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Fin (mouvementée) du Festival du Film 2025 !

Publié le par Bernard Oheix

Le bonheur d'envisager de battre mon record de 42 films dans une édition 2025 plutôt chargée par la sortie de mon livre sur le cinéma !

Samedi matin, 40ème film avec les frères Dardenne, et le plaisir d'enchaîner avec les 2 autres séances de 11h et 14h et même l'espoir de visionner un dernier film pour atteindre le score de 43 projections !

Mais c'était sans compter les aléas de la vie d'un cinéphile.

Jeunes Mères. Après une heure de plongée dans l'univers de jeunes filles paumées dans une structure d'accueil, blessées de la vie, tentant de se remettre sur pied afin de quitter l'errance d'une vie de misère, de solitude, d'addictions, le noir dans la salle comme un couperet, un flottement chez les organisateurs... Il y a 2 ans, une panne de projecteur m'avait privé du ken Loach dans le même contexte...

Mais la malédiction en cette année 2025 allait prendre la forme d'un attentat. Plus de téléphone, plus d'électricité dans la ville, et l'annonce que la région entière est coupée de la civilisation.

Je n'ai donc pas pu dénouer les fils de ces destins de jeunes filles filmées par les frères Dardenne, 40mn manquant au compteur de ces vies pour nous signifier si la lucarne de l'espoir pouvait  encore s'ouvrir.

Mais celle du cinéma sera définitivement close sur ce 40ème film à moitié !

Que dire alors de cette plongée dans le cinéma du monde. Que le cinéma est bien un outil de révélations, qu'il éclaire les joies comme les drames d'une société à la recherche d'un temps pour retrouver l'espoir, que tant que cette lanterne magique vibrera, le tempo de l'être humain peut élargir son horizon.

Et les derniers jours nous l'ont prouvé avec des oeuvres comme Love on trial de Kojï Fukada, où une jeune fille embrigadée dans l'univers de la J-Pop, à qui l'on fait miroiter le destin d'une idole, corsetée dans des règles de vie d'un contrat qui lui ôte sa liberté, va s'affranchir et se libérer bien malgré elle.

La venue de l'avenir est déjà un évènement... Cédric Klapish n'avait jamais été sélectionné au Festival du Film de Cannes ! Paradoxalement, c'est en Hors Compétition qu'il gravit pour la première fois ce tapis rouge. Ce film doux amer est une belle plongée dans une famille réunie pour décider du sort de la maison de l'aïeule dont ils ont collectivement hérité. Réjouissante comédie douce amère.

Fin (mouvementée) du Festival du Film 2025 !

Et dans ce laps de temps, coupure d'électricité, téléphone en berne, la vie en morceaux, l'angoisse perceptible d'un monde qui vacille.

Mais la loi restera comme la gardienne de nos bonnes moeurs. Dès le lendemain un message s'affiche sur mon portable stipulant que j'ai réalisé 2 no-show aux séances de 11h30 et de14h du 24 mai...et qu'en conséquence, on m'ôtait l'accréditation pour la journée du 25 mai...

Sachant que les séances du 24 mai avaient été annulées à cause de l'attentat engendrant une coupure totale d'électricité et que le Festival s'achevait le 24 au soir, le 25, c'est sans drame ni regret que j'ai consommé une petit café au Bar de la Canopée en me remémorant les belles histoires que la lanterne magique avait projeté sur l'écran de mes désirs !

Reste cette Palme d'Or attribuée à un film Iranien, Un Simple Accident de Jafar Panahi que je n'avais pu visionner à La Licorne. Grâce à la séance pour les cannois qui projette la Palme d'Or au lendemain de la clôture, j'ai pu escalader les 24 marches du Palais et me plonger dans ce choix d'un jury présidé par Juliette Binoche.

Et disons-le, ce film était dans les prix et palmable en Or à l'évidence. La violence du propos, l'humanité dans le désespoir et le désir de vengeance, le pardon final (?) et ses conséquences vers une humanité plus tolérante sont les moteurs de cette oeuvre tournée quasi clandestinement en Iran.

C'est un film de cinéma, magnifiquement interprété par des actrices et des acteurs d'une justesse si rare et mis en scène avec un talent incroyable qui recule les limites du dicible pour faire ressentir l'émotion des douleurs du passé... en cela il porte les germes d'un espoir, celui du retour du réalisateur dans son pays et de sa liberté d'imaginer un monde meilleur !

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Le Festival du Film 2025 : persiste et signe !

Publié le par Bernard Oheix

Les jours s'étirent au rythme des projections. 4 à 5 en jonglant avec des rendez-vous pour la promotion de mon livre et des dédicaces dans le hall de la Licorne entre deux séances.

Reste le plaisir sans cesse renouvelé de voir l'écran s'illuminer et nous emporter dans nos désirs d'ouvrir les portes de l'inconnu, à la rencontre de cinéastes, d'actrices et d'acteurs en train de peindre une histoire de la vie.

Et cette 78ème édition est riche de tous les possibles.

La saga continue avec des propositions souvent en écho avec la vie réelle et les impasses de notre société sur toutes les déviances. Parfois le trait est si outrancier qu'il en devient insupportable à l'image de Pillion qui peut se targuer potentiellement d'une Palme du Navet d'Or.

Plus accrocheur, My father shadow d'Akinola Davies où un père emmène ses enfants à Lagos, sauf que... et dans O Agento Secreto, de Kleber Mendonça Filho sur un homme au passé trouble qui revient à Recife pour retrouver son fils. 

Passionnant et interpellant, la Preuve d'Amour, 2ème film d' Alice Douard qui tente de démêler l'incongruité des lois qui régissent le statut d'un couple de femmes qui attendent la naissance de leur enfant. Magnifiquement interprété et filmé avec finesse.

Titane avait marqué l'histoire du Festival en obtenant une Palme d'Or qui avait (beaucoup) fait parler d'elle. Dans son nouvel opus, Alpha, Julia Ducournau revient en compétition, dans l'atmosphère suffocante d'une pandémie qui transforme les êtres humains en statues de pierres. Même si les acteurs sont incroyables avec un Tahar Rahim qui recule les limites du jeu d'acteur, le film pêche malgré tout par un trop plein d'informations... mais pourquoi pas un accessit ?

Dans Indomptables, Thomas Ngijol, réalisateur et acteur, dessine une ville de Yaoundé gangrenée par la corruption et le chaos. Le commissaire de police qu'il campe va tenter d'imposer sa morale dans une colère pour s'opposer à l'injustice. Superbe film de la Quinzaine des Cinéastes.

Vie Privée de Rébecca Zlotowski était attendue pour sa distribution flamboyante. Nous n'avons pas été déçus tant Jodi Foster illumine le film de sa présence solaire. Une psychiatre persuadée du meurtre d'une de ses patientes et qui tente d'enquêter...

Love me Tender d'Anna Cazenave Cambet s'inscrit dans cette lignée bien présente des films sur les femmes et les difficultés qu'elles ont à s'imposer devant des hommes. Du jour où elle annonce à son ancien mari qu'elle est lesbienne, celui-ci va tout faire pour la séparer de son enfant et utiliser tous les moyens possibles pour casser le lien entre elle et son fils. Fascinant.

Quand à The History of Sound d'Olivier Hermanus (États-Unis), c'est un bijou serti d'une bande son fascinante, l'amour impossible entre 2 hommes et le silence d'une disparition incomprise. Un film d'émotions qui nous embarque dans les paysages du Maine et les arcanes de la musique en résonance aux dissonances du coeur !

 

32 films à 2 jours de la clôture. Score honorable dans une période foisonnante !

Je me garderai de tout palmarès, mais je tiens à inscrire dans le temps que cette 78ème édition aura parlé aux spectateurs de la vie réelle, des femmes meurtries, des hommes perdus, des esclaves d'un monde moderne qui leur ôte toute dignité, de la corruption et de la mort !

Comment en pourrait-il être autrement dans ce monde réel à la dérive ? Le cinéma est alors une fois de plus, ce révélateur de toutes nos angoisses, cette lanterne magique qui éclaire le chemin d'une rédemption possible. Il est un phare pour que l'humain retrouve un peu de son humanité et le monde, un peu d'espoir !

Vive le Cinéma !

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Festival du Film...Un début en fanfare !

Publié le par Bernard Oheix

Festival du Film...Un début en fanfare !

Mercredi matin, veille de l'ouverture du 78ème Festival du Film de Cannes, l'évènement planétaire auquel je me convie chaque année.

Il a un parfum particulier en cette année 2025. Dans un monde qui perd sa boussole et où les intérêts privés des potentats qui gèrent le pouvoir affrontent les peurs de chaque individu. Ce sera l'axe de cette belle cérémonie d'ouverture avec la Présidente du Jury, Juliette Binoche et un Di Caprio et un De Niro émouvants de sincérité et d'empathie pour un monde de la culture perdu devant les affres de la réalité.

Mais pour moi, c'est aussi le parfum étrange de la sortie de mon livre sur le cinéma, ce fil conducteur de mon existence qui dès le plus jeune âge, m'embrasera et me conduira sur les marches d'un Palais des Festivals de Cannes où je vais diriger l'évènementiel pendant 22 ans, au coeur de l'oeil du typhon qui embrase le monde du 7ème Art tous les mois de mai !

Festival du Film...Un début en fanfare !

Mais au-delà des mots écrits, c'est sur l'écran de tous nos désirs que s'écrivent les pages de l'histoire du cinéma. Et on peut d'ores et déjà, après 16 films ingérés en 4 jours, annoncer que nous sommes dans un grand crû, comme si les nuages qui bordent notre horizon, nous obligeaient à éclairer notre route d'images nourries de soleil et d'espoir !

La ronde à commencé par Partir un jour, le film d'ouverture d'Amélie Bonin, remarquable comédie portée par une Juliette Armanet au zénith, entre l'humour et la tendresse, transcendée par des musiques populaires qui viennent s'insérer dans le propos avec justesse et originalité. Un beau film grand public ancré dans les sentiment et le rire !

L'intérêt d'Adam un film de Laura Wandel et Dossier 137 de Dominique Moll, (en compétition), sont portés par une Léa Drucker éblouissante de justesse et de mesure.

Dans le 1er, elle est une infirmière qui tente de réparer un enfant meurtri et une mère perdue dans un hôpital qui souffre de toute la misère du monde et dans le 2ème, policière passée des stups à l'IGPN, elle tente de faire la lumière sur un accident mettant en cause une brigade de la BRI et un jeune gilet jaune... Mais la vérité est à géométrie variable quand des intérêts supérieurs sont en jeu et l'inspectrice va se retrouver dans une enquête  complexe qui la touche plus particulièrement. C'est un vrai film sur le drame du rapport entre la police et la nation !

Les coups de coeur vont s'enchainer.... Sirat, d'Olivier Laxe, que l'on retrouvera au Palmarès, nous emmène sur les pas d'une troupe de raveurs dans la quête d'un père (Sergi Lopez) à la recherche de sa fille aux confins du désert. Un film à voir en toute urgence.

La Ola de Sébastian Lelio est un musical du niveau d'Émilia Perez, centré sur la colère des femmes devant le comportement des hommes, un film post-metoo intelligent, sur l' ambiguïtée et la nécessité de la révolte des femmes. Éblouissant et fascinant.

La Petite Dernière de Hafsia Herzi prouve à l'évidence que derrière l'actrice de Borgo, il y a aussi une talentueuse réalisatrice capable de parler d'un sujet complexe avec passion et modération. Une jeune algérienne, dans une famille aimante, excellente à l'école, intègre l'Université de Philosophie. Las, elle va devoir s'affronter aussi dans ses croyances et son statut en découvrant ses penchants pour d'autres femmes. Subtil, passionnant, moral, une citation dans le Palmarès ne serait que justice

Et je ne peux que terminer cette première riche livraison de film sur Nouvelle Vague de Richard Linklater qui nous permet de vivre le passé au présent. Le tournage de À bout de souffle de Godard, avec des acteurs et actrices formidables en lieu et place de Jean Seberg et de Jean Paul Belmondo et un Godard plus vrai que nature entouré de cette nouvelle vague qui allait transformer le cinéma.

Et en écho de mon livre, La Lanterne Magique, Journal d'un Cinéphile Cannois, François Truffaut et tant d'autres pour réaliser la jonction entre la réalité des images du passé et la justesse des mots de mon présent !

Voilà 16 films ingérés en 4 jours, et la perspective de cette lucarne qui s'allume pour nous emporter dans un monde qui tente de s'éclairer. La maison pleine de ces cinéphiles qui débarquent et campent dans notre jardin, les repas animés à discourir des films, la rue Francis Tonner a traverser pour plonger dans le noir complice de La Licorne que des images éclairent d'un sens nouveau !

Vive le 7ème Art !

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Laisse la Gondole à Venise !

Publié le par Bernard Oheix

Laisse la Gondole à Venise !

Venise l'éternelle... Tant de fois arpentée, pendant le carnaval, la Mostra di Venezia avec Sandro Signetto et Daniele Frison, en voyage d'amoureux, avec des amis, logeant sur l'île de la  Giudecca, chez mon amie Chiara Samughéo, la photographe des stars...

Et à chaque fois le même coup de coeur, la même impression de survivre au temps et de communier avec l'indicible, la terre et la pierre, la beauté et l'usure, le passé et le futur de l'homme !

Cette fois-ci, c'est en compagnie de deux petites filles, les nôtres, que nous avons décidé de nous embarquer pour un voyage sans frontières. Lise, 10 ans et Alma 5 ans vont découvrir avec leurs grands parents les mystères insondables d'une ville hors du temps !

L'avion de Paris et après deux heures de vol, un bus qui nous dépose au Piazziale Roma pour enfin monter dans ce premier vaporetto avec lequel elles vont descendre le Grand Canal, les yeux éblouis.

Pendant 5 jours  elles vont arpenter les rues surplombant les canaux, visiter des des palaces et monuments improbables....

Laisse la Gondole à Venise !

Elles auront mêmes droit à cette balade en Gondole, sous le charme d'un gondolier avenant, sillonnant les canaux, se glissant entre des cohortes de touristes tout autant fascinés qu'elles.

La Piazza San Marco, Il Pallazo Ducale, le slalom entre le beau temps et les orages jusqu'à l'instant précis d'une photo qu'elle garderont comme un souvenir inaltérable !

Le pont des soupirs heureux !

Le pont des soupirs heureux !

Et c'est ainsi que s'achève une aventure qu'elles n'oublieront jamais. Les yeux ouverts, elles rejoignent ces cohortes de gens fascinés par l'inconcevable. Mais ce faisant, elles emportent dans leur imaginaire, outre un ville incertaine, la certitude d'un moment de grâce absolu avec leurs grands-parents.

Nous devenons nous aussi, par la magie de ce moment, un instant d'éternité niché à jamais dans leur mémoire !

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