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Éloge des enseignants.

Publié le par Bernard Oheix

À l’heure où le monde enseignant et en première ligne et subit les foudres d’une partie de la jeunesse et de leurs parents, dans cette période où plus rien ne trouve grâce aux yeux d’une majorité de Français engagé dans un flirt avec l’extrême droite, quand Trump peut parader en compagnie de son acolyte Muské, je pense à mon passé, à ma jeunesse, à ma scolarité. Nous avons tous rencontré des enseignants qui nous ont particulièrement marqués. Moi, j’en ai eu 5 en 20 ans qui m’ont façonné ! 5 soleils déterminants qui m’ont, sans aucun doute, sauvé la vie, permis d’être au mieux de ce que je pouvais devenir, éviter de plonger dans les eaux noires du désespoir où l’anonymat des sans espoirs.

Le premier est un instituteur à l’ancienne, monsieur Legal qui a convaincu mes parents de ne pas m’aiguiller vers le  «certificat de fin d’études» malgré des résultats scolaires catastrophiques en CM2. Il faut dire que j’étais traité par un psychiatre/boucher comme para-épileptique à coup de médicaments à assommer un boeuf (trimétadione/ Phénobarbital...) et que ce barbare héritier de la tradition d’une psychiatrie américaine toute neuve (celle de Vol au dessus d’un nid de coucou ou de Shok Corridor) avait annoncé à mes parents que je ne ferai jamais d’études. Je me souviens en contrepoint, encore aujourd’hui de la voix de Monsieur Legal tentant de convaincre mes parents «-il faut lui donner sa chance, comme à ses frères. Il a quelques petits problèmes mais laissez le aller en 6ème tenter le coup. Il va murir, les enfants ne vont pas tous à la même vitesse.» Et c’est peut-être pour le remercier, ce directeur de l’école communale de Mouans-Sartoux à l’ancienne, vêtu de sa blouse grise, avec ses marques de craie blanche sur les doigts que je me suis acharné à ne pas le trahir et à finir mes études avec 2 licences, 2 maitrises et un DEA... 

 

Et puis il y a eu Dédé Aschiéri, au collège de La Bocca en 4ème et 3ème. Un jeune prof de math représentant l’avenir et ce 68 qui s’annonçait à l’horizon. Beau, intelligent, ouvert, parlant aux élèves, construisant des projets avec eux. La modernité en marche. Il me fit basculer dans le handball (j’étais un piètre footballeur !) dont il était l’entraineur, m’initia à la philosophie de la vie, me prépara à devenir un homme...même s’il me fit croire faussement que j’étais un «scientifique» et que je pouvais viser la filière «S», son seul tort à mes yeux !

Merci Dédé de m’avoir lancé sur les chemins de la vie. Il faut dire qu’entre temps, j’avais expédié le boucher/psychiatre dans les limbes grâce à une psychologue révolutionnaire de Cannes (Mademoiselle Quertant) et que j’arrivais enfin, libéré de mes médications à être un peu moi-même ! Toi, tu allais devenir le maire inamovible de Mouans-Sartoux (plus de 40 ans sans opposition !) et même un député Ecolo extraterrestre dans un territoire du Sud plus à l’extrême droite que la moyenne !

 

En terminale au lycée Carnot de Cannes, c’est un prof de philosophie qui me permit de comprendre et de digérer les soubresauts d’un mois de mai 68 pas ordinaire vécu l’année auparavant en première.  Je me souviens de son premier cours. «-Voilà, je suis votre professeur de philosophie, je m’appelle monsieur Blanche et comme vous le voyez, je suis noir. Bien, vous avez 5 mn pour en rire et après, on en reparlera plus !». Et toute l’année, chaque cours devint une aventure intense, un moment de réflexion profonde et un moment d’apprentissage, de jongleries intellectuelles, de découvertes de ce qui sous-tend le réel et ne se voit pas toujours mais qu’il est indispensable d’explorer. Merci Monsieur Blanche, colosse sur votre vélo sillonnant les routes de la région et qui avez marqué tant d’élèves de votre sceau, de m’avoir fait entrer dans l’âge des idées à défaire et des constructions intellectuelles à élaborer.

 

Et il m’en reste deux pour le final, l’université de Nice où j’ai passé 10 années de bonheur. Deux professeurs jeunes, héritiers de  cette tradition française des lettres mais en phase avec un présent complexe où les professeurs se devaient de muter et les étudiants se cherchaient une nouvelle place.

 

L’un est toujours mon ami, Jean A Gili, professeur de cinéma, section Licence d’histoire. Il fut mon directeur de mémoire de Maitrise (mention Bien) «L’ambiguïté et l’incertitude en miroir» sur Bernardo Bertolucci, dont une grande partie fut édité dans un collectif de la collection 7ème art, sous sa direction. Il est le grand spécialiste du Cinéma Italien (Ah la richesse de ce cinéma dans les années 60 et 70 !) et nous sommes restés amis, à travers toutes ces années. Il m’avait fait l’honneur d’être Président de mon jury de la pyrotechnie il y a une vingtaine d’années. On s’est encore revu récemment en se promettant de ne pas laisser filer le temps sans se retrouver régulièrement. Merci Jean, de m’avoir pris sous ton aile et d’avoir sublimé mon amour du 7ème art.

 

L’autre s’appelait Max Gallo. Imaginez le bonheur d’avoir eut Gili et Gallo en même temps en année de licence... auxquels on pourrait même rajouter Christian Loubet pour l’étude des civilisations Mayas et Aztèque. Période fertile s’il en fut. Dans une France en effervescence, deux lumières pour nous guider, nous éclairer et nous transmettre l’amour de la réflexion, du savoir, de l’interrogation.

Il venait de publier son double livre sur le Franquisme et son opus sur Mussolini, se faisant de nombreux jaloux dans le monde universitaire où son succès public faisait bien des envieux. Il préparait La Baie des Anges et quittera l’enseignement quelques années après avoir été mon prof.

 

Je me souviens avec Max  Gallo d’un exposé avec Sylvie Gros, ma complice d’enfance, sur la succession de Lénine. Trotsky/Staline, le duel... Dans un exposé enlevé, nous l’avions mimé et vécu cette Russie soviétique en train de se déchirer pour l’héritage d’un pouvoir sans partage. C’était le début des «exposés» comme méthode de fond, et nous nous étions mis en scène avec passion et je dois l’avouer, un certain talent. Max Gallo avait écouté sans broncher, les étudiants applaudirent. Et lui d’intervenir : «- Quel brillant exposé. Pour la forme c’était parfait, vivant, passionnant. Quand au fond, si vous le permettez, réduire l’opposition Staline/Trotsky a un conflit quasi oedipien me parait un peu osé ! Alors je vais quand même vous donner un 13... mais je vous en supplie, ne réduisez pas le courant de l’histoire à de la psychologie de comptoir. L’histoire c’est avant tout l’analyse des faits dans leur perspective historique, pas des suppositions aléatoires sur des états d’âmes supposés. Revenez aux faits ! Mais bravo quand même ! 13, cela vous convient ?

 

Comment résister. J’avais même un ami étudiant en droit (Dominique Aubin) qui venait assister à ses cours par pur plaisir. C’était magique, de haute volée, un pur esprit brillant attaché à transmettre.

je ne l’avais plus revu jusqu’à un Festival du Livres de Nice où il était l’invité d’honneur. Académicien, ex-politicien de  gauche appelant à voter pour Sarko..Image brouillée ! Pourtant, nous avons eu l’occasion de reparler en tête à tête et je lui avais raconté l’anecdote de notre exposé sur la filiation de Lénine. Il avait souri et m’avait dit «- Finalement, ce 13, c’était un bon compromis entre l’histoire avec un grand H et votre propre histoire !». Respect !

Honneur à ces esprits éclairés. Grandeur de ce corps d’enseignants qui a formé des générations de jeunes avides de trouver des réponses à leurs interrogations.

Merci à vous tous de mener votre mission avec tant de passion !

PS : Et si vous pouvez éviter de les agresser, de les molester voire de les tuer, et un tant soit peu les respecter, vous ferez une bonne action !

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Noël : mon anniversaire !

Publié le par Bernard Oheix

Julien et Angéla, mes enfants du bonheur, ont frappé fort en cette fin d'année 2024 : une location d'un gite pour fêter Noël et mon anniversaire, en famille, dans la forêt Bressane et son brouillard à couper au couteau. En 1980, Directeur de la MJC de Bourg, je pensais changer le monde avec ces jeunes avides d'expériences et qui étaient prêts à tout pour exister et créer des évènements hors-normes. Belle époque des MJC, quand elles tenaient les quartiers et permettaient aux populations de se croiser, de se parler et de se socialiser.

Un demi-siècle plus tard, les MJC ont sombré et les quartiers s'embrasent !

Mais ces vacances dans cette ville où nous avons tant d'amis furent merveilleuses, moments de bonheur et de retrouvailles avec un passé de passions.

Et mon cadeau d'anniversaire fut à la hauteur de l'émotion qui m'étreignait : un poème de ma petite fille de 9 ans, lu devant tous le monde, sa voix fragile osant affronter les regards des neveux, cousins et amis venus devant un feu de bois pour s'aimer et fêter l'élection de Trump (heu ! je crois que je me trompe sur ce point !).

Je vous offre ce poème comme le message d'un amour de partage, pour l'incroyable magie de ce texte né dans le cerveau d'une enfant qui jongle avec les mots et fait danser les rimes.

Merci ma Lise de m'avoir offert ce moment de rêve dans un monde qui se fracture !

 

Noël

 

 

Quand on parle de Noël

On pense à Belle

Mais dehors il neige,

Et ça tourne comme un manège.

On prépare le sapin

Qu’on saupoudre

De poudre de perlimpinpin.

On entend la chorale

Qui fait partir le mal

Et vive le vent

Efface les tourments

Et les bougies

Éclaire le bonheur

Quand ça vient du cœur.

Je t’écris ce poème

Car je t’aime.

Joyeux anniversaire

Mon cher grand-père.

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Ma 1ère baignade de l'année !

Publié le par Bernard Oheix

Ma 1ère baignade de l'année !

Il fallait bien, au sortir des brumes noyant les paysages de la Bresse, que je rentre afin d'assumer mon authentique challenge, un 1er bain 2025, dans une mer démontée (enfin agitée !) à 15°, par un temps maussade et une brise glaciale. Dommage, si je l'avais fait le lendemain, j'aurai eu droit à un soleil éclatant et  et à une eau à 16°.

Qu'importe, avec Thérèse et la copine Marie-Laure, la yogi fournisseuse de champagne, nous avons sacrifié au rituel d'une nouvelle année et je ne l'ai pas regretté tant celle-ci me donnait l'envie de balayer les scories du passé.

Ma 1ère baignade de l'année !

Mais ce que nous réserve l'avenir, même un café extra-strong ne peut nous le confier.

Entre les délires Trumpiens, les atrocités des dictateurs qui règnent sur une grande partie du globe, l'inconséquence des gens, les fakes véhiculées par des réseaux de plus en plus à la botte des puissants, la Musk-truosité d'un fou délirant se jetant aux pieds de tous les fachos de service, l'année ne sera peut-être pas vraiment amusante.

Il me restera toujours le sourire de deux anges (Lise et Alma) pour inviter les dieux à partager nos agapes terrestres !

Bonne Année à vous et à ceux que vous aimez et à l'an prochain, on l'espère, pour un nouveau bain dans une eau lavée de ses scories et apte à nous régénérer !

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