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Un Article de Nice-Matin

Publié le par Bernard Oheix

 

Ses mains ont la parole. Bernard Oheix, le directeur de l'événementiel du Palais des festivals, a la gestuelle expressive, mais pas au point de se mettre en avant. Bien que ! Ce soir, il a décidé de monter sur scène en tant qu'acteur (voir par ailleurs).

Une nouvelle aventure pour celui qui, durant 25 ans, a fait la pluie et le soleil de la programmation artistique de Cannes, en endossant le rôle envié de « mange-tout » du budget culturel de la SEMEC, la société mixte qui gère le palais et l'événementiel municipal.

Après beaucoup de tops et quelques flops (voir ci-dessous), ce Boccassien, originaire de Ranchito, va quitter, le 1er juillet, ce poste qui « lui a donné la chance d'avoir une vie professionnelle intense et de voir le gotha de la culture ».

Une énigmatique longévité ?

À 61 ans, Bernard Oheix reste un séducteur. Par son humour, sa décontraction, mais aussi son professionnalisme, son enthousiasme communicatif, il a su apprivoiser aussi bien le public, que les responsables politiques. Une gageure à Cannes !

Ces derniers se sont succédé, lui est resté. Mine de rien, il a su devenir indispensable à tous, sans s'imposer. Certains pourraient y voir un sens politique aigu et un courtisan hors pair. Lui estime que c'est aux « salles pleines, au succès des saisons » qu'il doit sa longévité. Plusieurs fois, on lui a annoncé sa mort professionnelle. Sans réel succès, apparemment.

« J'ai toujours été légaliste. Je ne représente pas un danger pour eux », explique-t-il en parlant des politiques.

Une confiance suffisante pour être libre ?

« J'ai eu une vraie liberté avec l'ensemble des maires et des directeurs,assure-t-il.Pas une liberté de complaisance, mais de combats », soulignant que la culture, « ce n'est pas le monde des Bisounours »« Mon activité n'est pas en dehors du monde. Si j'avais eu des salles vides, cela n'aurait pas été la même musique. Je crois que j'ai rempli ma mission d'agitateur, de bouffon du roi, de catalyseur. »

Peur de gaspiller l'argent

Mais alors, a-t-il été un « dépensier » incontrôlable ?

« J'ai toujours eu peur de gaspiller l'argent des autres. »

Référence à son enfance. Chez lui, on comptait. Un père sapeur-pompier, une mère au foyer et quatre garçons à nourrir. De quoi faire attention aux fins de mois.

Bernard Oheix prône une « dépense juste. Même si on est à Cannes, c'est l'argent de la ville, du contribuable. La culture doit être subventionnée, mais cela doit rejaillir sur la ville, son image et le plaisir du public ».

D'ailleurs, côté public, là aussi, le charmeur a sorti le grand jeu. Formé d'abord aux MJC de la Frayère (animateur) et de Bourg-en-Bresse (directeur), il a été l'éphémère responsable de « Label Bleu », l'agence artistique des MJC de France.

« Un échec, mais qui m'a permis d'être ce que je suis. »

Un passage à vide qui l'a fait rebondir à la « Maison pour tous » des Campelières avant d'être repéré par René Corbier, directeur des affaires culturelles de Cannes, et de recevoir en janvier 1992, des mains de Michel Mouillot, la direction de l'événementiel du palais.

Un éclectisme distingué

En 1997, grâce à Gilles Cima, il crée les « saisons » culturelles et relance le festival de feux d'artifice. Là, Bernard Oheix peut partir à la conquête du public cannois en ayant « l'art de proposer des choses que les gens avaient envie, étaient capables de voir. Pas la programmation de ce que j'aimais ».

Ses « saisons », au fil des ans, aboutissent à « un éclectisme distingué. Avec suffisamment de conformisme et un peu de provocation ».

Pour lui, le souci d'un choix artistique « n'est pas d'aimer soi, mais de respecter les goûts du public, qui est une alchimie assez bizarre entre un public cannois, très cultivé, conformiste, une jeunesse bouillonnante et fertile et ce croisement incessant de personnes qui viennent de partout ».

Pour capter les spectateurs, il a mis en place avec son équipe (1) une véritable stratégie sur le long terme, les « éduquant » en distillant de plus en plus des projets audacieux.

« Le public a besoin de s'ancrer sur des certitudes, avant de les compléter. Maintenant, on est suivi, surtout sur la danse et le théâtre. »

Bernard Oheix, qui ne veut « surtout pas faire la " saison de trop " » va laisser son bureau du palais, alors qu'il avoue qu'il n'a jamais autant « maîtrisé ce que je fais. Pour la première fois de ma vie, je n'ai plus peur de mal faire. Je sens une paix intérieure ».

Et d'ajouter que ces dix dernières années, avec la complicité de « David Lisnard, le président du palais et Martine Giuliani, la directrice » ont été les plus épanouissantes et, il l'espère, « bénéfiques pour la ville, dont l'offre culturelle est devenue un leader artistique, un moteur économique et un lieu de vie, d'amour et de tolérance ».

Séducteur, stratège et poète.

Gaëtan PEYREBESSE

(1) Composée de dix personnes, dont Sophie Dupont, son adjointe, avec qui il a créé « un couple de travail soudé » et qui va le remplacer en juillet.

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F
<br /> Bonjour Bernard<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Que cela doit faire plaisir de voir sontravail reconnu ainsi ! et je pense moi aussi que les origines des grands en font de très grands qui savent comprendrent ceux qui sont autour et près d'eux<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> roland<br />
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V
<br /> Mais, alors Bernard c'est toi qui m'a succédé à l'evenementiel, puisque j'ai quitté mes fonctions en 1990, par Mouillot, ce sympathique tueur !<br /> <br /> <br /> Bises<br />
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