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Des loups et des vautours !

Publié le par Bernard Oheix

Si vous avez deux petites filles de 6 ans et 3 ans qui débarquent chez vous pour les vacances, armez-vous de courage, possédez une plage à 100 mètres, surtout en cas de canicule comme cette année, et piochez dans votre porte-monnaie pour régler les animations, fêtes foraines et autres petits trains de découverte de la ville pour tenir  les 10 jours de garde pendant lesquels les (vrais) parents font la fête (Libérez, Délivrez... air connu de La Reine des Neiges qu'elles serinent à longueur de journée en canon !) en espérant fortement vous les laisser pour une dizaine de jours de "rab".

Mais les deux petits monstres que vous hébergez ont tout pour se faire aimer et câliner, même si après 10 jours de baignades sous contrôle avec bouées, bateaux et cygne gigantesque à trimbaler, de chasses aux trésors des pirates (merci Pedro de tes messages qui m'indiquent où et quand on peut en trouver... mais chut, c'est un secret !), de visites et d'excursions, tout cela sans dormir à cause de la chaleur et avec (presque) l'impossibilité de les scotcher devant un écran de télé à cause de l'opposition des parents (que l'on a pas totalement respectée, avouons-le, mais c'est un autre secret, il ne faut pas le dire aux papas et mamans, c'est comme pour les bonbons... chut !), vous vous sentez quelque peu usés et vides de toute énergie.

Mais c'est là que vous allez devenir les meilleur grands-parents du monde, que vous allez leur léguer un souvenir inoubliable de ce séjour, grâce à un article de Nice-Matin, un numéro de téléphone et les charmes d'un voyage de plus de 2 heures en voiture (avec siège pour enfant, rehausseur et toujours la chanson de la reine des neige à fond dans l'habitacle).

Destination le Parc Alpha, le parc des loups (une valeur sûre chez les petites filles), au dessus du Lac Boréon, dans cette vallée de la Vésubie qui porte encore les stigmates d'une tragédie à nulle autre pareille.

Mais l'heure est à la fête même si les ruines de maisons éventrées, les amoncellement de pierres et la dévastation des sites ouvrent des perspectives que nulle image à la télévision ne peut faire ressentir.

Les loups nous attendent !

 

Des loups et des vautours !

Le parc est situé dans le Mercantour, au pied d'un massif montagneux. Un pont de bois nous attend avant de traverser un cours d'eau et d'arriver dans l'enceinte du Parc Alpha. Un guide nous accueille qui sera notre cerbère pendant les 3 heures de la visite, expliquant les objectifs de ce parc, la préservation des loups, leurs natures et habitudes. C'est passionnant et instructif et il n'y a pas que les petites filles à ouvrir de grands yeux et à écouter en silence.

Et c'est dans le premier enclos, séparé d'une vitre, qu'un loup s'est présenté, de profil, nous a regardé, et a filé vers les bois.Cela a beaucoup impressionné les deux fillettes et tout les présents sans exception, tant la grâce féline de l'animal sauvage invite au respect.

Alors nous avons continué, entre des lieux atypiques, des commentaires acérés, des remarques pertinentes jusqu'à un 2ème enclos "plus" facile d'accès, avec des loups présents à quelques mètres d'une barrière, s'ébattant et jouant dans un silence sépulcral.

La visite s'est terminée par un passage obligé à la boutique où nos portes-monnaies furent mis à contribution, un Croc-Blanc pour la grande et un loup rose pour la petite, par une crêpe au nutella pour les filles et dans la musique de l'increvable Reine des Neiges, nous sommes redescendus des hauteurs pour finir la journée sur leur premier bain nocturne, dans la chaleur étouffante des nuits cannoise d'un été pas comme les autres !

C'est après qu'elles ont accepté de dormir !

Des loups et des vautours !

La grande Lise (6 ans) récupérée par ses parents, c'est donc avec Alma (3ans) que nous remontons sur Lyon pour la rendre à sa mère, en l'occurrence notre fille !

Départ à 10h de Cannes, le vendredi 29 juillet afin d'éviter les bouchons d'un samedi classé bison futé en colère. Las ! Sans aucun doute après avoir tenu le même raisonnement, une marée de véhicules encalminés nous attendaient au péage de Lançon. C'est à plus de 20h que nous arriverons à Lyon, avec une Alma rayonnante et très sage dans la voiture.

Elle s'est jetée dans les bras de sa maman et nous avons alors quasiment disparu des radars, entre les cousins, les chats et ses parents préférés ! Ingratitude des enfants !

C'est à Bourg en Bresse, enfin Libérés, Délivrés de La reine des Neiges et des 2 monstres que nous avons atterri chez nos amis dans une canicule effroyable nous faisant presque regretter les soirées chaudes de la Côte d'Azur à la brise marine salutaire.

Chantal et Pascal, nos vieux complices burgiens nous ont accueillis avec toute l'amitié et la tendresse dont ils sont coutumiers. Belles soirées de retrouvailles dans cette ville où j'ai été directeur de la MJC pendant que la gauche arrivait au pouvoirs en 1981. Lieux chargés d'histoire pour nous, amis et famille au rendez-vous du souvenir. Stéphanie à l'aube d'une nouvelle vie avec Michel, Timothé le rappeur, les Petitpoisson, le neveu Thomas et Mathilde, en charge d'une nouvelle vie culturelle avec leurs enfants magnifiques... Émotion !

Et c'est le jeudi 4 août qu'ils nous embarquèrent pour un voyage extraordinaire au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes par une température frisant les 40°.

Nous avons entamé notre périple par un spectacle d'oiseaux dans un théâtre en plein air sur un étang, chorégraphie improbable de volatiles se croisant dans le ciel, planant au ras de nos têtes, plongeant vers les bras des  animatrices qui leur donnaient des morceaux de viande, animaux bizarres déambulant à nos pieds comme si l'homme et la nature pouvaient se réconcilier.

Des loups et des vautours !

Pendant 5 heures, nous avons déambulé sur les chemins brulés de soleil des espaces "bush" australien ou jungle tropicale les bien nommés. Un parc gigantesque consacré aux oiseaux du monde entier dans un environnement à l'écologie stricte. Des espaces pour mieux comprendre les espèces et leur développement, leur cadre de vie et leur habitudes. Papillons, chenilles et exotiques émeux, kangourous et autres vautours, toute une nature se dévoilant à nos yeux émerveillés.

Alors oui, nous le savons désormais, la prochaine fois que nous aurons nos petites têtes de linottes, c'est au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes que nous les emmèneront pour une plongée dans l'univers des oiseaux. Après les loups, les vautours... vivement les prochaines vacances même si pour l'heure, nous en sommes a tenter de récupérer un peu de nos forces perdues en chemin !

Et bravo à toutes les équipes de ces parcs, dévouées et attentionnées, faisant le lien entre l'homme et la nature, ouvrant les yeux de ceux qui contemplent l'avenir du monde dans son passé prestigieux !

Des loups et des vautours !
Le pélican baigneur... une spécialité à déguster sans modération !

Le pélican baigneur... une spécialité à déguster sans modération !

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Hartmut Riehm : notre germain cinéphile bien aimé !

Publié le par Bernard Oheix

                                 Les plus désespérées sont les chants les plus beaux.

                                 Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

C'est  par ces vers d'Alfred de Musset que j'ai le désir de parler de notre ami de toujours qui vient de s'éteindre à Bonn où il vivait auprès des siens. Hartmut, avec ce nom qui respirait la force vient de perdre contre une maladie qui ne lui laissait que peu d'espoir. Pourtant, il a lutté de toutes ses forces, il a gardé sa lucidité jusqu'au moment ultime et a encore sourit à la lecture d'un des derniers messages transmis par Thérèse et moi sur son lit d'agonie.

1969 : Le cinéma au rythme de trois séances par semaine, dans les salles obscures avec la même bande de copains. Et toujours un immense olibrius, solitaire, les cheveux blonds cascadant sur les épaules, assis au centre du 1rrang comme une vigie que l’on ne peut que remarquer.

Ce grand blond aux chaussures noires qui semblait avoir les mêmes goûts que nous dans le choix de ses films, et que l’on voyait repartir après le mot fin et le défilement du générique au complet, dans sa coccinelle pétaradante, toujours aussi seul, ne pouvait que nous interroger ! Mais qui était-il ?

C’est sur la Promenade des Anglais, après une séance dans la salle du Cap 3000 qui venait d’ouvrir, que notre 2CV poussive fut allègrement dépassée par la reine des transports teutons… Appels de phare et grands saluts de la main. Rendez-vous était pris avec ce blond amateur de films bizarres.

Nous avons donc commencé à échanger avec ce Germain étudiant à l’Université des sciences de Nice qui était particulièrement réputée pour son école niçoise de mathématiques, d’abord sur les films, puis plus généralement autour de pichets de bière, et enfin, en l’incluant comme invité permanent de nos sorties nocturnes, son véhicule étant particulièrement apprécié pour le transport de cinéphiles démunis de moyens de locomotion.

Il faut avouer qu’il était particulièrement passionnant et que son français rocailleux véhiculait des analyses pertinentes étoffant avec brio le niveau de nos débats d’après-séance mais d’avant tournées de bières.

Hartmut Rhiem arrivait directement de la Bavière et préfigurait cette Europe des étudiants en train de s’ériger et notre amitié allait se sceller dans l’airain et échapper au temps… mais nous ne le savions pas en cette période où chaque jour chassait l’autre dans une inconscience et une jouissance permanente déclinées au quotidien.

Et les années ont passé, les films se sont enchainés. Hartmut est retourné dans sa Bavière et nous nous sommes perdus de vue jusqu’à un mail que je reçus en cette fin du siècle dernier.

Il avait retrouvé ma trace grâce à Internet et me demandais si je me souvenais d’un certain Hartmut Rhiem ? Il était heureux de savoir que j’étais devenu Directeur au Palais des Festivals, me donnait de ses nouvelles et en prenait des miennes. Il m’embrassait chaleureusement avec Thérèse et nous souhaitait tout le bonheur du monde.

Dire notre émotion à la lecture de ce mail. Le passé surgissant des limbes de notre jeunesse pour faire revivre l’amitié des temps d’insouciance. Je lui ai répondu dans la foulée et nous avons repris contact jusqu’à ce que je lui propose de venir au Festival de Cannes, de loger à la maison et d’être assuré d’avoir des places sans avoir besoin de faire de fausses cartes ou de supplier les hôtesses dès potron-minet !

Et depuis 25 ans, Hartmut fait partie de la tribu qui envahit mon home, chaque mois de mai, entre des burgiens et des corses, mes enfants et les ami(e)s de mes enfants, quelques cinéphiles italiens égarés, tous se remplissant de pellicules dans la salle de La Licorne, située juste en face de mon jardin, avec des repas et des discussions sans fin sur les quatre à cinq films quotidiens ingérés et même quelques parties de cartes pour terminer dans la nuit.

Quand je l’ai contacté pour lui annoncer que je réalisais ce Journal d’un Cinéphile, il m’a répondu par ce mot :

C’est vers la fin de 1969 que nous sommes devenus amis à force de se voir dans les salles de Nice. Et c’est pendant le Festival du Film de 1970 que l’on a vraiment développé notre amitié. Bernard, tu m’avais assuré connaître des gens importants, un bijoutier, un charcutier de la rue d’Antibes et tu te faisais fort de m’obtenir des invitations…De plus, tu m’avais fourni un « passe presse » de La Marseillaise et j’en étais très fier, un journal de la résistance communiste !

Tous les matins, je prenais ma coccinelle et descendais de la résidence étudiante de Montebello pour rejoindre en 45 mn par la route nationale, le Palais des Festivals où je trouvais à me garer, juste derrière. L’heureux temps !

Tu connaissais toutes les hôtesses, jeunes, belles charmantes, qui distribuaient les cartons d’invitations. Nous les barbus, chevelus, on attendait à côté du comptoir et toi tu leur chuchotais : « -9h, pour Macunaïma ». Elles te répondaient « -combien ? » et toi, « -trois, possible ? » et quelques minutes après les invitations glissaient sur le comptoir.  C’est une très belle scène que l’on ne peut oublier… surtout que le film fut génial !

Et il y en a eu d’autres. Tristana de Luis Bunuel, Les Choses de la vie de Claude Sautet et toute la bande de Woodstoock de Michael Wadleigh, le réalisateur qui n’a pas pu entrer parce qu’il n’avait pas LE nœud papillon !

En 1997, du côté de Gourdon pour nos retrouvailles. Plus de 20 festivals vont s'enchaîner sans que jamais Hartmut ne rate ce rendez-vous sacré !

En 1997, du côté de Gourdon pour nos retrouvailles. Plus de 20 festivals vont s'enchaîner sans que jamais Hartmut ne rate ce rendez-vous sacré !

C'est en 1997 qu'il est revenu dans la région avec son jeune enfant afin de nous revoir et que nous avons scellé nos retrouvailles pour le reste de notre existence.

Il travaillait dans l'informatique, avait rencontré Marie Louise sa femme et dévorait toujours autant de films sur les écrans de sa passion. Et c'est ainsi que nous avons repris le rythme de notre festival cannois annuel, 30 à 40 pellicules par édition, lui débarquant deux jours avant dans son combi ww, s'installant dans une chambre, et partageant notre vie comme si les années de séparation n'avaient jamais existé, que le temps avait repris son cours naturel et qu'il s'étirerait à l'infini jusqu'à la nuit des temps et au mot "The End" s'affichant sur un dernier plan.

Il vient de s'inscrire ce mot terrible que l'on ne peut raturer et la musique de son parler à l'accent rugueux vient de s'arrêter. Il nous manque notre Hartmut Rhiem, notre complice des temps heureux et de l'insouciance.

On est loin des cheveux blonds sur ses épaules... 2017 sera l'un des ses tout dernier festival. Il a oublié son badge en partant et quelque temps plus tard, de Covid en cancer, nous n'avons échangé plus que par téléphone. il avait le projet de faire sortir "Café Croisette" qu'il avait adoré, en Allemagne, mais nous avons perçu cette fatigue et cette usure le priver de tous ses moyens. Alors, à se revoir notre ami de toujours !

On est loin des cheveux blonds sur ses épaules... 2017 sera l'un des ses tout dernier festival. Il a oublié son badge en partant et quelque temps plus tard, de Covid en cancer, nous n'avons échangé plus que par téléphone. il avait le projet de faire sortir "Café Croisette" qu'il avait adoré, en Allemagne, mais nous avons perçu cette fatigue et cette usure le priver de tous ses moyens. Alors, à se revoir notre ami de toujours !

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28 juin 1972 et un demi siècle plus tard !

Publié le par Bernard Oheix

En ce 28 juin 1972, une jeune corse de 20 ans et un niçois grandi à Cannes de 21 ans décident d'unir leur destinée. Ils ne savent pas lire l'avenir, juste interroger le présent mais leur amour est si profond qu'ils décident de s'enchaîner comme pour se libérer.

Ils ont affronté les désirs de leurs parents pour imposer leurs choix. Ce sera sans église et donc pas en Corse, une union civile en mairie avec photos dans le parc adjacent, et à midi au 4ème étage des HLM du Ranchito un déjeuner avec les 4 parents, et le soir une grande fête pour les jeunes, sans les vieux, dans un restaurant d'étudiants à Nice où chacun paiera son repas.

On est encore en 68 et les rites sont à jeter au panier pour les révolutionnaires en herbe que nous étions ! Un nouveau monde était en train de s'ériger et nous nous devions d'y apporter notre pierre en brisant les tabous et le conformisme.

C'est dans les jardins de Morès de La Bocca qu'après la cérémonie, les photos seront prises. Thérèse a acheté une robe simple, toute blanche, Bernard lui, a emprunté le pantalon noir d'un copain mais a refusé de se couper la barbe. Il vient de dévorer Le Che et aspire à s'inscrire dans le grand roman révolutionnaire de la vie. Ils sont jeunes, ils sont beaux et rien ne peut assombrir leur avenir !

C'est dans les jardins de Morès de La Bocca qu'après la cérémonie, les photos seront prises. Thérèse a acheté une robe simple, toute blanche, Bernard lui, a emprunté le pantalon noir d'un copain mais a refusé de se couper la barbe. Il vient de dévorer Le Che et aspire à s'inscrire dans le grand roman révolutionnaire de la vie. Ils sont jeunes, ils sont beaux et rien ne peut assombrir leur avenir !

Nous sommes le 28 juin 2022 et un demi-siècle s'est écoulé. J'ai convaincu Thérèse de poser dans ce même square de Morès situé en face de chez nous, pour la postérité de ces Noces D'Or bien méritées. Elle m'a fait la surprise d'exhumer d'un sac planqué dans une armoire cette robe de tendresse qu'elle n'avait jamais pu se décider à jeter. Elle a une couleur blanche virant désormais sur le crème mais malgré ces 5 décennies écoulées, elle entre toujours dedans. Moi, j'ai perdu ma barbe de révolutionnaire et ces bouclettes brunes qui faisaient l'essentiel de mon charme.

C'est Marie Laure, notre complice amicale, accompagnée de sa maman, qui nous a mis en scène, avec force rires et quelques coupes de champagne à déguster sans modération.

Le résultat est édifiant !

En 50 ans, le parc a bien changé... et nous aussi !

En 50 ans, le parc a bien changé... et nous aussi !

La vie devant soi !

La vie devant soi !

L'avenir entre nos mains et tant de souvenirs pour nous accompagner dans un monde qui a bien changé et pas dans le sens que nous espérions ! Comment imaginer que nos rêves se briseraient sur le mur de la bêtise, du pouvoir sans merci des puissants, et sur un monde qui perdrait ses lumières. Qu'à cela ne tienne, il reste nos enfants et nos petits enfants pour réveiller les consciences à un moment où l'urgence de trouver des solutions se fait sentir cruellement.

L'avenir entre nos mains et tant de souvenirs pour nous accompagner dans un monde qui a bien changé et pas dans le sens que nous espérions ! Comment imaginer que nos rêves se briseraient sur le mur de la bêtise, du pouvoir sans merci des puissants, et sur un monde qui perdrait ses lumières. Qu'à cela ne tienne, il reste nos enfants et nos petits enfants pour réveiller les consciences à un moment où l'urgence de trouver des solutions se fait sentir cruellement.

Voilà donc 50 ans de partage. C'est si long et si court ! Julien et Angéla ont été les deux enfants que nous avons offerts à notre futur. Ils nous ont donné tant de bonheur en plus de deux petites filles (Lise et Alma) pour rêver à des lendemains qui chantent.

Nous avons travaillé dans une période où tout était possible, même l'impossible. Elle était une infirmière passionnée et moi passionné de la culture. 

Et si c'était à refaire, je ressignerai immédiatement pour quelques bribes de ce bonheur indicible.

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Palme d'Or : le hold up !

Publié le par Bernard Oheix

34 films et le palmarès qui tombe sur l'écran de la télévision publique. Un Vincent Lindon plutôt à l'aise dans un exercice qui l'est rarement. Les films primés s'égrènent, un beau prix d'interprétation féminine pour Zar Amir Ebrahimi Holy Spider de Abbasi, un étrange prix du 75ème pour Tori et Lokita des frères Dardenne, un façon de ne pas leur offrir cette 3ème Palme d'Or inédite à ce jour, il fait nul doute ! Plus réservé sur l'interprétation masculine du Kore-Eda, beau film certes, mais sur ce créneau, d'autres pouvaient prétendre à cette récompense dont le héros tout en finesse de Nostalgia de Mario Martone. Rien à dire sur les 2 prix du jury que je n'ai pas vus, Les 8 montagnes et Eo. Applaudissements pour le film égyptien, Boy from Heaven de Tarik Saleh, un de mes chouchou, film superbement filmé sur une trame passionnante et pour Décision to Live de Park Chan-Wook.

On arrive donc dans le dur du sprint final vers le graal de l'Or convoité. Les Grands Prix annoncés pour le magnifique et émouvant Close de Lukas Dhont largement justifié... mais la machine se dérègle quand on annonce le 2ème grand prix ex-aequo : Stars at Noon de Claire Denis, un film médiocre, surfait, alambiqué à souhait... Aïe !

Il ne reste donc plus qu'un film à honorer. On pense à tous ces bijoux non-cités, le sublime RMN de Mungiu, l'étonnant et riche Leila's Brothers de Saeed Roustaee, quelques autres pas vus, pas pris... quand la sanction tombe : ce sera Triangle of Sadness de Ruben Ostlund pour une seconde Palme d'Or après The Square en 2017 !

Il ne me reste alors que la solution de le visionner dans les séances du Palais des Festivals offertes aux cannois au lendemain de la proclamation, tradition bien cannoise, et ce sera mon 35ème et dernier film de la 75ème édition.

Avec Pascal, le dernier des burgiens présent, nous nous rendons donc munis de nos précieux sésames à la séance de rattrapage, escaladons les 24 marches habillées de tapis rouge et nous retrouvons assis à l'orchestre sans l'espoir que Carole Bouquet nous roule une pelle, comme à Vincent Lindon, mais avec la certitude de passer un moment historique. Dans une session foisonnante de belles propositions avec des thématiques fortes renvoyants aux tourments d'un monde en colère, nul doute que cette palme serait à la hauteur de nos espérances.

Patatras ! J'aurai dû me méfier à la relecture de mes notes concernant leur précédente Palme : "... verbeuse, longuette et sans grand intérêt, dont on peut imaginer qu'un simple accessit aurait été largement suffisant pour une présence somme toute déjà symbole de victoire pour son réalisateur...".

Et l'impensable aura lieu : un film s'étirant sur 2h30, avec une première partie insupportable de lenteur axée sur un jeune couple (elle influenceuse et lui mannequin), une 2ème plus originale et qui démontre que le film aurait pu fonctionner, dans les coursives d'une croisière de luxe débouchant sur un naufrage où des séquences illustrent un monde figé dans le rapport entre les puissants et les faibles, où tout se dérègle pendant une tempête, et une 3ème sensée inverser ces rapports de classes et donner le pouvoir à une femme de ménage sachant faire du feu et pêcher pour la poignée de rescapés qui s'échouent sur un îlot perdu. Le réalisateur sombre alors devant l'ampleur du propos et son incapacité à offrir une vision originale en phase avec sa charge contre les nantis.

Le ton se veut débridé et iconoclaste mais seul le vide et la confusion surnagent. Là où Wes Anderson, les Monty Python ou autre provocateur auraient peut-être tiré leur épingle du jeu, Ostlund perd le fil de sa charge et se retrouve en rase campagne, entre le vaudeville et la comédie de moeurs, dans un territoire sans saveur qui aurait dû l'écarter de cette Palme d'Or.

 

Le jury 2022 a tranché. Le précédent qui avait offert une Palme à Ruben Ostlund était composé de Almodovar, Agnès Jaoui, Sorrentino, Park Chan Vook, Will Smith...excusez du peu ! Cette fois, un Vincent Lindon président, accompagné de Asghar Faradi, Jeff Nichols, Joachim Trier, Ladj Ly et autres Noomi Rapace représentant un cinéma de qualité, à récidivé en lui offrant une portion d'éternité. Pourquoi ? Vincent Lindon dont on connait l'engagement a-t-il été dépassé par les membres de son jury ou, bien au contraire, a-t-il tiré le jury vers son choix ? Mystère des délibérations, des états d'âmes et de l'état de sidération que provoque le choix d'élire à la plus grande des consécrations un film parmi d'autres !

Ruben Ostlund est par deux fois passé au travers du chas d'une aiguille, grand bien lui fasse ! C'est dommage pour cette édition du renouveau qui offrait tant de pages de qualité sur les thèmes forts d'une actualité chargée. Le cinéma n'est pas seulement un art de la diversion, il fait aussi acte de conversion et sans doute le monde avait-il plus besoin d'un regard chargé de sens que cet essai laborieux de tenter de renverser les rapports de force dans une provocation juvénile !

Une certitude, Vincent Lindon, malgré son plaidoyer vibrant pendant la remise des prix pour être reconduit à sa fonction de Président du jury pendant les 5 années qui viennent,  a perdu l'autorité naturelle que son nom lui permettait d'espérer ! Dommage !

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Le Festival 2022 : bilan avant clôture des feux

Publié le par Bernard Oheix

Que dire, après 25 films, de cette dizaine de jours consacrée à plonger dans les arcanes du 7ème Art ? Que le cinéma de papa, qui vit une crise structurelle sans précédent, peut encore être ce "reflet dans un oeil d'or" qui nous ouvre les portes de l'infini ! Qu'il reste, au moment où il se retrouve confronté à la mécanique engendrée par les confinements, les assauts des plateformes, les nouvelles habitudes des spectateurs, un art majeur nous offrant les portes d'une perception d'un monde bouleversé et bouleversant.

Le thème de cette édition sera donc l'universalité, la confrontation aux pages sombres de l'histoire de l'humanité, le sort des migrants dans un monde sans frontières qui se referme sur lui, les approches des différences (sexuelles, religieuses, sociales) se heurtant aux murs des indifférences.

Un monde sans avenir pour des humains sans espoirs... 

Symptomatiques les 5 premiers films digérés...

Tirailleurs, réalisé par Mathieu Vadepied, produit et avec Omar Sy, où des noirs capturés dans leur pays par l'armée française, après une vague formation militaire, vont servir de chair à canons dans les tranchées de la guerre 14/18 ou Les Harkis de Philippe Faucon, quand les supplétifs de la France sont lâchement abandonnés à leur sort dans un Algérie déchirée qui se libère dans la douleur des colonisateurs.

Rodéo de Lola Quivoron est un film gentiment raté, aboutissement des deux générations précédentes perdues, des jeunes sans illusions cabrent leurs motos dans des rodéos où ils s'inventent une vie de prestige... Bof !

Incroyable Harka de Lotfy Nathan, où un jeune tunisien, 10 ans après la révolte des jeunes, est confronté à un monde de corruption, géré par des incompétents tout puissants, et où sa colère va le porter à l'incandescence d'une révolte destructrice dont sa propre immolation sera l'aboutissement désespéré de la fin des illusions perdues.

Et pour achever cette série inaugurale, Boy from Heaven de Tarik Saleh, un chef d'oeuvre égyptien en compétition, que l'on devrait retrouver distingué dans le palmarès, où un jeune fils de pêcheur obtient une bourse pour étudier la religion à l'université Al-Azhar du Caire, épicentre de l'Islam sunnite, et se retrouve confronté aux luttes de pouvoir entre la dictature militaire et le pouvoir des religieux. À couper le souffle.

Ainsi donc les 5 premiers films de cette 75ème édition donne le tempo. Entre les migrations, les religions et les enfants perdus de ces générations condamnées, le gouffre d'un monde sans espoir, l'inhumanité de la désespérance.

Petit commentaire : imaginons (on en est pas passé très loin !) que Marine ou Éric aient été élus Présidents de la France et qu'ils viennent ouvrir le Festival du Film comme premier acte de leur mandature. Le choc du visionnage de ces 5 films ! Dur d'être un président d'extrême droite dans une France qui accueille le gratin du cinéma mondial !

Et le festival continue dans l'effervescence des bugs informatiques du système de réservation des places, les règles ineptes et les annonces au micro qui nous conteste le droit d'aller plus d'une fois aux toilettes pendant une séance (sic ! désolé les prostatiques !).

La vie s'organise dans la tribu cinéphilique qui s'est installée dans mon jardin. Le matin, tout le monde se retrouve sur son smartphone pour tenter d'accrocher des places dans la salle de la Licorne jamais pleine mais que des quotas cinéphiliques condamnent à ramer pour obtenir un sésame.

Et les perles continuent de s'enchâsser avec quelque scories. Un bouleversant film roumain, synthèse des 5 films précédents, RMN de Cristian Mungiu, Palme d'Or en 2007, qui résume à lui seul, la problématique du migrant dans un village perdu de Transylvanie. Les déchirements devant l'arrivée de 3 migrants dans la seule usine qui peine à recruter sur place, ou comment la pauvreté sécrète le rejet de l'autre et ou la différence devient un appel à la haine.

Je ne suis pas un grand fan des Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi, trop surfait et caricatural, surtout quand on peut voir, derrière, les Pires de Lise Akoka et Romane Gueret, tournage dans une cité de Boulogne d'un film sur la jeunesse perdue. Fort et poignant, authentique même si le final pêche par envie de trop bien faire et de donner des clefs. Ce tandem de cinéastes prouve à l'évidence qu'une génération se dresse pour prendre la réalité à bras le corps et tenter de la transformer.

Et pour couronner cette série en cours, Tori et Lokita, des doubles palmes d'or, les frères Dardenne. Deux jeunes qui ont décidé d'être frère et soeur, l'un avec des papiers l'autre sans, affrontent le monde impitoyable de la combine pour survivre, de la vente de drogue à la prostitution forcée, jusqu'à la fin tragique d'un rêve brisé. Bouleversant et incroyable, une leçon d'humanité pour un film qui porte les couleur de l'or éternel d'une Palme que je propose de leur attribuer à vie...

Il reste tant d'heures et de films que les journées et les nuits trop courtes. Les Nuits de Mashad, de Ali Abbasi, formidable enquête d'une journaliste iranienne sur des meurtres de prostituées commis au nom de la religion, Nostalgia de Mario Martone, où un napolitain exilé vient se confronter à son passé dans les ruelles d'une ville gangrené par la pègre, Joyland, de Saïm Sadiq, un pakistanais plongeant dans les affres intérieurs d'un couple déchiré, coincé entre les règles d'une vie patriarcale et les tourments intérieurs, l'espoir d'une liberté et le désir d'assumer une déviance. Extraordinaire film d'une précision chirurgicale dans la peinture d'une société figée dans les codes de l'honneur.

Bon, je ne vous parlerai pas des films ratés, de mes sorties furtives après une demi-heure de séance, des trop rares parties de rami avec mon beau frère corse, de l'absence de notre cinéphile germain Hartmut. Je pourrai aussi vous dire combien mon ami Hamid Benamra me colle avec sa caméra et me filme sous toutes les coutures, combien son objectif est obsédant.

Je pourrai vous parler des bressans venus en force et de mon oeil qui a tendance à s'enflammer avant même la projection d'un film... mais il reste 2 jours de festival, des spéculations sur les résultats et un grand repas d'adieu à faire avant de retrouver ce palmarès d'un festival riche en passions et en propositions sur l'avenir de l'humanité.

Et pendant ce temps, j'ai presque oublié que Poutine continue son entreprise de sabotage et sa guerre ignoble ! Et pendant ce temps, des enfants sont assassinés dans la réalité, quelque part dans un pays d'Amérique où rien ne tourne comme on l'espérait après la non-élection de Trump.

La vie réelle est bien un authentique scénario que les scénaristes du monde entier ont du mal à saisir dans sa globalité ! 

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The Last Picture Show !

Publié le par Bernard Oheix

Ouverture du 75ème Festival de Cannes dans mon pré-carré de La Bocca, avec l'arrivée d'un couple de bressans, d'un corse du fils et du neveu et dans l'attente du reste de la tribu des cinéphiles avides de retrouver leurs sensations après 2 ans de disette forcée.

Mon tapuscrit "Journal d'un cinéphile Cannois" sous le bras, à la recherche d'un interlocuteur du Festival afin de confronter ma vision débouchant sur la périphérie du festival à celle d'un interlocuteur qui en serait au coeur, j'entame mon marathon du 7ème Art avec la ferme conviction d'en découdre avec les écrans du monde entier convoqués aux agapes de la cinéphilie. 

Et divine surprise, une page entière dans mon quotidien Nice Matin m'attendait pour un moment de gloire éphémère qui a du faire grincer quelques dents dans le landerneau de la cinéphile cannoise. Alexandre Carini, journaliste à Nice Matin, qui m'avait fait l'honneur d'aimer Café Croisette en le clamant haut et fort, ayant digéré mes 300 pages du Journal d'un Cinéphile, décida de pondre un nouvel opus qui ne fera pas tâche dans mon passé de cinéphile passionné. Qu'il en soit remercié du fond de mon coeur.

Je vous le livre avec gourmandise...

Devenir "la vraie star du festival" n'est pas donné à tout cinéphile... je savoure !

Devenir "la vraie star du festival" n'est pas donné à tout cinéphile... je savoure !

Reste le cinéma, le plus important. Avec mon oeil brinquebalant, je vais tenter d'aller voir malgré tout quelques films, dans la frénésie d'un système informatique absurde, de règles dissonantes et d'une ambiance morose qui échappent à la raison du plus simple des mortels attaché à un écran fantasmé.

Qu'à cela ne tienne, la magie du 7ème Art fonctionnera toujours, mais à quel prix ?

Et pour les films, il faudra attendre mon prochain billet... 

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Malik Oussekine : série en cours !

Publié le par Bernard Oheix

 

 

Paris Lundi 9 mai 2022. 18h30

 

La façade du Grand Rex est couverte d’un immense visage où une cicatrice rouge dessine   la trace sanglante d’un destin brisé. Un nom s’étale, Malik Oussekine, qui remonte d’un passé pas si lointain comme une blessure enterrée, un crime que le rideau de l’oubli a renvoyé au néant.

 

Pourtant, tous ceux qui ont plus de 50 ans ont vécu ce drame. C’était en 1986, François Mitterand était le Président d’une France qui avait rompu avec un ancrage à droite que nous avions toujours connu depuis la fin de la guerre mais se trouvait confronté a une 1ère cohabitation avec les ténors de la droite, Chirac, Pandraud, Pasqua... qui tenaient les rênes d’un pouvoir qu’ils rêvaient de reconquérir à temps plein. Pendant ce temps, les jeunes lycéens défilaient, réinventant la contestation et les manifestations violentes, 20 ans après Mai 68, contre le projet de loi d’un Alain Devaquet qui voulait réformer à la hussarde les Universités et inscrire des critères de sélection pour accéder aux études supérieures.

 

Malik Oussekine mourra le 5 décembre sous les coups des «voltigeurs», ces policiers à motos équipés de bâton avec lesquels ils tapaient à l’aveugle sur les manifestants. Il deviendra le symbole d’une lutte et la victime d’un système. Il sera surtout une page de plus dans la longue histoire des bavures policières.

Son nom est resté mais son histoire s’est fondue dans la nuit des temps.

 

Le temps a passé et d’autres convulsions, d’autres drames sont venus balayer une actualité toujours chargée en morts inutiles, de raison d’état en crimes cachés.

 

Et c’est tout l’art d’Antoine Chevrolier d’exhumer cette tragédie afin d’en solder les effets pervers à l’heure où les rejets de l’autre, le racisme, et l’impunité des forces de l’ordre continuent de jeter un voile sur la vérité.

 

Avec 3 co-auteurs, après avoir renouer avec la famille de Malik Oussekine, ils ont trouvé un étrange producteur, Dysney+, pour une série en 4 épisodes qui donne un sens à la notion même de quête de la vérité et de la nécessité de régler nos comptes avec les pages sombres de notre histoire, ce que le cinéma Français à beaucoup de difficulté à réaliser. Combien de films sur l’esclavage dans nos colonies, sur la guerre d’Algérie et le sort des harkis, sur les pages sombres de la collaboration et d’un Pétainisme « sauveur des juifs » ont été traités ? Si peu !

Quand nous sommes si forts à ancrer un certain réalisme social dans la problématique de filmer notre environnement, nous sommes trop souvent paralysés par le poids de notre propre histoire dans ses pages les plus sombres, à la différence des américains, aptes à peindre la guerre du Viet-Nam en direct, le drame de l’extermination des indiens, les affres de leur politique intérieure...

 

Et grâce à Dysney+, dont le fond de commerce et plutôt constitué de sagas historiques et de super-héros, Malik et son histoire peuvent revivre enfin et rendre son honneur à une famille dévastée par un drame atroce, dépeindre les ravages d’un racisme au quotidien, camper l’incroyable difficulté d’une assimilation toujours exigée des politiques mais rendue impossible par une discrimination rampante et une inégalité devant la loi de ceux qui sont différents mais tentent de s’intégrer.

 

Cette série fera date par la qualité de son scénario tiré de la réalité mais aussi par la perfection des acteurs (bouleversante Hiam Abbass, qui interprète la mère de Malik), frères et soeurs, flics sans vergogne, politiques sans états d’âme.

 

L’équipe technique est parfaite entre les prises de vue, la photo, le montage, une réalisation soignée qui donne un souffle à cette série et lui offre une audience prévisible sur les écrans du monde entier.

 

Il fallait ressentir l’incroyable vibration de la salle du Grand Rex bourrée à craquer en cette présentation officielle des 2 premiers épisodes, où « peoples » et spectateurs lambdas se côtoyaient et communiaient dans une réelle émotion.

Les bons sentiments peuvent aussi déboucher sur l’art de conter une histoire éternelle, celle de la lutte contre l’injustice, pour la fraternité et le respect de l’autre.

 

Il fallait être en ce 9 mai 2022 dans cette salle pour se convaincre que le cinéma a encore de magnifiques pages à écrire. Merci à toute l’équipe de production et de réalisation de nous avoir permis d’oublier les miasmes d’une campagne présidentielle ignoble, les délires Poutinesques d’une invasion de l’Ukraine, le développement sordide du travestissement de l’histoire par les fake-news et d’avoir remis de l’humain au sein d’une oeuvre de mémoire indispensable !

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Tic tac, tic tac... et la machine à broyer la démocratie qui s'avance !

Publié le par Bernard Oheix

Il y a des moments comme celui-là ! Plus d'internet ni de télévision à cause d'une panne (merci SFR !), un oeil qui bat la campagne et les oreilles qui n'en peuvent plus d'entendre toutes les conneries déversées par des candidats pathétiques. 

Et pourtant, j'irai voter ce dimanche d'un 2ème tout en me bouchant le nez pour un homme qui depuis 5 ans marche à cloche pied sur sa chambre droite mais vient de redécouvrir miraculeusement qu'il a aussi une jambe gauche en cette veille d'un choix crucial !

Et si je ne crois pas une seconde en ses promesses tardives, si le ruissellement annoncé n'a pas eu lieu et n'aura jamais lieu en cette période de crises diverses où les riches n'ont jamais gagné autant d'argent avec l'indécence de ceux qui méprisent les autres, si je suis sourd à ses cris d'orfraies pour une écologie de combat, à ses ruades pour imposer un bilan qui n'existe pas et reste lucide sur un passif qui est bien le sien...

Et bien malgré tout, je vais voter Macron, n'en déplaise à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau !

Mais si tu as mon vote Manu, tu n'auras pas mon âme Macron. Je camperai pour ton dernier mandat comme un opposant à ton entreprise de sabordage des valeurs de solidarité, d'entraide et de développement d'une société tournée vers l'avenir de nos enfants.

Ce faisant, je vote pour la démocratie contre une extrême droite masquée qui avance à pas de loup, je vote pour l'Europe des peuples, pour la culture absente des débats et si nécessaire à l'évolution des individus, pour l'écologie si fondamentale désormais qu'on en voit les ravages au quotidien, pour l'humanité de ces peuples jetés sur les chemins de l'exil par la folie des hommes et l'inconséquence des gouvernants et qui se noient dans des mers sans attaches...

Je vote contre Le Pen, contre Zemmour, contre les fadaises des complotistes de tous bords, les fake-news des usines à trolls russes abondamment colportées par des charlatans et l'horreur que subissent les Ukrainiens devant la barbarie de régimes soutenus par ceux qui envisagent de gouverner une nouvelle France du passé.

Et je suis désarmé que les jeunes ne se sentent pas plus partie prenante d'un monde à construire et envisagent de pouvoir regarder se déconstruire des siècles de lumières.

Alors oui, j'ai peur de ce dimanche 24 avril 2022...

Mais surtout j'ai peur de ce qui se passerait à la sortie des urnes si d'aventure, la coalition des forces brunes et le rejet dans l'abstention des démocrates désabusés ne venaient interrompre le cours de l'histoire.

Et je n'ai pas envie de voir la peur dans le regard de mes petites filles et la folie des hommes prendre le dessus sur les forces du bien pour s'engager dans les chemins ravinés d'un chaos au quotidien !

Alors votez Macron, vous ne pouvez que le regretter... mais c'est la seule solution pour espérer un avenir ! 

Quand à Marine, vous ne pouvez que lui rendre service en votant pour Macron. Elle aura ainsi le temps de s'occuper de ses chats, de tenter de rembourser ses dettes en millions d'€ à Poutine et Orban, ses modèles et créditeurs avisés, prendre des cours de gestion pour celle qui aspire à gérer la France mais ne sait toujours pas gérer son parti. Elle pourra aussi trouver le temps de trouver des avocats pour répondre aux détournements de fonds européens dont on l'accuse et surtout, se réconcilier avec sa nièce égarée en terre Zemmourienne. Voilà qui devrait l'occuper quelque peu !

Et nous permettre de prendre quelques vacances si la crise le permet !

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Et c'est vraiment vrai ?

Publié le par Bernard Oheix

Difficile de parler d'autres choses, d'entendre les oiseaux chanter dans ce printemps qui s'annonce (il y en a de moins en moins d'ailleurs !), après un mois d'une guerre qui défie toutes les lois de l'humanité. On entend même des voix qui susurrent l'idée qu'ils (les Ukrainiens) l'ont bien cherché, que les fascistes sont bien répartis et qu'après tout c'est de la faute des autres, gigantesque magie de la désinformation activée par les usines à trolls de la Russie. Difficile d'éluder pourtant les étapes que nous n'avons pas voulues voir de cette escalade Poutinienne : la Géorgie, la Biélorussie, le massacre de la Tchétchénie, les interventions en Afrique des légions Wagner, le soutien au bourreau Syrien avec l'utilisation d'armes chimiques et cette annexion de la Crimée avec les pustules du Donbass comme détonateurs à venir. 

Nous n'avons pas voulu regarder et pourtant les signaux étaient bien présents, nous devons désormais en régler la facture au prix fort. 

Et il y a tous ceux ceux qui pensent que cela n'arrive qu'aux autres, comme si les néo-nazis n'existaient pas chez nous et que les Zemmouriens qui scandent  "-Macron assassin" étaient des enfants de coeur, que les plus de 40% d'électeurs prêts à rejoindre le camp de Le Pen n'étaient que le produit d'une "dictature" bien Française qu'il faut abattre en instaurant enfin une république de la démagogie et du repli sur soi, de la haine de l'autre et des recettes miracles pour redresser notre pays.

Comme si un peuple aux portes de l'Europe pouvait être foulé au pied, massacré, torturé sous nos yeux et que la vie devait continuer... Mais vers quel avenir ?

Et pendant ce temps, la campagne présidentielle continue, avec des démagogues candidats en pleine activité, se lançant des surenchères de mesures à la face afin d'aveugler l'électeur. C'est à qui sortira de son chapeau les recettes miracles qui confortent leur positionnement extrême.

"Il n'y a qu'à", slogan vengeur d'un Mélanchon, qui a survécut à des décennies de politique, qui c'est gavé sur le dos de ses mandats innombrables  pour finir en troquant les habits d'un homme nouveau dans sa morgue et son mépris. Il s'est constamment trompé sur ses modèles, les Chavez et autre Poutine, aveuglé par son désir du pouvoir et si "-L'état c'est lui", alors bienvenue dans le monde du chaos.

Il y a aussi une multitude de petits candidats arc-boutés sur leur suffisance, des populistes de tout crin, hurlant à corps et à cris au nom d'une légitimité qu'ils n'auront jamais. Pathétique Roussel, grotesque Dupont-Aignan, ridicule Lassalle...

Et l'absurde destin d'Anne Hidalgo, contemplant les ruines funestes d'un passé glorieux (merci à la détermination et à la rigueur d'une Taubira qui aura achevée la gauche une nouvelle fois), engoncée dans les habits désuets d'une gauche à la dérive qu'un Hollande aura achevée.

Et le désarroi d'un Yannick Jadot qui, bien que campant sur le thème principal de nos préoccupations (l'agonie de la planète), est incapable d'incarner les forces du renouveau et de la nécessaire prise en charge de la mission de sauver le monde de ses propres errements écologiques. Mais quand donc l'écologie se dotera-t-elle d'un mouvement à la hauteur de ses enjeux ?

Et Pécresse ou la déliquescence d'une droite républicaine surfant sur les thèmes d'ostracismes et un populisme imposé par Zemmour, l'homme par qui tous les scandales arrivent et qui aura réussi à défigurer notre république, notre démocratie, notre art de vivre.

Quel monde nous préparent-ils ces apprentis sorciers ?

Pathétique si l'on songe que tout cela nous amène à ne plus pouvoir être critique devant un Macron qui continuera dans un pays qui fourmille d'énarques largement rétribués à utiliser les conseils fumeux (mais onéreux) de cabinets conseils américains. Le voilà qui peut nous ressortir sa rengaine des 2 jambes qu'il vient de retrouver miraculeusement (c'est officiel, il a de nouveau une jambe gauche !). Quoique qu'il en coûte, il va pouvoir continuer à ponctionner les petits pour que fructifie la fortune des grands, des riches, des actionnaires, ceux qui n'ont jamais engrangé autant de bénéfices que dans cette période de crise.

Quand à l'état dispendieux au service d'une caste politique qui ne connait pas la crise, rien à signaler à l'horizon !

Reste alors la madone des sondages, celle qui a force de ne rien dire s'impose comme l'alternative au sulfureux Zemmour : Marine que l'on aime désormais !

Incapable de gérer son parti endetté jusqu'au cou, sous perfusion des sulfureux monarques de l'Est (Orban), accrochée au wagon de Poutine, elle en ferait même oublier son programme profondément raciste, démagogique, pervers et où elle lance des chiffres à la cantonade pour surfer sur la vague d'une crise profonde de nos démocraties dû au Covid, à l'invasion de l'Ukraine et aux choix de ce gouvernement.

Et vous y croyez ? Vous êtes prêts à confier vos destinées et l'avenir de vos enfants à celle qui apportera le chaos dans une période si difficile où tout peut advenir, même le pire.

Pendant que j'écrivais ce texte, j'ai visionné sur Arte un film que je ne peux que conseiller à tous ceux qui s'interrogent : Monsieur Max, de Gabriel Aghion qui conte l'arrestation de Max Jacob, peintre et poète homosexuel, ami de Picasso, Jean Marais, Sacha Guitry, interné à Drancy par une police bien française n'en déplaise à Éric Zemmour, où il décédera en 1944 avant d'être convoyé à Auschwitz.

Ce film "fictionnel" nous plonge dans une période d'horreur, quand une étoile accrochée à un veston pouvait conditionner le destin de millions de gens, prisonnier d'un système né 10 ans auparavant, dans une Allemagne qui avait transmis par le vote et avec la complaisance des milieux d'affaires, le pouvoir à un homme qui allait devenir Adolf Hitler.

Tous les ingrédients de ce qui peut encore survenir y sont présents. Peut-être faut-il se rappeler que la bête immonde du fascisme peut encore revivre de ces braises d'un monde en désolation ?

Et là où il faudrait de l'intelligence, de la compassion, et la force de lutter contre le mal avec lucidité, allons nous laisser le champ libre aux apprentis sorciers qui peuvent nous mener vers un désastre sans précédent ?

Nous avons déjà une pléiade de dirigeants complètement cintrés sur cette planète trop étroite, allons nous en élire une de plus, une de celle qui rejoindra le clan des Poutine, des Bachar, de tous ceux qui imaginent que l'on peut créer un monde meilleur sur les ruines de l'actuel en niant l'humanité de chaque individu.

Les barbelés sont prêts, allons-nous donner à Marine la possibilité de les enfoncer dans le corps social.. réponse dans quelques jours !

Mais moi, je sais ce que je voterai : Hidalgo au 1er tout par fidélité à mes idées et Macron au 2ème pour lutter contre l'horreur, même si je lui réserve quelques années où il faudra bien qu'il nous entende !

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Les borgnes magnifiques !

Publié le par Bernard Oheix

Bon, je ne le suis pas encore ! Mais quand même, au réveil d'un matin blême, quand votre oeil gauche vous adresse le message impérieux d'une absence de vision, vous vous posez des questions bien légitimes !

Après l'urgence d'une consultation auprès de Pascale Wasmer, mon amie et ophtalmologue préférée, force fut de constater que cet implant que l'on m'avait posé il y a une quinzaine d'année pour lutter contre une cataracte précoce, avait décidé de faire des siennes en dérogeant aux sacro-saintes lois de l'équilibre naturel. Rompant les amarres, il décida d'aller se promener dans une cornée bien désolée de le voir prendre des chemins de traverse et quelque peu inquiète des conséquences fâcheuses qu'il pouvait engendrer dans un iris qui n'en demandait pas tant.

Un chirurgien, jeune et talentueux, Laurent Melki, décida alors de prendre mon oeil en main et de se consacrer à faire rentrer dans le droit chemin, l'implant capricieux, et m'opérant en urgence, tenta de remettre l'impétrant en place.

C'est ainsi que je me réveillais après une nuit sans rêves, dans un lit de clinique où des infirmières s'activaient à faire de mon oeil un personnage présentable sous des pansements dérobant la moitié du monde à ma vision chancelante !

 

Vous me direz, ne voir que 50% de la réalité en ce moment, c'est s'épargner la moitié des horreurs qui frappent l'Ukraine, même si cela n'empêche pas d'entendre la totalité des bêtises d'une campagne présidentielle affligeante !

C'est aussi l'occasion de faire le point, même avec un seul oeil, ce qui est plus difficile, sur le vaste chantier que l'âge a entamé sur les vestiges de mon corps.

N'exagérons pas, le corps médical soudé autour de ma pupille, me promet des lendemains heureux pour un rétablissement originel et la pleine possession de mes moyens oculaires. Un peu comme si vous promettiez aux Ukrainiens que Poutine libérait leurs territoires, renvoyait ses armées à la maison, et décidait de transmettre le Kremlin à un jeune juif, acteur comique dans une tragédie balayant les vestiges du passé.

Moi, j'erre toute la journée au rythme de ces gouttes perlées dans cet oeil... que j'ai à l'oeil et j'attends que des jours meilleurs reviennent afin que je puisse admirer ces pyramides que tant de siècles ont contemplées.

Beauté de la Place rouge, en 2011, quand il n'y avait pas encore des l'armes à l'oeil et que Poutine n'était toujours qu'un pantin alternant les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir (cf. La Valse des Présidents !).

Beauté de la Place rouge, en 2011, quand il n'y avait pas encore des l'armes à l'oeil et que Poutine n'était toujours qu'un pantin alternant les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir (cf. La Valse des Présidents !).

Et au passage, notons qu'être borgne en terre de cinéphilie est presque un privilège. Nonobstant cette moitié de l'écran aux abonnés absents, il vous reste quand même le privilège de tutoyer quelques légendes aux agapes du 7ème Art.

John Ford par exemple, n'avait qu'un oeil, mais quel oeil ! Et un bandeau noir sur l'oeil d'un truand ne l'empêche pas de faire Une Chevauchée Fantastique tout en appréciant Qu'elle était Verte sa Vallée pendant que La Garde Noire déclenche Une Révolte à Dublin et que Toute la Ville en Parle !

C'est comme Le Testament du Docteur Mabuse, de Fritz Lang. Avec lui, M le Maudit et Les Bourreaux meurent aussi du côté de Métropolis dans l'éclair Des 3 Lumières... et ce bien qu'il n'ai qu'un oeil valide !

Toujours avec un seul oeil, encore Un Sabotage à Berlin de  Raoul Walsh, à la recherche du Voleur de Bagdad, certainement pas Au Service de la Gloire sur La Piste des Géants avec son Convoi vers la Russie bien de circonstances.

Et André de Toth, même son patronyme incite à la prudence. Et pourtant, pour un borgne, faire en 1944 None Shall Escape est bien prémonitoire. " En 1944, un Hongrois ayant fui le nazisme, prédit les procès de Nuremberg avec une acuité sans égale et avertit : ils n'y échapperont pas !" (Citation de Torreben)

Alors, en cette heure où tant d'aveuglement nous amène à nous poser des questions vitales pour l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants, quand le monde s'embrase comme si l'on n'avait rien retenu de l'histoire, quand un paranoïaque peut investir le champ de l'impossible et tient un bouton rouge dans sa main de dictateur assoiffé de son propre pouvoir... oui ma "borgnitude" n'est qu'un détail de l'histoire !

Ce "détail de l'histoire" dont l'auteur, Jean-Marie Le Pen, pourtant borgne, et sa progéniture, ne sont pas invités au banquet des êtres de lumière qui ont façonné des films comme s'il n'était pas indispensable de posséder deux yeux pour créer la beauté. 

Et j'ai encore  l'espoir de retrouver mon regard de braise afin de pouvoir contempler un monde d'harmonie où les hommes et les femmes de bonnes volontés pourront se prendre par la main et rêver aux lendemains qui chantent pendant que cette clique d'empêcheurs de vivre en paix croupiront dans les relents nauséabonds de leur propre ignominie !

Devant le tombeau de Vladimir Ilitch Lénine sur la Place Rouge. Cet oeil traître... tout comme l'histoire de cette utopie humaniste fut balayée par Staline et désormais Poutine...

Devant le tombeau de Vladimir Ilitch Lénine sur la Place Rouge. Cet oeil traître... tout comme l'histoire de cette utopie humaniste fut balayée par Staline et désormais Poutine...

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