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essai

Rectificatif à mes Voeux 2015

Publié le par Bernard Oheix

Bon, quand je déclare haut et fort que, en 2015, dans mes voeux, on ose tout, sincèrement, je ne pensais pas que cela déboucherait sur l’assassinat de 4 juifs dans une supérette, sur la mort d’une policière black abattue d’une balle dans la nuque, sur l’exécution d’un policier arabe à terre d’une balle à bout portant....

Je n’imaginais pas une seconde non plus, que l’on pouvait saper le fondement même de ma culture, l’esprit de révolte et d’ironie d’un mois de mai 68 initiatique, la provocation au service d’une révolte humaine, le dessin comme une arme de dérision.

C’est mon passé que l’on enterre avec la disparition d’une partie de l’équipe de Charlie Hebdo, Pilote, matin quel journal, le «Bal tragique à Colombey» de Hara Kiri qui nous avait fait hurler de rire, la présence quotidienne des unes de Charlie Hebdo, qui, même si je ne l’achetais que fort rarement depuis longtemps, me semblait faire partie de mon histoire, de mon futur, une institution fondée sur des noms qui jalonnaient les évènements de plusieurs décennies d’une réalité parfois si difficile à décrypter.

Wolinsky, Cabu, Charb... et les autres comme pour narguer le climat émollient actuel, comme une réponse permanente à l’ombre de l’intolérance qui plane sur la vie politique de notre si beau pays !

Comment comprendre ce qui s’est passé ? Comment accepter ce qui mène des hordes de jeunes à nier la vie humaine, à tuer de sang froid pour mourir en martyrs et gagner le paradis d’Allah ?

Quelle est leur cause ? Comment en est-on arrivé à ce point d’incompréhension ?

Nous avons le bonheur de vivre dans une démocratie réelle, de pouvoir exercer notre libre-arbitre, de choisir d’exprimer nos idées et de nous rendre où l’on désire... Et même si la crise ronge notre société, même si les ravages du libéralisme économique frappent les familles, même si nous sommes désorientés par un avenir difficile à lire, le présent nous invite à comprendre le futur, à imaginer le devenir de nos enfants !

Comment le religieux a-t-il pu revenir avec tant de violence ? Je fais partie d’une génération qui pensait avoir résolu le problème... la religion dans les sphères privées, l’homme public au centre du monde !

Las ! L’être humain est devenu quantité négligeable, on le tue pour un symbole, on l’exécute pour un sourire !

Je vois devant moi des cohortes fanatiques se trainer à genoux en chantant des cantiques pour lutter contre des mariages homos, j’observe les clivages des uns contre les autres, le morcellement des idéaux communs, la sectorisation gangrener la volonté du «vivre ensemble», le communautarisme diviser la société, la monté de partis se réclamant d’idéologies nauséabondes.

Je vois se déchirer des Hutus et des Tutsi, Boko Haram, le Daesh et tous les crimes atroces au nom de l’intégrisme. J’ai vu dans la Russie, en 10 ans, renaître les popes et le pouvoir des Orthodoxes. J’ai vu en direct des tours s’écrouler, Orban museler une société hongroise, les turcs reprendre le voile de l’obscurantisme... et je ne comprends plus rien !

Alors, au nom de toutes ses incompréhensions, oui, je suis aussi Charlie, je suis de ceux qui pleurent devant la bêtise, qui ont honte de ce monde imparfait que nous léguons à nos enfants, qui se demandent comment notre génération si pleine de vie et d’enthousiasme à pu engendre de tels monstres !

Mais où donc nous sommes nous trompés ?

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les Nouvelles MJC

Publié le par Bernard Oheix

Avant...

Bon, cela commence mal ! Le passé encore et toujours avec cette récurrence : avant c'était mieux ! D'accord, faisons simple, allons à l'essentiel même si en tant qu'ancien Directeur de Maison des Jeunes et de la Culture j'ai énormément à dire sur le sujet que je revendique d'une façon absolue et sans réserve ma matrice et la filière où j'ai forgé mes premières armes !

Les MJC (600 en France !) étaient positionnées, soit dans des quartiers, avec une dominante socio-culturelle, soit dans les centres villes avec une dimension plus culturelle. Dans tous les cas, elles étaient formatrices, écoles de citoyenneté, pratiquaient des activités (yoga, astrologie, sports…) tout en regroupant des publics diversifiés, organisaient des rencontres et des débats, projetaient des films dans des ciné-clubs où des intervenants bénévoles animaient des discussions passionnées, invitaient à décloisonner les cultures, aidaient à construire une société laïque, multi-culturelle, travaillaient sur le politique. Elles étaient des vecteurs de la démocratie, accueillaient les groupes artistiques émergents locaux, devenaient le lieu où se tournait un grande partie de la jeunesse en mal d'actions et de créations, l'endroit que l'on investissait en l'accaparant pour améliorer son quotidien et le vivre ensemble !

Bon, c'est un peu schématique mais tellement vrai ! Combien d'acteurs politiques à s'être testés dans les réunion des conseils d'administration, combien d'artistes à s'être rodés dans les salles exigües des complexes polyvalents, combien de directeurs et d'animateurs issus des quartiers et passés par les moules de l'action volontaire et bénévole !

Elles n'ont pas su s'adapter sans aucun doute, mais elles ont été abandonnées dès la fin des années 80 au profit de structures municipales, on les a jetées à l'encan d'une action plus contrôlable, plus maîtrisable, soumise au pouvoir d'un édile qui avait compris après mai 81 et la victoire de la gauche, le rôle de l'associatif. Les politiques locales ont voulu des résultats directs et ont embauchées des flics de la Municipale plutôt que des animateurs de quartier… Le résultat, on le connait ! Des banlieues qui s'enflamment de se sentir abandonnées, un communautarisme qui s'envole, le retour du religieux, le racisme qui fait son lit de la méconnaissance et des à priori !

Mais voilà, l'histoire est une boucle sans fin et de nouvelles structures sont en train d'émerger, souvent dans les zones industrielles, dans des préfabriqués du premier étage, avec vue sur les noeuds routiers et parkings à proximité !

Alors vive la nature si bien faite !

Voilà donc cette MJC new âge ! Le yogi lévite, on se relooke en faisant du pôle dance, on apprend le vin en oenologue averti, Yohan fait son site Internet et la sorcière Belinda initie aux astres ! Tout cela à volonté, pour un montant fixe et sans aucun engagement d'apprendre l'anglais ! Vous avez dit confiance ?

Voilà donc cette MJC new âge ! Le yogi lévite, on se relooke en faisant du pôle dance, on apprend le vin en oenologue averti, Yohan fait son site Internet et la sorcière Belinda initie aux astres ! Tout cela à volonté, pour un montant fixe et sans aucun engagement d'apprendre l'anglais ! Vous avez dit confiance ?

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La meilleure façon de marcher...

Publié le par Bernard Oheix

Bon, on peut dire que c’est de mettre un pied devant l’autre, et de recommencer, et que dans la troupe y a pas de jambes de bois...

Sauf que ce n’est pas toujours vrai, le pied devant l’autre, et que des jambes de bois, on en trouve beaucoup si on se décide à regarder avec attention ceux qui nous entourent et croisent leurs chemins aux nôtres.

Regardez par exemple, cette africaine aux fesses rondes tendues dans un pantalon de toile jaune, elle est légèrement penchée en avant, découvrant sa poitrine pleine comprimée dans un décolleté violine. Elle slalome du haut de ses si hauts talons qui lui cambrent le dos et font ressortir ses fesses, mais mettent en péril un équilibre précarisé par l’ambition affichée de grandir vers le ciel, alliée à la nécessité d’avancer en ligne droite. A gauche, balancier, à droite, un instant d’hésitation, et comme dans une mécanique bien rodée, cet assemblage si disparate et excitant, se remet en mouvement dans une chorégraphie bancale destinée à tout, sauf à évoquer un simple déplacement, et dont les principaux spectateurs sont ceux qui ont le privilège de la suivre par derrière à hauteur d’oeil. Elle envoûte, charme si naturellement, que ce balancier se transforme en comptine pour enfant, mélodie pleine de noires et de rondes, chanson de geste dont l’objectif avéré est de nous subjuguer et de faire tout pour que l’on se rappelle qu’elle ne marchait pas, mais bien dansait en lisière de nos désirs.

C’est comme cet homme que vous ne verrez jamais, même si vous le croisez si souvent ! Vêtement gris, chemise blanche légèrement froissée au bout de cette journée de travail. Eternelle barbe naissante mais jamais assumée dessinant un halo sombre sur les joues, des lunettes pour voir et non être vu, rondes aux bords en écaille, verres épais légèrement teintés. Ses chaussures n’ont pas de formes mais assument le confort d’enrober des pieds sans illusions. Si vous le regardez attentivement, vous découvrirez le néant de sa vie, un rien si intense qu’il en devient transparent. Mais vous ne le regarderez pas, c’est certain, cheminant tête baissée le long du mur, esquissant ce déplacement qui ne laisse aucune trace, pas de sillage. Les autres n’existent pas dans son univers car il les évite avec art, ne les observe pas pour ne point être vu. Mais si les autres sont des fantômes, lui est un ectoplasme sans reliefs, une esquisse, un présupposé aléatoire que rien ne confirme.

Sa façon de marcher n’est surtout pas de mettre un pied devant l’autre. Il les juxtaposerait plutôt, décrivant un minimum d’espace entre ses segments, ne tolérant aucune surprise, écart ou autre façon de progresser. Il ramperait plutôt, entre le mur et le vide, plus près du vide que du mur, d’ailleurs.

Rien à voir avec celui qui descend cette côte en gesticulant. Tout chez lui est mouvement, agitation et dérèglement. Il n’y a que ses pieds dans l’alignement d’une trace invisible pour faire illusion et donner un semblant de normalité. Il incline la tête et ses bras se désarticulent, la hanche effectue une torsion, le genou bloque. Même ses yeux semblent posséder une vie propre et il souffle bruyamment en éructant quelques paroles inaudibles. Pourtant, il trace son chemin, me croise sans me remarquer et disparait de ma vue en laissant un sillage d’air brassé et un halo de perplexité.

J’ai vu cette asiatique aussi. Toute petite et menue tel un cliché de livres pour enfants. Elle chemine à petits pas discrets, si discrets, tête baissée, sans regarder, comme si elle s’inventait un chemin que nul autre ne peut connaître. Ses yeux ne laissent qu’un éclair pointer sous les paupières tombantes. Elle a des jambes toutes raides et fragiles et flotte au dessus d’un sol qu’elle a décidé d’ignorer. Elle est déjà ailleurs, arrivée dans son monde qui n’est jamais le notre, si loin de tout qu’elle n’existe qu’à peine. Mais elle marche vers un destin que personne ne peut entrevoir, pas même elle !

Tentez de progresser avec une jambe et deux cannes ! Par ailleurs, où est-elle celle qui manque si cruellement à son propriétaire ? Version héroïsme de guerre avec défense de la veuve et de l’orphelin sous le pilonnage ennemi, accident domestique d’une infection stupide avec un clou rouillé qui dégénère, chute d’un train presque à l’arrêt duquel on tente de s’échapper afin de resquiller ? Tout est possible, même la banalité ! En attendant, avec son sac à dos et ses trois pattes, il ne passe pas inaperçu dans le toc-toc du heurt de ses béquilles sur le ciment sale du trottoir. Il a une barbe en broussaille et dégage une odeur rance de mal lavé, comme si tout s’était déréglé depuis que sa jambe avait pris son envol. Il se dessine un air misérable sur sa face sans expression, et dans ses yeux aussi morts que sa jambe lui manque, on discerne ce chemin, sans pouvoir l’emprunter, dans lequel il erre maladroitement.

J’ai même été dépassé par quelqu’un qui marchait naturellement. La quarantaine, grand mais pas trop, bien vêtu, le regard droit, d’énormes es enjambées exprimant un désir d’aller de l’avant avec décision, les bras rythmant sa progression, le monde semblait lui appartenir et ne pouvoir l’enfermer. J’ai senti son souffle quand il m’a rattrapé et attaqué cette longue avenue bordée de lumières. Peut-être était-il divin ? Il s’est fondu dans la foule qui marchait, un pied devant l’autre, et dans la troupe, y avait plein de jambes de bois...

Mais au fait, comment marche-je moi ? J’ai naturellement tenté de le comprendre, j’ai tant analysé de mon port altier, de l’image que je me devais de dégager, de l’impression que j’imprimais chez l’autre, de ce que j'entendais transmettre...que perdu dans mes pensées profondes et dans le tintamarre de mon introspection, je n’ai pas vu déboucher du coin de la rue ce camion de livraison brinquebalant et que je l’ai percuté de plein fouet.

C’est à ce moment précis, en entendant les sirènes de l’ambulance, que j’ai compris que la meilleure façon de marcher, c’est quand même de regarder devant soi !

Voilà, cela m'apprendra de marcher dans les rues de Montréal ! Désoeuvré, errant de la rue Sainte-Catherine au Saint-Laurent, de la Place des Arts au quartier chinois, juste le temps d'observer et de vous rendre quelques images et impressions !

Une autre façon aussi d'avancer !

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Aphorismes Oheixiens (3)

Publié le par Bernard Oheix

2 heures du matin à Montréal. Au moment de m'endormir, une vague phrase commence à tourner dans ma tête. Je sais qu'elle ne me lâchera plus, alors autant rallumer l'ordinateur et la coucher par écrit.

En cette période d'examens, voici donc mon aphorisme personnel, en hommage à tous ceux tentent de décrypter la réalité au prix de leur sueur et d'heures à se morfondre en lisant derrière les lignes.

L'échec n'est qu'une des facettes de la réussite.

Que l'on peut compléter par celui-ci :

La réussite est le produit de ses propres échecs.

Bon, à vous de réfléchir désormais ! Moi, je vais enfin pouvoir m'assoupir et c'est vraiment une réussite !

PS : espérons que ces aphorismes soient vraiment originaux...

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Home Sweet Home !

Publié le par Bernard Oheix

 

Je n’ai jamais été un grand homme d’intérieur (sic) et en vieux libertaire soixante-huitard nostalgique, la propriété s’apparentant par trop au vol, me destinais à un régime de location permanente, quand, sous l’effet d’un ciel particulièrement heureux et d’une conjugaison d’astres au zénith, je me suis retrouvé possesseur d’une maison coquette avec jardin à La Bocca près de mon «rocher rouge», le rocher de Bernard, les pieds quasiment dans l’eau !

Béni suis-je !

Oui, c’est certain, mais encore faut-il l’entretenir cette maison au style si attachant et pouvoir y vivre en confort ! Et parfois, cela ressemble furieusement à une mission impossible et à une torture moderne.

 

Prenons la cuisine par exemple. 

A l’heure ou tout le monde se goberge de diners presque parfait et de Masters Chefs, où juste derrière les footballeurs et les starlettes, on compte une pléiade de «chefs» qui veulent nous inculquer la meilleur façon de faire un cassoulets aux olives ou des oeufs pochés aux champignons à grands renforts de recettes miracles et de petits trucs qui font des grands riens, moi quand j’y pénètre c’est pour manger le plus simplement du monde... et c’est pas gagné !

Par exemple, mon ami le micro ondes. Bien, efficace... mais quand les assiettes ovales ne peuvent y rentrer ou que les tasses de la grand mère à filet d’or provoquent un embrasement général. Même mon bol de café au lait le matin devient un problème. Pourquoi donc le contenant est-il toujours bouillant à s’en brûler les mains et le contenu à moitié froid ? Il y a là un vrai mystère dont j’aimerais lever le voile et un inventeur de génie ferait fortune à trouver une solution qui inverse le résultat. Un bol tiède avec du lait chaud...un rêve !

Dans la machine à laver la vaisselle, c’est le service si beau, jaune et bleu aux grands formats, qui bloque les pales, les couteaux ne coupent pas (même s’ils sont magnifiques), les petites cuillères se tordent quand on les plantent dans un pot de Haggen Dazs, les verres ont tendance à se dépareiller à grande allure en chutant comme un métronome sur le carrelage qui se soulève et la cuisinière refuse de s’allumer électriquement ce qui m’oblige à chercher les allumettes que l’on me cache en permanence...détails que tout cela certes, mais pour manger un boeuf qui a fait les champs de courses en hennissant ou des fruits qui n’ont aucun goût, des avocats durs comme de la pierre ou des légumes aux pesticides...c’est pas gagné !

 

C’est comme le jardin, c’est beau... en été, la tonnelle où l’on fait la sieste malgré les hordes de moustiques qui vous dévorent et les aboiements du chien du voisin qui n’a de cesse de se manifester des que vous fermez les yeux...couvrant les hurlements des sternes qui vous chient sur la gueule. Mais ces tonnes de feuilles, ces arbres à émonder, les sacs de détritus que l’on dépose subrepticement (on a pas le droit de les mettre au ramassage sur la voie publique) en un mille feuilles dans les bacs bleus que l’on sort mais pas avant 22 heures (une couche bonne, une mauvaise) en jouant au chat et à la souris avec les braves employés qui courent comme des dératés derrière leurs bennes pour vous refiler leur calendrier de merde à Noël que l’on rajoute à la poubelle (mais celle du papier, la jaune) car on fait le tri sélectif en bon citoyen, (pour le verre, il faut se rendre aux bacs verts au coin de la rue) ce qui nous oblige à avoir plein de conteneurs de couleurs différentes et des boîtes à piles usagées de partout...

 

Bon vous me direz, on peut toujours aller dormir. Mais expliquez-moi donc pourquoi les draps housse des lits ne sont jamais au format. Soit ils sont trop grands et fripent, ce qui est désagréable surtout en haute saison quand on transpire, soit ils sont trop petits et dès que vous vous couchez, les coins sautent et le drap, se replie pour friper de nouveau... ce qui est vraiment très désagréable, je vous le rappelle ! De toute façon, si les draps s’en mêlent, la couette, invariablement, est, ou trop chaude, ou trop froide.

Je passe sur la malédiction du mouton, où comment et pourquoi, une horde de poussières se déposent avec persévérance dans les coins et sous les plinthes les plus inaccessibles et recouvrent mes livres d’une couche sale qui a tendance à s’incruster et que je suis obligé de nettoyer avec un chiffon humide ce qui fait apparaître de la rouille sur les belles jaquettes de mon intégrale des Anticipation Fleuve Noir, vous savez, les couleurs délicieusement rétro des couvertures avec la fusée sur la tranche...

Bon, il y a aussi le sacro saint miroir dégotté à la brocante du mercredi à accrocher. Jamais le bon tournevis, la perceuse avec un forêt à géométrie variable et la cheville qui n’est jamais à la taille idoine. Ou la tringle à rideaux qui ne veut plus s’extirper de son support et que l’on arrache avec colère en manquant basculer de son escabeau branlant avant de la re-fixer sans pouvoir réussir à la mettre de niveau... Pourquoi donc le monde penche-t-il toujours d’un côté après une de mes opérations ?

Des satisfaction il y en a pourtant, le barbe-cue, dans le jardin quand il fait beau...quoique je n’ai jamais compris l’alchimie d’un feu. En bon fils de sapeur-pompier, je suis doué pour l’éteindre mais certainement pas pour l’allumer. Entre le bois qui ne prend pas et le papier tout feu tout flamme, je manque toujours de cendres et la viande finit carbonisée d’un côté et crue de l’autre ! Reste les joies de l’informatique et de la télé, reliés par une box capricieuse qui tente à chaque finale de la champions’s ligue de sauter, qui font apparaître des noirs intempestifs dans des films en couleurs ou transforment le visage de l’héroïne au moment du baiser final, en masque de Fu Man Chu !

Et quand épuisé par tant de contraintes, vous vous allongez sur votre canapé trop petit avec les pieds qui dépassent pour une sieste réparatrice, le téléphone sonne et une hôtesse d’un pays exotique écorchant votre nom, vous demande si vous voulez changer de pack téléphonique ou vous invite à la grande kermesse de l’habitat qui a lieu à deux pas de chez vous avec à gagner, une magnifique trousse à outils qui ne servira jamais puisque vous détestez le bricolage, la cuisine, le nettoyage, la lessive, le rangement et tout ce qui peut s’apparenter à une forme d’aliénation moderne !

 

Oui,finalement,  Proudhon avait bien raison... La propriété, c’est le viol ! Même si c’est vraiment agréable de pouvoir flemmarder chez soi, dans son home bien coquet et si propret... Quand les fées de la maison vous permettent de profiter pleinement de votre petit coin de paradis en croisant vos panards dans le confort de l’égoïsme !

 

PS : si vous avez des problèmes de bricolage, n’hésitez pas, vous connaissez mon numéro !


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Aphorisme Oheixien (1)

Publié le par Bernard Oheix

La retraite : c'est ne plus avoir à se poser des questions dont on connait déjà les réponses !

Voilà, à vous de méditer désormais !

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L'Evènementiel....Profession de culture !

Publié le par Bernard Oheix

Une mission, une équipe, l’événementiel cannois.

 

L’organisation de spectacles est un moteur, en termes d’activité économique, d’une politique culturelle intelligente. Lié à la nature profonde de la ville, inscrite dans une pratique adaptée aux capacités, aux moyens financiers et techniques de la cité, l’économie du spectacle est un poumon économique de la vie touristique, le pendant nécessaire de la stratégie du tourisme d’affaires et de congrès qui reste l’axe principal de développement de la Ville de Cannes.

 

Quand les touristes viennent peupler nos rivages, la motivation initiale portée par le rêve d’une destination prestige est confrontée fatalement à la réalité : qu’y a-t-il à faire à Cannes une fois que le soleil s’est couché ? L’activité et la satisfaction du touriste d’aujourd’hui conditionnent la présence du touriste de demain. Une ville morte où il n’y a rien à faire est une contre-publicité, tant pour celui qui s’ennuie que pour les nombreuses personnes qui, tout au long de l’année, subiront le message négatif véhiculé par ceux qui vont essaimer dans la France, en Europe, cette perspective d’une ville endormie.

Cannes se doit d’être belle, accueillante, calme et vivante, raisonnablement animée afin de contenter, aussi bien ceux qui s’ennuient que ceux qui demandent la quiétude, ceux qui veulent vivre et ceux qui veulent dormir. C’est la magie de Cannes de réconcilier ces pôles en un tout harmonieux, d’offrir le meilleur de la culture tout en conservant un cadre de vie serein.

Et dans ces nuits qui parsèment l’été, les actions menées par la Direction de l’Evénementiel viennent offrir aux touristes comme aux Cannois, de vrais moments de rencontres, la certitude qu’il se passe quelque chose d’unique, d’hors du commun dans cette ville de tous les mirages.

Qui peut ne pas se rendre compte de l’impact économique d’un feu d’artifice ?  Plus de 150 000 personnes se répandant dans les rues de Cannes, dînant et consommant aux terrasses des restaurants, occupant spécialement les hôtels, remplissant les plages des palaces pour le plus grand bien de cette vie économique si nécessaire à l’harmonie de la ville, aux casinos qui font rêver, aux commerçants qui engrangent fatalement les bénéfices de cette présence massive ?

Qui peut nier que le Festival International des Jeux est un gisement de 10 000 nuitées, des restaurants qui fonctionnent, des parkings complets, une image de marque d’excellence renouvelée pour affirmer le projet de cette ville atypique, celle des champions comme celle des 12 000 joueurs de tous niveaux qui viennent des 47 pays représentés au milieu des 70 000 personnes qui envahissent avec bonheur les travées du Palais pour se mesurer à eux-mêmes en  affrontant pacifiquement les autres ?

Qui peut oublier que les centaines de danseurs du Festival de Danse doivent se loger dans les hôtels de la ville, avec les 80 critiques qui viennent parler de la danse à Cannes, et donc véhiculent une image positive de notre ville et de sa politique culturelle auprès des nombreux prescripteurs présents, que les 12 000 spectateurs boivent et mangent, se garent et sont heureux de se retrouver pour ce qui reste une des dernières occasions de partage : le spectacle et l’émotion qu’il déclenche ?

Pour gérer les 100 jours/spectacles de l’année réalisés, pour accueillir les 100 000 spectateurs qui occupent les fauteuils confortables de ce Palais de toutes les convoitises, les centaines de milliers de badauds qui lèvent le nez dans le ciel de la rade pour y côtoyer les étoiles, 12 personnes travaillent à la Direction de l’Evénementiel, avec quelques stagiaires, des moyens techniques conséquents, un outil performant, le Palais des Festivals, et bien sûr, l’enthousiasme, la passion, la compétence.

C’est cela l’événementiel cannois, permettre et autoriser le montage d’opérations complexes, enrichir la cité de sa volonté de sortir des sentiers battus, offrir l’excellence à ceux qui ne demandent qu’un peu d’espérance et d’harmonie, permettre que ce supplément d’âme du dynamisme culturel rejaillisse sur le tissu économique et complète cette stratégie définie par tous les opérateurs de la cité.

Vivre toujours et si pleinement, pour que chacun trouve sa place, l’acteur économique de la ville dans la qualité du service offert et dans sa proximité avec les actions menées, le spectacle comme vecteur de rencontres et facteur d’émotions et le public comme juge dans le temps des efforts consentis pour que Cannes soit pilote et reste à l’avant-garde de cette région si belle, aux croisements de toutes les passions !

 

 

 

 

Un texte écrit il y a quelques années pour une revue quelconque, retrouvé dans mes papiers... A la relecture, il n'a pas trop vieilli, me semble-t-il, ausi, ai-je décidé de l'exhumer et de lui rendre un peu de cette vie que les dossiers poussièreux lui ôtaient chaque jour un peu plus !

On sent que j'aime ma ville et mon équipe, la culture et l'animation, et cela tombe bien, puisque je les aime vraiment, suffisamment pour avoir une très haute idée de  notre rôle et de l'importance de nos missions !  

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Et si je faisais un 200ème article ?

Publié le par Bernard Oheix

 

Entre le désir d’écriture et la volonté de communiquer, les doutes d’une période sans foi ni loi, où rien n’a d’importance que le mépris et l’arrogance de ceux qui nous gouvernent et décident des impasses dans lesquelles nous nous fourvoyons ! C’est ainsi, la culture au rabais d’un mercantile concept d’utilité, l’hautaine présomption de ceux qui sont censés œuvrer au bien public et se gavent, sur le dos de leurs concitoyens, de ce pouvoir et de ce dieu argent qui régissent tout ! Nous marchons sur la tête et les riches deviennent de plus en plus riches, le pouvoir perd ses garde-fous, la démocratie est dévoyée et le mensonge s’étire à l’infini comme si le temps était la seule vertu du pouvoir : tenir jusqu’à l’insoutenable, tenir car l’affirmation péremptoire est la seule réponse d’une malhonnêteté que l’on ne cherche même plus à travestir. Qu’importent les faits, qu’importent les rares réactions d’une presse couchée, qu’importe le fond puisque même la forme est inutile. Il suffit d’affirmer à satiété pour créer l’illusion et devenir un marchand de rêves dans une société déboussolée.

Peut-être méritons-nous ce qui advient ? Vigilance de ceux, trop rares, qui veulent comprendre, sur l’autel de l’incompréhension de ceux, si nombreux, qui ferment les yeux…Il n’est que justice au fond de se faire balayer comme un fétu dans la tourmente.

Que deviendront les affaires de ces nombreux cas de collusion entre le pouvoir et l’argent, les privilèges légués d’une famille politique autarcique, le corporatisme d’une poignée de banquiers se gavant sur notre dos, qui de la grande crise à la Grèce, de l’Irlande aux bonus faramineux persistent dans leurs agissements de chefs mafieux, la cécité de la justice et l’incapacité de nos gouvernants à dialoguer pour le bien de tous, la scandaleuse ignominie de ceux qui mentent pour perpétuer leur pouvoir…

Le temps vous trahira, rassurez-vous, un jour vous nous devrez des comptes et vous retournerez poussière…mais en attendant combien de vilénies, de malheurs dont vous êtes responsables qui se solderont par la douleur de ceux que rien ne protège !

 

Que dire de ce temps qui est passé ? Que l’été fut rude, difficile, avec une pression à la limite du soutenable. Reports multiples de feux d’artifice pour cause de vent et de houle, pluie sur le Pantiero pour une soirée électro, accident (une semaine dans le coma !) pour un jeune qui était au mauvais endroit, au mauvais moment, enchaînement sans discontinuer de soirées avec les tensions d’une société qui perd son âme, public exigeant jusqu’à l’inconvenance, artistes déboussolés, contrastes et incertitudes permanentes…Dans quel monde vivons-nous ?

Il reste des éclairs de génie, des moments de grâce trop rarement consentis, quelques heures qui échappent au temps pour magnifier l’idée d’une culture qui réunit et ne divise pas, berce l’âme de ces langueurs propices à la beauté, de ce petit quelque chose qui m’a toujours fait penser que la culture avait un rôle pivot dans la constitution d’une humanité plus belle, plus juste.

Mais où est-elle ? Dans quel univers ?

Celui d’une retraite en ordre dispersé, pour un colmatage destiné à affirmer la testostérone d’un gouvernement immobile, celui d’une lucarne obsédante qui ne laisse que parcimonieusement filtrer le jour et déroule à l’infini, l’authentique spectacle d’une téléréalité qui se met en scène en occultant les contingences d’un monde réel. Celui d’un isolement croissant où la différence devient le prétexte à exsuder sa haine, où les vies des autres n’ont plus aucune valeur…

 

Il y a tant de peur dans le monde que toutes les larmes des hommes ne peuvent combler les abysses de leurs déchirures. Les vies arrachées ne comptent pas, elles sont le tribut de nos faiblesses, elles donnent juste le ton d’une période où la vie n’est qu’un fétu de paille emporté par la tourmente d’un grand n’importe quoi !

C’est notre univers ce grand n’importe quoi, c’est ce monde même que nous avons forgé… Il faut en sortir, il est indispensable de trouver des solutions pour le bien de tous, pour le bien de chacun d’entre nous : notre salut collectif est à ce prix !

 

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Chutes de Riens

Publié le par Bernard Oheix

 

Je me suis souvent demandé ce qu’il advenait de ces scènes tournées par les réalisateurs mais non-incluses dans le montage final présenté au public. Elles somnolent sur des étagères comme la Belle au Bois Dormant, attendant qu’un jour, par miracle, un remontage en version longue les exhument pour leur donner vie, (c’est le cas assez rarement, hélas !) où qu’un aventurier des archives perdus viennent fouiner parmi ces bobines afin de dénicher la perle rare, le trésor d’un plan magique à jamais éternel, que des étudiants en cinéma vont disséquer jusqu’à en extraire la quintessence…Plus généralement, ces plans s’assoupiront à jamais dans le vide de l’inconnu !


Il en est de même pour les écrits. Combien de textes barrés d’un trait nerveux présents dans une version initiale qu’une relecture condamnera à l’exil définitif et qui rejoindront un éther dans lequel errent des phrases sublimes, des approximations incertaines, des chapitres entiers qu’une logique perverse balaye, des assemblages hétéroclites, des mots d’autant plus abandonnés qu’ils ne sont plus destinés à la lecture mais à l’archivage ou à la poubelle.

Tous ceux qui écrivent ont ressenti un jour ce pincement douloureux de devoir sacrifier, sur l’autel de la cohérence et de l’efficacité, des phrases qui apparaissaient indispensables à la naissance du texte. Un vide se créé de devoir les abandonner comme orphelines d’une logique impitoyable.

C’est ce qui m’arrive aujourd’hui, dans la 3ème version d’un roman, La Métisse du Peuple des Epines, qui ne verra peut-être jamais le jour en tant que roman, mais dont les scories, elles, sont d’ores et déjà renvoyées dans les greniers de la mémoire !

Aussi, ai-je décidé de les mettre en ligne afin de les faire exister fugacement, juste l’espace d’un désarroi, avec l’idée peut-être, de ne pas laisser ces morceaux de moi-même sans sépulture. Vive les chutes des riens d’un grand néant !

 

Page 17

Au cœur de la nuit des temps, quand l'être humain a décidé de devenir un homme et qu'il s'est redressé pour regarder la ligne d'horizon et jouir des couleurs pourpres d'un coucher de soleil sur la crête des monts découpés sur le ciel, on peut imaginer que, dans un langage balbutiant, il a inventé des mots trop beaux pour naître du néant. Bien au-delà de ces paroles qu'il cherchait à crier dans l'azur, du fond de son âme et de l'esprit de son peuple, une voix discordante s'essayait à franchir des cordes vocales malhabiles. Avec un bâton ramassé dans la forêt, tapant sur des fûts évidés qui résonnaient dans la nuit tombante, il a entonné une curieuse mélopée, un grondement sourd de son souffle qu'il apprenait à dompter sur ces muscles cachés au fond de sa gorge. Les autres membres de la tribu décidèrent de suivre son rythme, son phrasé, ses ruptures de ton, de jouer sur les contrastes et les décalages pour se fondre à l'unisson quand l'ensemble des présents plongeaient les yeux dans les étoiles. Peut-être est-ce ainsi  que le chant polyphonique est né, une belle histoire traversant les âges et les cultures de l'oralité, un moyen de vaincre le vent qui emportait les coutumes dans ses rafales, première forme d'art, bien avant que les couleurs de la vie ne meublent les ombres dansantes sur la pierre des abris troglodytes ou que les outils taillés dans le silex ne se mettent à transformer le monde.

 

Ce texte n’a vraiment pas de chance. Il se trouvait déjà dans la première mouture d’un roman précédent. Je l’avais sauvé en le réincorporant dans « La Métisse » mais la malchance le poursuit, une 3ème correction lui sera fatale, je le condamne derechef en l’expulsant de nouveau. Exit l’histoire rêvée d’une polyphonie ancestrale, le musique continuera de s’électrifier sans que l’on sache d’où est né cet art majeur !

 

Page 42

Dely était une révolutionnaire dans l’âme. Elle possédait une haute conception de la place de la femme dans la société Malgache. « Les hommes sont souvent veules et cupides, ils ne cherchent que le plaisir immédiat et ont tendance à imaginer qu’ils sont les maîtres de nos corps » me disait-elle. « Les femmes sont puissantes quand elles le désirent, elles peuvent faire plier les mâles. » Elle me narra un jour, le rite du Palabre des Femmes en pays Tanale, une région qui jouxtait l’Androy. « -Si une femme est insultée, humiliée, frappée, qu’un homme du village se conduit mal contre sa propre épouse en jetant la honte sur toutes les autres, alors, les femmes se réunissent pour palabrer et guidées par la Déesse du ciel,  déclenchent le grand exode. Toutes les femmes, de la plus jeune à la plus vieille, s’en vont en colonnes, abandonnant les hommes à leur sort. Il faudra un émissaire qui demande pardon au nom de tous les mâles et une réparation en zébus d’autant plus importante qu’ils auront attendu, pour que la déesse du ciel accorde à la doyenne des femmes l’autorisation de reprendre leur place aux foyers. Ne l’oublie jamais ma fille, les femmes sont fortes quand elles sont unies. Ne sois jamais faible, ils en profiteraient pour t’arracher ton honneur »

Ma mère était ainsi, bien que respectueuse des traditions, elle refusait que celles-ci permettent aux hommes d’exercer leur pouvoir sans contrepartie. Elle s’ancrait dans un féminisme naturel où les responsabilités devaient être partagées, puisant dans son couple la preuve que l’harmonie pouvait se conjuguer à  deux.

 

J’ai entendu cette histoire de « la palabre des femmes Tanale» chez un conteur Malgache. J’avais aimé cette image d’une cohorte de femmes quittant les cases et laissant les hommes sans ressources, abandonnés, obligés de se faire la cuisine et de langer les enfants mâles… Las, dans l’histoire de « La Métisse », cela alourdissait le propos et le rendait trop didactique. Cette belle page de l’histoire de la lutte des femmes restera donc inconnu… Désolé, mesdames !

 

Page 18

Quand ma mère apparaissait, la lumière semblait plus brillante, quand elle vous regardait de ses yeux si doux, elle vous transmettait des mots d’amour sans paroles. Quand elle vous caressait, c’est comme si les ailes d’un ange vous enveloppaient. Elle était ainsi, fille du dernier roi du peuple des épines, épouse d’un prince blanc, reine dans le cœur des hommes et mère de tous les enfants du monde.

 

En hommage à toutes les mamans du monde…

 

Voilà quelques phrases sauvées du néant. Elles ont perdu leur âme de ne plus se renvoyer en écho d’une histoire en train de se construire, mais au moins auront-elles gagné un souffle de vie pour mourir de leur belle mort !

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Noël au Paradis

Publié le par Bernard Oheix

Et pour ce petit Papa Noël ?

 

Quelques beaux cadeaux pour vous tous… ou tout ce que vous pourriez trouver dans vos chaussettes suspendues à la cheminée et que vous avez secrètement espéré sans vous l’avouer !

 

Par exemple…

Un banquier qui sache où va l’économie et qui serait capable de nous indiquer la direction à prendre ? Il nous expliquerait pourquoi le même baril de pétrole est passé de 90 dollars à 150 pour redescendre à 40 en 8 mois… Il nous démontrerait que nos hommes politiques sont cohérents avec eux-mêmes en donnant aux riches quand la situation est bonne (loi Tepa) pour prendre aux pauvres quand tout va mal (plan de sauvetage des banques)…Qu’il est normal de gagner de l’argent sans rien faire, uniquement parce que l’on en a, et tout aussi normal de ne pouvoir travailler pour en obtenir…C’est ce même banquier qui nous a poussés à acheter des actions Natixis qui ont perdu 95% de leur valeur ou de bénéficier de 400% de hausse sur d’autres valeurs, tout aussi artificiellement. Ce banquier qui nous taxe sur tous les services les plus pervers mais ne rémunère pas les dépôts d’argent qui dorment sur nos comptes, inflige des amendes scandaleuses pour les découverts des pauvres et des jeunes tout en aidant le puissant et lui servant en prêt-à-porter, des costumes sur-mesure, afin de ne pas payer d’impôts et de rentabiliser au maximum ses investissements. Ce banquier aux parachutes dorés de plusieurs millions et aux salaires mirifiques qui a plongé l’économie dans le marasme et tend désormais la sébile pour sauver un système que plus personne ne décrypte, pire, qui n’a jamais existé, dans lequel il a joué à l’apprenti sorcier pour des conséquences bien réelles sur la vie des innombrables personnes dont l’horizon n’est pas d’engranger mais de consommer pour survivre !

Une France enfin sereine avec ses ministres démantelant les services de l’état parce qu’il faut déréguler, décloisonner, permettre la concurrence, ouvrir aux capitaux, casser les monopoles, fussent-ils au nom du public pour le bien de tous…Tout cela avec autant d’efficacité que pour les renseignements téléphoniques (vous savez, notre bon vieux et simple 12 !), désormais, on a plein de services, on ne sait jamais à qui téléphoner tout en payant plus cher, ou l’eau que l’on surpaye pour des actionnaires anonymes dont les sociétés engraissent des inutiles déjà trop riches, les autoroutes rentables que l’on a rétrocédées aux grands groupes pour une poignée de figues et qui deviennent plus chères sur les tronçons les plus fréquentés et moins là où il n'y a personne, les subventions que l’on distribue à des groupes industriels qui s’empressent de délocaliser dès que l’opportunité s’en présente…  etc, etc !

Que les profits passent au privé et les charges au public, les riches ont au moins cette cohérence de tout faire pour le devenir encore plus.

Que l’on s’exile dans les paradis fiscaux tout en profitant largement de la situation (les hommes de la finance et de l’industrie), que l’on construise sa carrière sur le public français pour s’enfuir en Suisse afin de ne pas payer d’impôts comme les artistes (où es-tu Johnny ?), que l’on soit formé par les filières publiques d’enseignement et de sport pour trouver asile en Suisse ou à Monaco dès que l’on se met à gagner de l’argent (pauvres tennismans !), n’est après tout que normal, suivant le bon sens populaire que les riches se transmettent leur propre puissance et qu’ils ne le sont point devenus pour donner aux pauvres !

Vive la concurrence donc que l’on retrouvera enfin en muselant la télé publique tout en nommant son directeur à la botte, en retirant les moyens financiers des chaînes publiques pour que les télés privées éclosent de tout bois. La création selon St Profit, avec 2 coupures publicitaires, les parrainages et des programmes abêtissants à gogo. Et l’on entend dans les bois, les voix de la contestation muselées par l’argent !

Le vrai cadeau serait peut-être enfin d’arrêter de penser que les riches font vivre les pauvres ! D’imaginer que parce que l’on a le pouvoir on doive nécessairement l’exercer sans tenir compte des autres ! Que l’ego et la couleur de l’argent ne se discutent pas ! De trouver enfin un sens à sa vie ailleurs que dans l’exploitation de ses sentiments les plus sombres !

Quand donc la troïka composée de l’homme politique, du patron et du banquier fera naître l’espoir… quand ils auront épuisé toutes les ficelles de la prestidigitation ? C’est-à-dire jamais !

Et si la vie était simple comme le sourire d’un enfant, un concert d'Abd Al Malik, une tirade de Pierre Santini, un livre d'Yves Simon, un film des frères Cohen, un solo de Sylvie Guillem... ou tout éclair de beauté dans la nuit scintillante de nos espoirs ?

Alors, on pourrait hurler : vive Noël !

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