Uruguay
Vendredi 26 octobre.
Départ au matin. Destination le port introuvable de Buenos Aires. Une navette relie en 3 heures les deux bras de l’embouchure du Rio de la Plata. En face de Buenos Aires, la petite ville de Colonia en territoire d’Uruguay. Fondée par les Portugais, elle s’est opposée pendant un siècle de guerre à l’armada espagnole avant de succomber et d’être conquise au XVIIIème siècle.
C’est une petite cité portuaire préservée du temps. Le vieux quartier coincé dans la presqu’ile offre une vision propre à nous replonger dans un passé fleurant les colonies et les aventures d’outre-mer. Maisons basses en pierres, rues pavées, places arborées, église trapue, couleurs blanche et ocre...on a l’impression d’un décors et l’on s’attend à voir un cavalier surgir dans la nuit, à tout moment ! Et la mer partout, où que l’on tourne son regard. Une mer grise d’estuaire où se mêlent limons et sel, parsemée d’ilots verdoyant.
Nous logeons dans une auberge de jeunesse, l’Hostel Colonial dans une chambre collective à 7... et ce n’est pas désagréable, tant le froid est mordant en ce milieu de printemps. Ce soir, on se réchauffera...dans un concert de ronflements !
Au matin, café dans la cour au milieu de jeunes barbus et de jeunes filles colorées et départ pour prendre le car qui nous amènera à Montevideo. 2h30 d’une route tirée au cordeau traversant une plaine verdoyante où quelques maisons basses se nichent. L’Uruguay est un pays de 2 millions d’habitants dont la moitié vivent dans la capitale.
Les trains n’existent plus en Amérique du Sud. Dans les années 90 l’option de privatiser les transports a démantelé les réseaux ferrés qui avaient été construits par les Anglais. La route et les bus les ont remplacés.
Montevideo est adossé à la mer omniprésente. La vielle ville se situe sur un promontoire cerné par l’océan. Les maisons basses s’étirent de la place de l’indépendance jusqu’au rivage en une pente douce. Petites rues pavées, murs délabrés, usure du temps... Et pourtant, il se dégage un charme incontestable de cet ensemble disparate, une image qui colle à une esthétique exotique. Montevideo comme on la rêvée, avec son charme désuet, la mer bleue comme écrin, le passé vivant au présent !
La population est plus ouverte qu’à Buenos Aires, la réservée, les filles apprêtées arborent des sourires, des visages métisses tranchent avec l’uniformité Argentine, des couples sont enlacés...
Bon c’est vrai que l’on est un samedi après midi est que la ville est morte, des rues vides, magasins fermés...Le repos dominical commence la veille chez nos amis Uruguayens aussi ne conseillerons-nous point aux enseignes de bricolage et à la grande distribution de France de venir s’installer dans ce pays...on ne touche pas au grand week-end sauf à vouloir la révolution !