2007, a(p)née nouvelle
Mes vœux…pour 2007.
Les hommes et femmes politiques enfin au service de l’être humain pour créer un monde plus juste.
Du travail pour nos enfants, un salaire pour l’espoir et des responsabilités pour s’inscrire dans une société qui avance grâce à ses jeunes.
Que la mort épargne les plus faibles et démunis, ceux qui n’ont pas encore pu rêver et ne connaissent du monde que son versant noir.
Que les savants s’inclinent, enfin, devant un principe de réalité… celui de notre planète qui souffre des effets pervers de cette économie dévorant la matière première en aliénant son futur.
Que chaque viol, violence, blessure et accident soit ressenti par les victimes comme par les bourreaux. A part égale de souffrance, on peut rêver d’un bras qui s’arrête au moment de frapper.
Que les patrons cessent d’être rétribués au prix des marges préservées pour leurs actionnaires en licenciant le personnel et qu’une prime leur soit offerte chaque fois qu’ils créent un emploi.
Que chaque larme ait son contrepoids en rires.
Que la solitude ne soit que le produit d’un choix et que chaque femme rencontre un homme, au-delà de la beauté de ses traits et de son intelligence : juste en partage !
Que les églises ferment leurs portes, les religions prêchent enfin la tolérance et les textes sacrés exposés dans les musées afin d’apprendre aux enfants à aimer leur prochain.
Que plus aucun coup de tête ne vienne affirmer le prima de la bêtise sur l’esprit et le corps : Zizou, je t’aime quand même… mais faut pas déconner, qu’est-ce qui t’as pris ce jour-là !!!
Que les beaux matins et la douceur hivernale ne soient pas la production d’un réchauffement climatique pernicieux. Je veux continuer à me baigner les 31 décembre et 1er janvier par plaisir et non par nécessité.
Enfin, que tout le monde, (moi y compris !) soit riche, beau et intelligent. Et que chacun écrive, peigne, danse, chante chaque jour de cette année 2007 comme si cela devait être le dernier jour de l’humanité... le plus beau !
PS : Et spécialement pour mes 59 bloggés (chiffre officiel au 31 décembre 2006), la santé, l’amour et l’argent avec un soupçon d’acharnement pour continuer à suivre mes pérégrinations dans le monde des mots !
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Voici un texte paru le 1er janvier 1983, à la Une du Courrier de l'Ain, comme une madeleine exhumée des tiroirs de la mémoire. A l'époque, je sévissais sur les rives de la Reyssouse en arpentant les étangs de la Dombe. J'étais jeune et déjà persuadé que le temps me mordait la nuque et m'en voulait personnellement. Je ne savais pas encore ce que vieillir voulait dire ! Je ne le sais toujours pas, mais j'ai vraiment peur maintenant !
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Bonne Année ….
Ce n’est pas parce qu’on n’est rien qu’il ne faut rien faire… ou ce n’est pas parce qu’on n’est rien qu’on peut tout faire ! Imaginons, né dans la nuit des profondeurs, ce gigantesque bang originel. Une contraction violente de l’espace dans le torrent tumultueux du temps infini. Une boucle libérant une énergie fantastique dans une cascade vertigineuse. Galaxies, soleils, étoiles, planètes ne sont qu’un devenir dans cette vague déferlante. Plus près, grains de sable déjà avec des filets d’atmosphère : le hasard malicieux. Plus bas encore, des croûtes légères de pierre et de terre, minces parois qui filtrent les flammes, nous y sommes presque, pour de la chair et du sang. L’homme, impondérable produit d’une alchimie involontaire vient de naître. C’est toujours un enfant, gavé de terreurs enfantines et dans ses cauchemars, le bang résonne douloureusement. Il s’en souvient, c’est sûr. La terre est née il y a un an, jour pour jour, échos répétitifs d’un bang toujours premier. Et chaque année, disons le premier janvier (mais c’est peut-être un autre jour !), le bang tonne de nouveau, toujours présent, toujours aussi violent. Je vous vois. Vous avez 25 ans. J’ai 33 ans. Il a 56 ans. Prouvez-le-moi. Cherchons notre passé. Photos, articles, souvenirs intacts de dates et d’objets : objets sans histoire, photos qui figent le temps pour mourir avec lui, souvenirs troubles et flous. L’unité est illusoire. Alors, vous vous projetez vers les autres, garantie de votre existence dans cet univers où chacun dépend d’un tiers invisible : classes sociales, civilisations précolombiennes, art primitif, classes d’âge, lieux de naissance, couleurs de peau, famille de naissance ou famille de coeur… Il parait que c’est sûr. Il semblerait qu’il faille le croire puisque les autres le disent. Mais au fond de vous-même, dans votre lit d’ombre, vous entrevoyez ce combat entre la vie et la mort, qui, tous les 365 jours de l’année, vous fait progresser vers votre point de départ : le bang ultime. Et cela vous terrorise, comme l’enfant a peur de l’ombre. Et chaque 1er janvier, résonne le bang originel que nous refusons d’entendre. Et chaque année une nouvelle boucle revient faire un croche-pied au temps. La spirale se resserre en nous. Quand cette spirale deviendra une étoile filante, nous saisirons que nous ne sommes rien, et nous aurons l’avenir et l’espace en nous… pour nous.