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Extraits du Grenier de ma Mémoire !

Publié le par Bernard Oheix

Texte écrit à la suite de la sélection de Frédéric Flamand comme Directeur artistique, en remplacement de mon vieux complice, Yorgos Loukos avec qui j'avais réalisé environ une dizaine d'édition. Moment d'émotion avec au passage, une remontée de souvenirs et des noms et des visages mythiques surgissant de ces années de programmation si intense ! Merci mon Yorgos pour ton amitié qui fut arrachée aux aléas d'une rencontre explosive entre nos deux personnalités.

 

Depuis 20 ans, Yorgos Loukos, Directeur du Lyon Opéra Ballet, assurait avec talent la direction artistique du Festival de Danse de Cannes. C’est grâce à lui que la manifestation a trouvé son identité, s’appuyant sur de nombreuses créations, résolument axée vers le contemporain, et présentant les nouveaux talents de la scène françaises, les leaders historiques de la modernité américaine, le fond inépuisable des grands chorégraphes.

 

Nous avons décidé, en accord avec Yorgos Loukos, de confier à Frédéric Flamand, Directeur des Ballets de Marseille, les éditions 2011 et 2013 et sa thématique autour des Mythologies Modernes nous a convaincus. Un thème en phase avec notre belle cité « arlequin », à cheval entre le passé et le futur, petit port méditerranéen qui se vit comme un village mondial, au cœur de l’univers, balayé par les vents de l’ailleurs.

 

La danse, à l’instar du cinéma, y a toujours trouvé une place privilégiée, et ce n’est pas un hasard si aux ombres fugaces des écrans du mois de Mai, se conjugue cet art de la « chair », cette présence physique d’un corps vivant sculptant la lumière pour faire émerger le rêve d’un absolu.

 

Que Yorgos soit remercié pour toute cette passion qui l’a animé au service de notre image, et bienvenue à Frédéric qui apporte son souffle et sa fraîcheur pour perpétuer l’excellence des scènes cannoises.


 

Lettre envoyée aux membres du Jury du Festival Pyrotechnique de l'été 2011, dernière édition avant mon départ à la retraite. J'avais choisi mon pote Richard Gotainer comme Président, et j'avais bien eu raison... On ne s'est pas vraiment ennuyé pendant les six feux de l'été 2011 et ce fut vraiment un vrai feu d'artifice pour mon départ !

 

A mon meilleur jury de toute la préhistoire des feux d'artifice.
Bon, faut peut-être pas exagérer, il faut quand même moduler... Entre celui qui parlait trop et semblait atteint de "nationalïte" aiguë, (n'est-ce point Christian S... "Il faudra se souvenir du feu  Français", trémolos dans la voix !), celle qui était discrète mais flashait pour la virilité velue des Portugais (Paola C, c'est toi), celui qui parlait mal (le Président, avec sa voix de satyre pornocrate), il y avait aussi le renieur de Monégasques prêt à vendre son Président pour devenir membre permanent du jury, la commerçante suisse et son tiers-monde de blacks people accrochés à ses basques, l'avocate parigote qui couchait (bon, qu'avec le Président, et encore, il a failli être punie d'abstinence parce qu'elle votait mal !), et l'ancien pote de Daniel qui pensait qu'à dédicacer son livre (au fait, il est très intéressant pour moi qui ai vécu pas mal de ses anecdotes !)... Finalement, meilleur jury, c'est peut-être beaucoup !
Mais comment ne pas aimer des gens qui votent pour un feu russe sans avoir une kalachnikov dans les reins, qui provoquent une standing-ovation pour un "jeune et brillant" Directeur de l'Evènementiel à son ultime remise des Prix, qui offrent un superbe cadeau à une belle stagiaire alors qu'elle a même pas couché, qui avalent la fumée du feu italien sans y prendre du plaisir tout en restant stoïques, qui sont capables de rire et de pleurer, et d'être iconoclastes, fleurs bleues, sérieux et maniaco-délirants, obsédés de la chose et comme des enfants éblouis par la beauté d'un ciel embrasé...
Alors oui, en y repensant, vous êtes bien une exception et je vais garder longtemps dans mon cœur, le dernier jury de ma carrière, celui qui m'aura définitivement relaxé en abandonnant toute charge contre moi...
Et le chemin des gens de bonne volonté ne peut que se chevaucher à l'infini, jusqu'aux frontières de la tendresse.
La biz.
 

 

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2023 ?

Publié le par Bernard Oheix

2023 ?

Bon d'accord... j'avoue tout ! 

Ce n'est pas le 1er janvier 2023 mais bien le 24 aout 2022 que j'ai pris cette photo et ce n'est pas au rocher de Bernard dans la Méditerranée mais dans la piscine à nénuphars niçoise de ma copine Anna...

Qu'importe, pour moi l'année n'a pas vraiment commencé, c'est le 1er février qu'elle entamera son cycle réduit exceptionnellement à 11 mois en cette année 2023 et c'est donc à cette date que j'effectuerai mon plongeon célèbre dans une mer glacée qui vous a apparemment tant manqué en ce début d'année.

Et pour cause... après un séjour paradisiaque dans l'oasis de Dar Tawarta de ma copine Françoise Bastide à Dakhla en cette fin décembre avec la tribu des Oheix dont Lise et Alma, mes petites filles éblouies par les chameaux et les dunes, entre l'océan et le désert, le retour à la réalité fut quelque peu difficile : une maman d'amour avait décidé de nous quitter après 95 ans de bons et loyaux services.

Une femme de coeur et de gentillesse, usée et s'évadant avant de souffrir, avec ce regard plein d'humanité qui va nous manquer mais restera gravé comme une signature indélébile de cette profonde humanité qui la caractérisait.

La cérémonie de crémation de ce vendredi 20 janvier fut un moment d'émotion pure, les 4 frères et la famille proche, quelques amies de l'époque des années 70 qui squattaient sa soupe au pistou en reluquant les garçons de la reine mère, les proches de sa dernière période, elle la survivante, dans un Ehpad où elle régna et fut heureuse dans ces 5 dernières années au milieu d'un personnel attachant et de résidents qui l'aimaient.

Michel, le maître de cérémonie dans un texte survolant sa vie de femme et de mère, moi improvisant sur sa jeunesse et son italianité, le racisme qu'elle a vécu dans sa chair et cette dernière période de sa vie accomplie où elle se vivait "comme à l'hôtel", Jean-Pierre déclamant des proverbes italiens dont "La vita é une aventura meravigliosa... peccato chez non ci usciamo vivi !", et Jean-Marc entonnant une "Tosca" bouleversante pour cette amatrice de belle voix, pour finir par un texte de Vinciane, l'animatrice des Gabres, sa dernière étape de douceur.

Elle est partie dans son sommeil, avant de sombrer dans la peur et la douleur, et l'on garde son sourire comme un sésame pour cette période étrange où tout semble se dérégler et fouler aux pieds nos valeurs, sauf bien sûr, l'amour d'une maman qui aima ses enfants jusqu'à la déraison.

2023 ?
Ciao, la reine mère !

Ciao, la reine mère !

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Les borgnes magnifiques !

Publié le par Bernard Oheix

Bon, je ne le suis pas encore ! Mais quand même, au réveil d'un matin blême, quand votre oeil gauche vous adresse le message impérieux d'une absence de vision, vous vous posez des questions bien légitimes !

Après l'urgence d'une consultation auprès de Pascale Wasmer, mon amie et ophtalmologue préférée, force fut de constater que cet implant que l'on m'avait posé il y a une quinzaine d'année pour lutter contre une cataracte précoce, avait décidé de faire des siennes en dérogeant aux sacro-saintes lois de l'équilibre naturel. Rompant les amarres, il décida d'aller se promener dans une cornée bien désolée de le voir prendre des chemins de traverse et quelque peu inquiète des conséquences fâcheuses qu'il pouvait engendrer dans un iris qui n'en demandait pas tant.

Un chirurgien, jeune et talentueux, Laurent Melki, décida alors de prendre mon oeil en main et de se consacrer à faire rentrer dans le droit chemin, l'implant capricieux, et m'opérant en urgence, tenta de remettre l'impétrant en place.

C'est ainsi que je me réveillais après une nuit sans rêves, dans un lit de clinique où des infirmières s'activaient à faire de mon oeil un personnage présentable sous des pansements dérobant la moitié du monde à ma vision chancelante !

 

Vous me direz, ne voir que 50% de la réalité en ce moment, c'est s'épargner la moitié des horreurs qui frappent l'Ukraine, même si cela n'empêche pas d'entendre la totalité des bêtises d'une campagne présidentielle affligeante !

C'est aussi l'occasion de faire le point, même avec un seul oeil, ce qui est plus difficile, sur le vaste chantier que l'âge a entamé sur les vestiges de mon corps.

N'exagérons pas, le corps médical soudé autour de ma pupille, me promet des lendemains heureux pour un rétablissement originel et la pleine possession de mes moyens oculaires. Un peu comme si vous promettiez aux Ukrainiens que Poutine libérait leurs territoires, renvoyait ses armées à la maison, et décidait de transmettre le Kremlin à un jeune juif, acteur comique dans une tragédie balayant les vestiges du passé.

Moi, j'erre toute la journée au rythme de ces gouttes perlées dans cet oeil... que j'ai à l'oeil et j'attends que des jours meilleurs reviennent afin que je puisse admirer ces pyramides que tant de siècles ont contemplées.

Beauté de la Place rouge, en 2011, quand il n'y avait pas encore des l'armes à l'oeil et que Poutine n'était toujours qu'un pantin alternant les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir (cf. La Valse des Présidents !).

Beauté de la Place rouge, en 2011, quand il n'y avait pas encore des l'armes à l'oeil et que Poutine n'était toujours qu'un pantin alternant les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir (cf. La Valse des Présidents !).

Et au passage, notons qu'être borgne en terre de cinéphilie est presque un privilège. Nonobstant cette moitié de l'écran aux abonnés absents, il vous reste quand même le privilège de tutoyer quelques légendes aux agapes du 7ème Art.

John Ford par exemple, n'avait qu'un oeil, mais quel oeil ! Et un bandeau noir sur l'oeil d'un truand ne l'empêche pas de faire Une Chevauchée Fantastique tout en appréciant Qu'elle était Verte sa Vallée pendant que La Garde Noire déclenche Une Révolte à Dublin et que Toute la Ville en Parle !

C'est comme Le Testament du Docteur Mabuse, de Fritz Lang. Avec lui, M le Maudit et Les Bourreaux meurent aussi du côté de Métropolis dans l'éclair Des 3 Lumières... et ce bien qu'il n'ai qu'un oeil valide !

Toujours avec un seul oeil, encore Un Sabotage à Berlin de  Raoul Walsh, à la recherche du Voleur de Bagdad, certainement pas Au Service de la Gloire sur La Piste des Géants avec son Convoi vers la Russie bien de circonstances.

Et André de Toth, même son patronyme incite à la prudence. Et pourtant, pour un borgne, faire en 1944 None Shall Escape est bien prémonitoire. " En 1944, un Hongrois ayant fui le nazisme, prédit les procès de Nuremberg avec une acuité sans égale et avertit : ils n'y échapperont pas !" (Citation de Torreben)

Alors, en cette heure où tant d'aveuglement nous amène à nous poser des questions vitales pour l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants, quand le monde s'embrase comme si l'on n'avait rien retenu de l'histoire, quand un paranoïaque peut investir le champ de l'impossible et tient un bouton rouge dans sa main de dictateur assoiffé de son propre pouvoir... oui ma "borgnitude" n'est qu'un détail de l'histoire !

Ce "détail de l'histoire" dont l'auteur, Jean-Marie Le Pen, pourtant borgne, et sa progéniture, ne sont pas invités au banquet des êtres de lumière qui ont façonné des films comme s'il n'était pas indispensable de posséder deux yeux pour créer la beauté. 

Et j'ai encore  l'espoir de retrouver mon regard de braise afin de pouvoir contempler un monde d'harmonie où les hommes et les femmes de bonnes volontés pourront se prendre par la main et rêver aux lendemains qui chantent pendant que cette clique d'empêcheurs de vivre en paix croupiront dans les relents nauséabonds de leur propre ignominie !

Devant le tombeau de Vladimir Ilitch Lénine sur la Place Rouge. Cet oeil traître... tout comme l'histoire de cette utopie humaniste fut balayée par Staline et désormais Poutine...

Devant le tombeau de Vladimir Ilitch Lénine sur la Place Rouge. Cet oeil traître... tout comme l'histoire de cette utopie humaniste fut balayée par Staline et désormais Poutine...

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La charge héroïque : Hommage à un vieux pote !

Publié le par Bernard Oheix

À mon âge vénérable, j'ai plus l'opportunité de parler des enterrements que des mariages. Pourtant, entre les deux, se glissent quelques anniversaires, ces dates qui se glissent  dans le courant tumultueux de la vie des vieux et qui sont la preuve, à l'évidence, que c'est encore la meilleure façon de vieillir en évitant la mort !

Oui, il y en a encore quelques-uns qui s'accrochent aux branches, ne serait-ce que pour pouvoir connaître ce nom du futur président de la République Française qui nous obsèdent, ou pour constater l'harmonie de cette société que nous avons contribué à ériger et qui semble bien difficile à décrypter pour les ptérodactyles que nous sommes devenus.

Qu'à cela ne tienne, c'est aussi l'occasion pour moi d'exprimer par des mots ce torrent bouillonnant qui s'empare de mon cerveau enfiévré à l'idée de pouvoir faire un nouveau discours et de contribuer ainsi, à ma légende de conteur qui sait charmer son auditoire à coup de punch-line bien senties.

Voilà donc mon dernier né, en hommage à un pote qui n'est pas né de la dernière pluie, même s'il réside dans un région nantaise propice aux déversements d'un ciel couvert qui a en permanence le désir de se soulager sur les têtes chenues de mes copains !

Hommage à Bertrand Delaporte

 

Bon, on ne va pas en faire un fromage. Tu es devenu vieux et c’est déjà un exploit. Même si tu as plus tendance, désormais, à parler de ta santé que des spectacles de Musique du Monde du Festival de Nantes que tu as programmés avec brio, sans doute à cause de ton sonotone mal réglé qui t’empêche de goûter aux charmes des vocalises de Rokia Traoré et te fait confondre Céline Dion avec Michel Fugain.

Tu es un époux toujours vaillant, un père qui ne s’est pas (trop) trompé en éduquant sa progéniture et un désormais grand-père presque idéal. Mais tu as été aidé en cela par ton modèle, l’homme qui a fait de ton imperfection, l’être exquis qui se complet à l’être. Je parle bien sûr de ton pote Bernard, l’empereur du Palais des Festivals de Cannes, celui qui a su déceler en toi la richesse d’un intérieur foisonnant et la complexité d’un hétéro convaincu qui ne céda jamais à la tentation, même par une nuit d’ivresse au Womex de Séville, quand tu trébuchas sur la piste de danse pour tomber dans ses bras.

Et oui Bertrand, il y a des choses que l’on ne peut effacer même si Alzheimer nous guette.

Tu as été, en cette période où les candidats à la présidence foisonnent, le vrai, l’authentique Leader Maximo de Zone Franche, cette bande de gamins mal torchés qui avait décidé d’affronter le capitalisme sauvage et de donner un souffle nouveau à la culture. Tu étais un chef charismatique respecté (même par moi !), et si tu y as laissé quelques plumes, quel réconfort par contre de savoir que les requins de l’establishment ont tremblé au moins pendant quelques minutes devant les assauts de l’intelligence de la passion et du coeur.

Tu as été accompagné dans ton parcours tumultueux par Françoise, véritable sainte femme, qui décida au siècle dernier de partager ta vie et de t’accompagner dans le confort et la béatitude d’un Che Guevarra des riffs et des solis endiablés. Tu lui es redevable de bien des cicatrices refermées et d’avoir pu passer le cap des 60 ans, puis des 70 ans, même si je sais qu’elle a fait tout cela en attendant avec impatience un voyage, que dis-je voyage, une croisière autour du monde sur un Costa Concordia en légitime retour sur son investissement. Vérifie quand même l’âge du capitaine et avoue à ta charmante compagne, que au vu de la pingrerie de tes amis, tu as dû te rabattre sur un tour de barque sur les rives du lac Léman.

Alors voilà. Tu as basculé chez les septuagénaires et tu deviens l’heureux propriétaire d’une carte vermeil +. Ce sera, malheureusement sans la présence de ton pote Bernard de Cannes, mais cela, je sais que tu t’en contrefiches puisque tu l’as invité uniquement parce que tu voulais revoir Thérèse, sa charmante épouse. Mais même si ta femme est complice, hors de question que je vous la laisse ne serait-ce que quelques heures… j’aurais trop peur qu’elle succombe à votre hospitalité si chaleureuse, à la promesse de plateaux de fruits de mer somptueux (pour info, elle n’aime pas les huîtres), à la quiétude de l’air marin nantais.

Nous aurions aimé partager ce moment autrement que par ces mots, avec vous 2, avec ta famille, tes amis, mais les vicissitudes de cette époque bien étrange, nous imposent de rester au soleil de Cannes, coincés entre des gardes d’enfants, des cas contacts et des plongeons dans la Méditerranée qui te rendent presque jaloux.

Rassure-toi, nous n’en avons pas fini de nous poursuivre de nos assiduités, et quand tu auras suffisamment souqué dans ta barque sur le lac Léman, tu pourras toujours venir te reposer sur nos rivages paradisiaques et te refaire une santé pendant que je m’occuperai de Françoise et que Thérèse, l’infirmière en chef de ma vie, te remettra sur tes pieds.

On vous aime et on tient à vous. Alors rendez-vous pour nos 80 balais qu’on fêtera ensemble dans une cérémonie païenne orgiaque et en attendant, en ce moment précis où tu pleures de me lire, je déguste un bon pastis avec des olives niçoise à ta santé.

Longue vie à toi vieux pote.

PS : Et merci à Lucas, ton fils, qui a accepté d’être mon porte-voix en se demandant pourquoi c’est toujours lui qui se retrouve dans les galères !

Je vous épargne les photos, vu qu'il n'y a plus grande chose à montrer de notre charme légendaire, et je confirme que pour nos 80 ans, on se fera une "teuf" d'enfer avec tous les restes de nos vies de bricoles dans la période bénie de l'âge d'or de la culture et du rêve.

En attendant, on ne connait toujours pas le nom du futur président, et sincèrement, on s'en fout, tant ils sont tous nuls et nous donnent envie de hurler la nuit en regardant les étoiles.

Allez, mon vieux pote, on va se retrouver bientôt quelque part, et comme à chaque fois, j'aurai l'impression de cheminer à côté de l'amitié, sur le versant des belles choses, en bonne compagnie !

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La Bonne Année ?

Publié le par Bernard Oheix

 
Bon, c’est vrai…. je n’ai jamais su me servir du masque, comme dirait Sibeth ! En même temps, c’est compliqué après une année entière de Covid de retrouver des gestes simples comme aller se baigner 
dans une eau glacée par 7° de température extérieure avec plein de monde sur la plage (2 couples de sexagénaires, des jeunes !).
Je ne sais pas pourquoi, mais Thérèse a refusé d’apparaître sur ma photo des bons voeux… C’est bizarre !
Bon, on se souhaite malgré tout une bonne année 2021, cela changerait un peu, n’est-ce point ?
Une année où l’on pourrait même parler d’autres choses que des pangolins, des chinois, de coronavirus et de Raoult, de fake news et d’autres films que Hold-Up !
Des vrais cette fois-ci, avec des scénaris de science-fiction, par exemple la terre entière qui s’arrête à cause d’un microbe… où même l’histoire de la conquête du pouvoir par des dirigeants complètement fous
qui rêvent de déclencher une guerre vraiment mondiale…
Bon, il reste aussi l’option de se retrouver, de ne pas se dire grand chose mais de se toucher, voire s’embrasser si affinités, de se baigner avec ou sans masque de plongée, de faire des barbecues bien après 20h,
de débarquer à l’improviste et de rester par plaisir et non à cause de la contrainte de l’heure, d’aller acheter des oursins (48€ le kilo sur le marché de La Bocca !) sans remplir son autorisation de déplacement,
de vivre presque normalement quoi…
Presque, parce qu’il sera difficile de gommer cette année 2020 de nos mémoires…
Et si 2021 était tout simplement une Bonne Année ?
Alors à toutes et tous, bonne santé et à bientôt !
 
 
Malgré la pénurie de masques, il faut se protéger....

Malgré la pénurie de masques, il faut se protéger....

Un cormoran au sommet du "Rocher de Bernard" veille jalousement sur ma santé mentale ! Faut avouer qu'après une telle année 2020, la question peut se poser !

Un cormoran au sommet du "Rocher de Bernard" veille jalousement sur ma santé mentale ! Faut avouer qu'après une telle année 2020, la question peut se poser !

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Paris en septembre

Publié le par Bernard Oheix

3 semaines à la capitale. Pour la plus belle des raisons, il fait nul doute, celle de la naissance d’Alma, un beau bébé de 3,8 kg, venu pour embellir nos jours, tenir compagnie à sa cousine Lise et se faire aimer de son père, de sa mère et de la cohorte de ses proches...

21 journées dans cette capitale qui fait rêver le monde et attire les touristes de toute la planète et que nous allons parcourir de long en large, d’un appartement adorable au 5ème étage (sans ascenseur !) du métro Goncourt aux deux pièces de mon ami Nilda Fernandez, porte de Clignancourt, près des puces de Saint Ouen.

De Bagnolet à La Chapelle, de Ménilmontant à la République, de Belleville à Nation.

Avec des images par myriades, vieux immeubles baroques aux balcons ouvragés, imposantes constructions aux façades de briques rouges, cheminées qui s’élancent dans le ciel, boulevards qui découpent la cité et offrent un charme désuet à cette ville lumière au surnom tant mérité.

Chaque rue, chaque pâté de maisons, offrent une perspective qui renvoie aux siècles passés d’une ville en train de sa bâtir, où l’homme apporte la démesure de son génie et érige un monument à son incroyable capacité à créer un univers d’artifices où il veut tenter de vivre...

Paris en septembre

Allées verdoyantes où déambulent des passants nonchalants et placettes ombragées où des jeunes déconstruisent leur monde en fumant quelques joints, recoins des détours d’une architecture qui ne peut tout maîtriser, dents creuses d’immeubles absents comme des blessures à l’harmonie des perspectives, canaux sur lesquels des péniches franchissent des écluses sous les jets d’eau de portes en fer immémoriales qui s’écartent en geignant… Et cette population cosmopolite où les races, les religions et les catégories sociales se côtoient sans éclats, à pied, en voiture, en vélo, en trottinette, en scooter, en skate, avec tout ce qui roule et propose une vision d’un monde déjà entré dans l’anticipation d’écrivains futuristes...

Une ville magique, épuisante, éreintante mais enfantant les rêves d’un monde où tout est encore possible !

Beauté des femmes aux tenues chatoyantes, sourires enjôleurs des serveurs attentifs, visages sereins des africains goguenards, asiatiques aux yeux de chats, cheveux crépus ou mèches lisses, tenues noires et chapeau de juifs le vendredi de shabat, barbes longues de musulmans en djellabas se rendant à la mosquée... ils se croisent tous dans le ballet incessant d’un monde qui ne s’arrête jamais !

Et ce qui est étonnant, c’est que cela fonctionne !

Et que le monde continue à foncer dans un mur !

 

Mais Paris c’est aussi....

Ces 22€ réglés au parking du Rex pour pouvoir assister à un spectacle, Le Petit Prince, aux Folies Bergères...

Ce garçon d’un café de Jourdain qui, à ma demande de boire une menthe à l’eau, m’oblige à prendre une bouteille de Vittel (très chère !) en lieu et place de cette eau du robinet de Paris que je n’ai aucune peine à boire...

C’est aussi la paralysie générale qu’occasionne une grève des métros et des bus le vendredi 13, avec cette incapacité de circuler et l’engorgement de toute une ville et de sa banlieue....

Et la manif des avocats de ce lundi qui nous empêche de prendre notre ouigo en toute sérénité, même s’il en faut une grande dose pour prendre les wagons à bétails de ce train sordide !

La SNCF n’est décidément vraiment plus ce qu’elle était ! 

Et ces milliers de marches, d’escaliers et autres qu’il nous faut grimper avec notre poussette Yoyo (le must de la poussette, je confirme !), nos sacs accrochés en bandoulière, avec Alma qui pèse déjà son poids de bébé flamboyant !

 

Mais avant tout, Paris, c’est le sourire amical du patron de ce bar où nous venons boire notre café chaque matin et qui nous demande avec un grand sourire comment se porte notre princesse...

C’est ce restaurant de la Recyclerie de la Porte de Clignancourt où nous dévorons des tapas et une plancha charcuterie/fromage au milieu d’un jardin bio qui longe la ligne de chemin de fer...

C’est ce brunch en famille avec les amis qui nous rejoignent qui s’éternise dans la joyeuse cohue des enfants du côté de Max Dormoy...

C’est le plaisir de passer d’un restaurant grec à un japonais, d’un Thaï à un hamburger/frittes, de la chorba à une omelette salade...

Ces promenades le long du canal St Martin avec les jeunes sur les berges qui jouent aux cartes, grignotent et boivent quelques bières en se racontant leur monde...

Ce sont ces personnes qui se lèvent dans le métro pour nous laisser leur place, souvent, avec un sourire de connivence...

C’est cette cave minuscule, au plafond bas, scène improbable où j’assiste au premier concert rock de mon neveu Nico qui s’en tire très bien à la basse…même si le son impossible nous empêche de goûter pleinement les riffs endiablés de ce trio (Batterie/guitare/basse) et d’entendre la moindre parole !

C’est le cimetière du Père Lachaise où je me rends pour mon pèlerinage annuel sur les tombes de Jim Morrison, Baschung et Higelin, réunis par le destin funeste à quelques mètres les uns des autres !

Paris en septembre

Et ce monument qui fait froid dans le dos, à la mémoire des morts de 14/18, immenses panneaux sobres avec les dates et les noms des milliers de morts parisiens pour cette première grande boucherie à l’échelle de la planète !

 

Paris est une fête, une ville éternellement recommencée, dont la réputation n’est plus à faire mais qui mérite qu’on l’aime...

 

Et il est certain que si j’étais Parisien, je voterais pour Anne Hidalgo aux prochaines élections, cela me changerait de nos salades niçoises !

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Naissance d'un site !

Publié le par Bernard Oheix

Chers amis bloggeurs,

Par la présente, j'ai l'honneur de vous informer de la naissance d'un site consacré entièrement à Bernard Oheix. Sa vie si remplie en évènements, son oeuvre jamais terminée, ses écrits exhumés de la poussière sous laquelle ils dormaient, des dizaines d'articles de tous les médias consacrés à scruter le moindre de ses gestes, la récupération des matériaux des six années d'existence de ce blog, des photos originales enfin dévoilées, ses missions si importantes qu'il continue d'assumer pour exporter une certaine idée de la France inventive et moderne qui ne renonce jamais à tracer les sillons d'un avenir radieux !

Après 25 ans de bons et loyaux services à la Ville de Cannes et à son Palais des Festivals, il a enfin gagné le droit de dire ce qu'il pense, de faire ce qu'il veut et de jouir de la vie !

Oui, si vous aimez ce blog (et parfois on peut se demander pourquoi ?), si vous appréciez la personnalité de l'auteur (et là, on peut dire que c'est n'importe quoi !), n'hésitez pas, rendez-vous sur :

www.bernardoheix.com

Bernard Oheix : le dérisoire comme paravent !

Bernard Oheix : le dérisoire comme paravent !

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Les 40 ans de Blandine

Publié le par Bernard Oheix

Voici donc un discours bien prononcé, mais oublié dans les tiroirs d'un Internet rétif depuis de longues années... A la relecture, j'ai eu l'envie de vous le faire partager... Pas mal non, pour fêter ses 40 ans de vie pleine et entière ! Bon, j'ai pris un coup de retraite sur la gueule depuis, mais elle !

 

 

Marie-Antoinette, ma secrétaire si efficace et préférée, celle qui tente de réguler mes pulsions et d’orchestrer mon temps de travail, enfin qui s’y essaie tout au long de l’année ! Depuis quelques jours, que dis-je, quelques semaines, elle me pourchasse avec cette antienne : Bernard, il faut que tu penses au discours sur Blandine, tu sais, elle va avoir ses 40 ans…C’est son tour suivant la belle règle qui s’est forgée au fil du temps que pour les anniversaires « ronds », je compose une ode en l’honneur de celle qui passe un cap, comme si un malheur n’arrivait jamais seul… non seulement l’impétrante prend l’année comme un coup de massue, 365 jours pour une décade dans la gueule, mais en plus, il lui faut subir mon discours devant ses congénères en pamoison devant ma plume acérée !

 

Mais quel discours puis-je écrire dans ce cas précis ! Que puis-je inventer qui serait particulier ? Après tout, elle n’est pas vraiment de la famille de l’Evènementiel, tout au plus campe-t-elle comme une rapportée, elle qui est censée s’occuper de la Presse dans une région où il n’y a jamais eu de presse et dont la principale mission consiste à réserver le siège 13 du rang D pour l’Aurore, l’unique critique artistique de la Ville à pouvoir faire lever le soleil de l’intelligence dans la masse des pondeurs de mots qui noircissent les pages de notre quotidien local !

D’habitude, le cap des 4 décennies se caractérise par une envolée stylistique sur la plénitude de la femme, son port altier, une beauté dégagée de toutes contingences, sa sérénité devant l’avenir ! Elle est au zénith notre femelle, enfin maîtresse de son corps, n’ayant plus peur de se perdre dans les abysses de ses angoisses existentielles (suis-je belle, miroir, mon beau miroir ?), apte à choisir son destin et à embrasser ses désirs. Elle sait, la perfide, le pouvoir qu’elle possède sur les hommes démunis de toute résistance. Elle peut encore tâter à dose homéopathique de la santé virile de quelques jeunes trentenaires tout comme se lover dans l’anse rassurante d’un vieux que les affres de la cinquantaine n’ont pas encore ravagé. Elle peut même décider d’aller au ciné avec les copines tant elle a fait le tour de la question et compris que son avenir ne passe pas forcément par les étreintes brutales d’un rut masculin ou les bières fraîches d’un compagnon vautré sur le canapé d’un Barcelone-Manchester que sa nuisette rose ne peut empêcher d’aller jusqu’aux prolongations, et même aux tirs au but juste avant de s’endormir en ronflant…

Non, tu sais tout cela… quoique tu commences à régler la facture de quelques nuits sans dormir pour un ancien « saigneur » et maître que tu as largué fort justement par un soir de colère après qu’il t’ait permis d’enfanter en déposant son spermatozoïde à la mi-temps de France- Brésil (Et un, et deux, et trois zéro !). Légères pattes d’oie au coin des yeux, teintures et mèches régulières pour dissimuler des cheveux blanchissants et perdant de leur soyeux, yaourts taille fine 0% pendant les 2 mois qui précèdent les premières expositions sur la plage…sans oublier surtout ces damnés nibars qui refusent de rester la fleur à la boutonnière, droits et imperturbables, mais qui bien au contraire, s’avachissent et que les hommes sont désormais obligés de dénicher plus près des chaussettes que des épaulettes du décolleté !

Qu’à cela ne tienne, tu sais faire la part des choses et reste bien cette femme-femme de toutes les certitudes, impériale à la croisée de tous les chemins, détachée des futilités mais point liée aux drames du monde, une perle qui entame enfin la plus belle des périodes de la vie, celle du mitan du lit, des aventures grisantes et des mecs enfin sélectionnés sur casting et plus sur des coups de…tête !

Tout cela, c’est ce que j’aurais pu, ce que j’aurais dû te dire ma Blandine, ce qui colle théoriquement aux minettes de 40 balais, qui est la caractéristique de cette entrée dans la plus belle des maturités, la quarantaine rugissante des femmes guerrières !

 

Oui, mais voilà ! Qu’entends-je ? Qu’ouïs-je ?

Que nous fais-tu, Blandinette ? Tu repars par la case départ sans même toucher les 20 000 francs de la carte chance ? Tu redeviens féconde et laisse croître dans ton ventre accueillant le fruit d’un amour crépusculaire ! Alors, je te pose la question, que dirai-je pour tes 50 ans, quand tu seras une maman affairée sortant des couches-culottes pour emmener ton précieux enfant faire du football sur un stade boueux et venteux par un dimanche d’hiver glauque, où ta petite fille en tutu rose au sortir de l’école de danse jazz d’un Vandelli cacochyme après tes heures de travail et avant la préparation d’une ratatouille pour son géniteur occupé à composer une grille de turfiste éternellement malchanceux !

Tu nous en fais une drôle, Blandine et c’est sans doute la plus belle aventure qui pouvait t’advenir puisque tu l’as consciemment conçu ce bébé de l’amour. Il vient à point nommé pour combattre toutes ces idées reçues, bien formatées, sur les âges de la vie et les étapes d’un tour d’humanité. Tu brouilles les cartes et en cela, tu fais un pied de nez à la morosité ambiante. Avec toi, foin de la crise et d’un avenir d’angoisse, un beau rayon de soleil, une naissance comme une renaissance et vive la vie, elle est belle quand on allie les charmes de la quarantenaire que tu es et les émois de la future maman que tu seras, à l’horizon de cette fin d’année.

Blandine, ce n’est pas vraiment ce que j’aurais pensé écrire, il y a peu… mais c’est ce que j’exprime au nom de toutes les équipes de l’Evènementiel et de la Presse si chères à mon cœur : tu nous as vraiment bluffés en nous faisant le coup de la lapine et l’on restera à tes côtés même pendant les douleurs de l’enfantement que tu as dû manifestement quelque peu oublier, pour remettre ainsi le couvert !

Longue vie à la quarantenaire, et le bonjour à celui ou celle qui débarquera sous peu dans sa vie privée !

Et vive la révolution sexuelle et l’accaparement par les femmes de leurs outils de reproduction !

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Ciao Babbo !

Publié le par Bernard Oheix

J'avais écrit, confère le 28 aout 2010 dans ce blog, un article intitulé, "Devenir le père de son père..." je me souviens encore de son regard et du geste étrange qu'il avait eu en le lisant sur son ordinateur... C'était juste avant qu'il ne décroche et cesse toute activité intellectuelle. Il m'avait donné un coup de coude en me disant "-Toi alors, merci, ton article !"  Et nous n'en avons jamais reparlé... comme nous avons si peu communiqué avec ce père omniscient mais au corset enserrant ses sentiments si fortement qu'il ne pouvait les exprimer. Et puis avait suivi une longue glissade de deux années vers le renoncement jusqu'à ce mois de juillet 2012 où nous avons partagé un dernier repas dans un restaurant à la Bocca. En août, son état empira. En septembre, un mois d'hôpital puis 5 semaines de clinique et 3 jours d'une maison de retraite avant un déces annoncé. Il est parti le 22 novembre à 7h30. Brutalement, à l'image d'une vie taillée à la serpe, sans fioritures. 

Je devais me rendre à Montréal pour travailler sur un Mondial des Jeux et le lundi  26 je m'envolais malgré tout, avec l'accord de ma mère et de mes frères, emportant avec moi la certitude que plus rien ne serait comme avant. Le dernièr rempart qui me protégeait de ma propre mort venait de sauter.

les obsèques ont eu lieu le jeudi 29 novembre, sans moi. Mon frère Michel  composa et lu cette oraison funèbre devant la famille, le casque de pompier de mon père posé sur le cercueil, juste avant la crémation. J'aurais pu l'écrire, je n'aurai pas fait plus juste, j'aurais dû être présent...

Alors pour ceux qui ont entrevu ce père Oheix, où par mon entremise, connu des bribes de sa vie, juste une dernière fois, comme pour un "dernier avant la route", l'ultime signal d'une vie en train de s'achever. Père Oheix, Gérard le pompier, Une femme et 4 enfants, Ciao Babbo !

 

Texte lu par Michel Oheix devant le cercueil.

 

"C'est le moment pour dire quelques mots sur Gérard OHEIX avant qu'il nous quitte définitivement. 

L'enfance de Gérard, notre père, le mari de Paulette, le frère d'Ivan, l'oncle, l'ami, est lumineuse et obscure. On sait que jeune enfant, moins de deux ans, il est un enfant aimé d'un jeune et beau couple du début de siècle, on sait que la fatalité  lui enlève brutalement ses deux parents et que très tôt, avec son frère il devient orphelin, à cet âge où les parents et leur amour sont tout pour l'enfant. Suivent des années douloureuses, malgré l'affection fausse ou vrai de celles et ceux qui remplacent ce père et cette mère définitivement absents. L'enfance est alors celle des années trente: dure, difficile, laborieuse avec comme horizon un apprentissage de boulanger. Les études supérieures ne seront pas pour cette génération! Il apprendra dans  cet apprentissage les dures leçons d'une vie où les rapports peuvent être violents, comme celui, par exemple, où l'apprenti mange à la table des patrons, mais ne partage pas les plats ! la viande au patron, les légumes pour l'apprenti. Ce n'est pas du Zola, c'est la vie simple d'un adolescent des années trente.

 

Avec la grande adolescence et la nouvelle grande guerre viendra le temps de l'émancipation, le temps des jeunes qui s'enivrent de la libération, le temps aussi, faut il le dire où l'apprenti boulanger devenu galant, pourchassé par le maître boulanger jaloux  franchit la passerelle d'un cuirassier pour s'engager dans la Marine Nationale. 

Finie la Vendée, finie l'enfance, c'est l'horreur d'une nouvelle guerre en Indochine qui le rendra adulte. De ce temps de guerre, nous ne savons pas grand chose, si ce n'est des histoires de peur, de dégout. Cette guerre ne sera pas racontée. C'est un nouvel homme qui à Nice, lors d'une escale, où belle gueule et bon pied, c'était un danseur agile, séduit la jeune et belle Paulette et avec qui il va construire une famille, la sienne, la leur, la notre. Quatre enfants, tous garçons naîtront, de 1949 à 1957 : ce fut, nous le savons, une période encore difficile où malgré le travail, tous les travaux possibles, l'argent était insuffisant pour nourrir la marmaille! Puis vint au milieu des années cinquante l'embauche comme sapeur pompier à Cannes, le temps, pour les enfants que nous étions,  d'un père héros, au blouson lourd sentant le cuir, au casque brillant, aux bottes bien graissées. Le temps aussi des silences pesant lorsque le métier devenait dur (nous savons ce que veut dire pour un pompier d'intervenir lors des graves accidents, les suicides, les grands malheurs de la vie).

 

Gérard OHEIX fut un jeune gaulliste d'après guerre, porté par les idéaux de la Nation, de la République et sa rigueur morale : les idéaux dévoyés par un petit maréchal se retrouvaient si bien dans cette génération d'après guerre : Travail, Famille , Patrie! les années 68  en feront un homme de gauche, défendeur de nouveaux idéaux : solidarité, partage, tolérance, anti racisme. De toutes ces valeurs nous en fûmes, nous les enfants les premiers bénéficiaires. 

 

Gérard OHEIX a beaucoup sacrifié pour sa famille : ce ne fut pas un homme de bar, lui qui pourtant aimait bien.., il ne partait pas avec des amis pour de joyeuses bamboches, tout, finalement était réservé à la famille et à l'éducation. Mari absolument fidèle, il fut un père rigide dans son éducation mais choisissant, nous le disons plusieurs longues années plus tard, pour ses enfants les meilleurs principes : une morale rigoureuse, la scolarité prioritaire, l'éducation sportive. Sportif il le fut lui aussi, toujours. Il avait choisi un sport exigeant où on ne dépense pas d'argent mais où on souffre pour gagner son plaisir : le cyclisme! Si fier de ce sport, qu'à la fin de sa vie il affichait sur sa porte d'entré ses deux trésors : la grande reine Paulette, et son vélo, la petite reine. 

 

Cette rigueur dans l'éducation, parfois excessive, nous pouvons le dire, porta ses fruits. Il voulait que ses enfants réussissent leur scolarité, ce que, lui, la vie l'en avait  empêché : nous fûmes tous bacheliers, universitaires diplômés ou non, ce qui permit à chacun de ses enfants d'affronter leur vie d'adulte avec les meilleures armes, celles du savoir, de la connaissance. De cela, plus que tout autre chose nous lui sommes redevables et nous l'en remercions aujourd'hui, dans ce jour d'au revoir. Nous savons que c'est la plus grande fierté qu'il avait, celle d'avoir été un père qui avait donné à ses enfants l'éducation que lui n'avait pu avoir. Que sa mémoire sache aujourd'hui  que nous en sommes conscients et que nous le remercions. 

Gérard OHEIX ne fut pas un bavard, il était plutôt taiseux, ce ne fut pas un raconteur d'histoires, ce qui souvent nous manqua, il ne fut pas toujours souple, parfois trop rigide.

Il est mille fois pardonné pour ses défauts car ce que nous savons, dans notre intimité, c'est qu'il fut un mari aimant et fidèle et un père généreux et noble. 

 

Merci Gérard OHEIX, merci papa".   

 

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Dernière photo volée...quelques heures encore et il nous dira au revoir, pour toujours.

Ciao Babbo !

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La blonde va encore sévir !

Publié le par Bernard Oheix

Pour ceux ou celles qui auraient manqué le premier épisode du mois d'avril, sachez qu'une mystérieuse blonde aux gros seins et une non-moins curieuse martiniquaise sont en train de préparer leur come-back.

En effet, du 15 novembre au 21 novembre, au Théâtre Francis Gag à Nice, un metteur en scène illuminé Régis Braun, qui n'en est pas à sa première galéjade, a décidé de "remonter" Linge Sale de Jean Claude Grumberg avec une distribution de choix de jeunes comédiens portés par cette pièce complétement "barge" dont on ne peut dévoiler le dénouement sous peine d'être accusé de haute trahison envers la culture.

Dans cette distribution assez paradoxale, au milieu de ces professionnels confirmés, débarque une blonde, seule rivale avérée de la pédicure amoureuse du client surexcité de cette laverie tenue par un tenancier acariâtre. Il y aura bien un joggeur fou pour tenter d'apaiser le climat et une martiniquaise pour donner un peu d'exotisme... Las, cette production fera naufrage, il fait nul doute, afin que les spectateurs se gobergent du retour enflammé de la Belle Blonde au gros seins...

 

blonde tricotBon, c'est vrai que j'ai parfois l'impression de la connaître intimement et malgré moi, je ne peux m'ôter de l'esprit que je suis son grand frère (ou qu'elle est ma petite soeur !), que les comédiens sont là pour ses charmes ravageurs et que le public de théâtre (est-ce un effet pervers de la crise qui ronge la société ?) n'est présent que pour saliver aux galbes de ses longues jambes gainées de soie ! Oui mes amis lecteurs, mes frères de sens, mes complices en aventures esthétiques... courrez prendre votre billet, venez soutenir la création en région, le début d'une carrière éphémère et le crépuscule d'une montée sur les planches d'un jeune (!) comédien pétri de talent !

Et s'il en a pas, du talent, avouons que cette blonde a pour le moins, une sacrée paire de burnes pour oser se montrer sous ce jour peu amène dans sa ville natale, devant un parterre fleuri de sommités locales !

Alors pour la route, un dernier coup d'oeil...

Numero-3-0673.jpgEt bon courage !

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