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La compagnie des Femmes. Yves Simon

Publié le par Bernard Oheix

Vous connaissez mon amitié pour Yves Simon (confère les articles dans le blog....). Je ne pouvais qu'attendre avec impatience un nouveau roman succèdant à sa monographie sur Jack London et son éphéméride. Acheté et dévoré...Un début tonitruant par un style d'une richesse inouie, puis une vague qui s'alanguit et s'emmêle parfois dans les bons sentiments pour finir étrangement en un une rencontre avec la mort de l'autre et le début d'un amour pour l'éternité. C'est du Yves Simon, un livre en équilibre des sentiments les plus nobles sur l'aventure intérieure d'un road-movie à la Française.

 

 

La signature est française, tellement française que l’on pourrait instinctivement reconnaître cette marque déposée d’une littérature spécifique, une façon d’enchaîner les mots, de composer des phrases qui respirent le parfum de l’autre, de parler des sentiments en interpellant la part noble de l’individu, d’intellectualiser les gestes et de les transfigurer pour en composer une chanson d’amour subtile.

Conçu sur le principe très américain d’un road-movie, un homme, écrivain auquel son éditeur commande une autobiographie, explore les voies d’une nationale hexagonale en pondant à chaque étape quelques pages, compensant l’étroitesse des paysages traversés par la dimension intérieure d’un voyage crépusculaire, quand l’amour se dessine pour donner un sens à l’existence et redonner une perspective à l’avenir.

Le héros prenant le volant de sa vieille Mercedes de collection au volant serti de diamants, s’enfonce à la recherche de quelques miettes de son passé, (des caves à vin en Bourgogne, la tombe d’un ami à Lyon, les remparts d’Avignon, l’image d’une mer bleutée et d’un soleil doré sur les rives de la Méditerranée), simples stations d’un parcours susceptible d’éclairer son présent en faisant resurgir des émotions en équilibre sur cette nationale 7.

Il va rencontrer des personnages « on the road again », vivre un présent d’interrogations et accepter de vivre cet amour qui le retient à une femme qui l’enchaîne. Que ce soit sur le marbre d’une tombe perdue de l’ami qui en finit de vivre parce que c’est trop dur de grandir et de perdre ses illusions, d’une femme (de son âge !) avec  laquelle il jouera de sa séduction pour ne pas l’aimer, lui léguant le cadeau d’une blessure d’amour de plus, où d’un (grand) enfant de circonstance, rencontré par hasard et se substituant à un fils absent dont on perçoit le vide dans une vie de richesses et de trop plein, ces personnages en reflets dans son œil d’or vont nourrir une réalité « fictionnelle » au présent, arabesques subtiles comme des divagations s’ancrant dans un passé assagi.

Il ne fera qu’effleurer cette vie d’avant, qu’elle  soit celle d’une enfance marquée par un père disparu et une mère forte qu’il garde en lui, où celle brièvement évoquée, d’un chanteur à succès…

Tout le ramène toujours à cette femme deux fois aimée, qui ne sait où il est et avec laquelle il correspond par quelques mails ou sms. Elle devine que c’est sur son propre avenir qu’il écrit, une histoire en train de mourir pour renaître comme un dernier chant ultime du désir. Se dessinent sous la trame d’un passé de nostalgie, la beauté de sentiments bruts, le souffle court de la passion, la fin du rêve.

C’est parfois à la limite de la préciosité, mais c’est toujours beau !  Si l’homme est le style, alors Yves Simon est un grand homme car son verbe est cristal, sa ponctuation, scansion du temps, les mots des couleurs, les phrases, une longue litanie douce amère d’un enfant du XXème siècle perdu dans le XXIème à la recherche de sa madeleine éternelle.

Un livre à lire pour comprendre pourquoi on est français, pourquoi notre littérature vit et bouillonne et comment on restera pour l’éternité, des adolescents perdus dans un monde d’adultes !

 

 

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projets d'Edito

Publié le par Bernard Oheix

 

Régulièrement je fourni des projets d'édito destinés à être insérés dans les programmes culturels du Palais. En voici deux que j'aime particulièrement !

 

 

Que reste-t-il de nos amours…

 

… et de nos beaux souvenirs d’été ?

 

Plein de souvenirs, bien sûr et la certitude d’être encore capable d’aimer…de s’émouvoir et de s’enflammer, d’avoir le désir de perpétuer dans les spectacles de la saison 2010/2011,les raisons d’un espoir et la confirmation que l’art est au service de la vie, des forces de la beauté, de la générosité, loin des calculs et des crises, juste au mitan de toutes les humanités !

Alors commencez avec les hilarants Ashton Brothers (16 octobre) votre parcours iconoclaste sinueux vers le rire décapant … enchainez avec les mystères de la Magie (23 octobre) et préparez vous pour les semaines qui suivent à vivre le théâtre (La Nuit des Rois, un chef d’œuvre d’humour et de modernité signé Shakespeare !), la Danse (Le Lac des Cygnes par Les Ballets de Perm), l’humour, la comédie, les grands spectacles comme les petits formats…

Sortez, enivrez-vous de ces notes, emplissez-vous de ces images, gorgez-vous de ces textes… il en restera toujours quelque chose, suffisamment pour vous permettre d’affronter les frimas de l’hiver et les convulsions d’un monde qui marche sur la tête !

Allez, vive la vie et vogue la galère !

 

 

 

Celui ci est le petit dernier, composé dans une période ou la Lybie se déchire sous le joug d'un tyran, dans les secousses effarantes d'un Japon démuni devant les convulsions de la terre et les vagues d'une terreur nucléaire. Comme si la Culture avait encore et toujours un rôle à jouer ! 

 

 

L’été comme une belle saison gorgée de soleil et d’amour avec les rives de la méditerranée apaisée, un horizon dégagé de tous nuages et les sons et les images d’une culture renouvelée comme introduction à la fête des sens, contribution à une harmonie universelle.

 

C’est cela un été de douceur, silhouettes des « salsera » épousant la musique pour défier les corps de leurs partenaires.

 

Ce sont les danseurs sublimes des saisons russes narguant les règles d’une pesanteur qui leur échappe….

 

L’écho des Nuits du Suquet, toujours flamboyantes car plus près du ciel, avec un programme recomposé alliant les grands noms du classique à la modernité d’un slam ou la voix chaude de Jean-Louis Trintignant sur des poèmes en musique….

 

Tableaux mirifiques des feux d’artifice issus de Chine, de Russie, d’Europe avec un final  de la firme Panzera en hommage à Daniel Delesalle. Et la furia du Pantiero, laboratoire de tous les sons de demain, groupes gavés aux tempi d’une énergie sans mesure, talents de demain sur une scène grandiose qui résonne toujours de la passion éclectique d’une ville pour la modernité.

 

Et puis ces notes jazziques dans le jardin d’Eden de la villa Domergue et le vent chaleureux des  plaines slaves pour un final en apothéose avec le Festival de l’Art Russe.

 

Cannes au cœur du monde, Cannes comme l’âme d’une culture décomplexée parlant à toutes et tous de l’art de vivre ensemble.

 

 

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Au pays des voleurs de poules !

Publié le par Bernard Oheix

Django Drom. Une création des Nuits de Fourvière de Dominique Delorme. Hommage à Django, en images, par le gitan du cinéma français, Tony Gatlif et en musique, par Didier Lockwood, avec comme solistes, Biréli Lagrène, Stochelo Rosenberg et un violon que l'on aime, prêt à tout pour une expérience de musique hors des sentiers battus, Didier Lockwood. 11 musiciens les accompagnent dans cette promenade nostalgique sous le regard d'un Django Reinhardt centenaire heureux de sa postérité. Bouts de films entre l'histoire et le rêve, évocation d'un mythe de chair et de sang dans une période où le monde oscillait entre la douleur et l'espoir, éternelle marginalité de ceux qui volent les poules dans les basses-cours d'une société en train de bannir les différences en gommant leur existence. Derrière les aspérités d'un siècle déchiré par les guerres, les notes sont des messagères d'espoir, les doigts des porteurs de paix et les sourires de la différence, des ambassadeurs d'un monde métissé qui refuse de s'inscrire dans une norme aseptisée. Ni hagiographie facile, ni posture de victimes, juste la musique comme un air de révolte pacifique. 

 

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Biréli Lagrène, c'est mon ami, un des artistes que j'ai le plus programmé dans ma carrière de programmateur (7 fois !). Il a des doigts qui distillent la magie, c'est un authentique virtuose grandi en dehors des écoles et des normes. Sa liberté d'improvisation n'a pas de limites et confine au génie. Il est lunaire, toujours un peu à côté de la réalité. Lui, dont on dit parfois qu'il est "gitan" dans sa gestion quotidienne de la vie, pour arriver à Cannes dans une France paralysée par la neige, a attendu 8 heures dans un aéroport pour rejoindre finalement le plateau une heure avant l'ouverture du rideau. Il m'a avoué, avec son drôle de sourire, que le fait que ce soit ce projet précis, le Django Drom, et à Cannes chez ses amis des débuts de sa carrière, qui avaient fortement influé son obstination à rejoindre les rives de la méditerranée. Qu'il en soit honoré au prix de mon amitié. Quand il s'est mis à jouer, c'est toute la quintessence de la guitare, douce et forte, cristalline et rugueuse qui s'est imposée, en hommage à son Maître, Django revenu d'entre les morts pour goûter aux plaisirs d'un dernier boeuf avec ses "potes" les gitans.

 

 

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Didier Lockwood est un autre génie. Son violon est une arme absolue contre la morosité. Il le fait chanter et pleurer à souhait et il fallait bien ce talent pour épauler la partition d'un Biréli portant à ses côtés l'âme sauvage de Django. Il aussi est une vieille connaissance des planches cannoises, (le Jazz et la Diva opus 1 et 2), lui aussi s'est passionné pour cette entreprise d'hommage non servile à une légende. il introduit un glissando merveilleux dans le staccato des guitares, une colonne souple et suave dans la frénésie du jaillissement des notes que les guitaristes en osmose catapultaient vers le public. C'est comme si, dans le feu d'artifice de ces oeuvres reconnaissables entre toutes, une pincée de clacissisme et soupçon de modernité venaient anoblir l'ensemble des oeuvres pour les figer dans l'éternité.

 

 

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Tony Gatlif est un homme d'images, un cinéaste reconnu auteur de films qui portent une touche de ce sang errant qui court dans ses veines. Père kabyle, mère gitane, enfance difficile au retour en 1960 de l'Algérie, et rencontre avec Michel Simon qui lui ouvre les yeux et lui permet de canaliser sa violence en la transposant dans un univers baroque et luxuriant d'images où foisonnent les symboles. Ses films obtiendront de nombreuses récompenses dont le prix de la mise en scène pour Exils à Cannes et  une clôture du Festival 2006 avec Transylvania . Le scène cannoise évoque des souvenirs pour lui, il est heureux d'être dans cette ville, dans cette salle et sur ce plancher qu'il a foulé en recevant des prix. Son film est une évocation qui fuit la servilité, entre séquences autour de Django et scènes de la vie quotidienne des "droms", paysages suréalistes et noir et blanc suggestif.

 

Le final du spectacle s'emballera sur un Boléro "swing manouche" déjanté, le rythme lancinant de Ravel en contrepoint d'une frénésie à provoquer la transe du public, un effet de décalage sublime pour une ode à la beauté et à la fureur de vivre.

 

Merci à Django et à ses interprêtes d'un soir de pureté comme au public conquis qui leur réserva une ovation. Une soirée comme je les aime et qui me fait penser, qu'il y a encore quelque chose de mystérieux dans la "marchandisation" d'un art trop formaté et d'un public parfois trop complice des errements du show-biz.

Je n'ai pas parlé de Stochelo Rosenberg bloqué dans l'aéroport d'Amsterdam sous la neige, je n'ai fait qu'évoquer les onze musiciens, tous solistes, qui donnèrent un souffle magnifique à cette soirée, je les associe tous à la réussite de cette soirée et que vive le spectacle vivant !

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Richard Gotainer est (bien) vivant !

Publié le par Bernard Oheix

J’ai rencontré Richard G au jury de la pyrotechnie de Chantilly. A l’époque, il fumait encore même s’il boit toujours. Nous avons sympathisé, deux vieilles carnes en train de se renifler le derrière pour savoir si l’enjeu d’une amitié en vaut la chandelle. Il dit des conneries, j’adore en entendre, et au passage ne résiste pas au plaisir d’en rajouter une couche ! Il est un bon vivant, une perle d’homme à la dérision en oriflamme, sait aussi être ému et parler des belles choses de la vie pour dissimuler des trésors de tendresse.

Il est fier comme un bar-tabac mais peut accepter la critique (j’en ai fait l’expérience avec un peu d'insolence et il sut ne pas m’en vouloir et m'accepter !)…

Il a des heures de route dans le marigot du showbiz, a connu la gloire et quelques traversées d’oasis, fils de pub et icône télévisuelle. C’est un homme de charme et un vrai cœur d’artichaut, une fleur bleue sur le lisier du spectacle vivant, cycliste émérite par ailleurs. Bon, c’est Richard, mon poteau quoi !

Alors après plusieurs tentatives avortées, il est enfin à Cannes pour présenter son spectacle « Comme à la maison » que j’avais découvert au New-Morning, l’an dernier et qui m’avait emballé.

 

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D’entrée, le public qui remplit la salle de la Licorne, l’accueille comme un ami que l’on est heureux de retrouver. C’est une assistance bizarre composée de gens qui ne fréquentent pas les salles assidûment, avec très peu d'abonnés traditionnels de la saison « Sortir à Cannes », arc familial qui balaie de l’enfant aux grands-parents, public populaire mais aussi élitiste avec quelques belles personnalités dans la salle, mélange harmonieux de vrais fans attendant leur show man. Il en joue parfaitement, à l’aise blaise sur ces planches, petites interventions douces pour installer le climat, quelques anecdotes en renfort, élégance naturelle même pour parler des atrocités du fumet d’un pétomane ou de la crotte d’un Youki insaisissable… C’est Gotainer au zénith, voix d’écorché rendu gouailleuse, évoluant avec élégance, occupant l’espace avec une totale maîtrise, accompagné d’un groupe de jeunes musiciens talentueux et heureux d’être à ses côtés. Muriel, choriste en contrepoint aigu de sa voix basse, guitariste, bassiste et percussions, clavier en chef d’orchestre.

Il attaquera par quelques morceaux moins connus, remarquablement orchestrés, Le Taquin et la grognon, un sublime Les quatre saisons avec un hiver déchirant, Le béquillard des bois (sa plus belle chanson d’après lui !)…

Et puis au fil du temps, les « tubes » surgissent, les « Sampa », Youki, Poil au tableau et autre « décalco du mambo » qui emportent tout sur leur passage et terminent en apothéose, public debout pendant 20 minutes, 3 rappels, un show d’anthologie pour un authentique artiste qui revendique d’être l’ami de la famille, le prince et son bouffon en même temps, le poète et le rimailleur, le chanteur et le copain du bistrot.

Etrange alchimie sur le fil du rasoir qu’il sait maintenir en équilibre, comme si la vie l’emportait sur les aspérités d’un monde trop dur, humour au service d’un sens de la dérision.

Richard G, ou le triomphe de l’esprit sur la matière !

 

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Nous terminerons tard dans la nuit, à La Pasta, le meilleur restaurant de pates de la Côte d'Azur, que dis-je, de l'Europe du Sud, et même de l'univers intersidéral...Il est heureux de cette soirée, 40 personnes réunies pour lui faire sa fête...Il le mérite son succès et honore la dive bouteille sous l'oeil inquiet de l'organisateur. Attiré comme un ludion par les objectifs des photographes (Le toujours présent Eriiic et Xavier, le petit dernier), il décide de se laisser emporter par sa furia naturelle et plaque sur ma joue, (j'ai tourné la tête au dernier moment, sinon ce sont mes lèvres qui auraient hérité de son baiser baveux) l'expression de son bonheur forcené.

got biz 

 

 

Heureux mon Richard de cette nuit formidable, de ce concert, de ta présence, de ta chaleur et de ton humour. Tellement heureux, que je t'en propose la présidence du jury du Festival d'Art Pyrotechnique pour cet été...ce qu'il s'empressa d'accepter, le bougre, par l'odeur alléchée de quelques bonnes "ripaillades" promises et de quelques bouteilles de nectar à consommer sans modération.

Merci Richard Gotainer d'être toi-même !

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Les Concerts de Septembre.

Publié le par Bernard Oheix

C'était hier (Euh ! Avant-hier !). La saison débutait. Des concerts de septembre contrastés s'annonçaient et nous partions trop peu pour des courses lointaines, dans des nuits trop profondes. Nous savions que cette saison nous verrait souffrir de mille maux... Mais la magie du spectacle est éternelle et les surprises nous guettaient. Avec un peu de retard, parce que l'envie m'en prend aujourd'hui, quelques notes dérobées au temps !

 

 

La sulfureuse Nina Hagen me dédicace un affiche conçue par mon pote Eriiic (le photographe génial de toutes les photos qui suivent)...Il m'en voudra éternellement de lui avoir subtilisé ce poster authentique et c'est pour cela que je le glorifie, pour me faire pardonner. Quoique, pour être sincère, au fond de moi, je m'en balance... je suis avec Nina H, elle est belle, gentille, heureuse de son concert et moi, je rêve éveillé...You know what...I am happy ! 

 

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C'est la même personne, adorable et disponible en loge, qui éructait quelques minutes auparavant sur les planches du Grand Auditorium. Elle a totalement préservé son sens exacerbé d'une mise en scène sur le fil du rasoir, joue de son image et d'attitudes sulfureuses.. Le tour de chant, lui, s'est assagi, entre blues et gospell même si elle conserve une voix étonnante et un groupe en ordre de bataille derrière elle. Nina est grande, Nina est éternelle !

 

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Et puis il y eut le petit-neveu, Cédric O'heix. Voix de velours, chansons de mer et de voyages. Il tient la scène comme  un grand, impose des chansons douces qui parlent de choses simples. Je lui avais promis cette scène après son parcours dans une émission de télé célébre. Il le mérite et je ne le regrette pas, bien au contraire. Il a ses fans et ceux qui ne le connaissent pas encore tombent sous le charme de ce jeune crooner au visage d'ange. Allez Cédric, encore un petit effort pour cingler vers l'horizon ! 

 

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Avant que mon ami Nilda Fernandez ne réalise son rêve, il aura fallut 30 ans d'amitié, quelques concerts à Cannes et des heures d'écoute de cette voix cristalline, apte à s'affranchir de toute pesanteur pour nous entraîner dans un monde de notes parfaites. Nilda est un baladin moderne qui a réalisé un des plus beaux CD de ces 30 dernières années, un de ceux à emporter sur une île déserte pour accepter la solitude. Il interprètera Mes yeux dans ton regard (ma chanson fétiche) pour moi, d'ailleurs...

Petit rappel. Eté 2008, je monte à Vence aux Nuits du Sud (le meilleur Festival de la côte !) pour écouter mon pote Nilda en première partie de Bregovic. Seul avec sa guitare, en extérieur, devant 4000 personnes, il va emballer la foule et l'emmener sur ces chemins de traverses qu'il maîtrise si bien, parcours de balades pour ballades intimistes. Dans les loges, retrouvailles et discussions. Je lui propose de revenir à Cannes et  de fil en aiguille, puisqu'il n'a pas de groupe formé, de jouer avec l'Orchestre Régional de Cannes Provence Alpes Côte d'Azur pour les Concerts de Septembre. Aussitôt dit, aussitôt rêvé ! Quelques mois de travail, une chef d'orchestre magnifique (Nathalie Marin), des transcriptions réalisées par lui et l'orchestre qui l'entoure et l'assure dans un réseau de sons ténus, cérémonial et justesse des interventions, sobriété et luxuriance de ces nappes musicales qui envahissent l'espace d'un Grand Auditorium en résonance.

Quelques invités surprises l'accompagnèrent dont Laurent Korcia dans une méditation de Thaïs (Jules Massenet) à couper le souffle !

J'étais heureux de ces sourires sur les visages des spectateurs, de ces regards remplis d'émotion d'un public sous le charme. Alors, après ce concert d'amitié, nous avons bu et étiré la nuit, comme si le temps avait replié ses ailes et nous gardait éternellement jeunes et remplis d'espoir !

 

 

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Cristophe, le plus moderne des anciens chanteurs de charme, l'homme qui cultiva le paradoxe d'être aimé par le grand public tout en étant complètement atypique, un des représentants les plus modernes de cette chanson française que j'aime. Il n'a pas faillit à sa réputation, entre musique électronique, gémissements et complaintes, expérimentations et classiques revisités, un show étrange issu de la nuit, plein de lumière et d'obscurité, de langueurs et de fureur. C'est Christophe pour l'éternité.

Et Murat vint aussi partager ce plateau dans cette soirée de soufre, pour une heure étrange, rock et chansons, abandon et colère, un Murat porteur d'éclairs. 

 

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Une soirée électro avec  Laurent Garnier (Live Band) et Etienne de Crécy perdu dans sa structure cubique...Bon, faut bien faire moderne et coller aux "Djeun's". C'est pas mal, parfois surprenant. A découvrir. Mais faut pas exagérer quand même ! 

 

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Et finir avec les BB, les Blues Brothers de notre jeunesse, les authentiques (moins les morts) du film homérique. Vieux "ricains" plein de métier, professionnels jusqu'aux ongles, adorables vieux enfants de la scène, pétant le feu,  jouant du mythe en assurant une copie parfaite de ces rythmes à danser, de ces refrains à rallonge qui découpent l'espace. Nouvel envahissement bon enfant de la scène, retour vers le futur, que dire de plus que cette soirée fut à l'unisson d'un public qui chaloupait de bonheur, ivresse des retrouvailles avec un passé recomposé.

 

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Voilà donc quelques plages de plus pour notre grenier à mémoire, des concerts sans retenue, et même les mois qui ont passé ne peuvent entacher cette vibration magnifique ressentie avec ferveur par ceux qui étaient présents. Mais étaient-ils aussi nombreux ceux qui aiment la musique et où étaient les autres, ceux dont l'absence se fit si cruellement sentir ? 

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Un Chant pour l'Infini

Publié le par Bernard Oheix

Vous en entendrez parler, du moins, je l'espère ! Avec mon ami Richard Stephant, nous montons une production originale pour la saison 2011/2012, la dernière de ma carrière comme Directeur de l'Evènementiel au Palais des Festivals de Cannes...Le Chant Général, oratorio issu de la rencontre entre un jeune exilé grec, Mikis Theodorakis, et un poète chilien au faîte de sa gloire, Pablo Neruda. Véritable Carmina Burana du XXème siècle, nous sommes en train de rêver et d'oeuvrer à l'exhumer du relatif anonymat dans lequel il est tombé. Nous allons faire pleurer les pierres et même les coeurs les plus endurcis fondront devant tant de beauté. Les mise en scène et en images, seront assurées par Paolo Miccichè ( avec lequel nous avions créé Le Jugement dernier/ Requiem de Verdi).

Les 13 et 14 avril 2012, il faudra être du côté de Cannes !

 

 

Extrait du dossier de production.

 

Il est des œuvres qui traversent les époques, transcendent les cultures, restent gravées à jamais dans l’inconscient collectif des peuples. C’est le cas pour le « Chant Général » de Pablo Neruda, chef-d’œuvre littéraire épique du poète chilien, ode à une humanité en marche, héritage des luttes de libération des peuples asservis, brandie comme une oriflamme au visage des bourreaux…

C’est le cas aussi de la composition musicale du « Chant Général », rencontre hallucinée entre le compositeur Mikis Theodorakis, exilée d’une Grèce écrasée sous la férule d’une dictature militaire, et l’œuvre romantique révolutionnaire d’un poète chilien, ambassadeur à Paris, au faîte de sa gloire.

Certains se souviennent encore de ces mots volés au temps, polis dans un maelström de notes, roulant comme des galets au fond d’un torrent d’énergie, montant comme des vagues à l’assaut des citadelles de larmes, de ces chœurs sublimant le désespoir des tortures de l’ignoble. Force symbolique du destin, confluence de leur génie respectif, s’unissant pour interrompre le cours nauséeux des oppressions, en un oratorio magistral dont seuls ceux qui perçoivent la douleur des êtres sans défense sont capables en puisant dans leur capital d’empathie.

Et dans cette période légèreté où tout paraissait possible, même l’impossible, les voix des solistes, les percussions, les chœurs, les violons tressent des lauriers au visage d’une paix transfigurée.

C’était ainsi, il y a une éternité…Pourtant cette œuvre respire toujours, sa force de réaction préservée, intacte, elle gît, assoupie, attendant que le passé se réveille et gronde de nouveau. C’est le temps des retrouvailles, tant d’années et d’évènements après, tant de luttes soldées par les mains massacrées de Victor Jara, le feu d’un Jan Palach s’immolant, les corps suppliciés comme ultime rempart au désespoir de ceux que la lumière ne peut plus atteindre.

Ils gisent tous, ces innocents, entre les notes, dans les rimes, dans le rythme d’une œuvre crépusculaire.

Et nous vous l’offrons comme un espoir pour que le mirage d’un monde meilleur ne s’évanouisse pas dans les flots de l’ignorance et de l’oubli.

Venez donc partager avec nous le rêve d’un monde meilleur sur les traces de Pablo Neruda et de Mikis Theodorakis.

 

Bernard Oheix

 

 

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L'affiche du spectacle est de mon ami Eric Dervaux...L'aventure commence !

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les 40 ans de la MJC de Bourg !

Publié le par Bernard Oheix

   

Il y a une éternité…et même un peu plus, émergeant en pleine nuit des chemins sinueux contournant les étangs des Dombes, dans ma vieille 204 brinquebalante, j’arrivai, cheveux longs au vent et barbe naissante, dans une petite ville traversée par la Reyssouze, afin d’occuper le poste de Directeur de la MJC de Bourg-en-Bresse. On était le 1er septembre 1980 et c’était mon premier vrai travail, le début d’une carrière.

Il faut se souvenir : nous vivions  dans une France où François Mitterrand fourbissait ses armes afin de conquérir le pouvoir et d’offrir à un peuple de gauche, qui n’avait toujours connu que la droite au pouvoir, un immense rêve, où l’informatique n’était qu’un projet, où l’on parlait de disques, de magnétophones et de walkmans, où les téléphones avaient un cadran avec des trous et étaient reliés par un fil à une prise murale, où Coluche était un dieu vivant et les Pink Floyd auteurs d’un double 33 tours appelé « the Wall ».

J’avais 30 ans, toutes mes dents et je venais apporter la culture en cette terre de labourage et de pâturage peuplée de gens étranges : la Bresse !

 

Automne 2010, coup de téléphone d’une ancienne collaboratrice, animatrice de choc, Chantal V. Le Conseil d’Administration fête les 40 ans de la MJC de Bourg et, à cette occasion, projette de réunir quelques-uns des Directeurs «historiques» qui ont forgé l’âme de cette Maison des Jeunes et de la Culture en écrivant quelques pages dorées d’une belle histoire de l’Education Populaire.

J’accepte avec joie cette invitation. Et dans une voiture un peu plus neuve qu’à la première occasion, reprenant les traces de mon parcours initiatique vespéral, au crépuscule de ma vie professionnelle, je me donne rendez-vous avec l’aube de ma carrière… boucler la boucle, finir la main dans la main avec mon passé !

Que dire de ces rides sur les visages s’éclairant à notre venue (j’étais accompagné de mon épouse), ces cheveux blancs, ces peaux plissées dont on percevait que la vision était partagée. Que ces mêmes jeunes qui avaient participé à mes fous rires, aux fêtes débridées et même accompli nombre forfaits avec moi, tous en début de leur parcours, vivaient les mêmes émotions, les mêmes étranges vagues d’un antérieur heureux. La belle histoire que de se plonger dans notre passé commun !

« J’en ai vécu des millénaires dorés aux parures d’encens, pauvre soupir inconnu montant des nuits lointaines où le soufre brûlait… »

Qui, néo Conseiller Municipal à l’époque, trône aujourd’hui, Vice-Président du Conseil Général, qui guitariste certes habile dans sa jeunesse, a investi le Ministère de la Culture, qui a disparu, emporté par un poumon malade, combien sont devenus des étoiles dans le ciel de nos souvenirs ?

Oui, j’ai fait un discours à la « Oheix », un de ceux qui déclenchent un rire irrépressible, (je sais faire, je suis du Sud !) auprès des 200 personnes présentes, brodant sur mon passage au sein de cette MJC et sur les évènements que j’avais insufflés (Nuit de l’Horreur, du Polar, Cycle sur l’Italie, exposition La mémoire des greniers…etc), autodérision en prime et anecdotes distillées ! La grande classe !

Et puis nous avons partagé la poularde de Bresse à la crème, en continuant à ciseler quelques filaments d’or sur les revers de nos rêves !

Et j’ai souri, serré des mains, embrassé des joues cherchant à me remémorer des noms, des visages, des situations, des actions !

Il y a même un ancien rocker, Thierry P, ex-leader de Gizmo qui se reformera pour l’occasion, que j’avais connu adolescent révolté, pleurant sur mon épaule, et quelques femmes qui m’ont étreint compulsivement, le cœur lourd, larmes contenues… et c’était beau, magique, nostalgique, envoûtant, parce que parfois, on discerne dans le maelström du temps présent, que l’on a pas vécu pour rien et que la mémoire vit et préserve de l’oubli.

J’ai aimé Bourg-en-Bresse, à l’aube de ma carrière, et Bourg en Bresse me l’a bien rendu, au crépuscule de celle-ci.

C’est ainsi, une belle histoire de gens.

 

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Surprise...surprise !

Publié le par Bernard Oheix

Le contexte : un mardi 4 janvier de reprise. Tout est normal. Je monte au bureau de la presse, pour une interview qui s'avère téléphonique. Un collègue m'accroche dans le couloir et commence à me raconter ses vacances en Egypte sur le Nil. Il tient à me servir un café, m'interroge sur mes enfants, mon chat, ma collection de timbres et le dernier épisode des Piliers de la Terre...Moi, je suis hyper poli et gentil et je l'aime bien ce collègue...mais je trouve le temps un peu long ! Au bout d'une demi heure, il prend sa veste, les filles de la presse viennent me chercher et l'on s'en retourne vers mon bureau...Je ne percute pas quand elles m'accompagnent et grimpent l'escalier en ouvrant à la volée la porte !

Surprise, surprise...Une cinquantaine de personnes m'attendent. Ils ont préparé un buffet, me servent une coupe, m'embrassent en me souhaitant un bon soixantième anniversaire. Sophie Dupont se juche sur une chaise et commence un discours (pour une fois, un discours écrit par une autre !). Puis chacune et chacun ira de son évocation sur le thème de "je me souviens".

Et moi, j'étais ému comme rarement, j'avais la certitude d'un moment d'une perfection rare ! 

C'était le 4 janvier 2011, de 11h55 à 13h42 !

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 Sophie, perchée en train de lire son discours...Elle est mon soleil de minuit, toute l'émotion dans mon regard  !

Voici donc le contenu des discours.

Très cher Bernard,

Nous sommes tous réunis ici pour te fêter et j’ai la lourde tâche de te célébrer au nom de toute l’équipe qui t’accompagne au quotidien, te vénère souvent et te supporte parfois.

Il n’est pas si loin le temps où tu usais tes culottes courtes sur les bancs des écoles de Ranchito car pur produit  boccassien tu es et le revendique même si parfois tu lui fais des infidélités avec Nissa la bella.  En 68 il y eut tes années révolutionnaire au Lycée Carnot  et les belles années 70-80  qui suivirent te marquèrent à tout jamais.  A 30 ans tu mettais fin à ta longue carrière d’étudiant pour intégrer la grande famille socioculturelle des MJC.

Je me souviens qu’à 40 ans tu devenais Directeur Adjoint de l’OMACC et allais constituer une belle équipe de D2. Après un passage éclair à La Palestre, galère dans laquelle tu entraînais ton obligée, tu devenais Directeur au Palais des Festivals et super coach d’une équipe de D1 qui reste dans les meilleures équipes  de cette catégorie, n’ayons pas peur de le dire et ne faisons pas preuve de fausse modestie, sentiment que tu ignores.

Car,  si l’on y regarde bien, ce ne sont pas moins de 2000 spectacles que tu as programmés, organisés, portés depuis 20 ans que tu es au service de la culture cannoise. Que de Festivals organisés dans des conditions parfois extrêmes mais toujours avec courage : Cannes Guitare Passion, les RCC, les Festivals de Marionnettes, du  Palm Beach  et encore aujourd’hui les  Festivals de Danse, du Suquet, de la Pyrotechnie, Jazz à Domergue, Russes, Festival International des Jeux, les saisons culturelles. Toutes ces manifestations, leurs Directeurs artistiques, publics, collaborateurs d’hier et d’aujourd’hui, tous te doivent, d’avoir parfois contre vents et marées et BBZ, défendu avec fougue et volonté ces manifestations.

Homme de cœur tu sais faire partager toutes tes passions à ton équipe et  nous nous souvenons de tes années foot, de ta période coureur de fond, de tes années cycliste et challenges en tous genres (que n’avons-nous entendu sur le tour de Corse à vélo ou Nice/Gdansk), de tes années nageur ou de tes années baignades en eau sibérienne glacée par grand temps de vodka.

 Et puis, il y a toujours ces films du FIF que tu nous  fais vivre par procuration, ces essais et livres que nous avons le privilège de lire voire de corriger (merci Marie), ces parties de cartes endiablées pendant le Festival International des Jeux, et  ce blog qui te permet  de t’exprimer librement toi qu’aucun Directeur, et dieu sait que tu en as épuisé plus d’un, n’a jamais réussi à faire taire.…

D’ailleurs, te souviens-tu du nombre de Directeurs et élus qu’il t’a fallu convaincre du bien-fondé de notre action et qui t’ont souvent pris pour un extraterrestre de la culture, un électron libre parfois  non maîtrisable  mais toujours professionnel et sachant faire rêver tous ceux qui t’approchent.

Te souviens-tu de notre premier surbooking à la Licorne avec ce concert fabuleux d’al di Méola, de tes folies qu’étaient les concerts sous la Mer, les circassiens de Tridon au Palm Beach, les Jam -sessions du Festival de Guitare,  la reconstitution de Nashville , le show laser et plus récemment les programmations d’Archive, d’Iggy Pop,  de Pete Doherty  et du Requiem de Verdi.

 

JEAN-MARC : Je me souviens...en 1993, lors d’un spectacle à Mérimée, où tu m’avais demandé de rejoindre l’équipe pour les Festivals comme le Suquet, la Danse, Musique Passion, les Marionnettes, Musique Classique, et bien d’autres mais aussi des événements comme les concerts sous l’eau Mare Sonans, des concerts au stade des Hespérides, des concerts DJ’s sur la plage, des créations théâtrales, la liste est longue mais tout cela nous a permis de nous connaître et nous rapprocher, toi d’avoir confiance, moi d’aller toujours plus loin et plus haut, preuve en est maintenant avec les bombes, non pas les Russes, mais celles qui éclatent et réjouissent tout nos spectateurs. Toutes ces années ont fait notre force et nous ont permis surtout de ne pas voir les années passer car heureux des événements créés, des résultats obtenus et soif d’en faire toujours plus. Donc sans revenir plus longtemps sur le passé, nous avons encore envie d’aller loin avec cette famille que tu as su paterner à ta manière et qui porte ses fruits. Alors à « l’an que ven » et pendant plusieurs années !

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Quelques garçons en train de s'éclater, les coupes se remplissent !

NADINE : Je me souviens...  du loto GEANT du Festival International des Jeux où... je n'étais pas là !!! Et d’ailleurs, qu’aurais-je pu faire ? Il n’y avait que toi qui pouvais répondre à la demande de…Jambons ! Je me souviens… des faux Chœurs de l'Armée Rouge où cette fois-là ... tu n'étais pas là et la foule ne scandait pas Kalinka, Kalinka  mais… remboursez ! remboursez !

Mais je me souviens surtout de la magie du spectacle vivant que tu fais si bien vivre à Cannes. Merci pour l’enthousiasme et l’émerveillement que tu nous a insufflés que nous espérons continuer à perpétuer à tes côtés.

 

HERVE : Je me souviens  de ce début novembre 1997 où j'arrivais dans le service Démentiel !!!!, ce fameux spectacle  "Mare Sonans" dans lequel je pensais refaire le Grand Bleu mais au bout du compte je ressemblais à l'homme qui coule à pic !!! La fabuleuse file d'attente sur le concert d’Elton John qui s'étendait du Grand Audi jusqu'à la sortie du parking public qui aurait pu nous faire penser au premier jour de soldes dans les magasins !!!! ou encore à tenir, sous un pluie battante, les bâches du podium extérieur sur les Allées avec des balais en attendant le mot magique de Bernard qui ne viendra jamais (on annule ) !!!! Mieux encore où Bernard et moi-même étions devant les caméras du monde entier pour les remerciements du Président de la République de l'époque Jacques CHIRAC qui était présent dans le cadre du G7 à Cannes devant l'entrée des artistes !!!!!! il y en a tant d'autres !!!! Merci Bernard pour toutes ces aventures trépidantes et insolites !!!!!!

 

MARIE : Je me souviens Bernard d’être passée sous ton bureau, ce qui pouvait prêter à confusion si l’on n’avait pas connu la nature on ne peut plus « chaste » de nos rapports. Je me souviens de cette photo prise par Julien, par surprise, sur la terrasse et sous la pluie, toi en short tenant un grand parapluie rouge et blanc et ta secrétaire posant à tes côtés (drôle de duo) !!! Je me souviens de tous ces moments de pure émotion lorsque, à l’occasion d’anniversaires de tes collaboratrices et collaborateurs, tu lisais, en les vivant, après les avoir rédigés et personnalisés, des discours à leur intention. Je me souviens de tant d’événements qu’il me faudrait des heures pour les coucher sur le papier. Je me souviens surtout de l’évolution, au fil des ans, de nos rapports professionnels basés, de part et d’autre, sur la confiance, le respect et l’affection. Bien qu’ayant à plusieurs reprises, à une certaine époque, voulu changer de service aujourd’hui je suis fière d’avoir parcouru ces 19 années à tes côtés. Merci mon Directeur préféré.

FLORENCE : Je me souviens de ton arrivée à l'OMACC, j'avais 20 ans et c'est grâce à toi que j'ai signé mon CDI. Tu m'as fait confiance et j'espère que je ne t'ai pas déçu tout au long de ces 21 ans (pour le moment tu es le mec avec qui je suis restée le plus longtemps !!). Je t'ai vu vieillir !! Tu m'as vue grandir. Mes meilleurs souvenirs sont ceux de l'OMACC, tu étais fou et toute l'équipe l'était avec toi. Les vacances en Ardèche et ma valise à roulettes, quel délire ! le week-end à Turin, une tuerie ! Les soirées bien arrosées à l'hôtel Mondial pendant le Festival de Guitare, une boucherie ! J'ai des anecdotes plein la tête, mais celles-ci sont aussi les tiennes, nous nous comprenons !!! QUE DU BONHEUR. Les années Palais sont super également, mais je suis beaucoup moins folle et donc beaucoup plus sage et raisonnable. C'est grâce à toi que j'ai vibré sur les concerts de Jacques Higelin, Cali, Iggy pop et une grande émotion quand j'ai rencontré Maurice Béjart et découvert son univers chorégraphique. Toutes ces joies, ces rencontres, et ces émotions je te les dois. 1000 MERCIS et bon anniversaire.

 

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Les filles énamourées en train de me fixer....toute la tendresse du monde !

EURIELLE : Je me souviens d'une permanence de février 2009 qui devait se passer le plus simplement du monde et qui a tourné en véritable cauchemar...loto, Festival International des Jeux 2009, ou comment un Directeur a fait face à une foule en colère, ivre de parapluies et de porte-clés du groupe Barrière, devant une animatrice en larmes totalement dépassée par l'événement. Comment oublier cette soirée sans fin où nous avons fini par faire les fonds de tiroirs du bureau de l'Evénementiel, sous les huées d'un public irrité, avide de gains ! Je me souviens aussi d'un discours sur la scène du Grand Audi...on peut, je pense, le qualifier de magistral...repli au Grand Audi du concert des Sœurs Labèque...vous seul avez le don de justifier un repli par temps de pluie alors qu'il fait beau ! 

NITYA : Je me souviens

Par cœur du numéro de téléphone de Frédéric Ballester…à force de vous le donner

De cet ordinateur, machine obscure et capricieuse, mais qu’on arrive toujours à dompter.

De cette sono qui hurle 10 fois de suite la dernière merveilleuse chanson d’un artiste encore inconnu qu’IL FAUT ABSOLUMENT ECOUTER, et qu’on écoute, en boucle…

Des réunions d’équipe qui, à partir de midi, dérivent et se ponctuent de blagues, qu’il faut avouer souvent douteuses…mais qui nous mettent toujours de bonne humeur !

Des nombreux compliments de nos abonnés, parfois râleurs, mais qui s’abonnent quand même…donc c’est qu’ils sont contents !

De la magie d’une salle de spectacle qui se met debout et qui applaudit, grâce à certains spectacles non programmables, et pourtant programmés, et qui marchent…bravo chef !

 

CYNTHIA : Je ne me souviens pas avoir été volontaire pour Rouben Elbakian, et pourtant… J’étais à vos côtés ! Je ne me souviens pas, non plus, avoir été actionnaire chez Marlboro, et pourtant… J’aurais dû croire en vous ! Mais, je me souviens de Pete Doherty, de la foule et de votre regard envieux quand les petites culottes volaient sur scène ! Je me souviens aussi vous avoir entraîné dans les quartiers, pour vous faire découvrir la « nervous » folk, qui l’aurait cru ! Merci Patron.

Bernard, je mets mes souvenirs de côté pour continuer à vivre, je l’espère, de belles années au sein de l’Evénementiel.

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Les jeunes de l'équipe tentent de me consoler...elles y réussissent !

SOPHIE : Je me souviens  de tous ces concerts fabuleux que le temps n’a pas pu effacer : Arno, Rachid Taha, Cali, Goran Bregovic, Daho, Da Silva, Idir, Charlélie Couture, Higelin, Aznavour, Arthur H et bien sûr, nos regrettés Bashung et Mano Solo.  Et il y a tous ces blacks que tu nous as fait découvrir : Salif, Sally, Ismaël, Rokia, Youssou ainsi que tous ces Corses que tu as réussi, au fil du temps, à nous faire aimer : A Filetta, I Muvrini …Il y a tous ces spectacles de Théâtre, de Danse ou non identifiés qui nous ont ravis mais que je n’ai pas le temps de citer et puis  tous ces artistes que tu continues à nous faire découvrir en même temps qu’à un public de plus en plus difficile à convaincre.  

 Les temps ont changé depuis que tu exerces ce métier mais à l’heure d’internet, tu sais et nous le savons tous ici que l’Homme aura toujours besoin de se retrouver pour partager ces moments de bonheur que seul peut offrir le spectacle vivant.

Continue à nous faire rire, à nous émerveiller et  sache que grâce à toi, nous avons assez de souvenirs pour vivre encore heureux pendant 60 ans.

Merci  Bernard !!! 

 

 

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Bon anniversaire...pou pou pidou !

Publié le par Bernard Oheix

 

En ce crépuscule de l'année 2010, pour fêter l'aurore 2011... vous qui êtes sous les frimas, engoncés dans vos préjugés, glacés par la bise du nord...je vous offre mon corps, je vous donne mon âme, je vous souhaite les plus belles aventures en cette nouvelle année qui devrait vous permettre de vous accomplir et d'obtenir un petit bout de ce paradis que vous méritez ! 

 

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Vous avez noté ce chiffre 60 écrit en gras sur mon ventre (ou en gros sur mon ventre gras !)...Il est seulement la preuve que le sérieux n'est pas tributaire du nombre des années ! Ce 26 décembre, le glas de mes 60 ans a retenti et pour fêter dignement ce coup du sort, comment ne pas se plonger dans la belle bleue à la recherche de sa raison perdue. Bon, j'ai 60 ans et je vous emmerde...non mais !

 

 

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L'année sera champagne et aucune barrière ne pourra contraindre cet olibrius à rentrer dans le moule...Bien au contraire, il lui reste si peu de temps pour faire le zèbre qu'il lui est urgent de ne plus perdre une miette d'un capital temps largement entamé ! Je vais vivre encore un peu, juste pour vous contraindre à me supporter !

 

 

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Et nageant vers le large, sa longue queue immergée, nous le vîmes se fondre à l'horizon pour disparaître comme un fantôme et se noyer dans les derniers feux d'un jour de tempête...

Il paraît qu'il vous aimât et que sa mémoire est toujours présente...

Alors vive 2011 et rendez-vous au paradis des bons vivants et de ceux qui pensent debout !

 

 

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Et pour conclure...Nous sommes le 27 décembre 2010.  Paris somnole sous une chappe de froid, engoncé dans mon manteau de cuir et coiffé d'une casquette offerte par le Père Noël, je fonce au cinéma MK2 avec ma fille. C'est onéreux le cinéma, 10,50€ la place, quand soudain, Angéla demande au sbire qui est au contrôle si j'ai droit à une réduction eu égard au fait que j'ai 60 ans révolus d'un jour...

Ô désespoir, ô vieillesse ennemie, n'ai-je donc tant vécu que pour tant d'infamie...J'ai eu droit à mon premier ticket "carte vermeil" à 7,70€ soit 2,80€ d'économie pour 60 ans à courir comme un dératé derrière des chimères !

Une carte vermeil pour Harry Potter...cherchez l'erreur !

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L'Afrique...aujourd'hui !

Publié le par Bernard Oheix

Il n'y a pas si longtemps....Un rendez-vous en Afrique, la création d'Hervé Koubi à la rencontre d'une compagnie de danse Ivoirienne, choc entre deux cultures laissant le chorégraphe sous le charme de la qualité des danseurs, beauté de cette énergie qu'il tenta de canaliser avec bonheur et parfois un soupçon de peur, trop de générosité sans doute... mais avec un résultat tout à fait estimable, apprentissage de la diversité, hommage à cette culture venant d'une terre désolée où l'être humain apprend à vivre au contact du monde de la réalité...

 

C'est ce même lambeau de terre qu'un dictateur d'opérette tente de conserver contre toute logique, contre toute équité, avec le risque d'une guerre fratricide, car le noir n'est pas toujours noir, il peut aussi se subdiviser à l'infini entre racines et cultures pour tracer des frontières encore plus terribles, plus sanglantes que les murs entre des peuples !

Comment imaginer le présent de ces danseurs si beaux, si heureux, qui m'offrirent dans une cérémonie chantée un collier de bonheur dans le hall, après la représentation en remerciement de mon accueil ? Sont-ils en train de fourbir des armes pour choisir leur camp ? Peuvent-ils ignorer les factions, résister aux fractions, rester des artistes authentiques dans ce confetti paradisiaque qui explose sous la pression des voleurs, des potentats, d'un néo-colonialisme entretenu par-delà les pays et les continents, par l'histoire de la conquête d'un pouvoir synonyme d'enrichissement et de prévarication ? Le choc des armes contre le chassé du danseur ! 

J'ai peur pour ma belle Isabelle, j'aimerai penser que son beau sourire ne peut s'éteindre sous les coups de boutoir de  l'inhumanité. J'espère que leurs danses tribales sauront chasser les démons et que les ultimes vestiges de la raison ramèneront les bourreaux dans le camp de la sagesse...Est-ce trop rêver ?  

 

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Merci à Jean-Pierre Oheix pour ce montage "colibri". J'étais heureux ce soir-là d'ouvrir mon coeur à ces danseurs venus d'un continent qui me fascine...J'espère que rien ne viendra dans les jours qui viennent gâter le souvenir des jours heureux et que la guerre fratricide qui s'annonce s'évanouira sous le poids de la raison et de l'amour !

Allez mes beaux danseurs, continuez dans votre art de passion, l'histoire ne vous mordra pas la nuque  et nous ne danserons pas avec les loups !

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