la présence des "Troubaïre" où galoubet et tambourin jonglèrent dans la nuit étoilée ! Un petit détour  par la "tarente" de Mascarimiri puis Laurent Korcia et Julia Siciliano nous offrirent une superbe soirée entre Brahms et Ravel, Piazzolla et De Falla. François René Duchable et Sophie Marin-Degor enchaînèrent pour une promenade entre Chopin et Gershwin... 3 stars russes Vadim Repin, Alexandre Kniazev et Andreï Korobeinikov nous emportèrent sur les traces de l'exigeant trio N°2 de Brahms, de l'opus 50 de Tchaïkovski pour finir sur le trio élégiaque de Rachmaninov... sublimissime ! Et en clôture du Festival , l'Orchestre de Cannes dirigé par Wolfgang Doerner, avec David Levy (encore et toujours !) en soliste, pour une soirée que je me dédicaçais en quémandant au chef l'Adagio de Barber et l'Appalachian Spring de Copland !

Me restait donc l'ultime étape de 2016 avant de me retirer... même si le Maire me demanda de prolonger de 2 ans, ce que je refusais pour ne pas donner raison à l'ex-Martine Giuliani ! Je me devais de respecter mon contrat moral et de faire ma dernière édition des Nuits Musicales du Suquet en 2016 !

Et même si mon rêve d'une édition collector s'échoua sur les écueils de la réalité, il eut un beau parfum de nostalgie, d'évasion et de modernité ce dernier opus ! 

Giovanni Bellucci au piano et la voix envoutante de Francis Huster dans le justement dénommé  "Songe d'une nuit d'été" de Shakespeare, Badou pour une rencontre Afrique/Classique, mes amis du groupe Tavagna, polyphonies Corses dans l'écrin de la cour du Musée où j'ai vu des spectateurs pleurer d'émotion (sic), Tarek Abdallah-Adel Shams El-Din, musique savante égyptienne structurée sur l'oud, le riqq et la voix !

Mais aussi, mes jumelles préférées, les filles de Tacchino dans un trio avec leur mère autour de Purcell et Bernstein, l'Orchestre de Cannes, l'Orchestre de Liszt de Budapest et un hommage à Philip Glass par Bruce Brubaker.

Le dernier soir, 23 juillet 2016, dans une Passion Guitares incroyable, tous mes amis répondirent présent pour mon dernier concert ! Sous la Direction Artistique de mon complice Jean-Claude Rapin, Nono, Roland Dyens, Korcia, Nilda Fernandez, Vincent Absil, Juan Carmona, Michel Haumont et tant d'autres, vinrent conjuguer les talents, les genres, les émotions pour une soirée grandiose, mon chant du cygne dans cette ville où j'avais vécu tant de moments inoubliables ! 

Une page se refermait, une de plus, sans amertume et avec la satisfaction d'avoir apporté ma pierre à l'édifice d'une culture si indispensable pour lutter contre les barbaries qui pointaient à l'horizon !

 

 

Pour en finir avec MG ! J'attends toujours sa réponse, elle ne viendra jamais... C'est ainsi ! Dommage !

Pour en finir avec MG ! J'attends toujours sa réponse, elle ne viendra jamais... C'est ainsi ! Dommage !

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Le grenier de la mémoire 50 : Le gérant de La Bocca !

Publié le par Bernard Oheix

Juillet 2012 : un plongeon dans l'inconnu se dessine ! Partir à la conquête de ses rêves à 62 ans dans une nouvelle page à écrire d'un dernier chapitre de sa vie, libéré de ses contraintes administratives, de la gestion d'une équipe et des états d'âme d'une Direction Générale et d'un Maire, de l'angoisse d'une mission de programmation qui use au quotidien ! Avec la certitude de ne plus dépendre de quiconque mais l'assurance d'avoir à relever seul les derniers challenges qui mènent vers les frontières du néant !

Quitter au 1er aout 2012 mes fonctions de Directeur de l'Évènementiel se déroulera sans douleur ni aucun regret. Presque une absence de sentiments et d'émotions... peut-être anesthésiés par ce voyage imminent en Crête avec toute ma famille réunie pour fêter ma "libération conditionnelle" chez mon ami et complice Richard Stephant avec qui j'avais réalisé tant de belles créations au fil des "Saisons de Cannes" et avec qui j'avais, encore, de si beaux projets.

Au fond de moi, j'avais fait le tour, au fil de ces 22 ans du Palais des Festivals de Cannes, de tous les possibles ! D'autant plus que, à la demande du Président Lisnard, je conservais la Direction Artistique des Nuits Musicales du Suquet pour 4 éditions, ce qui m'octroyait un sas de décompression bien nécessaire ! Je savais que je n'avais pas terminé mon opération de transformation de cette manifestation d'un classique pur et dur (un peu chiant disons-le !) en un festival d'une musique classique dépoussiérée et plus en phase avec notre époque. Il me restait seulement à parachever mon oeuvre d'une dernière touche définitive qui ferait taire les quelques sceptiques que mon "modernisme" effrayait !

Parallèlement, en septembre 2012, Gilbert Rozon, le patron de "Juste Pour Rire" et grand jury de "La France a un incroyable Talent", un ami rencontré au Carnaval de Québec au cours d'une Bourse Rideau, un marché du spectacle vivant auquel on m'avait invité, me téléphona pour m'informer que "- si je m'imaginais déjà en vacances, j'avais raté mon coup !". Il voulait "son" Festival des Jeux sur Montréal et je devais monter sur Paris pour le rencontrer afin de me mettre "enfin" au travail ! J'ai donc pris le TGV pour le rejoindre dans son magnifique loft parisien et nous avons conclu un accord pour que je réalise un "audit" à l'automne sur l'opportunité de réaliser cette manifestation à la suite duquel je prendrai ma décision définitive. L'idée même de "monter" un Festival des Jeux au Québec était un challenge particulièrement excitant pour moi au vu du contexte cannois. Je l'avais dirigé avec passion pendant plus de 15 ans et c'est à Cannes où je l'avais invité après notre rencontre très enlevée au carnaval de Québec par moins 30° qu'il avait découvert l'univers et le potentiel des jeux !

C'est à l'automne 2014, au cours d'une rencontre avec mon ancien Président devenu mon tout nouveau Maire, David Lisnard, que j'achevai de mettre en place le dernier étage de ma fusée "retraite en marche forcée !" Je lui ai proposé une idée que j'avais eu avec mon complice Richard Stephant pendant mes vacances crétoises : étoffer son concept fumeux de BoccaCabana par une manifestation BoccaSamba endiablée, réunissant Battuccadas le long des plages la nuit, concerts dans les quartiers, animations d'un cabaret brésilien sous les platanes de "la Ferme Giaume"... Je lui ai vendu du rêve et sans hésiter, il me dit un Banco sans réserve !

Et c'est ainsi, avec 3 ces dossiers bien sonnants et trébuchants, auxquels s'ajoutaient un jeu sur le Cinéma créé avec Luc-Michel Tolédanno, une Nuit de la Tchatche que l'on me demandait de reprendre sur Bourg en Bresse et mon projet de Battles in the Sky qui devait régénérer des Feux d'Artifices vieillissants, que je m'immergeais dans une retraite active en créant une SARL dont je me nommais in petto le gérant : Bernard Oheix Conseils en Culture et Communication (BOCCA) venait de naître et par un coup de baguette magique, le gérant de la Bocca allait pouvoir s'amuser à la Bocca ! Et il est certain que pendant les 4 années qui suivirent, je me suis vraiment éclaté comme rarement dans ma vie !

Et la retraite, c'est en chantant que je m'y plongeais pour mon bain rituel du nouvel an 2013 !

Le grenier de la mémoire 50 : Le gérant de La Bocca !

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Le grenier de la mémoire 49... quelques ricochets dans l'eau !

Publié le par Bernard Oheix

J'ai vécu les quelques mois précédents mon départ dans un état à d'euphorie mêlée d'angoisse. Au moment de lâcher la rampe, vertige d'un au-delà incertain ! Toutes  les règles structurant mon quotidien confrontées à la réalité d'un départ définitif après 22 années à oeuvrer dans ce Palais des Festivals mythique.

Je rêvais d'une grande fête sur le toit du Palais où mes amis, les techniciens du Palais, les collègues des autres services, les partenaires, les fidèles de la programmation auraient communié avec moi... J'étais même prêt à prendre en charge les frais de mon raout mais le Directeur Général, Martine Giuliani, s'y opposa avec vigueur ! Une façon de me faire partir plus discrètement, d'éviter l'écume d'une notoriété de circonstance et d'un premier départ à la retraite d'un Directeur du Palais des Festivals, les autres ayant toujours été vidés avant l'âge canonique de leur départ officiel ! Elle imposa un souper dans une boîte branchée du moment, le Bâoli, le 28 juillet, après le concert du pianiste Fazil Say en clôture des Nuits Musicales du Suquet 2012. Une méthode plus discrète, en compagnie de mes collègues, où j'eus droit à 2 invités en plus de mon épouse (ce sont Michel Sajn et Evelyne Pampini, mes complices, qui s'y collèrent !). Ce repas, fort sympathique au demeurant, était si loin de mes aspirations qu'il me laissa un goût amer !

Mais une page se tournait et quelques articles fleurirent dans la presse pour signaler mon départ !

En voici quelques extraits !

 

Le grenier de la mémoire 49... quelques ricochets dans l'eau !
Le grenier de la mémoire 49... quelques ricochets dans l'eau !
Nice Matin sous la plume de Gaëtan Peyrebesse pour un papier bien sympathique !

Nice Matin sous la plume de Gaëtan Peyrebesse pour un papier bien sympathique !

20 minutes du 20 juin !

20 minutes du 20 juin !

Le grenier de la mémoire 49... quelques ricochets dans l'eau !
Ce papier de Fred Maurice avait fait sensation à Cannes ! J'y déclarais mon amour pour Annie du Bar du Marin ! Il faut croire que j'ai de la suite dans les idées puisque Annie deviendra l'héroïne du polar que j'ai écrit avec Julien Oheix, mon fils, même si son restaurant devint un Café Croisette pour la circonstance d'une fiction ancrée dans la réalité cannoise !

Ce papier de Fred Maurice avait fait sensation à Cannes ! J'y déclarais mon amour pour Annie du Bar du Marin ! Il faut croire que j'ai de la suite dans les idées puisque Annie deviendra l'héroïne du polar que j'ai écrit avec Julien Oheix, mon fils, même si son restaurant devint un Café Croisette pour la circonstance d'une fiction ancrée dans la réalité cannoise !

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Le grenier de la mémoire 48 : Tirant sa révérence !

Publié le par Bernard Oheix

8 ans déjà ! Presque hier me semble-t-il... mais si loin dans le temps ! Comme il est étrange de voir se dévider si rapidement les fils de sa vie professionnelle, de sentir ses certitudes s'écrouler, les objectifs atteints devenir des murs sur lesquels se fracassent notre avenir !

Je l'ai vécu comme une étape m'affranchissant de toutes contraintes sociales... Une retraite confortable méritée, du temps pour vivre en voyageant (Crête, Amérique du Sud, Istanbul, Sénégal, Inde...). Je vais pourtant continuer à intervenir ponctuellement encore 4 années en créant ma SARL, BO Conseil en Culture et Animation dont je vous reparlerai dans un prochain billet. Reste la coupure avec d'innombrables amis dont on sait bien, que malgré les promesses, à juste titre, leur présent viendra se briser sur l'oubli du passé !

Et les souvenirs comme des étoiles pour embellir le présent !

 

Voici le texte que j'ai envoyé le 29 juin 2012, dernier jour officiel dans ma fonction de Directeur de l'Evènementiel au sein du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes avant mon départ à la retraite. Un texte particulier pour une journée bien particulière... Il fut expédié à tous mes contacts professionnels, aux amis, à tous ceux qui entrèrent en contact avec moi au fil de ces années de passion. 

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L’heure de mon départ a sonné !

C’est avec énormément d’émotion que je quitte mes fonctions de Directeur de l’Evènementiel ce 1 juillet 2012  avec comme nouvel horizon, celui d’une retraite en chantant avec la satisfaction du devoir accompli !

J’aurais pu m’accrocher encore un peu aux ors du pouvoir, mais à l’instar de Zizou, j’ai peur de faire la saison de trop ! Et puis, quand on a la chance d’être remplacé par Sophie Dupont, mon adjointe depuis 22 ans, on ne transige pas avec l’âge de son départ ! A 62 ans, il me reste tant de beaux souvenirs de toutes ces années passées au Palais des Festivals de Cannes. J’ai  eu quelques quarts d’heure de gloire comme dirait Andy Warhol : le concert d’Archive avec l’Orchestre Symphonique de Cannes avec mon ami Michel Sajn (mon plus beau concert !) et le come-back de Liza Minnelli, la recréation du Festival de la Pyrotechnie, la dynamique autour du Festival des Jeux, la rencontre avec Kasparov et ma victoire contre Karpov… à la belote, la mise sur pied des « saisons culturelles d’hiver et d’été » à Cannes, la présence affirmée de la Musique du Monde (Salif Keita, Idir, Ismael Lô, Youssou N’Dour, Cesaria Evora, Mariza….), les compagnies du festival de la danse et Béjart, la fureur de quelques riffs de guitare et de tirades en slam, quelques spectacles bien dérangeants et magiques comme le concert sous la mer (!!), Nilda Fernandez, Mano Solo, les légendes Aznavour, Bécaud, Nougaro, quelques mains de stars (Ah ! le more, more de Kim Basinger) et bien sûr, cette apothéose des filles du « Crazy » à mes côtés pour mon dernier réveillon en chant du cygne (le noir, pas le blanc !).

J’ai aimé travailler dans ma ville, dans ce Palais mythique.

Avant tout, j’ai aimé les liens que nous avons noués au fil des préparations de ces saisons, des Womex et autres festivals où nous nous sommes croisés. J’ai aimé les discussions sur les spectacles, la diversité réelle de ce monde de la culture, les coups de cœur et de folie, les interrogations et les espoirs…

J’ai eu mon comptant de regrets et d’échecs, comme tout un chacun… mais on oublie les mauvais souvenirs pour ne garder que les bons, ceux où nous avons vibré ensemble au service de cette cause d’une culture qui élève, qui grandit et rend plus intelligent l’être humain.

Je vous quitte en restant malgré tout un peu parmi vous. La Direction du Palais des Festivals et Sophie Dupont m’ont proposé de garder la  Direction Artistique des Nuits Musicales d’un Suquet new-look qui tentera de moderniser un peu cette musique classique si belle qu’il est impossible de la laisser moisir dans la naphtaline !

Et puis, quelques autres projets pour finir dans la passion un chemin commencé… dans la passion.

J’ai aimé la culture plus que tout autre chose au monde et j’espère l’avoir servie avec constance, pas toujours sans humilité mais rarement avec orgueil, juste au milieu de tout, tel un vecteur, un trait d’union, le go-between qui annonce le soleil et l’aube d’un temps nouveau !

Alors, à ceux que je ne verrai plus, je dis merci pour ce que nous avons partagé…

Aux autres que je retrouverai bientôt, en avant pour de nouvelles aventures !

A tous, Vive la Vie et continuons le combat !

 Et Bonne Chance à l’Evènementiel du Palais des Festivals de Cannes qui, sous la houlette de Sophie Dupont, inventera de nouvelles voies pour atteindre le cœur du public et donnera un nouvel élan à la culture du monde. C’est elle désormais qui sera votre interlocutrice attentive.

Merci à cette équipe de 9 personnes que j’aime et qui m’ont accompagné avec ferveur  pendant toutes ces années de bonheur et de rêves.

Merci à mon adjointe de toujours, celle avec qui je composais un tandem forgé dans l’airain, Sophie Dupont, à Nadine Seul la reine des jeux et des Russes, Eurielle Desevedavy si précieuse et si précise, Marie Antoinette Pett une secrétaire arc-boutée à défendre son Directeur, Cynthia Rebérac qui rompit sa chrysalide dans cette Direction pour devenir une femme accomplie, Nitya Fornaresio s’épanouissant au fil des années dans sa fonction relationnelle, Florence Jacquot qui étrenna son statut de TUC avec moi au siècle dernier et aux pauvres deux garçons, Hervé Battistini et Jean Marc Solbes régisseurs et artificiers, complices en rires, qui subirent en ma compagnie, l’avanie de ce bataillon féminin rouge aux couleurs de la vie !

Un article dans le bulletin du Palais des Festivals !

Un article dans le bulletin du Palais des Festivals !

J'ai reçu beaucoup de mails en réponse à mon texte. cela fait chaud au coeur ! Je vous livre celui de mon ami Richard Gotainer, il avait une saveur toute particulière pour moi, vous comprendrez pourquoi à sa lecture !

J'ai reçu beaucoup de mails en réponse à mon texte. cela fait chaud au coeur ! Je vous livre celui de mon ami Richard Gotainer, il avait une saveur toute particulière pour moi, vous comprendrez pourquoi à sa lecture !

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Le grenier de la mémoire n°47 : Complètement Crazy

Publié le par Bernard Oheix

Comment résister ? Une soirée d'hiver dans un Paris frigorifié... Je me promenais sur les trottoirs de la capitale quand un horse guard planté comme une tour de veille m'attira dans ses bras,  m'encourageant à pénêtrer dans l'antre du Crazy Horse... Bon, cela c'est la version romantique. Plus prosaïquement, je faisais le tour des grands cabarets de Paris en 3 jours, (Moulin Rouge, Lido et Crazy Horse...), dur, dur ce métier qui m'obligeait à aller voir les spectacles avant de tenter de les programmer pour un Réveillon 2011 qui s'annonçait comme le dernier de ma carrière de programmateur !

 

L'affaire aurait pu se conclure tout de suite... Le Crazy Horse à Cannes pour les fêtes de fin d'année 2011, le dernièr réveillon de ma carrière de programmateur...Un rêve ! Las ! La décision irrévoccable de ne pas programmer le Crazy en France, une sanctuarisation du lieu mythique parisien, me condamnait à pleurer toutes les larmes de mon corps, nettement moins sublime que celui de nos charmantes danseuses du Crazy.

Parfois, la nature fait bien les choses, c'est le cas évidemment pour les girls du Crazy. Mais aussi pour Andrée Deissenberg, la Directrice Générale du Crazy, une femme merveilleuse, élégante, intelligente, passionnante, une femme à tomber amoureux. Sans doute mon désespoir l'émut-elle ? A bout d'arguments, dans un énième coup de téléphone, je lui assenais : "Andrée, vous ne pouvez me faire cela, vous ne pouvez refuser de venir à Cannes, je pars à la retraite et c'est mon dernier spectacle de réveillon ! Je veux finir sur le Crazy !"

Bon avouons-le, j'étais prêt à tout pour obtenir son accord. J'ai entendu un petit soupir...Et une semaine après, elle m'annonça qu'elle acceptait, le Crazy viendrait à Cannes. Pour la première fois, le show aurait lieu hors les murs parisiens... en France !

Alleluiah !

 

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Ces horse guards ont nettement plus de charme que celui qui trône devant l'entrée ! Un tableau mythique, signature du Crazy qui commence toujours son show aux pas cadencés d'un détachement féminin dénudé particulièrement martial !  

 

Inutile de vous dire que ce fut une tempête médiatique inimaginable. 5 séances complètes, des articles et des interviews à n'en plus finir, la ruée vers le mythe.

Le spectacle est d'une élégance rare, une vraie mise en valeur de la femme, un show réglé au millimètre, dévoilant tout sans jamais tomber dans le trivial, une suite de tableaux comme une ode à la féminité, l'érotisme...

La femme dans toute sa beauté ! 

La technique est sophistiquée, masquant les corps, les habillant de lumières, dévoilant pour mieux dérober, les effets sont envoûtants et le show signé d'une caractéristique "Crazy" inimitable ! 

Yasna

 

 canapé

La belle est sublime Yafa Yemalla dans sa cage !  Et l'érotisme d'un canapé conçu par Salvador Dali ! 

 

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Et voilà le résultat... Passer de la photo d'un hiver parisien avec un horse guard à la Croisette hivernale en fleurs grâce aux girls du Crazy qui l'entourent.... Bernard se sentira comme un indien fou et décidera de fumer le calumet de la paix pour les 12 mois qui arrivent, ceux qui le verront partir pour une retraite bien méritée !

Et une année qui se termine particulièrement bien ! Embrasser le 31 décembre 2011, les 10 girls du Crazy annonce des lendemains difficiles... Quoique, je pourrais toujours m'endormir en rêvant à la cambrure des charmantes ambassadrices du Crazy et à ce rouge si particulier qui enflamme l'imagination !

Toutes les photos sont de Eriic Dervaux... qui, en salaire, obtint comme moi, aux douze coups de minuit, le droit de faire la bise à toutes les filles du Crazy pour lancer la nouvelle année aux sons d'un feu d'artifice qui illuminait la rade de Cannes ! Mais les vrais bombes n'étaient pas dans le ciel, elles s'abandonnaient dans nos bras pour un instant d'éternité !

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le grenier de la mémoire N° 46 : Poète... vos papiers !

Publié le par Bernard Oheix

Comment ne pas faire de la poésie à 20 ans ? Comme tout le monde, je me suis escrimé sur la rime impossible, le mot qui sonne, la phrase qui perce les murailles de l'indifférence... 

Quand on a grandi avec les lectures de Baudelaire et Rimbaud, que l'on a fantasmé sa vie à l'aune du poids des mots et du choc des images, la tentation est si naturelle de jongler avec l'écrit pour être emporté par un souffle divin ! 

Moi, au-delà de Léo Ferré et de ses nuits de satin blanc, c'est dans Le Canto General de Pablo Neruda que j'ai trouvé le style enflammé qui me paraissait le plus apte à fondre mes sentiments dans l'urgence d'une humanité en marche ! Ce même Canto General que je "monterai" au Palais des Festivals en 2010 avec mon complice producteur et ami Richard Stephant et la chanteuse Angélique Ionatos en un ultime hommage au génie du poète Chilien !

Mais je ne suis pas certain que la poésie ait vraiment gagné au change de me voir m'escrimer à polir les aspérités inhérentes à la composition d'une oeuvre épique !

le grenier de la mémoire N°  46 : Poète... vos papiers !

Au début des années 80, tout semblait possible... La torpeur d'une société figée dans le marbre d'une droite inamovible avait éclaté avec l'élection de la gauche au pouvoir suprême ! Le Président François Mitterand, en quelques mois, donnait un coup de fouet à la société ! Abolition de la peine de mort, libération des ondes avec l'éclosion des radios libres, la culture doublait ses moyens en flirtant avec les 1% du budget de la France et son ministre, jeune et fringant, Jack Lang, incarnait la modernité de l'Art et sa place centrale dans  une économie en plein essor ! Le Jour de la Musique du 21 juin nous le rappellerait à jamais !

C'est dans cette période d'euphorie que les projets naissaient à foison, une nouvelle génération de cadres de la Culture se forgeant un avenir à la dimension de leurs espoirs ! La Belle Bleue (confère article  du Grenier de la Mémoire) en était un exemple, tout comme cette revue semestrielle, Traitement de Textes qui publiait des analyses littéraires, des fictions et de la poésie.

Les éditeurs, l'équipe d'une Maison pour Tous de Tassin la Demi-Lune dirigée par Patrick Beaunieux avec Georges Plagne comme Directeur de la publication, avaient apprécié mon texte et décidèrent de l'inclure dans la livraison de  l'Eté/Automne 1986 !

Ainsi, à défaut de postérité, mon texte eût-il un présent... Qu'ils en soient remerciés après tant d'années et qu'il était bon de savoir que ce dynamisme que l'on ressentait à l'époque était partagé par tant d'autres !

le grenier de la mémoire N°  46 : Poète... vos papiers !
le grenier de la mémoire N°  46 : Poète... vos papiers !
le grenier de la mémoire N°  46 : Poète... vos papiers !
le grenier de la mémoire N°  46 : Poète... vos papiers !
le grenier de la mémoire N°  46 : Poète... vos papiers !

Je vous épargnerai les innombrables chansons écrites en attentes de notes, les quatrains définitifs, les sonnets en ordre de marche vers une beauté épistolaire impossible... mais je terminerai par ces vers composés par une nuit d'orage qui m'accompagnent depuis la nuit de mes temps :

J'en ai vécu des millénaires dorés aux parures d'encens

Pauvre soupir inconnu,

j'ai entendu ton appel angoissé montant des nuits lointaines où le

souffre brûlait !

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Le grenier la mémoire 45 : série létale en cours, je l'espère !

Publié le par Bernard Oheix

7 personnes concernées en 3 mois d'articles du Grenier de la Mémoire ! C'est peu en soi, mais quand même ! Quand cela touche des artistes comme Michel Piccoli, Christophe, Idir, Manu Dibango, Mory Kanté, Guy Bedos et Marcel Maréchal, cela ne peut laisser indifférent ! Bon, c'est vrai, ils avaient un âge avancé et la certitude de passer directement du statut d'icône au grand registre des êtres de légende !

Mais devant cette accumulation très "césarienne", certains de mes amis artistes m'ont demandé de ne pas les citer, ce qui est fort dommageable au vu de leur talent et du bonheur qu'ils nous ont offert sur les scènes de Cannes !

D'autres ont émis l'hypothèse qu'il était regrettable, peut-être, de ne pas profiter de cette série pour citer quelques noms ! Et je m'exécute donc dans un chapitre "Les amis de l'Art Total"

En tout premier lieu, je voudrais rappeler combien Donald Trump est un comique qui s'ignore. Ces prestations enlevées me poussent à envisager très sérieusement de lui offrir le Grand Auditorium du Palais des Festivals dans son duo légendaire avec le clown "Bojo", l'histrion redoutable qui gère les comiques anglais. Lui a déjà été épinglé par la patrouille de la Covid... mais elle n'a pas vraiment fini le travail !

Dans la série des lutteurs de foire, Erdogan et Poutine m'apparaissent postuler très sérieusement pour une médaille d'or ! Palme d'Interprétation et pire des scénarios devraient leur revenir sans conteste à l'unanimité des jurys !

Nous avons dans la série horrifique, un maître incontesté ! Bolsonaro, le roi de la samba saumâtre, celui qui devrait, haut les coeurs, aller directement en coulisses afin de jouer au petit caporal sans envergure balayé par les vents coronaviriens !

N'oublions pas les dictateurs d'opérette, Orban le Hongrois et Kaczinsky le Polonais, 2 Ubu en pays post-soviéts, dont les saillies fleurant si bon le rance font honneur à une Europe qui les héberge avec tant de sollicitude !

Comme soliste d'un Opéra de Pékin reconfiné, nul mieux que Xi Jinping ne peut faire un aussi grand écart entre le rouge et le brun, un jeté diabolique avec un des masques qu'il produit par millions pour nous refiler la bave de son pangolin énervé ! Il aura comme partenaire, un joueur de triangle atomique, dictateur coréen à la coupe "afro" new-look !

Quant aux Asian's Brothers, leur chef d'orchestre Narendra Modi saura tirer toute la passion d'un Rodrigo (As-tu du coeur ?) Dutertre, meurtrier en chef des Philippines et des choeurs des militaires birmans soulignant le filet de voix gracile d'une Aung San Suu Kyi en contre-point de la tragédie des exilés musulmans !

Bachar El Assad postule, il ne fait aucun doute, au 1er rôle de la nouvelle série de Netflix, Freddy le boucher du bal tragique, et son instinct sanguinaire va faire fureur et empêcher de dormir bien des enfants ! Qu'il en soit loué !

Dans la Comédie Del Arte, c'est notre petit poucet transalpin, Matteo Salvini qui verra son nez s'allonger à chaque mensonge. Et il n'est pas prêt de décroître son appendice nauséabond !

Bon, il y a bien quelques potentats africains qui souhaiteraient entrer de plein pied dans ce hit-parade mais elle ne peut pas cumuler toutes les misères du monde, un autrichien sodomite d'accord pour s'unir avec le diable, Bibi prit la main dans le pot de confiture (c'est pas moi, monsieur !) et l'hystérique de service en France qui fait la tournée des commissariats pour glaner quelques voix au chapitre... mais globalement, l'arc en ciel de l'horreur est bien fourni avec ces artistes de grande qualité jouant de leur partition avec les yeux fermés ! 

Ajoutons qu'exceptionnellement, ce ne sera pas moi mais Eric Zemmour qui assurera la présentation de ce plateau d'exception !

En général, je n'ai pas beaucoup de talent, je le sais ! Mais si une parcelle de mon (présupposé) don divinatoire pouvait servir à quelque chose, alors je serai fier d'avoir servi la grande cause de l'humanité ! 

Je me méfie malgré tout, évitant soigneusement de citer le nom de l'auteur de ses lignes, en l'occurence moi-même, et de quelques ami(e)s !

Il est évident que je ne veux de mal à personne, quoique...

Il est non moins évident que les prochains jours seront déterminants dans l'évolution de la pandémie et de cette seconde vague qui pourrait aussi cibler ces artistes en devenir !

Pourquoi seules les valeurs sûres seraient-elles concernées, un peu d'imagination que diantre, la connerie n'est pas l'apanage que des seuls cons, on peut s'y mettre nous aussi ! Non, mais !

Et il est clair qu'à partir du score de 3 artistes de ce plateau royal franchissant le fleuve du Rubicon après publication de cette liste, je considérerai pouvoir postuler au prix Nobel de la Paix !

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Le grenier de la mémoire 44 : Oheix versus Giuliani !

Publié le par Bernard Oheix

À l'heure où les ravages de la covid19 semblent s'estomper, après 43 articles plongeant dans les racines de ma mémoire, la retraite se dessinant à l'horizon de ma vie professionnelle, comment ne pas évoquer la Directrice Générale du Palais des Festivals, Martine Giuliani, avec qui j'aurai travaillé plus de 10 ans ? Des années vécues sur le fil d'un rasoir, entre la passion et la tension, les crises et les moments de bonheur, la haine et l'admiration !

Elle avait débarqué dans le sillage de l'élection de Bernard Brochand à la Mairie de Cannes en 2001 et son "duo" avec David Lisnard à la Présidence de la Semec, constitua le ferment d'une période riche, intense, contrastée.. où le pire pouvait côtoyer le meilleur !

 

Quand la nouvelle équipe s'installe au début de ce millénaire, un travail de fond a été largement entamé par leurs prédécesseurs... L'extension du Palais, gigantesque chantier mit aux normes nouvelles ce "bunker", offrant des possibilités largement renouvelées aux festivals et aux congrès (tous les dérivés des Midem Organisation, le TaxFree, le film pub...) qui remplissent le calendrier en apportant des dizaines de milliers de congressistes au fort pouvoir d'achat. La Direction de l'Évènementiel était en ordre de marche avec 4 saisons derrière elle, la Direction Financière sous l'impulsion de Michel Lefrancq fonctionnait avec rigueur et le plan pluri-annuel négocié avec la Mairie était un socle de développement solide. Les services techniques étaient composés de personnels compétents, connaissant leurs missions et les accomplissant avec professionnalisme.

Tout n'était pas rose, loin s'en faut, mais une base existait qui ne demandait qu'à se constituer en ciment d'un outil qui était le coeur vivant de l'activité économique de la ville de Cannes !

Et c'est là que David Lisnard et Martine Giuliani interviennent.

Je connaissais la nouvelle Directrice Générale car j'avais travaillé avec elle en plusieurs occasions, notamment sur "Les Nuits Blanches" du Suquet. Mes rapports avec la responsable du Casino Barrière installé dans une aile du Palais avaient été plutôt cordiaux. Elle contrôlait régionalement tous les casinos de la chaîne du Sud-Est. Arriver à s'imposer dans ce monde de la nuit "macho" était bien la preuve d'un caractère affirmé ! Sa réputation de "dame de fer" la précédait et elle en jouait avantageusement ! Son premier geste fut de rapatrier son homme-lige, Bruno Desmaret à la DRH qui avait cruellement besoin d'un cadre d'expérience, de recruter quelques Directeurs clefs à sa botte (Sécurité, Technique, Achats) et de remettre de l'ordre dans l'organisation interne en expulsant assez rapidement de l'organigramme quelques "gêneurs" afin de se constituer une garde rapprochée lui obéissant au doigt et à l'oeil.

Femme de pouvoir qui en jouissait, femme d'action qui ne reculait pas, femme déterminée... avec en corollaire, une tendance avérée à ne pas pouvoir se remettre en cause, à revenir en arrière, à reconnaître ses erreurs !

D'entrée, elle avait supprimé les réunions hebdomadaires réunissant tous les directeurs pour les remplacer par des entretiens individuels où elle recevait dans son bureau chaque responsable à la merci de son pouvoir  absolu.

Ainsi, tous les jeudi de 11h à 12h, dans mon cas, j'allais "à confesse" dans l'intimité de son sanctuaire où elle pouvait m'infliger des remarques cinglantes et humiliantes du ton d'un maître qui tance son petit élève, où elle débinait soigneusement tous mes collègues, où elle tissait sa toile en divisant pour mieux régner ! Plus de 400 réunions pendant cette dizaine d'années où j'appris à "subir ses foudres" tout en construisant des stratégies sophistiquées pour faire passer mes dossiers. J'ai cultivé l'art subtil de lui présenter des options de telle façon qu'elle ne puisse laisser échapper un "-non !" rédhibitoire, qui aurait enterré immédiatement toute discussion sans espoir de retour. Une fois qu'elle prononçait ce non, elle ne pouvait plus revenir en arrière et revoir sa position, c'était plus fort qu'elle !

Heureusement, le domaine de la culture n'était pas vraiment son obsession et elle ne brillait pas par une présence assidue aux spectacles !  J'étais aussi aidé dans ma stratégie par l'autre pôle du triangle, le Président Lisnard qui lui, avait un goût prononcé pour la musique, et avec qui je discutais intensément de mes choix.  Je jouais ainsi subtilement, du duo des décisionnaires, pour me dégager un espace de liberté réelle sur le terrain de la programmation ! 

Un exemple type de nos rapports ! Lire la note manuscrite de MG du bas et mon mail de réponse ensuite !

Un exemple type de nos rapports ! Lire la note manuscrite de MG du bas et mon mail de réponse ensuite !

Et pour vous, en prime, ce petit bijou d'échange ! 

Le contexte : Les Concerts de Septembre 2008. Je termine ma programmation en mars et je la présente, comme de juste à Giuliani et Lisnard. Je commence le jeudi 25 par une soirée Salsa Latin Bronx (Los Fulanos feat Joe Bataan/Mercadonegro feat Alfredo de la Fé). Le 26, j'enchaîne avec les enfants de Django et Thomas Dutronc et le 27 Eon Megahertz et l'inclassable Iggy and the Stooges. Et pour conclure, un dimanche, ma soirée fétiche de "songwriters" avec Suzanne Vega et Yves Simon que je vénère !

Evidemment, c'est sur lui que vont tomber les foudres de la mère Tape-Dur...

Pour preuve :

Le grenier de la mémoire 44 : Oheix versus Giuliani  !
Le grenier de la mémoire 44 : Oheix versus Giuliani  !
La soirée fut un triomphe, la salle pleine et Yves Simon, écrivain-chanteur, dont c'était le grand retour sur scène, embarqua tout le public dans ses ballades pleines de sensibilité tout en ressortant quelques "vieux tubes" (Au pays des merveilles de Juliette, J'ai rêvé de New York, Amazoniaque !). J'étais plutôt satisfait de mon coup et elle n'est jamais revenue sur ce concert même si je lui ai tendu la perche plusieurs fois avec gourmandise !

La soirée fut un triomphe, la salle pleine et Yves Simon, écrivain-chanteur, dont c'était le grand retour sur scène, embarqua tout le public dans ses ballades pleines de sensibilité tout en ressortant quelques "vieux tubes" (Au pays des merveilles de Juliette, J'ai rêvé de New York, Amazoniaque !). J'étais plutôt satisfait de mon coup et elle n'est jamais revenue sur ce concert même si je lui ai tendu la perche plusieurs fois avec gourmandise !

Pourtant, derrière la femme forte, le dragon de service, il y avait aussi quelqu'un qui pouvait être attachant, sensible aux drames humains et soucieuse de la santé des autres. Intelligente certes, brillante même souvent, elle avait une vraie vision à long terme de sa mission et une capacité hors norme de mettre en oeuvre des projets ambitieux. Le relooking du Palais des Festivals et le passage aux normes ISO sont deux beaux exemples qui restent de son passage... même si elle a complètement raté la rénovation des "mains de stars" et son potentiel touristique sur le parvis, ce qui est vraiment dommageable !

Entre nous, on alternait les moments de complicité et ceux d'extrême tension. Et cela passait souvent par l'écrit, aussi bien pour l'un que pour l'autre. Un vrai ping-pong épistolaire se concluant par un "-Ce mail n'attend pas de réponse" auquel je répondais systématiquement... bien évidemment !

Et comme un lien mystérieux, l'humour et l'ironie qui nous réunissaient souvent, et désamorçaient les grenades que l'on s'envoyait avec constance !

Je suis persuadé qu'elle avait de l'estime pour mon travail mais qu'elle savait que je ne pouvais entrer dans le moule de ses serviteurs zélés. Je ne lâchais rien, tant sur la programmation où je n'ai jamais cédé après ses rares interventions, que sur la défense du personnel et le rôle pivot de l'équipe qui m'entourait !

Mail à lire de bas en haut, symptomatique de la violence des mots que nous pouvions échanger à fleurets mouchetés !

Mail à lire de bas en haut, symptomatique de la violence des mots que nous pouvions échanger à fleurets mouchetés !

Après un de ses "scuds" coutumiers, ma réponse non moins cinglante !

Après un de ses "scuds" coutumiers, ma réponse non moins cinglante !

A l'heure du bilan final, je suis  satisfait d'avoir travaillé avec Martine Giuliani, même si la conclusion de nos relations sera des plus complexes... mais de cela nous reparlerons plus tard dans un prochain article sur ma Direction Artistique des Nuits Musicales du Suquet, post-retraite, assurée à sa demande et se terminant dans une certaine confusion, avec une Giuliani se situant du mauvais coté de la force !

Même si j'ai eu des moments particulièrement difficiles (confère le jour où elle m'a viré de son bureau après une algarade où je l'avais poussée dans ses ultimes retranchements et où je pensais recevoir dans la foulée ma lettre de licenciement !), j'ai eu aussi de grandes joies et la satisfaction de tirer le Palais et ma Direction vers le haut, d'aller jusqu'aux limites du possible quand nous étions en phase !

Je n'ai jamais remis en cause ses compétences, tout au plus regretté qu'elle manque de souplesse et d'empathie ! Elle restera une grande énigme pour moi, capable du meilleur parfois, mais utilisant des méthodes manquant si cruellement d'humanité trop souvent !

Allez Martine G, on déjeune ensemble quand tu veux, on a encore des choses à se raconter et quelques rires à s'étouffer... de travers !

 

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Le grenier de la mémoire 43 : Série mortuaire !

Publié le par Bernard Oheix

Et la liste des artistes morts en champs d'honneur de mes écrits continue de s'allonger !

Avant-hier, jeudi 11 juin 2020, je suis à mon bureau en train de travailler sur un article. L'idée  m'est venue de proposer un bilan final des plus de 3000 programmations réalisées, un "Hit Parade" personnel, mon "best off" dans les catégories Musiques, Musique Classique, Théâtre, Animations, Danse et Grands Spectacles. Vous l'aurez bientôt ce billet...

Devant la pile des programmes de mes "Saisons Culturelles", je feuillette chaque sommaire à la recherche des pépites du passé  et note consciencieusement les élus !

Il y en a au moins un qui aurait sans doute apprécié que je n'ai pas cette idée et que je ne rajoute pas son nom à la liste théâtre !

Rare était les spectacles que je sélectionnais sans les avoirs vus ! Pourtant, quand j'appris cette création en tournée de l'Ecole des Femmes de Molière, je n'ai pas hésité une seconde. J'ai pris mon téléphone et j'ai calé une date, le 23 mars 2002, salle Debussy (1000 places) avec la certitude de faire un "bon coup" !

Le texte déjà, un Molière classique et j'essayais toujours d'en avoir au moins un à chaque saison. La distribution était encore inconnue mais le nom de Marcel Maréchal était en soi, le gage d'une certitude et, cerise sur le gâteau, non seulement il signait la mise en scène mais en plus il faisait partie de la distribution !

Aucune hésitation donc et j'étais fier de cette date où une légende du théâtre viendrait occuper, l'espace d'une soirée, le coeur du public Cannois.  

Le grenier de la mémoire 43 : Série mortuaire !

Marcel Maréchal était le représentant d'une génération née pendant la guerre qui  allait transformer le théâtre.

Au début de sa carrière, il monte des auteurs contemporain (Jacques Audiberti, Louis Guilloux, Jean Vauthier) qui deviendront ses amis. Il voyage sans arrêt entre Paris et la province, fondant le Théâtre du VIIIème à Lyon en 1968 puis La Criée à Marseille en 1981.

En 1995, avec sa compagnie, il récupère le Théâtre du Rond-Point à Paris qu'il restaure.

A partir de 2001, il prend la responsabilité des Tréteaux de France et va sillonner l'hexagone à l'image d'un Molière dont il a toujours été un admirateur fervent.

Couverts de prix, auteur de livres, acteur à la personnalité incroyable, il a côtoyé les plus grands artistes et s'est forgé une image d'homme ouvert sur le siècle, en prise avec l'histoire en mouvement, visionnaire dans ses choix et transmetteur de flambeau !

Ma génération ne pouvait que se reconnaître dans ce grand frère de la culture, un fou du roi pour ceux que les chaînes étouffaient !

Le grenier de la mémoire 43 : Série mortuaire !
Une délicieuse dédicace avant de monter sur les planches de Cannes. Une discussion passionnée par la suite, où sa "luminosité" rendait les autres plus intelligents !

Une délicieuse dédicace avant de monter sur les planches de Cannes. Une discussion passionnée par la suite, où sa "luminosité" rendait les autres plus intelligents !

Et voilà donc le parcours de Marcel Maréchal qui s'achève ! Ce vendredi 12 juin, j'ai appris son départ définitif pour des joutes oratoires éternelles avec ses copains qui brûlaient les planches et inventaient au jour le jour, un théâtre à la rencontre des hommes et femmes avides de comprendre le monde.

24 heures après l'avoir inscrit dans mon best-off en bonne place, il rejoint le panthéon de ceux dont l'art de vivre à modifié le théâtre et donné des lettres de noblesse à toute une génération d'auteurs et d'acteurs !

Merci Marcel Maréchal et merci pour ce bref moment du 23 mars 2002 où ma vie à rencontré un être de lumière !

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