Les Césars d'un cinéma de richesse et les Oscars de la désillusion !
Les Césars avaient ouvert les chemins de l'espérance dans une saison cinématographique d'une richesse incroyable, quand le cinéma jongle avec la vie et prouve à l'évidence la qualité du système français et de son financement. Ce 7ème Art, dévoile au monde entier la créativité d'un pays de tolérance et, comme l'ouverture des jeux olympiques, fait rêver sur la richesse et l'inventivité d'une nation ancrée dans la démocratie et porteuse d'espoir en l'humanité.
Il n'est pas inutile de s'en souvenir à l'heure où certains rêvent de déconstruire le monde, comme Trump, et où d'autres, comme l'extrême droite française, ont comme objectif de supprimer les aides au cinéma et d'enclencher la privatisation des chaines de télévision...
Quelle fut riche cette saison cinématographique 2024 !
De la Pie Voleuse de Guédiguian (injustement sous-estimé !) à En Fanfare d'Emmanuel Courcol (avec le même Guédiguian en producteur !) au Royaume de Julien Colonna et à Borgo de Stéphane Demoustier (dans une filière portant sur l'île de beauté particulièrement riche !), les propositions ont été nombreuses et diversifiées.
Mais les 3 films qui se dégagent de cette pléthore d'excellence et font briller notre cinématographie aux yeux du monde sont Le conte de Monte-Christo d'Alexandre de La Pattellière et Matthieu Delaporte avec un Pierre Niney sublime, L'Histoire de Souleymane de Boris Lojkine avec un jeune acteur Abou Sangaré bouleversant dans son propre rôle d'exilé de l'intérieur, et pour conclure, un chef d'oeuvre, Emilia Perez de Jacques Audiard, OFNI de la pellicule, qui conjugue une modernité et un brio qui touchent à la magie porté par des actrices incroyables, Karla Sofia Gascon, Selena Gomez et Zoe Saldana.
Ces 3 réalisations s'inscrivent à jamais dans le grand livre ouvert par les frères Méliès en 1895, que chaque année, les césars récompensent. Qu'elle fut belle cette compilation et combien nos artisans du bonheur ont touché à la grâce en oeuvrant pour tracer un chemin dans la jungle d'un monde qui a perdu son sens premier du bonheur !
Restait l'épreuve des Oscars pour conquérir le monde !
Mais dans ce pays qui a perdu le sens de la raison, sous la coupe d'un duo mortifère réunissant l'ultra-puissance de l'homme le plus riche de la planète et la folie authentique d'un Trump, dictateur de tragédie, les choses vont s'avérer plus complexes et les choix plus contestables.
Et le coup de Trafalgar du Festival de Cannes va se renouveler !
Anora, une comédie sans grande saveur, avait volé la Palme d'or à Émilia Perez... qui avait récupéré le Prix du Jury en maigre consolation. L'inverse eut semblé plus cohérent, mais les raisons d'un jury sont insaisissables ! Rebelote donc à Los Angeles, dans ce pays plus à même de parler des enfants des russes riches en exil que de saisir les subtilités et la force musicale d'un trio d'actrices, dont une transgenre qui fait désordre dans le panorama actuel !
Résultat : deux Oscars de consolation, le second rôle pour la sublime Zoe Saldana et la meilleure chanson pour une bande musicale d'exception (création de Camille et de Clément Ducol) qui porte le film de Jacques Audiard à un niveau de passions rarement atteint.
Et pour le reste, on attendra que le monde soit en pleine déroute pour observer les conséquences de l'inconséquence, la perte de repères des hommes devant ces dirigeants qui mènent le monde vers un désastre annoncé devant la force brutale et l'absence d'humanité d'une classe dirigeante coupée de la réalité d'un univers où seule la raison devrait compter !