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HUBERT-FELIX THIEFAINE

Publié le par Bernard Oheix

 

1985. Printemps de Bourges.

Un ovni chantant, poète rockeur, avec des textes longs comme des jours d’espoir, une musique au vitriol, un seigneur de la scène devant un public en délire. C’est dans ces années de folie d’une culture libérée qu’Hubert-Félix Thiéfaine forge sa légende avec des titres comme la Fille du coupeur de joints ou Alligator 427, Loreleï et tant d’autres textes abscons que seule son énergie permet de comprendre. Subtilité et passion, intelligence et déraison d’un rock sophistiqué dans l’outrance.

On ne sort pas indemne d’un concert d’Hubert-Félix Thiéfaine.

HFTetBO

 

Banni des plateaux télévisés, ne passant que très rarement sur les ondes, il va produire avec constance des albums beaux comme des lueurs d’espérance dans un monde de grisaille avec des scores de vente à faire hurler des producteurs engagés dans une course au formatage télévisuel dans une période où les rêves se transforment en cauchemars. Il égrènera comme dans la discrétion mais avec régularité des tournées lui permettant de sillonner la France, retrouvant son public dont la fidélité étonnera plus d’un opérateur, toujours présent sans être sous les feux d’une notoriété que la télévision impose éphémère… Lui, ailleurs, à côté, continuera son chemin, entre cris d’espoir et constat « rimbaldien » d’un monde en décomposition. Hubert-Félix Thiéfaine existe, je l’ai rencontré !

Avec mon adjointe Sophie Dupont, elle-même fan inconditionnelle de H-FT, en automne 2010, après avoir trimbalé mon désir de programmer Hubert-Félix (Non ! Mais quel nom pour un rocker !), au Palais des Festivals pendant des années, à l’aube de ma dernière saison, je peux enfin conclure. Après Christophe, Bashung, Higelin, Murat, Nilda Fernandez, Bertignac, Etienne Daho… Je peux toper avec son tourneur pour une conclusion de ma vie professionnelle : Thiéfaine sera à Cannes le 23 mars 2012 et je bouclerai ainsi la boucle. De 1985, jeune et sémillant Directeur de MJC à Bourg-en-Bresse, à 2012, sénior actif de l’action culturelle sur la Côte d’Azur… une vie de culture pour les « survivors » de l’agit-prop post-soixante-huitarde !

La mise en place de la billetterie, dès juin 2011, nous rassurera sans équivoque : -FT a toujours son public et les achats de places montrent une progression constante, une régularité rassurante.

Heureuse opportunité, lui, le grand marginal en dehors de tous systèmes et inconnu des coteries des bien-pensants, va alors se débrouiller pour rafler 2 Victoires de la Musique 2012 à la surprise générale, m’offrant le cadeau inespéré d’être enfin sous les feux de la rampe… Vous avez dit flair ? Le résultat est trébuchant et sonnant pour nous. La courbe régulière de vente des billets se retrouve fouettée vers une verticale annonciatrice de griserie des sommets ! Champagne à partir de 1700 tickets, score explosé avec à la clef une salle bondée de tous ses fans réveillés par son passage cathodique et son exposition médiatique.

Conférence de presse surréaliste dans sa loge. Il convoque Rimbaud et Nietzsche, invoque les muses, définit son approche d’une poésie moderne ciselée dans les volutes d’un rock primitif. Il est humble et fier, sûr de lui et rasséréné, quelques drames pudiquement éludés (la maladie, le temps de l’hôpital) le laisse en état d’apesanteur, cadeau d’une vie qu’il sait riche et accomplie dont il goûte encore plus chaque instant. « -J’ai  vécu de ma musique, j’ai pu rêver éveillé, c’est un privilège que la vie m’a offert ! »

Le concert sera un concert typique de Hubert-Félix Thiéfaine. Foule chamarrée de babas, vieux nostalgiques retrouvant leur jeunesse,  refrains entonnés en canon sans que jamais le chanteur ne joue avec ses « fans » en utilisant les ficelles du métier. Bien au contraire, son exigence est réelle, authentique. Il est heureux d’être ce héraut sans artifices dispensant une poésie moderne et sophistiquée, des mots d’entendement que son public attend et qui le rendent inimitable. HubertFelixThiefaine.jpg

Ce public que, trop souvent, je trouve si peu à la hauteur de l’événement, aujourd’hui est en phase avec l’exigence d’un monde meilleur, rendu plus intelligent par la force des idées, l’énergie d’une passion. Ce public ne cède pas à la facilité et devient disponible pour toutes les aventures intérieures.

Elle est belle cette soirée même si je l’ai attendue pendant 27 ans !

 

Dernier contact avec l’artiste. Dans sa loge. Seuls. Je lui dis mon émotion, je lui explique que c’est mon ultime concert dans cette salle en tant que Directeur de l’Evénementiel du Palais des Festivals et combien je suis fier de conclure cette page de ma vie professionnelle avec lui. La retraite à l’horizon proche d’un 1er juillet. Il sourit et m’annonce que lui, il la prendra dans deux ans, pour ses 65 piges ! Gag !

Puis, on évoque ce métier et son évolution des deux dernières décennies. On est en phase sur cette paupérisation générale des idées et sur le constat d’une culture qui s’est couchée devant la réalité ! Les idées fusent, il est amusé de notre partie de ping-pong, dans cette ville qu’il craignait, poids de l’image et des cérémonies d’un Festival omniprésent pour cet homme de discrétion ! Il m’interroge sur la vie pendant le mois de mai !

La nuit aurait pu s’étirer, mais ses invités attendaient. Je me suis éclipsé avec la certitude d’avoir rencontré un homme dont je pourrai dire avec fierté ; « -Je l’ai connu, je l’ai aimé et nous avons partagé quelques bribes d’humanité ! »

Merci Monsieur Thiéfaine !

 

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                        Une photo d'Eric Dervaux, mon ami photographe. Vous pouvez aller voir toutes les autres sur son nouveau remarquable site : http:// www.ericdervaux.com

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Vincent SEGAL... et Ballaké SISSOKO.

Publié le par Bernard Oheix

Soirée magique au Théâtre de La Licorne. Programmation de mon groupe fétiche des Huun Huur Tu (3ème fois que je les programme !), l’ensemble de Touva qui pratique les chants diphoniques et nous fait voyager dans les espaces et la culture d’un monde perdu.

 

CÔTE FACE

 

En première partie, présentation d’un duo à faire courir des frissons, à emporter tout être normalement constitué dans un monde étrange de notes éthérées. Ballaké Sissoko (un géant black débonnaire) à la kora et Vincent Segal, agrippé à l’archet de son violoncelle sont éblouissants de virtuosité et de tendresse. Les doigts de Ballaké pincent les cordes de la kora pour créer un univers de notes jaillissantes en cascades en contrepoint des glissandos du violoncelle de Vincent Segal. C’est un moment divin, un échange rare entre deux cultures par le biais de deux techniques... D’une part un instrument africain connoté ethnique pour aboutir à un univers de type classique, de l’autre un instrument classique qui s’échoue sur les rives de la musique moderne. Tous les deux partagent et confrontent l’extraordinaire sonorité qui se dégage de leur fusion. Ils font pleurer le silence, se juche en équilibre sur des mélodies qui déforment l’espace et atteignent le spectateur en de vagues douces. La tension est dans la salle, moment de rupture, comme pour basculer dans l’irrationnel d’un art apte à faire franchir les portes de perception.

Alors, si vous en avez l’occasion, courez, bondissez, prenez vos places pour participer au banquet des dieux auquel nous invite Ballaké Sissoko et Vincent Segal, ils vous combleront de bonheur !

 

CÔTE PILE

 

Comment un musicien aussi exceptionnel que Vincent Segal, peut-il être aussi méprisant et injurieux envers les organisateurs ? Comment, un violoncelliste capable de tirer des sons aussi étonnants, de partager avec Ballaké Sissoko un échange en partage aussi subtil, peut-il être autant vulgaire dans son rapport à la réalité ? D’une réception sans répondre au bonjour du technicien (entrée en matière plutôt malheureuse dans une salle où son destin artistique sera remis dans les mains de ces mêmes techniciens), aux incessantes récriminations sur la qualité environnementale de la salle, sur les travaux de ravalement de façade, sur la signalétique, sur le bruit de la climatisation, sur la loge trop petite qu’il exige de changer pour une autre qui ne lui convient pas… jusqu’à l’hôtel qui ne trouve pas grâce à ses yeux dans lequel « on se gratte »…

Et le bouquet final, quand je viens le saluer en me présentant avant le spectacle, ignorant de ses états d’âmes, et qu’il m’agresse verbalement avec hargne, (je ne suis pas content de l’accueil et…etc.), se plaignant de l’hôtel, de la salle, du personnel. Il rejoint au panthéon des malappris, Bernard Tapie, (et c’est en soi déjà un véritable exploit, cf. mon article dans ce blog, Les pieds dans le « tapie ») et quelques autres, heureusement pas nombreux devant l’immense majorité des artistes, particulièrement satisfaits de notre accueil et du professionnalisme de l’équipe de l’Evènementiel du Palais des Festivals.

Réaction plutôt vive de votre serviteur. Je refuse de continuer à écouter son torrent acrimonieux, le confie à son agent (mon amie Annie Rosenblatt de Mad Minute, sidérée) et pars en exprimant de vive voix mon désir qu’il joue le soir et se casse en empochant son pognon pour ne plus jamais revenir sur Cannes.

Par la suite, dans une soirée quelque peu alcoolisée, nous apprendrons les diverses frasques qui parsèment sa tournée, son incapacité à se contrôler, sans aucun doute produit d’un trac que l’on peut comprendre mais que son manque immense d’humilité rend particulièrement odieux. Le « -On voit bien que l’on n’est pas à Lyon ! » lancé au public de Bron qui le sifflera, les innombrables jérémiades, caprices et autres mouvements d’humeur qui poussent à bout son entourage et laisse planer une ombre délétère sur l’avenir de sa tournée.

Alors, Vincent Segal, ange ou démon ? Ange sans doute si vous êtes spectateur…mais ange qui ne remettra plus jamais les pieds dans une de mes programmations, et c’est vraiment regrettable car il aurait été parfait dans une édition des Nuits Musicales du Suquet.

Tant pis, on survivra, et lui aussi, il fait nul doute…mais il ne devrait pas oublier que ce sont des programmateurs comme nous qui misons sur lui, et que cet investissement porte sur son talent et certainement pas sur ses états d’âme de garçon mal élevé et mal embouché.

Une main mordue n’a pas envie de caresser !

Adieu Vincent Segal !

 

PS : j’ai attendu qu’il s’excuse après le concert, ce qui aurait effacé une partie du malaise, j’attends toujours même s’il est passé devant moi !

 

PPS : j’ai lancé le message qu’il pouvait me téléphoner auprès de ses tourneurs afin que l’on discute du problème à froid, mais apparemment sans effet. Il ne s’abaisse sans doute point devant un petit directeur de province !

 

PPPS : Huun Huur Tu, c’était génial, des musiciens sortis de leur steppe et heureux de vivre et de partager. Tout était parfait pour ces mongols issus de la nuit des temps ! Ballaké Sissoko s’est révélé adorable et passionnant… Dommage pour lui, mais il a encore quelques dates à souffrir, la perfection musicale tolère bien quelques petits accrocs à la sérénité et au confort d’une existence trop quiète !

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Paléïdoscope

Publié le par Bernard Oheix

L'édito de l'organe de la Direction des Ressources Humaines (Paroles de RH) est composé à tour de rôle par un des directeurs. A moi donc de m'y atteler...en cette fin d'un mois de février, au débotté, pour remplacer une défaillance...

Les doigts ont volé sur le clavier, une poignée de minutes (9 exactement !), sans doute parce que le sujet m'inspirait !

Il faut le dire, le Palais et le Festival des Jeux, deux matières riches !

Bonne lecture !

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Il fait nul doute que c'est l'un des derniers que j'ai l'occasion de composer. Petite émotion. J'aurai d'autres occasions, peut-être d'autres tribunes, mais c'est ma boîte, celle dans laquelle je sévis depuis 20 ans, la moitié de ma vie professionnelle ! Cela se sent dans l'envolée finale, petite larme, 3 petits tours et puis s'en vont ! 

Mais c'est pas triste !

 

 

 

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Sénégal (3) : iconographie !

Publié le par Bernard Oheix

Le Sénégal est un beau pays francophone, plein de couleurs et de rires, porté par une langue suave, parfois un peu précieuse et une grande naïveté dans nombres d'expressions. J'ai été frappé par les inscriptions et panneaux divers croisés dans nos pérégrinations et vous propose un florilège de quelques fous rires...

 

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Dans le camion généralement bourré à craquer de passagers, les conditions de circulation sont parfois limites... Ici, on se prémunit des aléas de la route en affichant sa foi... On ne prête qu'aux riches !

 

 

 

Ces pauvres qui cherchent du crédit et dont la panneau ci-joint prouve à l'évidence que ce n'est pas gagné !

 

 

 

 

 

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 Deux exemples typiques.

 

A gauche, la couture comme un exutoire, une volonté de séduire affirmée. Hanter par le vêtement, pas seulement une supposition !

A noter, que cela joue aussi pour les hommes !

 

A droite : Qu'a-t-il pu se passer pour qu'un boucher se décide à appeler son négoce d'un nom aussi farfelu ?

Après enquête, il semblerait qu'il ait ouvert son magasin l'année où la "conjoncture" économique était bonne pour les mois à venir (sic) !

 

 

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La somptueuse plage de Thiof des pêcheurs de Dakar. Les barques alignées face à la mer sont peintes avec des couleurs vives et portent des inscriptions... noms de femmes, louanges à Dieu, dessins naïfs, tout est bon pour assurer une bonne pêche et le retour sains et saufs de ces marins qui sillonnent les mers sur ces embarcations vétustes, sans sécurité, jouets dans les vagues violentes d'un océan colérique...Mais elles sont consacrées et réservent de belles surprises quand les prises jonchent le fond de ces barques et que, dans un savant désordre, les chefs redistribuent les prises à la volée !

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Pourquoi payer plus cher ? Il suffit de se rendre dans ce magasin pour faire fondre la facture au fur et à mesure d'un "t" qui n'est pas un moins mais bien un plus dans l'échelle des bons souvenirs !

 

 

Quant aux femmes, elles savent toujours où aller, dans leur beaux "boubous", bijoux autour du cou, propres et soignées, "ce coin idéal" leur permettra de papoter en riant et de s'apprêter à séduire les hommes !

 

 

 

Voilà un petit voyage dans les reflets d'un pays d'ors et de lumières. Je sens encore les odeurs du pays, je vois toujours ce paysage plat de savane, j'entends la langue précieuse aux expressions surranées. Ces sourires des enfants charmeurs, les rires des femmes, l'humour des hommes. Sénégal, un pays que l'on peut aimer, où il fait bon vivre dans la chaleur des émotions brutes !

Sénégal d'Ismael Lô, de Youssou N'Dour, d'Omar Pene, de Badou, de tous ces artistes qui portent si haut les belles couleurs de l'espérance. La musique toujours présente comme un rappel de la beauté d'une culture pleine de vitalité ! 

 

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Sénègal (2) : la Casamance

Publié le par Bernard Oheix

 

Départ de Dakar la mardi 10 janvier. Un port saturé dans les hurlements de la ville. Les lumières crues qui s’allument. Une nuit de bateau  pour arriver à l’aube, dans un estuaire de mangroves, une coulée bleue dans un océan vert. Quelques barques de pêcheurs sillonnent les eaux calmes. Il fait chaud, des cris d’oiseaux, d’étranges rumeurs parcourent les étendues d’eaux et de végétations se confondant.

 

Zigenchoir. L’armée en contrôle comme un rappel des troubles passés. Une route suit la côte et nous fonçons à travers  les terres à moitié immergées vers Kabrousse, un hôtel sur la plage, les pieds dans l’eau. Le bruit des vagues d’un océan placide, propreté du sable fin et immaculé.

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La plage de l'hôtel, le soir, quand les odeurs de l'océan montent dans la nuit tombante, au bruit des vagues. Et la rue principale de la capitale touristique, Cap Skering...

 

Cap Skering, ancienne ville de tourisme à l’agonie. Les bruits de la guerre ont chassé la plupart des touristes et les hôtels au luxe désuet restent désespérément vides. La vie s’écoule comme un rêve, entre les soirées chaudes, un spectacle de chorales de jeunes filles, des repas dans des « loadges » et des balades dans la journée.

Une journée extraordinaire vers l’île d’Elioubaline. Après 1h30 de pirogue, un village accroché à des lambeaux de terre, 400 personnes y vivent sans eau potable ni électricité. Dans des cases collectives en « pluvarium », (recueillant l’eau de pluie devenue une denrée rare limité à un litre par personne), des familles vivent  du poisson toute l’année et de la culture du riz pendant la saison humide.

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Pourtant, la vie existe, les enfants rient et jouent. Un vague musée des traditions ouvert aux quatre vents pour rappeler que ce peuple, chassé au siècle dernier par les guerres tribales, a élu domicile sur cette terre des confins, dans la sécurité du dénuement le plus extrême.

C’est l’Afrique du temps  révolu, quand les femmes à la pagaie vont chercher l’eau à 3 heures de canaux, quand le rythme des saisons conditionne les récoltes et la nourriture, que la vie est suspendue aux aléas des blessures et des maladies. La polygamie structure la base familiale et l’animisme règne avec ses secrets et ses mystères.

 

Conakry sera notre guide attentif. Son nom, il le tire d’une malédiction. Sa mère ne pouvant enfanter, le conseil des femmes lui jeta un sort afin de la fertiliser. Mais ce faisant, cet enfant n’appartenait plus seulement à la famille mais au village et le nom atypique symbolisait alors le refus d’attirer l’attention sur lui. En le dénommant ainsi, les sages affirment qu’il n’est qu’un objet et les dieux détournent leur colère sur d’autres enfants. Si vous rencontrez un Sénégalais qui s’appelle, Mercedes ou Peugeot, ne vous étonnez pas, sachez simplement qu’il était trop désiré et en cela, fragilisé devant les dieux. Par exemple, il ne faut jamais dire à une petite fille, devant sa mère, qu’elle est belle, mignonne et craquante…cela ne peut que rendre jaloux les divinités qui la surveillent. Alors n’hésitez pas, annoncez qu’elle est laide, mentez et sa mère sera contente !

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L’Afrique est un pays de grande culture, d’une profondeur et d’un humanisme ancrés dans le respect de la vie. Il y a moins d’insécurité la nuit à Zigenchoir que le jour sur un quai de métro parisien. Le Sénégalais est attentionné, respectueux, bien éduqué, Il a un sens profond de l’amitié et le cœur sur la main. Manger un poulet yassa dans une case, grand plat collectif où chacun se sert, dans l’intimité d’une famille qui vit dans des conditions modestes, mais vous offre de partager le peu  qu’elle possède, est une leçon de vie dont beaucoup devrait s’inspirer à l’heure ou l’individualisme forcené de nos sociétés de consommation nous pousse à nous replier et à jeter l’anathème sur l’étranger…

Que les racistes de tous poils se rendent sur le terrain, ils verront les ravages de l’impérialisme et du néocolonialisme et constateront que l’on peut rester humain, digne, même quand la faim est gardienne de votre avenir !

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SENEGAL (1) : ELECTIONS PIPEES

Publié le par Bernard Oheix

 

Petite chronique d'un voyage de 3 semaines au Sénégal... Un volet  politique, avec des élections, des manifestations et une inquiétude réelle. le syndrôme d'une Côte d'Ivoire est-il envisageable au Sénégal ?

 

Arrivé le 7 janvier à Dakar, je suis reparti du Sénégal le 28. Depuis mon atterrissage, dans toutes mes  déambulations, à travers toutes ces régions visitées d’un pays d’une beauté rare, à l’occasion des rencontres avec une population d’une étonnante qualité morale, accueillante, fière,  d’une nature fondamentalement chaleureuse et optimiste, j’entendais le leitmotiv « -Vous verrez le 27, cela va faire du bruit ! »… et cela n’a pas manqué quand la Cour Constitutionnelle rendit son verdict, les pierres se sont mises à voler, les barrages à s’édifier. Ce n’était vraiment pas une surprise pour qui avait passé 3 semaines dans ce pays et possédait le moindre sens d’une écoute des Sénégalais !

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Levons un leurre ! Le rejet de la candidature de Youssou N’Dour par la Cour Constitutionnelle n’est absolument pas un élément déterminent de la vie politique sénégalaise et n’est pour rien dans les nombreuses manifestations qui agitent le pays ! Que sa candidature ait eu un écho dans la population occidentale est une évidence au vu des nombreux articles sur ce non événement. Sur place, en Casamance comme à Thiès, à Dakar ou à Faidout, sa candidature est considérée comme une plaisanterie… On aime le chanteur, on aime l’homme… mais c’est un peu comme si Cali se présentait à la présidentielle dans quelques semaines ! Cela ferait pour le moins sourire, et c’est ce que les Sénégalais ont fait… Ils en ont même rit !

 

 

 

 

L'abomination du monument érigé par le clan "Wade". La renaissance Africaine, un hymne réalisé par la Corée du Nord, 35 m de hauteur, l'horreur du réalisme socialiste en terre sénégalaise ! 

 

Les Sénégalais ont une haute conscience politique et savent parfaitement décrypter la réalité. Ils sont nombreux à considérer que le bilan du « vieux » Président Wade n’est pas (trop) mauvais et qu’il a été globalement un bon Président. Des chemins ont été goudronnés traversant ces terres sèches, l’économie maintenue à des niveaux relativement dynamique avec des taux de croissance

 

manif 2 autour de 5 à 6%. On voit  partout des constructions émerger de terre et le bâtiment donne le tempo d’une croissance certes inégale mais bien réelle ! Et s’il y a de si nombreux Sénégalais qui se lèvent en sachant qu’ils vont devoir gagner de quoi survivre, qu’ils devront se débattre à chaque heure pour réussir à se nourrir, et cela tous les jours, ce n’est que le reflet d’une réalité qui dure depuis de longues années et qu’un certain fatalisme permet d’accepter.

Que la corruption règne est une évidence…mais c’est le degré de cette gangrène qui compte ! De ce point de vue, il n’apparaît pas que celle-ci soit plus importante que par le passé ou que celle des pays environnants !

Ce que les Sénégalais n’acceptent pas, c’est que la famille du « Vieux » tente de capter le pouvoir. Sa femme avide de reconnaissance en permanence dans son ombre, son fils imposé, venant de « l’étranger », tout le clan accroché à ses privilèges s’accaparant  l’avenir, installé dans une corruption active,  reproches fondamentaux qui sont portés contre le pouvoir en place et contre sa tentative de fuite en avant pour le conserver.

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De longue date, les Sénégalais décrivaient les avantages supposés reçus par les membres de la Cour Constitutionnelle. Une voiture 4/4, une villa, le doublement du salaire… Réalité ? Reste que tout le monde était persuadé que cette règle de deux mandats maximum, édictée par une constitution qu’il a lui-même proposée, ne serait pas appliquée par la grâce d’un quarteron de juges gangrenés et que la rue s’embraserait !

Mais le Sénégalais est profondément démocrate … On peut supposer que la contestation s’éteindra, tout en espérant que les urnes donneront tort à ceux qui tentent d’escamoter le pouvoir !

 

 

 

Les manifestations lycéennes rythment la journée. Quelques pierres volent, des fumigènes en réponse, réactions épidermiques aux désordres ambiants d'une jeunesse désabusée !

 

 

 

La France est très présente sur cette terre… Orange, Canal +, Eiffage, la BNP… sont inscrits dans le paysage quotidien… L’Afrique n’est pas sortie du piège létal d’un néocolonialisme qui la gangrène. Entre l’impérialisme économique de la France et des occidentaux (et désormais des Chinois omniprésents, rois du dumping !) et des pouvoirs corrompus adoubés par les puissances tutélaires, les richesses naturelles s’exportent hors des frontières sans retombées sur les populations locales abandonnées à leur sort.

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Et pourtant, que cette terre du Sénégal est  orgueilleuse, fière… et que ces populations sont belles avec ses enfants aux yeux en promesse d’avenir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La belle Adama, curieuse, passionnante, ouverte, notre mascotte à Thiès !

Elle vient tous les jours après l'école à notre rencontre, elle discute, elle pose des questions, elle est l'espoir d'un pays qui souffre !

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Julien Doré

Publié le par Bernard Oheix

Petit souvenir de l'année dernière. C'était le 3 décembre. Une programmation d'un artiste qui a un univers particulier et défend une langue pleine de saveur et d'intelligence. Le premier choc viendra de l'écoute attentive de son CD avec un long poème chanté, Glenn Close, un bijou, et des morceaux qui enchaînent le cristal des mots et la précision des rythmes. Le deuxième sera provoqué par sa présence sur scène et la qualité de son jeu, de la technique, d'une harmonie et d'une dérision qui sont portées par une énergie et un tempo sans faille.

Artiste à écouter et à voir, bien loin de tous les clichés. Attachant.

 

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Un concert magnifique dans un grand auditorium chamarré, plein de couleurs et de jeunes enthousiastes. Julien Doré s'avèrera un artiste abordable, acceptant même une interview sauvage de jeunes collègiens, sans affectation, avec sincérité. Un timide extraverti, dont la retenue se libère sur scène mais qui reste humain dans les coulisses. Une belle personnalité qui saura me convaincre de sa profonde humanité.

Sur scène il virevolte, se déglingue, ose tout, se met une couronne de fleurs blanches, gesticule et se roule par terre. Il se donne sans complexe. Il est porté par des musiciens d'une extrême sensibilité, qui le suivent et sont en osmose même dans ses divagations, alternant des plages sensuelles pour déclencher un feu continu de notes exacerbées. C'est un spectacle qui refuse le formatage, invente des pas nouveaux, des moments d'une grande dérision succédant aux phrases sérieuses de poèmes étirés !

Voilà, si vous ne connaissez pas vraiment Julien Doré, et même si vous n'en avez pas vraiment le désir...Courez à son concert, vous le découvrirez dans toute sa richesse et sa complexité !

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Le Monopoly de l'Evènementiel...

Publié le par Bernard Oheix

Je t'achète le Carlton si tu me vends le Martinez sans passer par la case prison pour malversations (on connait !), heureusement que la chance est avec toi et que tu toucheras le pactole en franchissant la case départ.

165 000 000 de jeux vendus dans le monde... et moi, et moi, et moi !

Cannes, Capitale des jeux en février, 12 000 joueurs inscrits à tous les jeux imaginables venant de tous les continents, 150 000 visiteurs en famille, de toutes les origines, races, cultures, sexes, âges, réunis en une gigantesque tour de Babel où le dénominateur commun est le jeu décliné sous toutes ses formes ! Une humanité sans frontières est possible, nous l'inventons chaque année du côté de cette ville atypique de Cannes, cosmopolite, hors de toute grille d'analyse.

 

 

monop général 

Il fallait bien que la folie du jeu à Cannes se concrétise par une édition originale du Monopoly sur les lieux cannois ! Et il y en a, du Palm-Beach à la Croisette, de la Californie au marché de La Bocca... Redécouvrir ce jeu en évoluant dans sa ville, acheter des maisons dans des rues que l'on connait... Ah capitalisme primitif et sauvage, quand tu nous tiens !

Rarement un évènement aura déclenché autant d'enthousiasme...Nombre incalculable d'articles et d'interviews. Il fallut même le présenter par un beau soleil d'hiver sur les toits du Palais des Festivals et pour ce faire, nous jouâmes retrouvant rapidement, les élans de la jeunesse et l'esprit de compétition inhérent aux grands enfants que nous sommes restés. Vous dire que j'ai gagné serait quelque peu mensonger puisque c'est toute l'équipe de l'Evènementiel qui sortit victorieuse de cette partie endiablée....

Notez au passage, la beauté du cadre Cannois, le Vieux-Port en arrière plan !

 

rires mono

 

 

Sourires béats des 9 mousquetaires de l'Evènementiel. Ils sont beaux, ils sont généreux, 100 jours de spectacles dans l'année, vivre tambour battant pour le bonheur des autres, pour le plaisir de ceux qui se reconnaissent dans une culture ouverte et plurielle... Si l'on cumule les années passées ensemble, cela représente environ 150 ans de vie commune... Une éternité ? Même pas, juste un souffle d'espoir ! 

 

La vie dans l'Evènementiel Cannois est vraiment une aventure de tous les instants... Alors rendez-vous au 17 février à Cannes pour jouer à perdre haleine à être encore de grands enfants ! Et parfois, avouons-le, rester innocent est une belle condamnation !

 

 

 

 

 

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Voeux 2012

Publié le par Bernard Oheix

  
En ce 26 décembre, jour de son anniversaire et d’une fin d’année 2011, alors que se précisent à l’horizon, pour le nouveau millésime , une élection présidentielle pour la France et tout aussi capital, un départ à la retraite d’un Directeur (encore en état de marche) du Palais des Festivals de Cannes, par un temps ensoleillé et une mer d’huile, affirmant hautement son désir d’indépendance et de liberté, Bernard Oheix a le plaisir de vous transmettre ses vœux les plus sincères plongé dans sa Méditerranée chérie. 
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Du haut de son « Rocher de Bernard » situé à La Bocca, s’élançant vers l’azur tel cet ange miséricordieux qu’il tenta vainement d’incarner tout au long de sa carrière, il s’affranchit des règles de l’apesanteur afin de vous délivrer un message d’espoir :  
 « -Oui, on peut encore rêver à une harmonie universelle dans ce monde de brutes. »
 
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Bien sûr, tout n’est pas parfait à l’heure des bilans… et le rétropédalage d’un saut périlleux arrière n’est pas sans danger.  Illustration d’une vie, Bernard survivra-t-il à ce plongeon désordonné vers un destin obscur ? Demain est déjà aujourd’hui, et la retraite en chantant, un hymne invitant à la sérénité du devoir accompli ! Mais les ombres sont présentes qui tentent de l’attirer dans le gouffre de l’absence. Saura-t-il y résister ?
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 Et la sérénité vint ! Noël à la mer, janvier au Sénégal. Il y en aura encore des rencontres et des moments d’amitié, de l’humour et de l’amour, de la tendresse et du respect. Et si la culture sert à quelque chose, a la moindre utilité, alors elle lui rendra  modestement un soupçon de cette joie de vivre qui le caractérisa  jusqu'à aujourd'hui.
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Et pour conclure  : merci à Eriic Dervaux pour le reportage photos et  
Champagne et bonne année, bonne santé, plein de belles choses pour les 12 mois qui arrivent. .. A vous aussi ! 

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Italia per sempre !

Publié le par Bernard Oheix

C’était il y a plus d’un an, lors d’un voyage à Rome pour un projet de co-production du Canto General de Mikis Théodorakis. Monica Reggini, l’assistante du directeur de la Fondazione Parco della Musica, me remet en cadeaux, une série de CD produits par leur structure en guise de bienvenue. J’ai des centaines de CD's qui croupissent sur mes étagères, jamais ouverts, en attente du jour où j’aurais le temps de les glisser dans mon lecteur. Il faudra bien s'y atteler !

Dans la voiture, 3 semaines après, au cours d’un déplacement à Marseille pour visionner la dernière création de Frédéric Flamand, le Directeur du Ballet de Marseille et nouveau Directeur Artistique du Festival de la Danse. J’écoute distraitement quelques CD's, profitant de la route pour tenter de me mettre à jour. Entre un classique et un jazz, je glisse un objet étrange, L’Orchestra Popolare Italiana. Choc. J’arrête la voiture sur une aire d’autoroute et je vais ainsi m’écouter 30 mns d’une musique étrange sur ce titre « Taranta d’amore ». Secousse tellurique ! Attention...Révélation !

 

La Tarante est ainsi appelée, parce que lorsqu’une tarentule (l’araignée) vous pique, vous entrez en transe et l’écoute de cette musique du sud de l’Italie est censée vous provoquer ce même état d’abandon et de dissociation entre le corps et l’esprit. Cette transe, je l’ai réellement vécue du côté de Draguignan, entre quelques camions à l’arrêt et le flot ininterrompu de voitures fonçant sur l’A7.

De retour au bureau, je téléphone à Monica Reggini et lui demande si l’orchestre tourne et s’il est libre. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous prenons rendez-vous pour la saison d’après, presque un an à attendre. J’obtiens la présence d’une star Italienne, Carmen Consoli, que j’avais déjà accueillie il y a 5 années, et qui interprétait un morceau sublime sur le CD Tarenta d’Amore et le temps passe. Pour corser la soirée, je rajoute une première partie, Sylvia Malagugini, et me voici doté d’une belle « Nuit Italienne » pour ma dernière saison à programmer, le jour de la Fête Nationale de l’Unité Italienne.

 

Arrive donc le 10 décembre 2011. Si le public n’a pas vraiment répondu (mais où sont donc les si nombreux italiens de la Côte ?), les 400 personnes dans la salle Debussy permettent de lancer la soirée dans de bonnes conditions. Sylvia Malagugini tente de s’imposer… Elle y arrive difficilement ! En effet, son spectacle étonnant, sa représentation exigeante se dilue sur cette grande scène jonchée des instruments de musique de l’OPI. Idéal pour une scène intimiste et pour un public en communion, ses vocalises et poèmes se perdent dans l’immensité du vide de la salle, caisse sans résonnance pour une artiste de proximité. C’est beau pourtant, élégant et fort, voix puissante, entre un tour de chant et un spectacle visuel mais c’est une erreur de casting qui ne sert, ni l’artiste, ni le public.

Don't acte !

Entracte.

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Ambrogio Sparagna. Un leader branché sur une pile d'énergie. Dans une salle pas forcément acquise au départ, il va faire monter la température jusqu'à un point de fusion où tout le monde debout sera en communion avec le groupe !

 

Un musicien soufflant un son aigre dans une peau de mouton pénètre sur scène. C’est un « zampogne », sorte de cornemuse typique de la Sicile dans lequel il souffle à perdre haleine. Un immense barbu le rejoint et entonne un chant guttural en hymne d’ouverture. Voix basse et grave sur les sonorités acides du zampogne.

 L’orchestre s’installe, une douzaine d’hommes et de femmes, jeunes, beaux. Dès les premières mesures du chant inaugural, on sent une force nous aspirer. Une vraie énergie en flots tumultueux envahit l’espace. Le leader, Ambrogio Sparagna, avec son accordéon, va impulser le rythme démoniaque d’une cérémonie païenne, une bacchanale où chacun danse, soliloque, et fusionne avec les autres. C’est un son puissant, qui évolue en boucles qui se resserrent, se confrontent et débouchent sur une explosion générale. Comme un boulet que l’on projette vers le spectateur et qui s'accélère au lieu de s’épuiser, qui prend son envol jusqu‘à percuter le public de plein fouet.

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Avec son tambourin, elle va introduire un moment de pure poésie, une claque pour ceux qui pensent que la sophistication et la quantité de matériel sont indispensables pour créer l'émotion !

 

Des moments inoubliables vont se succéder dont un solo de tambourin à faire oublier la réalité de cet instrument. Variations infinies entre la percussion et une « base » de frottements qui sécrètent des sons étirés, véritable synthèse entre le coup et le « glissando », 10 minutes de jouissance. Tous vont chanter, de belles voix fortes qui tirent les sons, qui attirent les notes s’agrégeant en torrents qui peuplent le silence d’une mémoire ancestrale. Beaucoup danseront, sautillant sur scène dans des chorégraphies qui épousent les rythmes syncopés des mélodies.

C’est une formidable soirée où se conjuguent la tradition séculaire d’une Italie du Sud et la modernité d’une mise en scène sans concessions, sans facilités, tournée vers la communion et le partage avec le public.

 

Et quand Carmen Consoli entrera dans le cône de lumière, seule avec sa guitare et sa voix rauque, un frisson va courir dans la salle depuis longtemps conquise. Ambrogio Sparagna viendra la rejoindre pour un « chiami-rispondi » entre leurs voix et leurs instruments. En final, elle interprétera avec l’ensemble des musiciens, un morceau sublime de beauté, un opéra moderne, un bijou ciselé de toute l’humanité d’une soirée hors du commun.

 

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  La belle et troublante Carmen Consoli. Une voix à faire chavirer la salle. Nous sommes tous des Italiens !

 

Italien ou pas, en ce 10 décembre 2011, il fallait se trouver du côté de Cannes, dans un Palais des Festivals transformé en auditorium de toutes les cultures, de toutes les facettes de la magie musicale d’un art populaire authentique, quand la tradition bien comprise débouche sur la modernité et que le talent nous offre l’éternité !

 

PS : les photos sont de mon pote Eriiic Derveaux !

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