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Hommage à Richard Stephant

Publié le par Bernard Oheix

Hommage à Richard Stephant

 

Le 25 octobre à 19h30 au Bar des Théâtres, dans le 8ème arrondissement, une bande d’amis vont se retrouver pour boire un coup à la santé d’un disparu de plus. Il y aura de la tristesse, de l’émotion mais aussi des sourires pour l’accompagner vers son paradis de musique !

Je ne pourrai pas être présent, car j’ai un empêchement, devant me rendre à Turin ce jour-là. Je n’évoquerai pas avec ses potes et sa soeur Anne, le solaire Richard Stephant, mon ami de toujours.

Et pourtant j’en aurai eu à dire sur certaines de nos aventures professionnelles où personnelles.

Richard était un producteur de spectacles indépendant dans une période où l’indépendance avait un prix de plus en plus élevé à payer. Je l’ai connu il y a si longtemps que j’ai toujours eu l’impression de travailler avec lui à mes côtés. Grands Galas de Danse avec son complice Alfio Agostini de Ballet 2000….où des étoiles russes qu’ils savaient dénicher comme nuls autres, éblouissaient de leur talent la scène du Palais des Festivals, hommage à Maïa Plissestskaïa, et quelques autres pépites que nous avons concoctées ensemble. Le Canto General de Pablo Neruda avec Angelique Ionatos, un Mozart avec projection d’images sur le fronton de l’église au Festival des Nuits musicales du Suquet signé par son complice Paolo Micciche, un hommage à Mikis Theodorakis… des créations originales, sans beaucoup de moyens, mais avec toujours de l’intelligence, de la finesse et l’ambition permanente d’offrir une culture qui ne soit pas formatée mais ouvre les portes de la perception à des émotions cachées en nous.

Je me revois marchant à ses côtés dans les rues de Rome pour la première d’une oeuvre co-produite par le Vatican sur Dante avec Paolo, à Montréal pour une tournée du « Jugement universel » que j’avais aidé à vendre, à New-York à un Gala de Danse de son partenaire Solomon Tancer…

Plus étrange encore quand il m’a suivit dans les 2 éditions de BoccaSamba comme producteur où nous avons fait résonner les nuits Boccassiennes d’une joie de vivre et d’une fièvre consommée sans modération. Défilés le long des plages de batucada avec ces belles filles court vêtues dansant pour le plaisir des baigneurs nocturnes en extase, investissement des quartiers populaires, concerts hallucinants de Zezinho (le roi du tic et tic et tac) sur la place de La Bocca, de Anna Torres, Roda de Cavaco ou des filles percussionnistes de Zalindé, une des plus belles soirée de ma carrière de programmateur, mon dernier acte de programmation officiel ! C’était avec lui. Il dormait à la maison et était devenu un résident permanent de la saison estivale même si nous foncions sans le savoir vers la fin programmée de nos animations !

Pendant ces plus de 20 ans de connivence, chaque spectacle que nous avons produit s’inscrivait dans une logique de fête, d’animation et de passion. Du plus loin que je me souvienne, nous en sortions avec cette étrange impression d’un attelage gémellaire, formé au même moule d’une culture noble sachant tendre la main au public, à son coeur comme à son intelligence.

 

Et ce n’est pas un hasard, si l’année de mon départ à la retraite en 2012 (désirée et voulue !) du poste de Directeur de l’Evénementiel du Palais des Festivals de Cannes après 22 ans de service, c’est chez lui, en Crête, auprès de sa femme Evdokia et des ses deux filles, que je me suis réfugié avec toute ma famille pendant un mois. Bonheur acidulé d’une fin « officielle » même si nous avons entamé une dernière période sous l’égide de la boîte que j’avais créee, BO Conseil en Culture et Animation (BOCCA !), dont il était partenaire. Une façon de tirer un trait sur mon rôle de direction au Palais et de jouer les prolongations pendant 4 années d’un bonheur libéré des contraintes institutionnelles.

 

Mais au delà de cet aspect professionnel, il y a aussi les moments d’intimité partagée. Des repas en tête à tête à tenter de comprendre où nous allions, à disserter sur des futilités ou à évoquer les problèmes d’un monde dans lequel nous ne nous retrouvions pas toujours, pas souvent.

Et puis le dérisoire. Ce poker en Russie où nous avions été invités par un oligarque qui désirait lancer un jeune chanteur en France et qui nous avait réglé en espèces le voyage, nous hébergeant au coeur de Moscou dans un hôtel de luxe.  La séance de travail avec son autre complice Philippe Albaret dans un Karaoké privatisé pour l’occasion fut un des moments les plus surréalistes de ma vie d’organisateur de spectacle… (n’est-ce pas Philippe ! Tu as le droit désormais de raconter cette histoire à ses amis !). Il y a eut aussi quelques pokers sur Paris avec Karim Kacel, François Chesnais et d’autres pour des nuits d’adrénaline sans risque, entre amis, même si un full gagne toujours contre une couleur. Il y a les fous rires et les bières partagées, les délires de début ou de fin de repas, son rire communicatif, sa carcasse imposante au regard perçant.

Richard on l’aimait pour ce qu’il était, pour son approche de la vie, pour sa façon si naturelle de s’offrir à l’amitié. D’une extrême pudeur sous ses dehors fantasques, il n’ouvrait la porte de son paradis secret qu’avec parcimonie, à ceux qui avaient passé l’épreuve du temps.

Je pense à la douce Evdokia qu’il a aimé sans réserve et avec qui il avait un vrai projet de vie dans son havre de paix Crétois, à ses filles Elli et Lida qui l’adoraient et dont il était très fier, à sa soeur Anne avec qui la notion de frère/soeur était un ciment sur lequel ils ont cheminé tout au long de leur vie… et à tout ce vide que son absence génère.

Mais je me dis aussi, que même si son cours s’est interrompu trop tôt, cette vie n’a pas été pour rien, qu’il a vécu ce que tant d’autres rêvent souvent vainement d’accrocher à leur destin : le bonheur et la certitude d’être au bon endroit, au bon moment et avec ceux qu’il avait choisis…même si le prix à payer de ce bonheur doit se solder toujours trop vite !

Ciao, mon frère d’armes. On t’aime pour l’éternité !

 

PS : Richard aimait lire et depuis de longues années, il suivait mon travail d’écriture en me conseillant. En avril 2019, Café Croisette paraissait. Dans les remerciements, à la page 223, son nom est présent dans un comité de lecture qui nous avait aidé à améliorer une première version. Cruel paradoxe pour lui qui avait adoré ce travail de Julien (mon fils) et de moi que de n’avoir pu découvrir à quelques jours près, la version finale d’une ébauche qu’il avait aidé à améliorer !

Richard au milieu de ses fans !

Richard au milieu de ses fans !

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Laurent Barat : un Boccassien de Cannes

Publié le par Bernard Oheix

Retourner dans la salle de son quartier, remplir les fauteuils rouges avec ses amis, de ceux qui l’ont connu dans son enfance, ont été son instituteur, son pharmacien, les parents de ses copains, avec sa maman dans l’ombre, le regard luisant de fierté… le rêve de tout artiste de 40 ans. Un rêve dur comme la réalité, avec cette angoisse de bien faire et de réussir un challenge pas comme les autres… chez lui, chez nous !

C’est Laurent Barat, profession humoriste, dans la belle salle de 400 places de la Licorne, dans ce quartier village de la ville de Cannes où il fait si bon vivre.

 

Laurent, c’était un copain de mon fils, même classe, même profil. Sa mère, une amie travaillait à la mairie annexe de la Bocca. Après s’être rodé à sa vocation, Il s’est exilé à Paris pour vivre de son art, l’humour. Il y a eu de belles fées qui se sont penchées sur son berceau d’artiste émergeant, Gad Elmaleh, Pascal Légitimus et quelques autres… Désormais, il sillonne la France, sa notoriété grandissant au fil des shows et de ses interventions comme chroniqueur dans des radios, dont Europe 1.

 

Il a bien grandi le petit que l’on voyait débouler dans la cour de l’école, et pas seulement en taille. Il est devenu un beau jeune homme de 40 ans, il a pris de l’assurance, son écriture s’est rodée au scalpel de la scène et il s’impose avec assurance et un zeste d'une jubilation méritée.

Sur le contenu, Laurent parle avec humour de son nombril, de sa vie parisienne, de son rapport aux femmes et campent un personnage qui scrute son environnement avec le regard d’un enfant émerveillé. Ses textes visent juste, quelques pointes émaillent son discours et nous renvoient à nos propres interrogations, tout âge confondu !

Il joue superbement de sa prestance, occupe la scène sans en faire trop et utilise son visage comme un instrument. Sa facilité est déconcertante tant il arrive à nous montrer ce qu’il évoque. Son sketch sur la rupture avec une de ses (nombreuses ?) copines est un bijou de fantaisie, ses rapports à la nourriture bio un régal pour tout palais. Ses souvenirs d’enfance, un vivier dans lequel il pioche sans vergogne afin de nous divertir.

 

Laurent Barat est devenu un grand de l’humour. Nous avons rit et sourit avec lui, comme si par magie, il était capable de nous embarquer dans son bateau ivre !

Il a une sincérité désarmante et nous l’avons suivi sur les chemins de son humour, avec gourmandise, avec ces « madeleines » qu’il nous offre en se délectant.

Bravo !

Laurent Barat, l'enfant du quartier aux ailes déployées !

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Paris en septembre

Publié le par Bernard Oheix

3 semaines à la capitale. Pour la plus belle des raisons, il fait nul doute, celle de la naissance d’Alma, un beau bébé de 3,8 kg, venu pour embellir nos jours, tenir compagnie à sa cousine Lise et se faire aimer de son père, de sa mère et de la cohorte de ses proches...

21 journées dans cette capitale qui fait rêver le monde et attire les touristes de toute la planète et que nous allons parcourir de long en large, d’un appartement adorable au 5ème étage (sans ascenseur !) du métro Goncourt aux deux pièces de mon ami Nilda Fernandez, porte de Clignancourt, près des puces de Saint Ouen.

De Bagnolet à La Chapelle, de Ménilmontant à la République, de Belleville à Nation.

Avec des images par myriades, vieux immeubles baroques aux balcons ouvragés, imposantes constructions aux façades de briques rouges, cheminées qui s’élancent dans le ciel, boulevards qui découpent la cité et offrent un charme désuet à cette ville lumière au surnom tant mérité.

Chaque rue, chaque pâté de maisons, offrent une perspective qui renvoie aux siècles passés d’une ville en train de sa bâtir, où l’homme apporte la démesure de son génie et érige un monument à son incroyable capacité à créer un univers d’artifices où il veut tenter de vivre...

Paris en septembre

Allées verdoyantes où déambulent des passants nonchalants et placettes ombragées où des jeunes déconstruisent leur monde en fumant quelques joints, recoins des détours d’une architecture qui ne peut tout maîtriser, dents creuses d’immeubles absents comme des blessures à l’harmonie des perspectives, canaux sur lesquels des péniches franchissent des écluses sous les jets d’eau de portes en fer immémoriales qui s’écartent en geignant… Et cette population cosmopolite où les races, les religions et les catégories sociales se côtoient sans éclats, à pied, en voiture, en vélo, en trottinette, en scooter, en skate, avec tout ce qui roule et propose une vision d’un monde déjà entré dans l’anticipation d’écrivains futuristes...

Une ville magique, épuisante, éreintante mais enfantant les rêves d’un monde où tout est encore possible !

Beauté des femmes aux tenues chatoyantes, sourires enjôleurs des serveurs attentifs, visages sereins des africains goguenards, asiatiques aux yeux de chats, cheveux crépus ou mèches lisses, tenues noires et chapeau de juifs le vendredi de shabat, barbes longues de musulmans en djellabas se rendant à la mosquée... ils se croisent tous dans le ballet incessant d’un monde qui ne s’arrête jamais !

Et ce qui est étonnant, c’est que cela fonctionne !

Et que le monde continue à foncer dans un mur !

 

Mais Paris c’est aussi....

Ces 22€ réglés au parking du Rex pour pouvoir assister à un spectacle, Le Petit Prince, aux Folies Bergères...

Ce garçon d’un café de Jourdain qui, à ma demande de boire une menthe à l’eau, m’oblige à prendre une bouteille de Vittel (très chère !) en lieu et place de cette eau du robinet de Paris que je n’ai aucune peine à boire...

C’est aussi la paralysie générale qu’occasionne une grève des métros et des bus le vendredi 13, avec cette incapacité de circuler et l’engorgement de toute une ville et de sa banlieue....

Et la manif des avocats de ce lundi qui nous empêche de prendre notre ouigo en toute sérénité, même s’il en faut une grande dose pour prendre les wagons à bétails de ce train sordide !

La SNCF n’est décidément vraiment plus ce qu’elle était ! 

Et ces milliers de marches, d’escaliers et autres qu’il nous faut grimper avec notre poussette Yoyo (le must de la poussette, je confirme !), nos sacs accrochés en bandoulière, avec Alma qui pèse déjà son poids de bébé flamboyant !

 

Mais avant tout, Paris, c’est le sourire amical du patron de ce bar où nous venons boire notre café chaque matin et qui nous demande avec un grand sourire comment se porte notre princesse...

C’est ce restaurant de la Recyclerie de la Porte de Clignancourt où nous dévorons des tapas et une plancha charcuterie/fromage au milieu d’un jardin bio qui longe la ligne de chemin de fer...

C’est ce brunch en famille avec les amis qui nous rejoignent qui s’éternise dans la joyeuse cohue des enfants du côté de Max Dormoy...

C’est le plaisir de passer d’un restaurant grec à un japonais, d’un Thaï à un hamburger/frittes, de la chorba à une omelette salade...

Ces promenades le long du canal St Martin avec les jeunes sur les berges qui jouent aux cartes, grignotent et boivent quelques bières en se racontant leur monde...

Ce sont ces personnes qui se lèvent dans le métro pour nous laisser leur place, souvent, avec un sourire de connivence...

C’est cette cave minuscule, au plafond bas, scène improbable où j’assiste au premier concert rock de mon neveu Nico qui s’en tire très bien à la basse…même si le son impossible nous empêche de goûter pleinement les riffs endiablés de ce trio (Batterie/guitare/basse) et d’entendre la moindre parole !

C’est le cimetière du Père Lachaise où je me rends pour mon pèlerinage annuel sur les tombes de Jim Morrison, Baschung et Higelin, réunis par le destin funeste à quelques mètres les uns des autres !

Paris en septembre

Et ce monument qui fait froid dans le dos, à la mémoire des morts de 14/18, immenses panneaux sobres avec les dates et les noms des milliers de morts parisiens pour cette première grande boucherie à l’échelle de la planète !

 

Paris est une fête, une ville éternellement recommencée, dont la réputation n’est plus à faire mais qui mérite qu’on l’aime...

 

Et il est certain que si j’étais Parisien, je voterais pour Anne Hidalgo aux prochaines élections, cela me changerait de nos salades niçoises !

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40 ans après : L'Aventure Sicilienne

Publié le par Bernard Oheix

C’était en 1979. Après 10 années de fac, deux maitrises et un DEA, je décidais d’arrêter ma thèse de 3ème cycle sur l’Anticipation française pour me plonger dans la vie active.

Tournant décisif, je quittais ma post-adolescence universitaire pour m’immerger dans le monde réel. Pourtant, je le connaissais bien cet univers du travail… depuis mes 15 ans et le ramassage de pêches pour 1 franc de l’heure dans la propriété des Orso jouxtant le Ranchito où j’avais grandi, j’avais toujours travaillé pour payer mes études, sort habituel des étudiants dont les parents ne pouvaient subvenir à leurs besoins.

Livreur dans une supérette, ouvrier dans une blanchisserie, serveur dans une pizzéria, marin sur un yacht, journaliste sportif à Nice-Matin, critique de cinéma à l’espoir-hebdo, palette typique de tous ces jobs que les étudiants occupaient dans une France sans chômage  !

Et le graal quand je suis devenue Maître d’internat (6 ans) , puis conseiller d’éducation et bibliothécaire, 8 années d’Education Nationale en parallèle des études qui m’ouvraient les portes de l’enseignement.

Mais autant j’aimais enseigner, autant je détestais l’univers étriqué des enseignants.

Au moment de franchir le pas, j’ai reculé et dans la semaine de ma décision, trouvé deux postes, l’un comme éducateur de rue, l’autre comme animateur dans une MJC à la Frayère, à Cannes La Bocca où j’avais grandi.

C’est celui-ci que je choisis, l’Education Populaire ayant à mes yeux des vertus que l’Education Nationale n’avait plus.

J’ai donc débarqué, pour mon entrée dans la vie active réelle et permanente, dans les bureaux préfabriqués d’une MJC de quartier coincée entre des immeubles HLM d’un quartier populaire d’une ville qui ne l’était pas vraiment ! Mais c’était ma ville. L’expérience fut brève (moins de 2 ans) mais intense et passionnante.

 

Foot en salle, Night-Boums du samedi soir, journal de quartier… et rapidement, un club de l’aventure pour embarquer des mômes de 14 à 18 ans dans une expédition d’un mois à la découverte des 3 volcans Italiens (Le Vésuve, Le Stromboli et l’Etna).

Dans des conditions que n’importe quel organisme prescripteur refuserait actuellement, ce voyage soutenu par les bons CAF et des bourses de l’Omjase pour les plus démunis, embarquait sous ma responsabilité, 20 jeunes, un voiturier, une animatrice et une cuisinière dans un fourgon rallongé pour un mois d’errance sur les routes transalpines.

Camping… souvent sauvage, une nuit dans des sacs de couchage au sommet du Stromboli au rythme des projections de lave permanente, la vision de l’irruption célèbre de 1979 de l’Etna au bord du cratère, avec la vision de la lave déferlant par la bouche noire, tout cela dans une organisation collective avec réunion tous les jours, un livre de bord tenu chaque jour par un jeune différent, des visites de sites archéologiques (Pompéï…), la petite fille momifiée des catacombes de Palerme… et des heures dans un camion poussif inconfortable !

Je me souviens de cette dernière étape du retour, des larmes des jeunes qui avaient vécu leur aventure avec passion, mais j’étais loin d’imaginer ce qui devait arriver sur ma boite mail, le 3 août 2019, 40 ans quasi jour pour jour après !

40 ans après : L'Aventure Sicilienne

Didier est venu à la maison avec sa charmante épouse et nous avons fait resurgir le passé. Nous avons exhumé le journal de bord et lu des extraits, raconté des souvenirs et des anecdotes. Très rapidement, une évidence s’est imposée : réunir pour un repas spaghettis, tous les acteurs de ce voyage et communier sur notre jeunesse enfuie. Faire renaître le passé pour vivre le présent ! Alors, nous allons, Didier et moi tenter de contacter tous ceux qui ont participé à L’Aventure Sicilienne de juillet 1979 à la MJC de la Frayère (devenue La Ferme Giaume) avec tous les souvenirs possibles de ce voyage extraordinaire (photos, billets, achats divers…).

Et chacun devra raconter à tour de rôle un souvenir qui l’a marqué !

Voilà, le pari est lancé. Si vous connaissez quelqu’un qui connait quelqu’un qui a fait ce voyage, contactez le, qu’il se mette en rapport avec nous… l’automne sera chaud de nos souvenirs entremêlés !

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Café Croisette... Et pendant ce temps !

Publié le par Bernard Oheix

 

C’est vrai, j’ai, un peu l’impression qu’actuellement, mon blog ne sert qu’à célébrer les fastes d’un Café Croisette flamboyant ! J’avoue tout !

Une poussée d’égo, il fait nul doute, qui en viendrait même à me faire oublier que la canicule de juillet dévore notre temps de vivre, que Julien Alaphilipe à brillé sur le tour de France même s’il n’est pas sur le podium, que la pollution envahit nos terres, nos mers, le ciel, et ronge notre coeur.

Que le pantin Boris Johnson vient rejoindre la cohorte de dirigeants complètement cintrés qui gouvernent le monde… Il fait nul doute qu’aux côtés des Trump, Bolsonaro, Poutine, Erdogan, Orban, Bachar, Salvini et quelques autres… il pourra développer tout à loisir ses thèses d’un Brexit sans accord et continuer à mentir en menant la Grande Bretagne, et par ricochet, une partie de l’Europe, au bord du gouffre !

Pauvre Europe, incapable de se sortir des mailles de quelques technocrates tout puissants, des intérêts divergents de ceux qui veulent l’Europe pour tous mais au bénéfice de quelques-uns et des grandes banques.

Et Angela Merkel qui paye au prix lourd son accueil des migrants et l’ambiguïté de sa politique internationale !

Et Trump toujours, dont la justice américaine inflige une amende record à Face Book mais qui menace de rétorsion les vins d’une France qui ose taxer marginalement les bénéfices des Gaffa sous l’oeil d’une Allemagne tétanisée par l’hypothèse d’une mesure de rétorsion sur ses voitures vendues aux Etats Unis !

Et pendant ce temps l’Iran devient le territoire de tous les dangers sous les coups de boutoirs d’un Trump qui joue avec des allumettes au dessus d’un champ de pétrole, de drones et d’atomes.

Et Bibi qui continue de régner malgré des procès et une justice qui le talonne pour avoir transgressé toutes les règles de la morale politique en s’enrichissant sur le dos des israéliens !

Ils sont tous devenus fous !

Heureusement, on a signé le traité du Ceuta avec le Canada et le Mercosur avec Bolsonaro ! Notre gamelle ultra-libérale est sauvée même si les produits frelatés aux pesticides et aux antibiotiques pourront désormais atterrir en toute légalité dans nos assiettes !

 

Et pendant ce temps, dans un mois de juin frisquet annonçant les grandes chaleurs de juillet, nous avons réalisé un tour de France de nos « potes » en voiture (c’est vrai que j’en ai profité pour vendre à tour de bras notre livre à toutes les haltes !) en plongeant dans les racines de notre beau pays !

Avignon, Nimes, Les Pyrénées, Mimizan, La Rochelle, Fontenay le Comte, Noirmoutier, le Perche, Paris, Bourg en Bresse, Lyon, Grenoble, Manosque et retour à Cannes ! Un road Movie à travers notre hexagone aux charmes désuets !

A ce propos, c’est étonnant mais quand on sort des grands axes et des autoroutes où l’on paye grassement des actionnaires cupides occupés à se gaver sur notre dos avec ces ouvrages construits grâce à nos impôts, la France apparait étrangement vide. Des heures sur des départementales sinuant dans une campagne propre et bien entretenue sans croiser âme qui vive, d’innombrables villages aux volets clos, des magasins affichant des rideaux de fer baissés définitivement sur les espoirs d’une vie meilleure. Un paysage de désolation humaine qui entre en résonance avec la concentration urbaine et les hordes de ceux qui s’accrochent aux mirages des grandes cités !

Et l’on ne pourrait accueillir quelques dizaines de migrants qui redonneraient vie à ces territoires perdus du bout du monde, les repeupleraient et y feraient retentir les rires des enfants dans les cours !

Mais qu’à cela ne tienne, les écoles ferment, les services administratifs disparaissent, les magasins sont en berne et les énarques parisiens continuent de mépriser une réelle politique du territoire pour se concentrer sur leur nombril francilien et les quelques métropoles aux projets fastueux !

 

Bon, j’ai quand même réussi à leur fourguer quelques Café Croisette pour leur permettre de rêver à un monde débarrassé des méchants où l’amour et l’amitié triompheraient !

Et depuis, dédicaces avec Julien à la librairie Masséna à Nice et au Cultura de Cannes Mandelieu, le retour sur notre rivage et les baignades quotidiennes dans une eau d’azur !

Finalement, le pire peut se produire… mais la vie est belle !

 

plus de 40 livres vendus à Cultura, une séance dédicace avec plein de monde pour nous encourager... Le bonheur !

plus de 40 livres vendus à Cultura, une séance dédicace avec plein de monde pour nous encourager... Le bonheur !

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Dédicaces croisées de Café Croisette

Publié le par Bernard Oheix

Il fallait bien que cela arrive ! Après 2 années à travailler (et parfois dans la douleur pour répondre à ceux nombreux qui s'interrogent sur la nature  d'une écriture à 4 mains), depuis la parution de Café Croisette, nous n'avions jamais pu nous retrouver ensemble devant les lecteurs.

Cela sera donc réparé puisque nous allons dédicacer le livre à Nice et à Cannes/Mandelieu les lundi 22 et vendredi 26 juillet.

Les deux auteurs pour le prix d'un ! Une affaire en or !

Dédicaces croisées de Café Croisette

Alors nous vous donnons rendez-vous de 15 à 18 heures pour l'une de ces séances. Si vous estimez et aimez un des auteurs (ou même les deux pardi !), venez nous soutenir, nous donner un peu d'amitié en achetant le livre (ou en le faisant dédicacer si vous l'avez déjà). 

On sera heureux de vous retrouver et de partager un peu de notre bonheur avec vous !

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Et toujours Café Croisette !

Publié le par Bernard Oheix

Après notre tour de France des copains qui nous aura permis de voyager un mois sur les belles routes de nos provinces, retour à la maison pour reprendre le chantier du Café Croisette !!!!

Quoique ce mini tour de la grande boucle aura largement contribué à vendre les derniers exemplaires du 1er tirage !

C'est à Bourg en Bresse que j'ai eu le plaisir d'une dédicace ! Cette ville où j'ai été Directeur de la MJC, au siècle dernier ! Plaisir des retrouvailles !

C'est à Bourg en Bresse que j'ai eu le plaisir d'une dédicace ! Cette ville où j'ai été Directeur de la MJC, au siècle dernier ! Plaisir des retrouvailles !

 Avec Julien, le co-auteur, nous relançons la machine à vendre avec un objet encore amélioré, bandeau rouge en accroche, Et cela marche... Les exemplaires s'envolent, s'arrachent, même si parfois, le concept de Livre de l'été, ce bouquin que nous lisons sur la plage entre deux baignades semble furieusement d'actualité !

Et toujours Café Croisette !

Mais si d'aventure vous venez sur la Côte d'Azur, sachez qu'il y a un coin de paradis où Annie, notre héroïne, faillit perdre la vie. Les Rochers Rouges de La Bocca sont bien présents et gardent une trace du passage des sbires qui attentèrent à sa vie !

Et toujours Café Croisette !

Sinon, vous pouvez trouver le livre au Cultura de Cannes Mandelieu, dans l'excellente librairie Autour des livres à Cannes qui vient de déménager, à Mouans Sartoux, à Bourg en Bresse chez Montbarbon et bien sûr, chez Annie au Bar du Marin à Cannes...et profitez-en pour déguster ses plats mitonnés avec amour ! Vous ne le regretterez pas !

Et si vous êtes trop loin, ou que vous n'avez pas faim, ou que vous vous êtes claquemuré avec un ventilateur pour supporter la canicule, alors il reste Amazon, un petit clic pour de beaux rêves !

Allez, bonne lecture !

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Un... polar, des... Oheix !

Publié le par Bernard Oheix

Bon, il manque Julien sur la photo, le co-auteur retenu sur Paris, mais notre héroïne, Annie est bien présente !

Bon, il manque Julien sur la photo, le co-auteur retenu sur Paris, mais notre héroïne, Annie est bien présente !

Voilà, on trouve ce livre au Bar du Marin à Cannes, entre le plat du jour servi par Gérard et un limoncello offert par la patronne si vous annoncez être lecteur (et fan !) du Café Croisette !

Mais il est aussi dans quelques bonnes librairies (La Saveur des livres à Cannes, Le Merle moqueur à Paris...)

Au Cultura de Cannes Mandelieu nous côtoyons les seigneurs de la littérature....

A Mouans Sartoux, n'hésitez pas à insister lourdement, ils ont bien le livre en stock mais apparemment les vendeuses ne le connaissent pas ! Appelez le patron, il se fera un plaisir de condescendre à vous le vendre !

Il reste pour tous les autres, Amazon, un petit clic et puis s'en va !

Bonne lecture les amis !

Musso, Levy, Bussi et Oheix ! Pas mal non ?

Musso, Levy, Bussi et Oheix ! Pas mal non ?

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Un Festival de Cannes à moitié !

Publié le par Bernard Oheix

 

21 fi

Le Festival 2019

 

21 films au compteur, une misère pour un professionnel de la cinéphilie comme moi ! La moitié de l’an dernier ! Et pour cause…. La sortie du livre Café Croisette avec la pression qui en a découlé, interviews divers et gestion des signatures dans les librairies de Cannes et de ses alentours, et surtout le décès de mon ami Nilda Fernandez qui m’a touché au-delà de ce que l’on peut imaginer….

Alors, je n’oublierai jamais cette 72èmeédition du Festival de Cannes de 2019, pour ces deux évènements, l’un tragique et l’autre inoubliable. Et le 7èmeArt dans tout cela me direz-vous ?

 

Il a continué son bonhomme de chemin par un temps maussade, les écrans se sont illuminés parfois, les discussions dans les files  d’attente ont été riches de rencontres et de passions, les commerçants se sont plaints, les consignes de sécurité ont été de plus en plus voyantes avec même l’imposition d’un nouveau code du « cinéphile responsable » par des irresponsables qui n’aiment pas suffisamment le cinéma pour en aimer les débordements et la passion… mais cela, c’est la vie cannoise d’un Festival où tout est sujet à polémiques et traité avec emphase !

 

À l’heure où le palmarès vient de tomber et au vu du peu de films en compétition que j’ai visionnés (8 seulement !), je me garderai bien, exceptionnellement, de tout commentaire excessif. Disons que Pedro Almodovar est un génie, (mais on le savait déjà), et que sa dernière œuvre Douleur et Gloireest la quintessence de tout ce qu’il a filmé jusqu’à aujourd’hui ! Le prix d’interprétation pour Antonio Banderas me semble le minimum syndical du Jury pour cette interrogation tourmentée sur l’origine de l’acte créatif.

Heureux de la présence des Misérablesdans le palmarès. Ce film de Ladj Ly est un coup de poing dans les idées reçues, une formidable plongée dans les entrailles d’une patrouille de la BAC confrontée à la violence d’une banlieue au bord de l’implosion où tous les garde-fous ont sauté, laissant les individus face à leur solitude. Magnifique !

La palme de la mise en scène vient récompenser les frères Dardenne, pour un film, Le Jeune Ahmed, où un adolescent se radicalise sous la férule d’un Imam et ira jusqu’au bout de ses convictions sans trouver la grâce, bien au contraire ! Antidote à l’intégrisme, il parle de l’aveuglement et de l’impossible retour en arrière pour ceux qui foncent dans les ténèbres des convictions.

Je ne peux que regretter l’absence du Traitre au palmarès. Bellocchio fait un come-back éblouissant avec l’histoire vraie du repenti Tommaso Buscetta qui dénoncera au juge Falcone, le chef Corléanais Mafieux, Toto Riina et plusieurs centaines de cadres de la pieuvre. Le prix de la mise en scène ou un prix spécial du jury aurait été une juste récompense pour cette œuvre majeure du cinéma italien contemporain.

Et je ne peux que louer ce même jury de nous avoir épargné le nouveau pensum de Terence Malick qui réussit à gâcher une superbe histoire de résistance au fascisme à coups d’effets tarte à la crème chantilly, couplés à des voix off envahissantes ésotériques à souhait. Dans Une vie Cachée, Malick se noie dans sa façon de filmer outrancière et nous inflige un cinéma où chaque trait est grossi jusqu’à la saturation, jusqu’à l’indigestion.

Dans les autres sections, deux films venus du Maghreb offrent de belles promesses, avec Adam, de Maryam Touzani (Un Certain Regard) et Le miracle du Saint Inconnu (semaine de la critique).

Dans le premier, une jeune femme à Casablanca, enceinte, cherche du travail et un lieu où se loger. Dans ce pays où le statut des femmes passe par le mari, elle va lutter pour survivre soutenue par Abla, une veuve qui élève sa fille en tenant une petite pâtisserie. Film poignant sur le courage de ces femmes qui luttent au quotidien pour exister et débouchant sur une fin qui laisse ouverte l’acceptation de ce bébé. Magnifique.

Plus bizarre est l’autre film marocain, où un pied cassé enterre le butin de son vol sous un arbre avant de passer de longues années en prison. Quand il en ressortira, il n’aura de cesse de tenter de récupérer son magot ! Las ! Un mausolée au Saint Inconnu a été érigé sur l’emplacement où il a enterré la valise. Plein d’humour, il trace un portrait au vitriol de la société de ce bout de désert, de l’irruption de la modernité, de la permanence des idéaux religieux et des croyances les plus absurdes. A voir absolument !

Autant Jim Jarmush s’est vautré avec son opus sur les zombies The dead don’t die, n’assumant pas le genre et fuyant devant les morts vivants, autant Bertrand Bonello dans Zombi Child trousse une belle histoire esthétisante mais revigorante sur la trace des victimes des rites vaudous en lui donnant une dimension politique et contemporaine. 

Sinon, rajoutons un polar nordique oppressant avec A White, white day de Hylmur Palmason ou dans une Islande noyée sous la brume, un commissaire part sur les traces de sa femme décédée dans un accident de voiture et Port Authority de Danielle Lessovitch qui montre un jeune homme fasciné par une femme Wye qui s’avère être un « trans » dans un New York où la violence contre les homos et la danse sont les supports à un opéra moderne déjanté. Vivarium de Lorcan Finnegan clôturera ma sélection partielle, étrange plongée dans le « non sens », un couple enfermé dans une ville dont ils ne peuvent sortir, en train d’élever un « extraterrestre », qui les dévorera. Amateur de SF morbide et de fantastique, précipitez-vous, l’oppression est au rendez-vous !

 

On va donc attendre le 73èmeFestival du Film, mais en attendant, je vais aller écouter « Nos Fiançailles » de Nilda Fernandez et me souvenir des jours heureux, quand nous pouvions rêver d’un monde plus harmonieux et que son sourire et son timbre si particulier accrochaient des lumières aux couleurs de la vie.

Voila à quoi j'ai passé mon temps au lieu de voir des films dans les salles obscures.... Mais c'était pas mal quand même !

Voila à quoi j'ai passé mon temps au lieu de voir des films dans les salles obscures.... Mais c'était pas mal quand même !

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Nilda Fernandez. C'était mon ami.

Publié le par Bernard Oheix

Qu’importe l’actualité du Festival du film. Qu’importe la sortie de notre livre Café Croisette…

La nouvelle est tombée, sèche comme un coup de rasoir dans le tissu de mes souvenirs. Nilda est tombé, il a abandonné le terrain de la chanson, l’espace de sa vie. Il a laissé Olga sa femme, mon amie, sa petite fille qui éclairait de son sourire son avenir. Il a trébuché définitivement. Si jeune que l’on imaginait qu’il avait l’éternité pour lui.

 

C’était mon ami, et je remercie le destin de m’avoir permis de croiser son chemin vers 1982, dans un petit café-théâtre de Lyon où il jouait en s’essayant à la gloire devant une poignée d’inconnus.

Nous étions jeunes et plein d’espoirs dans une période où l’on pouvait rêver. Il sortait d’une aventure difficile, un disque vinyl signé par une major qui avait massacré sa production et n’avait assumé aucune diffusion. Une pratique courante à cette époque où les majors croulaient sous les flots d’un argent facile et signaient à tour de bras sans assumer le travail nécéssaire de promotion. Jackpot permanent des heures glorieuses de l’industrie musicale dévorant les talents en en encaissant les dividendes. 

Il allait alors enterrer son nom de Daniel et se forger une nouvelle identité musicale sous le nom de Nilda, pour vaincre les démons du passé et se reconstruire.

 

A l’époque, je travaillais à mettre sur pied une agence commune à toutes les 600 MJC de France, La Belle Bleue, structure de diffusion de spectacles, misant sur les jeunes émergeants. Si chaque MJC faisait l’effort de prendre 2 spectacles à l’année, le potentiel colossal de 1200 contrats auraient permis d’accompagner une dizaine d’artistes sur les chemins ardus de la gloire et de la reconnaissance, vers le métier d’artiste, vers l’affirmation d’un talent.

J’ai encore en mémoire la lettre qu’il m’écrivit, assis dans les jardins du Luxembourg, désemparé, en me demandant de lui tendre la main et de venir à son secours. Je lui ai tendu la main et jamais je n’ai regretté ce geste.

Grâce à l’intervention d’un ministre (Edwige Avice), au soutien de la Fédération Française des MJC et de la MJC de Bourg en Bresse dont j’étais le directeur, La Belle Bleue fut créee en septembre 1984. Dans le 1er catalogue, Nilda Fernandez était proposé, dans une formule souple, légère (4 musiciens) à un prix dérisoire, en compagnie d’autres jeunes plus ou moins connus (les aventuriers de la gondole perdue, Denis Wetterwald, Marianne Sergeant, Patrick Veuillet).

Las ! le beau rêve se fracassa sur la réalité. Chaque directeur étant un créateur en puissance, les rares programmations des MJC (5 à 6 spectacles en moyenne à l’année) représentaient le moment de leur toute puissance et les MJC ne suivirent pas. Elles avaient toutes des artistes à proposer mais si peu jouèrent le jeu de piocher dans leur catalogue, de mutualiser leur force. 

C’est ainsi que Nilda joua une dizaine de fois sous l’étiquette La Belle Bleue, à Lille, à Ranguin de Cannes, chez quelques autres passionnés de solidarité…

Entre temps, Nilda m’avait demandé de produire un single, mais en train de mettre la clef sous le paillasson et de fuir la déroute, je fermais La Belle Bleue en 1986 pour reprendre un poste de MJC dans le Sud.

Et un mois après la fermeture, je reçus la pochette d’un disque 45 tours, dont le titre allait révolutionner sa vie et le faire accéder en un titre de l’ombre à la lumière. Madrid, Madrid, son premier chef d’œuvre !

Le train était passé. La Belle Bleue disparût. Une étoile naissait.

S’ensuivirent un CD, Nos Fiançailles qui se vendit à plus de 500 000 exemplaires, des apparitions à la télé où son personnage androgyne qu’il cultivait avec délectation et sa voix presque féminine intriguaient et fascinaient. Nilda entama une carrière de star même s’il refusa de tomber dans la facilité d’un formatage, de rester dans un personnage où il pouvait se contenter d’engranger les dividendes de son nom. Grands concerts, tour de France des villages en roulotte avec concert sous la tente chaque soir, expériences diverses…

Nos retrouvailles eurent lieu sur la scène Debussy en avril 2000 où je le programmais devant une salle archi-comble. Émotion de le voir rayonner dans le Palais des Festivals. Parcours croisés qui nous permettaient d’être réunis à nouveau. Nous ne nous sommes plus quittés. A Moscou où il entama une carrière de star, je fis connaissance avec sa future femme, Olga, fous rires et vodkas, complicité. Il fut de toutes mes dates importantes. Le 22 septembre 2010, je lui offris le cadeau d’un orchestre symphonique et il transforma la soirée en féérie tant ses mélodies et sa voix collaient à l’instrumentation de l’Orchestre de Cannes dirigé par Philippe Bender. Il assura la direction de mon dernier concert « voix Passions » en tant que Directeur de l’Évènementiel en avril 2012, puis de mon dernier concert des Nuits Musicales du Suquet, en 2016 « La nuit de la Guitare » où avec son complice Laurent Korcia, Nono et d’autres, il mit de la poésie dans mon dernier opus de programmateur.

 

Nous nous retrouvions régulièrement depuis. Chaque voyage à Paris étant une opportunité pour boire un café, parler et retrouver cette complicité de survivants.

Mais il a décidé de partir trop loin pour que je puisse le rejoindre. Et mon cœur saigne de ne plus le voir, de ne plus l’accueillir dans mon jardin, de ne plus entendre sa voix si douce.

Mes pensées vont vers Olga, vers ses deux filles dont la plus jeune saura par ses amis combien son papa était un homme de bien, un homme de valeur et dont les comptines lui manqueront.

Mais la vie continue et comme il avait déjà une voix d’ange, alors assurément, il est en bonne compagnie, même s’il nous a laissé avec un sentiment de solitude qui nous mord le cœur.

Ciao Nilda ! À bientôt !

Mon jardin. Un regard. Un sourire. La vie.

Mon jardin. Un regard. Un sourire. La vie.

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