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Les voeux de Bernard !

Publié le par Bernard Oheix

Les voeux de Bernard !

 

Loin de moi, avec cette photo, l’idée de plonger dans la tambouille des gilets jaunes, où de consoler le Président de ses déboires d’une année « horibilis »….

Non, il s’agit dans ces voeux pour l’année 2019 d’affirmer tout simplement haut et fort que la vie est belle, qu’il est bon de rire, que la Méditerranée est un écrin, et que la planète est une mère nourricière que l’on se doit de protéger à l’heure où l’on sent bien qu’elle se révolte contre ce que l’humain lui a infligé au cours de ce dernier siècle !

Derrière cette agitation du mois de décembre où la raison a sombré, il y a de grande chance que les lepenistes engrangent des points (voir le marche-pied du mouvement des 5 étoiles en Italie qui a propulsé la ligue fasciste de Salvini au sommet de l’Etat). L’année 2019 va envoyer nombres signaux alarmants pour les temps qui viennent ! Des élections débouchant sur des cohortes d’anti-européens qui risquent de prendre le pouvoir afin de « détricoter » toutes les (trop maigres) avancées d’une Europe qui, bien qu’imparfaite, reste l’espoir des générations futures. La haine et le refus de l’autre deviennent les étalons de l’égoïsme général. Des dictateurs de bas étages s’emparent des leviers des pouvoirs dans le sillage d’un Trump qui a un doigt sur la gâchette et l’autre sur le bouton nucléaire. Ils sont légion les Bolsonaro, Poutine, Erdogan, Orban et tous ces bouchers pour qui l’homme est une marchandise sans valeur à se lover dans leur tweets vengeurs  en se regardant le nombril !

Tout comme cette poignée d’hommes qui possèdent la moitié des richesses du monde au nom d’un ultra-libéralisme débridé mais finiront au crépuscule de leur maigre vie dans une tombe… tel ce commun des mortels qu’ils auront exploités et spoliés !

Oui mais voilà… la noirceur peut-elle gagner devant l’arc en ciel de l’espoir ! C’est ce que nous découvrirons tout au long de l’année pour un  bilan qui viendra toujours assez tôt !

Après tout, la vie pourrait être plus belle et plus forte que la réalité et nous devrions avoir encore l’occasion de rire ! Enfin, nous l’espérons !

Alors meilleurs voeux et l’eau n’était pas si froide en ce 1er janvier 2019 au vu de ce qui nous guette…

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Retour sur La Stratégie de l'Araignée de Bertolucci

Publié le par Bernard Oheix

 

A travers les hommages rendus à Bernardo Bertolucci, je me suis aperçu que La Stratégie de l’Araignée est comme un trou noir dans sa filmographie. C’est Le Conformiste (1970 avec Jean Louis Trintignant) et Le Dernier Tango à Paris (1972, avec Marlon Brando et sa scène controversée ) qui vont lancer sa carrière et lui permettre d’obtenir les moyens colossaux de sa première fresque (320mn en deux parties) Novecento qui l’installera au panthéon des jeunes cinéastes, (1975/1976, avec une distribution exceptionnelle, Gérard Depardieu, Robert De Niro, Burt Lancaster, Dominique Sanda, Laura Betti, Donald Sutherland, Stefania Sandrelli, Paolo Branco, Sterling Hayden, Alida Valli….).

C’est comme si la Stratégie de l’Araignée était un chapitre vide de sa filmographie. Il est impossible d’ailleurs de trouver ce film dans le commerce, aucune réédition, pas de traces dans les catalogues et les références de la Fnac et autres distributeurs.

Or pour moi, c’est bien ce film qui est le pivot de son oeuvre.

Ex-assistant de Pasolini, c’est avec son 2ème film qu’il reçoit une reconnaissance des critiques (Prix de la jeune critique au Festival de Cannes 1964) et des cinéphiles avec Prima della Rivoluzione (1963/1964) même si le public n’est pas vraiment au rendez-vous. Puis s’ensuivront les années difficiles de 65 à 68 ou il enchaîne des documentaires de commandes (La via del Petrolio, Il canale), un sketch dans le film Amore e Rabbia et son oeuvre la plus déstructurée, Partner avec Pierre Clementi. Influencé (trop !) par Godard et sa révolution esthétique, le film échappe à son créateur et c’est un échec complet sur tous les plans.

Après avoir entamé une analyse et s’être ressourcé, il se consacre à l’élaboration d’un scénario à partir d’une nouvelle de Borges (Thème du Traitre et du Héros).

Il se replonge dans la campagne de Toscane et renoue avec les racines de la culture italienne.

Tara, petit village qui vit au rythme de la campagne et des travaux des champs. Athos Magnani fils débarque d’un train poussif. Il répond à une lettre de l’ancienne maîtresse de son père (Alida Valli) qui a vu sa photo dans un journal et lui demande de venir pour lui parler de son père. C’est son sosie et il en porte le même nom : Athos Magnani (les deux sont interprétés par Giulio Brogi

Toute la ville honore la mémoire de son père, un héros de la résistance communiste tué lâchement dans des conditions mystérieuses, dans une loge de l’opéra pendant le final d’un opéra de Verdi. Statue, place de village, maison des jeunes, Athos Magnani est le symbole même de la résistance et de l’héroïsme face à la barbarie fasciste. Le village est comme figé dans l’or du temps et les vieux, peuplent les rues.

Presque malgré lui, Athos Magnani fils va se retrouver piégé dans Tara à la recherche de ce père mort avant sa naissance.

Et ce qu’il va découvrir échappe à la légende dorée. Derrière son héros de père, un homme lâche aurait trahit sa cause, et cette mort mise en scène en serait le châtiment librement décidé par Athos Magnani lui-même afin d’expier sa trahison dans une scénographie destinée à forger sa légende pour l’éternité !

Sauf que….les faits révélés ne sont qu’apparences. Dans un renversement éblouissant, Le traitre redevient héros.  Devant l’incapacité de ses amis, résistants d’opérette, impuissants à commettre un attentat contre Mussolini qui doit venir au théâtre inaugurer l’opéra, il se décide à fomenter cette fausse trahison pour offrir un héros à la révolution. Ce complot devra marquer les générations futures et enfermera son fils dans une toile d’araignée dont il est la clef. Jeux de dupes, glissement progressif de la déraison, qui possède la vérité ultime sur Athos Magnani père ?

Au-delà de cette sophistication extrême d’un scénario tiré au cordeau, Bertolucci s’est débarrassé de ses « tics » godariens et filme la sensualité de la terre, l’humanité profonde des êtres, noyant d’airs d’opéras les actes et les paysages.

Dans la scène finale bouleversante, Athos Magnani fils attend la micheline annoncée avec du retard. Mais l’herbe a repoussé sur le ballast, il est enfermé à jamais dans la stratégie de son père et ne pourra plus symboliquement, repartir de Tara.

 

Une des clefs qui explique la qualité profonde du film vient de l’utilisation d’un « alphabet » technique en osmose avec l’état d’âme des protagonistes. C’est Godard qui avait déclaré qu’un travelling est affaire de morale, Bertolucci va le prouver par l’image !

 

Une séquence, au début du film en est un exemple, le démontre sans équivoque. Athos Magnani est filmé, immobile de dos, occultant l’espace de l'écran. Dans le basculement de sa marche en avant, on découvre ce qu’il observait, une statue de son père, son sosie. Il va la contourner et s’éloigner sauf que l’angle choisit, le fait disparaître derrière la stèle de son père. En gros, symboliquement, il est avalé par son père, enfermé dans sa toile.

La scène du bal en est un autre exemple magique. Un bal champêtre, il arrive en saharienne et foulard rouge autour du cou. Les fascistes en tenue noire l’observent. Un jeu de panoramiques à 360°  d’une incroyable maestria va enfermer les forces du bien (le rouge) dans le noir des desseins du mal. Afin de le paralyser, les fascistes font jouer l’hymne Mussolinien à l’orchestre et ainsi vide la piste de danse. Giulo Brogi va alors hésiter, suspendre le temps, cherchant une réponse. Il va la trouver par une série de travelling ou il retrace la route du mal pour venir saisir une femme et danser sur l’hymne fasciste sur le plancher vidé de son peuple.

Tout cela dans une forme extrêmement sophistiquée mais s’écoulant avec naturel, en panoramiques et travellings, angles impossibles et contrastes violents où les signes s'affrontent en parallèle de l'histoire.

La scène capitale du dénouement à l’opéra (enfin, du premier dénouement !) en est un autre exemple. Athos Magnani Fils est dans la loge de l’opéra,  filmé de profil, pendant l’air de Rigoletto (Ah, la malédiction !) sensé être celui pendant lequel son père a été tué. Par un effet de travelling optique, quand son visage est sur le point, le fond (l’autre loge où se trouve les amis de son père qui l’auraient tué) est dans le flou. A chaque fois que le point se fait au large, on s’aperçoit qu’un des personnages a disparu. Quand la loge est vide, Athos Magnani fils, affolé, se tourne en champs/contrechamps vers la porte et l’on voit les 3 résistants dans l’entrebâillement. Par une simple mise au point de la focale, on fait vivre l’action de l’intérieur, on dévoile ce qui est dérobé !

 

C’est une forme de structuralisme totalement intégré, des forces soutenant un propos par un alphabet intérieur qui donne une charge « émotionnelle » au discours tenu.

 

Alors, héros ou traitre, il vous appartient désormais de choisir votre option en visionnant en urgence ce film charnière de l’oeuvre d’un cinéaste qui s’est révélé au génie avec La Stratégie de l’Araignée.

Moi, en ce soir de printemps 1971, quand je l’ai découvert sur l’écran de la MJC Gorbella de Nice, il m’a enfermé dans sa toile et je ne l’ai plus quitté. Il est devenu un référent de ma culture, un personnage de ma vie et de mes choix. J’ai décidé de faire ma maîtrise de cinéma (« L’ambiguïté et l’incertitude en miroir » chez Bernardo Bertolucci) sur ce seul visionnement et pendant que j’élaborais mon mémoire, sont sortis successivement Le Conformiste, Le Dernier Tango à Paris et Novecento, comme pour conforter mon choix. Je ne l’ai jamais regretté !

Quand à mon travail, une grande partie en a été reprise en 1979 dans Etudes Cinématographiques (122/126) dans un spécial Bertolucci.

Allez cinéphiles, l’histoire nous mord la nuque, encore un effort pour tenter de comprendre que « bienheureux sont les pays qui n’ont pas besoin de héros (Bertolt Brecht) !

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Hommage à Bernardo Bertolucci

Publié le par Bernard Oheix

 

Nous sommes en 1970. J’ai 20 ans et je termine ma licence. Le sujet de mon mémoire de maitrise d’histoire du cinéma est en train de se préciser. Jean A Gili, mon directeur et maître vénéré (avec Max Gallo, également mon professeur !), spécialiste du cinéma italien, m’aiguille vers Elio Pétri, jeune cinéaste en devenir dans un pays qui explose par l’image et règne sur le 7ème art mondial avec les anciens (Fellini, Visconti, Antonioni, Rossellini, De Sica…) mais aussi la jeune garde qui explore tous les champs de l’image (Bellocchio, Pasolini, Comencini, Scola, Rosi, Sergio Leone).

Elio Pétri a réalisé La Dixième victime et vient de remporter le Grand prix du jury au Festival de Cannes pour Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon. Jean A Gili organise une table ronde et l’invite à l’université. J’obtiens alors une interview de Elio Petri, un homme charmant, intelligent, cultivé en train de préparer sa prochaine Palme d’Or à Cannes (La Classe ouvrière va au paradis en 1972).

Mes dès sont jetés. Je vais travailler sur Elio et obtenir mon sésame pour une thèse sur le cinéma !

 

Mais voilà, dans les films que nous dévorions à l’époque en flux continu  dans les innombrables salles de cinéma d’Art et Essai de la ville de Nice, la MJC Gorbella propose Une Stratégie de l’Araignée d’un certain Bernardo Bertolucci, auteur d’un Prima della Rivoluzione à la réputation excellente. Je n’avais jamais vu de film de lui (à ma décharge, il n’en avait pas réalisé beaucoup !) et son dernier film Partner avec Pierre Clémenti s’était fait descendre par la critique. Les revues de cinéma qui pullulaient à l’époque et que nous lisions sans modération (Ecran, Cinéma, Positif, Les Cahiers du Cinéma, Jeune Cinéma) l’annonçaient comme un excellent film d’auteur.

 

Je me pointe donc, avec ma bande de potes cinéphiles et nous attendons sagement un film de plus dans notre parcours marathon d’une image en mouvements. Las ! Pour moi, ce ne sera pas un film de plus, mais bien une rupture totale, un choc émotionnel violent, une mise en apnée que seule une oeuvre d’art peut déclencher. Choc esthétique, subtilité du scénario tiré d’une nouvelle de Borges (Thème du traitre et du héros), qualité des acteurs (Giulio Brogi, et Alida Valli), grain de l’image  de Vittorio Storaro. Le lendemain, je téléphonais à Jean A Gili pour lui annoncer que j’avais trouvé mon sujet de mémoire, ce serait Bertolucci et personne d’autre !

 

Et l’aventure commença, féérique. Plusieurs séjours à Rome dont 10 jours à la Cinecittà pour visionner l’intégrale de son oeuvre sur les moviola de l’usine à rêves. L’amitié avec Gianni Azeglio qui avait été  son assistant, la rencontre avec Bertolucci en train de monter le dernier Tango à Paris avec Marlon Brando. Entre temps, Le conformiste était sorti avec Jean Louis Trintignant balayant tous les sceptiques et le propulsant au sein du cénacle des jeunes talentueux cinéastes transalpins.

Pion à l’internat de Sospel, je m’occupais du ciné-club pour les élèves. J’ai choisi la Stratégie de l’Araignée dans le catalogue Jean Vigo (en copie 16mm) et l’ai projetée pour les élèves de 3e qui n’ont pas (il faut l’avouer) toujours compris la subtilité du film même si le débat que j’animais les ramena dans le droit chemin. Dans les nuits qui suivirent, au lieu de les surveiller, je me suis visionné la pellicule 12 fois, notant ligne à ligne les effets, les dialogues, dans le bruit du projecteur et le silence de la nuit !

 

Ma maitrise obtint une mention Bien, les félicitations du jury et Michel Estève, le directeur de la collection Etudes Cinématographiques en publia pratiquement l’intégralité dans un cahier « spécial Bertolucci ».

 

 

Hommage à Bernardo Bertolucci

Jean A Gili devint mon ami et mentor pour la vie. Le succès de Bertolucci le propulsa dans la stratosphère des immortels. Le sulfureux Dernier Tango à Paris balayé par un  Novecento à la distribution éblouissante puis bien après, en 1987, Le Dernier Empereur au 9 oscars…

 

Quelques année plus tard, je deviens Directeur de l’Evénementiel au Palais des Festivals de Cannes. J’ai tracé ma route sur les chemins de la culture vivante dans le temple du 7ème art… Et c’est ainsi que j’ai eu l’occasion de croiser une dernière fois sa route.

 

A l’occasion d’un hommage lors du Festival de Cannes en 2011, j’ai eu l’occasion de « faire les empreintes » de Bertolucci. Elles doivent d’ailleurs toujours être dans les caves du Palais, à pourrir parmi tant d’autres reliques de l’art cinématographique. Ce jour-là, j’étais ému de pouvoir de nouveau le rencontrer. Je me souvenais d’un homme fort, imposant de stature, au regard profond. Je le savais malade mais quand je vis son grand corps que j’avais connu si tonique et musculeux, avachi dans une chaise roulante, j’ai eu comme un pincement au coeur. Pourtant ses yeux vivaient encore, comme un rappel de cette lumière qu’il sut dompter dans une oeuvre riche et exigeante techniquement. En italien, je lui rappelais mon souvenir de lui, cette première étude universitaire réalisée sur son oeuvre, notre rencontre. Il a esquissé un sourire las, mais dans ses yeux, une lueur c’est allumée, celle d’un passé d’insouciance et de créativité, celle d’un espoir jamais trahi que son corps abandonnait mais que son esprit gardait vivace.

 

Il m’a offert cette dédicace tremblée et un chapitre s’est clos pour moi. Mais c’est le livre qui se referme désormais. La trace de mon passé est dans la fuite de son temps. Les autres meurent pour nous rappeler que nous ne vivons que par intérim. Bernardo Bertolucci s’en est allé et quelque chose se referme à jamais pour moi.

 

 

PS : Depuis des années, dans les cours que je dispense à l’Université, au Campus International où dans des séminaires, j’utilise un module sur La Stratégie de l’Araignée, qui est pour moi son chef d’oeuvre. C’est une réalisation qui permet de comprendre la technique dans ce qu’elle a de morale (dixit J L Godard)  et l’analyse de trois séquences, plan à plan, et sans aucun doute la meilleure introduction possible à la complexité et à la richesse du langage cinématographique !

 

PPS :  Cher Bernardo, j’ai vu plus de 30 fois ton film La stratégie, et encore aujourd’hui, chaque fois que je le regarde, j’y découvre des détails, des éléments cachés. Je ne m’en lasse pas et j’espère encore en découvrir le ressort caché de tant de fascination.

 

Ciao Ciao Bernardo, je te rejoindrais bien un jour pour prendre un Thé au Sahara, dans la clarté de La Luna. Avec toi comme Partner tout est encore possible !

Hommage à Bernardo Bertolucci

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Noir c'est noir !

Publié le par Bernard Oheix

Dans les greniers de la mémoire, quand on plonge dans les documents d'une vie, parfois, la surprise vient !

Dans les greniers de la mémoire, quand on plonge dans les documents d'une vie, parfois, la surprise vient !

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Turin 2018 : cendres et lumières !

Publié le par Bernard Oheix

 

J’ai longtemps arpenté les rues de Turin dans dans une décennie 80/90 où je rêvais tout éveillé. Je m’y suis même rendu en vélo de Bourg en Bresse à travers les Alpes. L’écriture d’un scénario (Itinérario Gaudi) avec Alberto Signetto et son frère Sandro, mes complices de ces années intenses où rien ne semblait impossible. Nous avions même travaillé sur un projet de rock européen (Rock Around Europe) à l’époque où nous aurions aimé que l’Europe ne soit pas ce que nous redoutions qu’elle devienne, un espace où les capitaux et les travailleurs seuls peuvent migrer librement  mais qui condamne l’émergence d’une culture transversale où les jeunes auraient trouvé toute leur place. Un espace de liberté et d’harmonie, y compris fiscale ! Cette Europe nous fuirait et nous en payerons le prix bien plus tard, quand les populismes ravageront des sociétés sans illusions enfermées dans leurs égoïsmes. Salvini et Di Maïo gouvernants l’Italie par le pouvoir de la haine des migrants et plus généralement de « L’Autre », l’extrême droite anti-européenne aux manettes sans fard et sans mentir sur leur programme liberticide… l’horreur toujours recommencée pour des catastrophes annoncées mais que nous refusons d’affronter !

 

A l’époque, Turin agonisait sous les coups de boutoirs d’une économie vacillant à l’aube de l’ultra-libéralisme où la Fiat en pleine restructuration vendait son usine historique du Lingotto pour re-dispatcher ses usines en se délocalisant vers des terres aux salariés moins exigeants et onéreux. Nous étions en pleine mutation mais nous ne le percevions point ! Les rues de la Ville laissaient suinter cette odeur de dureté et de malaise d’un tissu social en train de se déchirer. Les années de plomb n’étaient pas si éloignées, chaque jeune trentenaire avait dû se poser la question d’un glissement vers la clandestinité et des formes d’actions irréversibles, les drogues dures et le Sida ravageaient ces générations et la peur se mélangeait à l’espoir dans ce Turin d’avant les jeux olympiques.

 

Et puis la roue a tourné, je me suis installé à Cannes comme Directeur de l’Evénementiel du Palais des Festivals,  Alberto s’est lancé dans un travail de recherche et d’expérimentations cinématographiques, nos chemins se sont éloignés même si un lien subsistait parce que l’amitié ne peut vieillir… Je l’ai accueilli dans le jury des Rencontres Cinématographiques de Cannes à l’aube des années 90, le Festival du Film de Cannes parfois nous réunissait, notre amitié restait intacte mais le temps faisait son oeuvre en nous éloignant de nos rêves communs ! Deux fois en coup de vent je me suis rendu à Turin, en transit d’une Biennale de Venise où d’un autre transfert quelconque, vite, trop vite sans pouvoir regarder autour de moi !

Et puis Alberto a décidé de tirer un trait définitif sur notre relation en luttant comme un lion contre un cancer qui l’a emporté, nous laissant avec Sandro, son frère, un peu orphelins de nos illusions !
Il a laissé un vide en moi, comme une partie de mon passé que l’on m’aurait dérobé.

Aussi, quand Sandro m’a informé qu’un hommage « Bisognava Muoversi » (Il fallait se bouger) concernant 3 réalisateurs « alternatifs » du cinéma Turinois de la fin du précédent millénaire (Armando Ceste, Alberto Signetto et Alessandro Tannoia) avait lieu sur Turin entre les 8 et 18 octobre, ai-je décidé de me rendre dans cette ville que j’avais si bien connue.

Et c’était aussi pour moi, une façon de renouer avec mon passé, de retrouver Sandro Signetto et de faire revivre la mémoire de mon ami Alberto, mon passeur de rêves !

Turin 2018 : cendres et lumières !

Choc incroyable ! Cette ville dont les trottoirs humides et sombres des interminables arcades me semblait porter la misère de l’homme s’est radicalement transformée. Places pavées, rues piétonnes (paradoxe de la Ville de la Fiat chassant les voitures de son centre !), ravalement des façades, propreté luisante sous un soleil qui nimbe les bâtiments de reflets dorés, gentillesse des italiens et beauté des femmes… Turin est ville de lumières. Minuit sonné au XXIème siècle, elle s’est transformée d’un coup de baguette magique et de Fée Carrabosse est devenue Princesse du Piémont.

Petits restaurants alternatifs, avec clos de boules, pour des repas gastronomiques à prix raisonnables pour les locaux, vins si délicieux des versants ensoleillés des coteaux proches, musique d’un parler chantant comme un langue de signes, oeuvres d’Art à tous les carrefours, flèche dressée dans le ciel de la « mole Antonelliana » qui accueille le somptueux musée du Cinéma, Palazzo Reale avec ses musées d’art et de sculpture et Dôme de la Sindone, qui suite au terrible incendie de 1997 vient d’être réouvert après 21 ans de travaux.

 

Tout est surprise, tout est mystère, ravissement d’une ville qui émerge du temps pour prendre date avec l’avenir. Dommage que ce soit au moment précis où les italiens se précipitent dans les bras de l’extrémisme et foncent vers une ligne de fuite délétère !

 

Quand à l’hommage aux cinéastes, il sera à la hauteur de leur talent sans argent. Alberto Signetto tranchant par sa facture technique, son exigence et et son souci esthétique dans un Angelopoulos Backstage datant de 2003 fascinant. Ce court métrage interroge la fabrication de l’image et le rapport du réalisateur à la technique et à son équipe. Interrogation vertigineuse sur les mystères de la création !

 

Il est l’heure de retourner sur Cannes. De refermer une parenthèse enchantée d’avoir fait revivre quelques minutes d’un passé de bonheur. Il est aussi l’heure de prendre congé de ses rêves pour en accoucher d’autres ! La vie est si courte et Turin si belle !

Turin 2018 : cendres et lumières !

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Guy, Photo de Famille et Roulez Jeunesse !

Publié le par Bernard Oheix

Quelques films Français en cette chaude rentrée d’automne, une palette de bons sentiments et d’histoires pour mieux lire l’en-dehors. Une plongée bien de chez nous pour des émotions universelles ! Une façon de lire bien différente d’une industrie formatée au divertissement et qui fait honneur à ceux qui produisent, réalisent et interprètent  les pages d’un 7ème Art à la Française !

 

Il y a tout d’abord un bijou d’intelligence et de finesse. Guy d’Alex Lutz qui part d’une idée profondément novatrice, un faux film de reportage devenant fiction. L’argument est simple. Un homme découvre à la mort de sa mère le nom de son géniteur, Guy Jamet, chanteur de variété qui a eu son heure de gloire et qui, surfant sur la vague de la nostalgie, se retrouve de nouveau sous les feux de la rampe. Vidéaste, il décide de le rencontrer sous prétexte de lui consacrer un film de reportage.

Il y a une mise en abysse de la réalité, fausses pistes permanentes entre le passé et le présent, l’être et le paraître, la vérité et le mensonge.

Alex Lutz joue lui même ce rôle d’un vieux « crooneur », plus vrai que nature, tant dans son aspect physique, que dans sa façon de s’exprimer, usé par les années, par ce regard de la gloire qui s’est posée sur lui. Il chante à merveille la ritournelle de ces années dorées d’une jeunesse envolée.

Le quotidien de ce chanteur devient du coup mystérieux, étrange, renvoyant au problème de la filiation, du rapport à la célébrité et au temps qui passe.

Dans le regard de ses fans, il y a toute la ferveur de ses admirateurs de toujours qui remplissent ses galas au nom d’un souvenir ému et viennent communier dans le souvenir.

Le film évite tous les pièges d’une redondance, renvoie parfois vers l’interrogation existentielle (Qui suis-je ? Qui puis-je ?), ouvre des pistes finement suggérées (le chanteur se doute-t-il de quelque chose dans certains regards interrogatifs ?). Bref, ce film, entre les lignes, dessinent le portrait d’hommes et de femmes à la recherche du temps qui passe, d’une parcelle d’humanité et d’un morceau d’éternité !

 

Tout aussi passionnant est Photo de famille de Cecilia Rouaud avec une distribution étincelante.

3 frères et soeurs, Vanessa Paradis gagne sa vie immobile, statue vivante dans les parcs de Paris, Pierre Deladonchamps en game designer autiste, Camille Cottin, la rage au coeur de ne pas réussir à tomber enceinte alors que toutes ses copines pondent allègrement (même la nouvelle jeune femme de son père !), se réunissent avec leurs parents, Chantal Lauby déchirante d’humanité et Jean-Pierre Bacri dans un registre plus sobre qu’à l’habitude, autour de la grand-mère qui ne peut plus vivre seule et veut « retourner » à St Julien, le lieu de leur enfance, pour y mourir. Derrière les déchirures de la vie, il y a, à fleur de peau, tous les mystères de l’amour et de la tendresse. Chronique douce amère d’une France de la confrontation des âges (4 générations coexistent), des familles où se tissent des liens que le temps écharpe, des ressentiments et de la générosité, de l’amour et de l’interrogation sur un futur qui nous guette.

 

Dans un registre plus mineur de la comédie mais d’une facture tout à fait honorable, Roulez jeunesse de Julien Guetta, un premier film avec Benjamin Roux en chef opérateur talentueux, sait naviguer entre les écueils de la facilité et les codes d’un genre, la comédie dramatique porté par un drame social. Alex, campé par un lumineux Eric Judor vit toujours chez sa mère en camionneur étouffé par son omniprésence. il rencontre au hasard d’une course, un fille allumée qui lui lègue en cadeau d’une nuit, trois enfants dont il va devoir s’occuper par nécessité. Entre la chronique sociale d’un Ken Loach et la comédie de moeurs à la française, le film oscille agréablement, cheminant vers les chemins de traverse d’un Tchao Pantin moins sombre et tourné vers l’espoir. C’est d’une facture intelligente et légère qui laisse augurer d’un avenir prometteur pour le réalisateur.

 

Reste une petite déception, Les Frères Sisters de Jacques Audiard. Si attendu, précédé d’une réputation flamboyante et d’une distribution exceptionnelle, ce film « western réaliste » étire sur deux heures les errements d’un duo de tueurs à la solde d’un « commodore » impitoyable traquant deux gentils allumés à la recherche d’un paradis à créer. D’où vient alors ce sentiment de longueur, cette impatience qui nous saisit dans les échanges sans fin entre le quatuor de bras cassés en butte aux hordes de tueurs lâchés leurs basques et la vie sauvage d’un Ouest en pleine conquête en ce milieu du 19ème siècle ! peut-être dans un trop plein d’images, de mots et de fureur. Bon, peut-être aussi dans une trop grande attente d’un « western à la Française ! »

 

En conséquence et malgré tout, vive le cinéma Français, si riche et vivant, si ancré dans la réalité et dans le rêve, dans l’ici et l’ailleurs, apte à nous transporter dans de belles histoires, de belles contrées, campé par des hommes et des femmes qui portent les drames et les joies d’une vie à construire.

Vive le Cinéma, Vive le Cinéma Français !

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Macron...l'unijambiste !

Publié le par Bernard Oheix

 

Je n’ai rien contre les handicapés et je les respecte beaucoup allant même jusqu’à compatir à leur sort… mais dans ce cas précis, malgré tout, on peut s’interroger ! Quand un homme décide de s’amputer lui-même d’une jambe (la gauche) pour le plaisir de quelques chasseurs, on peut s’interroger sur sa capacité légendaire d’être un équilibriste de génie !

Il avait promis, ce sémillant président, si jeune et dynamique, un nouveau monde en marche, « ni de gauche, ni de droite mais en même temps… ». Derrière son projet autour d’une Europe modernisée et d’un coup de balais aux anciennes habitudes d’une caste politique percluse dans son impunité et ses privilèges, pouvait se lever l’espoir. Ils les a tous convoqués à son banquet, les gens de gauche désorientés par la tragédie « Hollandesque », tous ceux qui refusaient les Mélanchon/Lepéniste arcboutés sur leurs certitudes populistes et anti-européennes, les gens de droite qui avaient laissé le pouvoir leur échapper en se caricaturant eux-même derrière Fillon le fossoyeur et Sarko, l’empêcheur de Juppé en rond. Et puis il y avait aussi les jeunes qui se reconnaissaient dans sa voix haut perchée « …parce que c’est notre projet ! » et rêvaient enfin d’une démocratie nouvelle, et même tous ceux qui, dégoûtés de la politique politicienne, envisageaient enfin un avenir radieux au bout de leur bulletins de vote !

 

Et ce fut un raz de marée ! La présidentielle, puis l’impossible majorité issue des législatives dont émergea de nouvelles têtes chassant les vieilles badernes chenues dans les greniers de la politique. On s’engageait donc vers la modernité enfin !

Et ce premier gouvernement où les ténors de la droite se voyaient affublés de quelques belles prises de gauche dont un Hulot cédant enfin aux sirènes du pouvoir pour transformer le monde et lui redonner un avenir.

Oui, tout était possible jusqu’à ce que….

 

Je me mets dans la peau de ces « macronistes » de la première heure dont la sincérité n’est pas à mettre en doute et je me demande comment ils survivent à leurs rêves brisés, comment ils subissent les lames de fond qui font tanguer le navire Macron en eaux troubles ! Y survivront-ils ?  La barre à l’ultra droite en économie (cf. ce putain de fric de dingue donné aux pauvres alors que l’on supprime l’ISF !), le rétropédalage en sociétal, la configuration internationale avec cette Italie qui plonge dans le vide et même les hésitations du pouvoir désormais. Par contre, s’étalent  le mépris et la morgue comme liant, et depuis quelques temps, une république exemplaire qui s’écroule tel un château de paille sous une actualité incandescente !

L’affaire Benalla ou l’impunité de la proximité du pouvoir qui autorisent toutes les dérives (salaire, logement, voiture de fonction et passe-droits… tout comme à l’ancien temps !) et qui du coup, enterre la seule réforme qui importait, la réforme constitutionnelle avec sa diminution de nombre de députés et de sénateurs, véritables chancres greffés sur l’économie de la France. Notons la politique scandaleuse autour des « migrants » et désormais, la chasse au Hulot déclenché par le fait du prince, un amateur de chasse à courre dont le titre de grand chef l’autorise à convoquer les lobbyistes au banquet des tireurs/flingueurs d’une majorité désormais en déshérence.

Dans la peau d’Hulot comme un animal qu’on écorche doucement, lamelle après lamelle, afin d’accroitre sa souffrance. Glyphosate, nucléaire et autres gâteries à ingérer à petit feu, pour s’échouer sur une bande de tueurs du dimanche avec leurs gros fusils pointés sur le ventre du Ministre de l’Ecologie.  Dans la peau de celui qui souffre et que Macron dédaigneux, arbitre du revers de sa main comme une quantité négligeable !

 

Oui, Monsieur le Président… vous avez perdu votre  sens du timing, votre partie de poker s’avère être un poker/menteur….Votre incroyable culot devient une morgue insupportable, vous nous avez trahis et vous allez en payer le prix, celui d’être comme tant d’autres présidents avant vous, un menteur, un amateur, un tricheur, un triste « sire » qui n’aura rien de majestueux et dont l’histoire se souviendra qu’il a raté son rendez-vous avec la postérité !

 

A bon entendeur Monsieur le Président d’une ultra-minorité des Français, salut !

 

PS : mais comme on a chassé l’ancien monde, on a une solution toute trouvée pour résoudre le problème tout en ex-filtrant la Ministre des Sports épinglée par la patrouille…

Prendre un homme aux convictions écologiques sincères, un homme qui pour défendre ses idées d’une façon totalement désintéressée, serait capable de :

  1. quitter les écologistes pour le PS
  2. se présenter à la candidature présidentielle dans des primaires où il plonge dans le ridicule d’un 5%
  3. contrairement à son engagement, abandonner ses nouveaux amis socialistes pour rejoindre l’étoile en marche de Macron
  4. être un très mauvais président d’Assemblée Nationale comme première récompense
  5. pour atterrir enfin à ce poste de Ministre de l’Ecologie dont on a bien compris qu’il lui faudra toute cette combattivité et cette hargne à réussir pour lui-même afin de faire évoluer une situation totalement bloquée !

 

Monsieur le Ministre, pensez à votre avenir, ne luttez pas trop pour imposer une écologie dont tous les chefs d’entreprise, les agriculteurs, les hommes politiques, les chasseurs, les pollueurs, l’industrie du tabac et de la pharmacie, les hommes des gaz de schistes et les fabricants de sacs en plastique ne veulent surtout pas. Contentez-vous de regarder la planète bruler, étouffer et mourrir, après tout, vous avez enfin votre médaille en chocolat. Et vous monsieur Hulot, merci d’avoir au moins tenter de faire évoluer la situation.

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Là ! c'est (vraiment) de la musique.

Publié le par Bernard Oheix

 

Elles sont deux à porter à bout de bras un Festival de musique au sein du temple du théâtre estival. Annie Rosenblatt et Sabine Chatel, depuis 3 ans, s’offrent un détour par les chemins si particuliers de la musique du monde et de l’expérimentation musicale en Avignon, dans la cour du collège Verlet. Avec très peu de moyens, elles se débrouillent pour utiliser leur carnet d’adresses, monter des « coups » artistiques, embaucher des bénévoles, convaincre et séduire des partenaires et faire venir un public qui délaisse pour quelques heures l’Art de Molière pour celui des notes enchantées. Et le résultat est pour le moins étonnant.

Dans les aléas d’une 3ème édition rendue plus complexe encore par une 2ème étoile brillant à l’horizon pour notre équipe nationale de football, (le festival se déroulait du 13 au 17 juillet avec une finale à Moscou le 15 !), elles s’acharnent à créer de la convivialité et à donner un supplément d’âme à cette musique qui nait dans les reflets de l’espoir, dans l’expression des femmes et des hommes qui tentent de libérer leur société de ces chaînes qui les oppriment, dans tous ces élans d’une main tendue vers l’autre par notes interposées.

 

On est bien loin des sentiers rebattus, du formatage des artistes éprouvettes, d’un showbiz surfant sur les désirs les plus attendus. Non, on est dans l’appropriation collective, dans le partage non seulement d’une mélodie, mais d’une culture qui en est la matrice et ne demande qu’à toucher l’autre.

Et nous sommes tous ces autres devant l’extraordinaire volonté des femmes algériennes de Lemma qu’une Souad Asla à la beauté d’une princesse du désert entraine vers l’affirmation et la conquête d’une liberté. Occupant un espace dévolu exclusivement aux hommes, jouant des instruments que seuls leurs maris ou fils peuvent faire sonner, elles vont sur 3 générations, de la grand-mère à sa petite fille, jouer, danser et offrir leur joie à un public transporté. Des chants soufis aux danses festives des mariages, elles campent à l’orée du désert et se révèlent comme d’extraordinaires ambassadrices d’une musique de fête et d’allégresse où les frontières n’ont plus lieu d’être !

Cet évènement, en co-accueil avec le Festival d’Avignon, montre bien les limites floues d’un art total. Du théâtre, il y en avait dans leurs costumes traditionnels chamarrés, dans leurs attitudes, dans leur façon de donner du bonheur en se mettant en scène.

 

 

Là ! c'est (vraiment) de la musique.

De la même façon, et toujours en participation avec le Festival officiel, le Cri du Caire permet à Abdullah Miniawy accompagné de musiciens d’excellences et d’un Yom charismatique, d’exprimer par sa voix magnétique, toutes les gammes du possible, de l’incantation au slam, du poème soufi aux rock, du mysticisme au jazz en un melting pot rafraîchissant et novateur. Voix d’un pays déchiré où la musique pourrait donner le tempo d’un temps nouveau !

 

Mais tout au long de la journée, dans cette cour ombragée, on croise des siestes acoustiques avec un Bastien Lallemant solaire, des conférences d’un maître en la matière, Gérard Kurdjian, un espace restauration bio et des plages dj's « vinyls only » de Jean de Lardenelle.

Et sur la scène, un jeune représentant du chant diphonique Mongol dans un voyage à travers les steppes, un couple iranien (Shadi Fathi et Bijan Chemirami) dans un dialogue percussion/chant réinventant une culture persane si riche et audacieuse… et tant d’autres !

Et comment ne pas dire notre admiration pour l’improbable création du plus grand des clarinettistes, Yom, accompagnant la voix si pure d’Elise Dabrowski, (Mezzo Soprano) dans un hommage Lingua Ignota à Hildegarde Von Bingen, cette religieuse du 11ème siècle dont la vie et l’oeuvre sont une saga qui échappe à toute logique.

Dans cette langue inventée par elle, ils vont transposer des cantiques et des recettes de vie en quelques notes greffées sur la voix chaude de la chanteuse transportée.

 

Là ! c'est (vraiment) de la musique.

Là! c’est de la musique pourrait se décliner en Là ! il y a de la vie, de la passion et du bonheur à glaner pour affronter les secousses d’un monde si mal agencé où les fausses notes sont légions.

Dans les chaleurs moites d’Avignon, la musique du monde à toute sa place. Elle offre une oasis à ceux que les mots emportent et leur donne quelques notes pour tenter de décrypter une histoire balbutiante.

 

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Champions du Monde...où quelques enseignements dont devraient tirer Macron de cette victoire !

Publié le par Bernard Oheix

Monsieur le Président !

 

Décidément, vous êtes un joueur de poker redoutable, un de ces joueurs flamboyants capables de suivre avec rien dans les cartes et dont le flop va vous permettre de l’emporter avec une «chatte» (la chance !) à dégoutter tous les adversaires ! Et oui, cette deuxième étoile sur le maillot tricolore va redorer la vôtre au moment où elle palissait singulièrement et vous redonner 5 points dans les sondages à venir. Le destin est avec vous, Monsieur le Président, et votre joie sincère au but de Pogba ne peut être remise en cause même s’il y a quelques enseignements à tirer de cette victoire !

 

En tout premier, c’est qu’un footballeur a besoin d’une jambe gauche. Sur ce même but de Pogba, la tentative du pied d’appel, le droit, ayant échoué, c’est du gauche qu’il va transformer l’essai et percer les filets. Cruel paradoxe au moment ou vous semblez marcher à cloche pied (du droit) vers votre coup de sifflet final !

 

En deuxième, c’est que les meilleurs solistes, ceux qui entrainent les autres, ont besoin du collectif pour s’exprimer. Loin de la théorie du ruissellement, ils se sont mis au service du groupe pour l’emporter et le meilleur joueur du monde n’est rien sans l’abnégation des sans-grades. Le collectif en l’occurence, est bien plus indispensable que ne peuvent l’être les éclairs d’un homme isolé dans la tour d’ivoire de son génie. Que serait devenue cette équipe de France sans l’abnégation d’un Kanté, sans la rudesse d’un Umtiti, sans la hargne d’un Matuidi, sans la force mentale de ceux qui n’ont même pas foulé le terrain à l’image d’un Adil Rami ? Les premiers de cordée sont un groupe pas des individus !

 

En troisième, c’est que le véritable patron d’une équipe n’a pas besoin de briller comme un roi soleil. On attendait Griezman, il a répondu présent sans pour cela étinceler comme un diamant mais en travailleur acharné, en grognard de la garde qui gagne et ne se rend pas ! Et que dire de Didier Deschamps, le président (heu ! l’entraineur ) du groupe football. Il a la même ténacité que vous, tourné vers son objectif final, assume des choix contestables au commun des mortels, mais il sait rendre au groupe sa véritable place, ne se trompe pas sur ceux qui sont les authentiques héros de l’histoire en train de se dérouler... les joueurs qui gagnent sur le terrain et pas dans les coulisses. Son humilité dans les mois précédents l’évènement peut lui permettre alors de laisser libre cours à la joie sincère d’avoir marquer réellement l’histoire d’un pays !

 

Et il y a tant d’autres enseignements que vous pourriez tirer de cette victoire qui vous drape dans l’or du temps. La nécessité d’avoir des règles claires et des relais efficaces et solides au sein d’une nation, l’exemplarité indispensable des leaders, la soif de vaincre d’une nation qui peut dépasser ses clivages internes, la tendresse pour ses ex-migrants qui composent une équipe arc en ciel... Combien de potentielles pépites avons nous refusées en interdisant l’accostage d’un Aquarius dans nos ports chargé de migrants qui n’ont que la peur à partager et dont la seule victoire et d’avoir survécu à l’enfer ! Dérisoire football devant les milliers de morts d’une Méditerranée assoiffée de sang frais !

 

Cette deuxième étoile pourrait avoir des vertus pour votre avenir. J’ai voté pour vous en espérant réellement que vous étiez capable de transformer le vieux monde et de casser le moule «politicard» dans lequel nous nous étions trouvés enfermés mais vous avez jeté aux orties nos espoirs... A moins que vous ne preniez conscience, grâce à cette victoire, que la France mérite mieux que votre égo et qu’être sur le toit du monde et de l’Europe ne peut s’envisager que si l’on a un peuple prêt à se sacrifier pour son objectif !

Si c’était à refaire, je ne voterai pas pour un parti En Marche qui fait du surplace... Mais peut-être que cette médaille d’or vous aura appris quelque chose sur le monde, sur la France et sur vous-même !

Allez Président, encore un effort pour devenir le Président de tous les Français !

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Coup de gueule : Et si Nexity se foutait de la mienne !!!!

Publié le par Bernard Oheix

Je viens de recevoir une assignation au tribunal de commerce. Et c'est bien la première fois !

 

J'étais déjà sceptique sur la théorie du ruissellement chère à notre président qui semble oublier que pour marcher droit, il faut aussi une jambe gauche, mais là, cela risque bien de ne pas me réconcilier avec le futur de quelqu'un pour lequel je m'étais engagé ! En effet, le pouvoir aux puissances de la finance et la carte blanche aux lobbys peuvent faire quelques dégâts ! Macron, le carton jaune tu l'as déjà eu et il ne me reste plus que le rouge pour te sanctionner !!!

 

Petit rappel des faits :

 

En 1998 je suis démarché pour acheter un studio dans une résidence étudiante en construction à Nice avec service hôtelier dans le cadre d’un dispositif Loi Perissol, spécialement conçue par l’état pour des épargnants qui gagnent bien leur vie et payent beaucoup d’impôts. Cette loi permet permet une défiscalisation sur les impôts sur le revenu.

Une banque, le Crédit Mutuel est support de l’opération, le CROUS est un partenaire officiel, il n’y a pas d’apport initial et l’argument de vente est que c’est une épargne pour nos enfants sans douleur dans un cadre absolument légal...

On signe en même temps l’ordre d’achat d'un studio et un contrat qui confie a un organisme, la gestion de ce studio....

Sauf que la gestion est sous la forme d’un «Bail Commercial» est que nous ne savions pas ce qui allait arriver comme des dizaines de milliers d’épargnants concernés.

De fusion en rachat, l’organisme initial disparait, racheté par Nexity, un grand groupe immobilier côté en bourse, siège social somptueux, rue de Vienne à Paris… Nexity par ailleurs devient aussi le Syndic de la copropriété !

Pendant les 18 ans qui vont suivre, je rembourserai donc mon crédit de 330€ (valeur actuelle) compensé par un loyer de 290€ soit un débit indolore de 40€… auxquels il faut toutefois rajouter la TVA, les charges de propriétaires et la taxe foncière. Le produit de la défiscalisation est donc largement digéré au fil des années par les petits coûts réguliers

 

Il faut noter que mon studio est loué 600€ aux étudiants qui l’occupent.

Le premier bail de 9 ans prolongé, je décide d’arrêter à la fin du deuxième bail pour vendre le studio.

Et là, l’affaire se complique !

La société Nexity répond à la dénonciation de mon bail en exigeant une «soulte» de plus de 20 000€ pour dénonciation d’un bail commercial auxquels se rajoutent 21 000€ parce que trop de «propriétaires» ont dénoncé leur bail et que Nexity ne peut plus assumer la gestion rentable de l’unité «Central Fac» située à Nice.

En conclusion, si je veux récupérer «mon» studio pour le vendre, je dois régler 41 000€ pour un bien dont le prix d’achat initial était de 48 000€…

 

En contradiction avec l’argument initial, il n’y a aucun service hôtelier, une simple pancarte apposée dans l’entrée stipulant que si les locataires veulent déjeuner, c’est possible !!!!! Il n’y a pas de laverie et un gardien  occupe la pseudo «cafétéria» qui est un renfoncement  inaccessible !

Nexity a refusé de me recevoir pour une conciliation me stipulant qu’il n’y avait pas de négociation possible !!!!!

Il existe un forum sur internet ou des dizaines de personnes réagissent contre Nexity, eux mêmes piégés dans ce système où un grand groupe immobilier spolie les petits et moyens épargnants...

je fais confiance à l’armée d’avocats de Nexity qui flirtent avec les limites d’une loi.. Nous sommes enferrés dans un système où manifestement, les puissants groupes immobiliers et financiers font ce qu’il veulent au mépris de la masse des gens qui se sont retrouvés  piégés par des promesses et des calculs qui leurs sont étrangers.

 

Après quelques velléités de me battre, je comprends que ce combat n’est pas le mien, que j’ai autre chose à faire de ma vie de retraité et je décide de « brader » le studio à un autre propriétaire pour la somme de 55 000€ avec le « bail commercial » comme boulet, (ce qui explique la modicité du prix de vente), entérinant que je ne serai jamais un grand spéculateur !

Mais je suis enfin libéré de ce poids !

 

Que nenni ! Alors que Nexity gère bien ce studio pour le nouveau propriétaire depuis plus d’un an, je reçois comme les 22 autres dénonciateurs du bail commercial, un avis pour aller chercher une assignation devant le tribunal de Commerce de Nice.

En effet, Nexity me demande la somme de 66 000€ en pénalité de dénonciation du bail, c’est à dire plus que le prix de vente du bien !

 

 

Le plus dur pour un vieux soixante-huitard revendiqué comme moi, c’est de voir à quel point le système est totalement verrouillé au service des puissances de l’argent (ce que je savais déjà bien sûr !) mais surtout  cette impression humiliante de m’être aussi fait piéger comme un « gogo »…

 

Et pendant ce temps des publicités fleurissent de partout… Nexity vend des studios résidences séniors…L'eldorado du futur dans un monde où les vieux vieillissent plus vite que les jeunes !

Attention les prochains tondus, la machine à vous dépouiller est en marche !

 

 

 

 

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