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culture

Nilda Fernandez. C'était mon ami.

Publié le par Bernard Oheix

Qu’importe l’actualité du Festival du film. Qu’importe la sortie de notre livre Café Croisette…

La nouvelle est tombée, sèche comme un coup de rasoir dans le tissu de mes souvenirs. Nilda est tombé, il a abandonné le terrain de la chanson, l’espace de sa vie. Il a laissé Olga sa femme, mon amie, sa petite fille qui éclairait de son sourire son avenir. Il a trébuché définitivement. Si jeune que l’on imaginait qu’il avait l’éternité pour lui.

 

C’était mon ami, et je remercie le destin de m’avoir permis de croiser son chemin vers 1982, dans un petit café-théâtre de Lyon où il jouait en s’essayant à la gloire devant une poignée d’inconnus.

Nous étions jeunes et plein d’espoirs dans une période où l’on pouvait rêver. Il sortait d’une aventure difficile, un disque vinyl signé par une major qui avait massacré sa production et n’avait assumé aucune diffusion. Une pratique courante à cette époque où les majors croulaient sous les flots d’un argent facile et signaient à tour de bras sans assumer le travail nécéssaire de promotion. Jackpot permanent des heures glorieuses de l’industrie musicale dévorant les talents en en encaissant les dividendes. 

Il allait alors enterrer son nom de Daniel et se forger une nouvelle identité musicale sous le nom de Nilda, pour vaincre les démons du passé et se reconstruire.

 

A l’époque, je travaillais à mettre sur pied une agence commune à toutes les 600 MJC de France, La Belle Bleue, structure de diffusion de spectacles, misant sur les jeunes émergeants. Si chaque MJC faisait l’effort de prendre 2 spectacles à l’année, le potentiel colossal de 1200 contrats auraient permis d’accompagner une dizaine d’artistes sur les chemins ardus de la gloire et de la reconnaissance, vers le métier d’artiste, vers l’affirmation d’un talent.

J’ai encore en mémoire la lettre qu’il m’écrivit, assis dans les jardins du Luxembourg, désemparé, en me demandant de lui tendre la main et de venir à son secours. Je lui ai tendu la main et jamais je n’ai regretté ce geste.

Grâce à l’intervention d’un ministre (Edwige Avice), au soutien de la Fédération Française des MJC et de la MJC de Bourg en Bresse dont j’étais le directeur, La Belle Bleue fut créee en septembre 1984. Dans le 1er catalogue, Nilda Fernandez était proposé, dans une formule souple, légère (4 musiciens) à un prix dérisoire, en compagnie d’autres jeunes plus ou moins connus (les aventuriers de la gondole perdue, Denis Wetterwald, Marianne Sergeant, Patrick Veuillet).

Las ! le beau rêve se fracassa sur la réalité. Chaque directeur étant un créateur en puissance, les rares programmations des MJC (5 à 6 spectacles en moyenne à l’année) représentaient le moment de leur toute puissance et les MJC ne suivirent pas. Elles avaient toutes des artistes à proposer mais si peu jouèrent le jeu de piocher dans leur catalogue, de mutualiser leur force. 

C’est ainsi que Nilda joua une dizaine de fois sous l’étiquette La Belle Bleue, à Lille, à Ranguin de Cannes, chez quelques autres passionnés de solidarité…

Entre temps, Nilda m’avait demandé de produire un single, mais en train de mettre la clef sous le paillasson et de fuir la déroute, je fermais La Belle Bleue en 1986 pour reprendre un poste de MJC dans le Sud.

Et un mois après la fermeture, je reçus la pochette d’un disque 45 tours, dont le titre allait révolutionner sa vie et le faire accéder en un titre de l’ombre à la lumière. Madrid, Madrid, son premier chef d’œuvre !

Le train était passé. La Belle Bleue disparût. Une étoile naissait.

S’ensuivirent un CD, Nos Fiançailles qui se vendit à plus de 500 000 exemplaires, des apparitions à la télé où son personnage androgyne qu’il cultivait avec délectation et sa voix presque féminine intriguaient et fascinaient. Nilda entama une carrière de star même s’il refusa de tomber dans la facilité d’un formatage, de rester dans un personnage où il pouvait se contenter d’engranger les dividendes de son nom. Grands concerts, tour de France des villages en roulotte avec concert sous la tente chaque soir, expériences diverses…

Nos retrouvailles eurent lieu sur la scène Debussy en avril 2000 où je le programmais devant une salle archi-comble. Émotion de le voir rayonner dans le Palais des Festivals. Parcours croisés qui nous permettaient d’être réunis à nouveau. Nous ne nous sommes plus quittés. A Moscou où il entama une carrière de star, je fis connaissance avec sa future femme, Olga, fous rires et vodkas, complicité. Il fut de toutes mes dates importantes. Le 22 septembre 2010, je lui offris le cadeau d’un orchestre symphonique et il transforma la soirée en féérie tant ses mélodies et sa voix collaient à l’instrumentation de l’Orchestre de Cannes dirigé par Philippe Bender. Il assura la direction de mon dernier concert « voix Passions » en tant que Directeur de l’Évènementiel en avril 2012, puis de mon dernier concert des Nuits Musicales du Suquet, en 2016 « La nuit de la Guitare » où avec son complice Laurent Korcia, Nono et d’autres, il mit de la poésie dans mon dernier opus de programmateur.

 

Nous nous retrouvions régulièrement depuis. Chaque voyage à Paris étant une opportunité pour boire un café, parler et retrouver cette complicité de survivants.

Mais il a décidé de partir trop loin pour que je puisse le rejoindre. Et mon cœur saigne de ne plus le voir, de ne plus l’accueillir dans mon jardin, de ne plus entendre sa voix si douce.

Mes pensées vont vers Olga, vers ses deux filles dont la plus jeune saura par ses amis combien son papa était un homme de bien, un homme de valeur et dont les comptines lui manqueront.

Mais la vie continue et comme il avait déjà une voix d’ange, alors assurément, il est en bonne compagnie, même s’il nous a laissé avec un sentiment de solitude qui nous mord le cœur.

Ciao Nilda ! À bientôt !

Mon jardin. Un regard. Un sourire. La vie.

Mon jardin. Un regard. Un sourire. La vie.

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Là ! c'est (vraiment) de la musique.

Publié le par Bernard Oheix

 

Elles sont deux à porter à bout de bras un Festival de musique au sein du temple du théâtre estival. Annie Rosenblatt et Sabine Chatel, depuis 3 ans, s’offrent un détour par les chemins si particuliers de la musique du monde et de l’expérimentation musicale en Avignon, dans la cour du collège Verlet. Avec très peu de moyens, elles se débrouillent pour utiliser leur carnet d’adresses, monter des « coups » artistiques, embaucher des bénévoles, convaincre et séduire des partenaires et faire venir un public qui délaisse pour quelques heures l’Art de Molière pour celui des notes enchantées. Et le résultat est pour le moins étonnant.

Dans les aléas d’une 3ème édition rendue plus complexe encore par une 2ème étoile brillant à l’horizon pour notre équipe nationale de football, (le festival se déroulait du 13 au 17 juillet avec une finale à Moscou le 15 !), elles s’acharnent à créer de la convivialité et à donner un supplément d’âme à cette musique qui nait dans les reflets de l’espoir, dans l’expression des femmes et des hommes qui tentent de libérer leur société de ces chaînes qui les oppriment, dans tous ces élans d’une main tendue vers l’autre par notes interposées.

 

On est bien loin des sentiers rebattus, du formatage des artistes éprouvettes, d’un showbiz surfant sur les désirs les plus attendus. Non, on est dans l’appropriation collective, dans le partage non seulement d’une mélodie, mais d’une culture qui en est la matrice et ne demande qu’à toucher l’autre.

Et nous sommes tous ces autres devant l’extraordinaire volonté des femmes algériennes de Lemma qu’une Souad Asla à la beauté d’une princesse du désert entraine vers l’affirmation et la conquête d’une liberté. Occupant un espace dévolu exclusivement aux hommes, jouant des instruments que seuls leurs maris ou fils peuvent faire sonner, elles vont sur 3 générations, de la grand-mère à sa petite fille, jouer, danser et offrir leur joie à un public transporté. Des chants soufis aux danses festives des mariages, elles campent à l’orée du désert et se révèlent comme d’extraordinaires ambassadrices d’une musique de fête et d’allégresse où les frontières n’ont plus lieu d’être !

Cet évènement, en co-accueil avec le Festival d’Avignon, montre bien les limites floues d’un art total. Du théâtre, il y en avait dans leurs costumes traditionnels chamarrés, dans leurs attitudes, dans leur façon de donner du bonheur en se mettant en scène.

 

 

Là ! c'est (vraiment) de la musique.

De la même façon, et toujours en participation avec le Festival officiel, le Cri du Caire permet à Abdullah Miniawy accompagné de musiciens d’excellences et d’un Yom charismatique, d’exprimer par sa voix magnétique, toutes les gammes du possible, de l’incantation au slam, du poème soufi aux rock, du mysticisme au jazz en un melting pot rafraîchissant et novateur. Voix d’un pays déchiré où la musique pourrait donner le tempo d’un temps nouveau !

 

Mais tout au long de la journée, dans cette cour ombragée, on croise des siestes acoustiques avec un Bastien Lallemant solaire, des conférences d’un maître en la matière, Gérard Kurdjian, un espace restauration bio et des plages dj's « vinyls only » de Jean de Lardenelle.

Et sur la scène, un jeune représentant du chant diphonique Mongol dans un voyage à travers les steppes, un couple iranien (Shadi Fathi et Bijan Chemirami) dans un dialogue percussion/chant réinventant une culture persane si riche et audacieuse… et tant d’autres !

Et comment ne pas dire notre admiration pour l’improbable création du plus grand des clarinettistes, Yom, accompagnant la voix si pure d’Elise Dabrowski, (Mezzo Soprano) dans un hommage Lingua Ignota à Hildegarde Von Bingen, cette religieuse du 11ème siècle dont la vie et l’oeuvre sont une saga qui échappe à toute logique.

Dans cette langue inventée par elle, ils vont transposer des cantiques et des recettes de vie en quelques notes greffées sur la voix chaude de la chanteuse transportée.

 

Là ! c'est (vraiment) de la musique.

Là! c’est de la musique pourrait se décliner en Là ! il y a de la vie, de la passion et du bonheur à glaner pour affronter les secousses d’un monde si mal agencé où les fausses notes sont légions.

Dans les chaleurs moites d’Avignon, la musique du monde à toute sa place. Elle offre une oasis à ceux que les mots emportent et leur donne quelques notes pour tenter de décrypter une histoire balbutiante.

 

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Que le jour commence ainsi de Guillaume Roux

Publié le par Bernard Oheix

 Guillaume Roux est certes mon ami, mais cela ne justifie rien !

Si ce n’est cette profonde amitié qui traverse le temps, cet attachement réel avec un homme qui compte à mes yeux par son ouverture, l’intelligence de ses propos, ses choix de vie, ses positions toujours mesurées, sa famille si belle... Bon vous l’avez compris, le psy Guillaume est mon pote et avec lui, les consultations sont gratuites !

Nous partageons beaucoup de choses même si le temps à tendance à nous courir après et a nous priver du plaisir d’être ensemble. Et dans nos intérêts communs, outre le cinéma,  il y a ce goût pour l’écriture, cet enchâssement de mots, ces mots qui font des phrases, ces phrases qui s’écoulent et construisent une histoire à partager !

On s’est souvent donnés des bouts de manuscrits à lire sans jamais se convaincre tant nos univers sont aux antipodes par la forme comme par le fond. Mais quand il m’a annoncé que son premier roman allait paraître, que j’ai vu son regard de fierté en me montrant la photo de sa couverture, j’en ai été sincèrement heureux pour lui, pour la reconnaissance de ses années de travail, d’isolement, de cette solitude de l’écrivain que je connais si bien et qui trouve dans cette édition un aboutissement !

Restait désormais à lire son livre dont le beau titre élégant et intriguant  Que le jour commence ainsi pouvait tout laisser supposer, le meilleur comme le plus sophistiqué ! Mais avant, il m’a convié, pour le lancement officiel de son oeuvre, à une lecture publique d’extraits suivie d’une séance de dédicaces, le vendredi 13 avril, à la médiathèque de Vence. Ses amis s’étaient réunis autour de lui et l’exercice de style complexe d’une lecture par un excellent comédien de bouts de roman, pour ne laisser que des sentiments diffus, tint ses promesses et  me donna l’envie de plonger dans son oeuvre. Ce que j’ai fait !

j’ai dévoré son roman. Son style aérien comme des vagues nonchalantes venant s’échouer sur les rives de nos perceptions, ces phrases éthérées qui touchent au coeur  de nos sentiments. Ses mots sont des notes de musique au service d’une histoire éternelle. L’ombre de cette mort qui rode autour du narrateur et touche ses proches, seule la rédemption par l’amour pourra la chasser...mais à quel prix ! C’est une superbe histoire d’amour entre Stella et  un homme sans visage, qui sauvera le monde, même s’il est indispensable pour cela de s’en libérer de toutes les chaînes et de s’affranchir de toutes ses peurs. Ce roman est en équilibre au dessus de tous les précipices, des vertiges d’une fuite vers l’Inconnue et d’un abandon de tous les codes pour tenter d’être soi-même au milieu des autres.

Sa formation de psychologue l’autorise à s’approcher au plus près des sentiments confus qui s’agitent en nous, de démêler des émotions ténues, de tracer une frontière entre le réel et l’irréel. Au sortir de ces pages envoutantes, nous aimerions être capables de discerner les «Stella» qui nous indiquent que le chemin le plus court vers le bonheur est un don qui impliquent tant de renoncements. Mais l'urgence de ce désir d’amour ne permet pas les faux semblants.

Des personnages apparaissent comme cette enfant Annabelle que nous aimerions protéger, des amis qui peuplent les fractures de son drame, des relations floues aussi qui hantent son parcours vers l’abandon.

Il faut lire Que le jour commence ainsi et célébrer cette maison d’édition Entreprendre (http//entreprendre-editions.com) qui a le courage de permettre à un jeune écrivain de sortir des sentiers rebattus et d’affirmer sa vision d’un monde ou le noir et blanc créent la couleur pourpre d’un mirage.

Guillaume Roux est mon ami certes, mais c’est aussi et surtout, un écrivain qui a trouvé son style et qui est capable de nous embarquer dans un train peuplé de fantômes, ceux d’une réalité qui jouxtent le monde dans lequel nous vivons. Et je suis fier et heureux pour lui de m’avoir convaincu !

PS : on peut commander son livre par Internet directement auprès de Entreprendre Editions

PPS : et personne ne m’a payé pour écrire ces mots, même pas Lui !

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Robinson des glaces Emmanuel Hussenet (ed Les Arènes)

Publié le par Bernard Oheix

Tout commence, comme souvent, par une rencontre impromptue. A la soirée de fête d’un ami, une blonde inconnue s’installe à notre table, un échange passionné s’engage et bientôt la fascination d’un discours entre deux mondes autour d’une île coincée entre le Canada et le Danemark. On est à Cannes, un soir d’automne et le grand large s’invite pour un voyage qui ne laissera pas indifférent !


C’est à ses côtés, en se glissant entre les icebergs, dans un froid polaire, qu’Emmanuel Hussenet nous embarque à coups de pagaies entre les glaces millénaires en train de fondre. Son objectif « d’aventurier » est de rejoindre un îlot coincé entre la mer du Labrador et l’océan Arctique. Dans le chenal de Kennedy, à deux bras de la terre canadienne d’Ellesmere et du glacier Danois de Peterman, comme un rocher du bout du monde, l’objet de convoitise d’un aventurier qui, à la force des bras, tente de le rejoindre. 
Il va falloir partir du dernier village d’Etah, bien au dessus de Thulé, confins de la civilisation, et s’en remettre à son expérience dans la solitude des glaces qui furent éternelles. Des années à accumuler un savoir faire destiné à lui permettre de survivre dans un territoire où la moindre erreur se paie d’une vie. La solitude en partage, mission à hauts risques dont au fil des pages de ce livre, Robinson des Glaces, on découvre que sa finalité n’est pas une nouvelle conquête de l’inutile mais bien une préoccupation majeure pour une humanité aveuglée par sa propre suffisance !
C’est dans le détroit de Smith et en traversant le bassin de Kane que l’auteur-aventurier nous dévoile son véritable plan. Alerter, lancer un cri d’alarme, envoyer un signal impératif aux peuples du monde. La calotte glaciaire fond à vue d’oeil, d’année en année, les couloirs encombrés de glaces s’ouvrent à la navigation et les richesses minières font de ces territoires verglacés, un nouvel Eldorado pour les affairistes du monde entier assoiffés de puissance.
Emmanuel Hussenet nous parle avec des mots si justes et forts du vrai combat qui se déroule alors. Pas celui de sa tentative pourtant héroïque d’atteindre l’île d’Hans et qui échouera d’ailleurs, mais bien celui de dévoiler les ravages irréversibles que nous infligeons à notre berceau et les conséquences funestes qui en découleront !
Il est déjà trop tard… ou presque ! La fonte des calottes glaciaires, la montée des océans, les modifications irréversibles qui sont en train d’affecter le climat, la géographie, dessinent une nouvelle histoire du futur sur une terre gangrenée par l’homme ! Une histoire de l’apocalypse en train de s’écrire sous nos yeux.
C’est avec des mots précis, des exemples, des notes particulièrement pertinentes que l’auteur aventurier nous amène à nous poser la question essentielle. Que voulons nous comme avenir pour nos enfants, et les enfants de nos enfants ? Avec cette frontière d’un chaos irréversible qui se rapproche de plus en plus au fil de nos choix inconséquents.

Il continue à progresser à coups de pagaie vers son îlot perdu comme une métaphore d’une humanité à la recherche son horizon. Entre les ours polaires, le froid, les modifications constantes de son environnement  et le danger permanent qui le guette, il nous dévoile ce qui se dissimule derrière son aventure, un projet pour sauver une Terre exsangue. Rendre l’Île d’Hans à l’humanité entière pour en faire un repère pour le monde à venir. Entamer la guérison de la planète en stoppant la menace de la fonte des glaces. Il s’agit de faire un barrage de glace aux glaces dérivantes pour les stopper dans leur course vers les eaux libres. Tirer des élingues à partir de l’île d’Hans à travers ce chenal étroit pour créer les conditions d’un obstacle sur lequel s’entasserait les icebergs, bloquant le processus de la fonte !

Je ne sais pas si scientifiquement c’est une réponse au drame en train de se jouer. Ce que je sais par contre, c’est qu’Emmanuel Hussenet après nous avoir convaincu de la réalité du réchauffement climatique, tente d’offrir une réponse et de l’espoir à ceux qui en manquent tant. Oui, il faudra lutter pour maintenir la vie sur la Terre ! Oui, on trouvera des solutions… mais il est urgent de ne plus se voiler la face !
Le monde est malade de l’homme et l’homme se doit de mériter son monde ! Alors, à vos marques, lisez ce livre d’Emmanuel Hussenet, et même si le combat se fera sans vous, il faudra bien qu’il ait lieu et que la préoccupation majeure de sauver la Terre dépasse largement les intérêts partisans de ceux qui crachent sur le futur !

 

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Marie-Claude Pietragalla.

Publié le par Bernard Oheix

Etre Corse, et avoir un patronyme qui commence comme la plus célèbre bière insulaire, la Pietra, être danseuse, et avoir son nom qui finit par un « galla », est quand même une forme de prédestination qui montre à l’évidence qu’avec Marie Claude Pietragalla, rien ne peut se dérouler comme prévu !

D’une beauté à couper le souffle, cette danseuse étoile de l’Opéra de Paris aura tout vécu de la gloire sur les scènes du monde entier. Egérie d’une certaine mode et de la publicité, elle va devenir un personnage public en échappant aux cénacles des palais parfois bien poussiéreux de la danse.
En 1998, elle devient, très jeune, la directrice du Ballet National de Marseille succédant à une légende de la danse, Roland Petit.
De son expérience Marseillaise, on retiendra le tumulte d’une gestion complexe des individus, le corset d’une administration d’une institution n’étant peut-être pas adapté à sa personnalité rebelle, à ses fulgurances créatrices. Je me souviens encore de l’aventure Sakountala que j’avais accueillie en 2001, une pièce débordant de vie où les danseurs créaient dans la verticalité, un espace de danse inversé dans une complexité technique qui nous avait donné des sueurs froides pour réussir à implanter le dispositif scénique sur le plateau du Grand Auditorium du Palais des Festivals.
Au fond, tout était déjà dans cette première expérience. La folie d’une grandeur au service d’un art de la danse, la volonté d’échapper aux codes, une forme d’hystérie créant et sublimant le mouvement. 
Le public l’a toujours suivie, la critique pas toujours ! Une bonne partie des censeurs du bon goût ne pouvant accepter le refus de toutes bienséances, l’imprévisibilité de sa démarche, lui rendant coup pour coup et lui faisant payer la grâce insolente d’un corps sculpté par des années de pratique et une tête bien faite se nourrissant de lectures et d’expériences multi-disciplinaires.
Sa rencontre avec Julien Derouault va être déterminante. Dans leur relation fusionnelle, ils trouvent la force de s’émanciper d’un système où ils s’asphyxiaient pour partir dans la véritable aventure de la création d’une compagnie privée et se donner les moyens de vivre leurs rêves communs.
Au passage, notons quand même qu’à l’heure où nombreux artistes n’aspirent qu’au confort d’une institution, eux vont s’en affranchir pour plonger dans l’inconnu. C’est tout à leur honneur que d’accepter de revenir aux sources, Molière d’un théâtre de la danse itinérant, se construisant au fil des projets et des représentations, dans la complexité d’une période loin de l’âge d’or de la culture des années 80, affrontant la violence d’une crise économique, morale et esthétique tout en continuant un combat pour offrir du rêve à un public qui en a bien besoin !

De ce point de vue, leur dernière création ambitieuse, Lorenzaccio, est un véritable bijou, une pièce de danseurs/comédiens, ou les comédiens dansent, où les danseurs jouent et où la scénographie signée de Daniel Mesguich, de Julien Derouault et de la Pietra fait merveille pour reculer les limites et dissoudre les frontières entre les arts vivants !
Sur le parvis du château de Grignan, devant un parterre de plus de 800 personnes, chaque soir pendant plus d’un mois et demi (45 représentations à guichets fermés !), ils vont livrer une véritable performance physique se terminant par une standing ovation rituelle. Julien Derouault porte sur ses épaules un Lorenzaccio déchirant, magnifique, explorant de la voix toutes les gammes d’un texte d’une richesse infinie. Entre la politique et la religion, le pouvoir à prendre et la vie à perdre !
Il est entouré d’une troupe incroyable dans sa diversité et sa qualité ou Alexandre de Médicis, interprété par le magnétique Abdel Rahym Madi joue avec le destin des autres, Simon Dusigne en Cardinal Cibo, cape rouge sur un overbooard, se glisse entre les danseurs comédiens en déclamant son texte, Louise Strozzi en jeune fille évanescente, et tous les autres (11 artistes sur la scène) vont éblouir devant un château transfiguré par les effets spéciaux des lasers et des lumières qui découpent l’espace.
La touche Mesguich, le talent de Derouault, l’esthétique de Pietragalla vont transformer en triomphe leur création.

Et si vous en avez l’occasion, allez voir cette pièce qui  partira sur les routes de France à l’automne prochain et finira bien par atterrir sur la capitale !
Merci à Marie-Claude Pietragalla, à Daniel Mesguich, à Julien Derouault… et à leur administratrice, la compétente et pétulante Aurélie Walfisz qui gère avec tant d’allant et d’énergie, l’administration de la compagnie Théâtre du corps Pietragalla-Derouault.

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Riccardo Caramella : Tirer sur le Pianiste !

Publié le par Bernard Oheix

Riccardo est mon ami. On a réalisé plusieurs opérations ensemble, et quelques moments merveilleux sont toujours dans ma mémoire et dans celle des nombreux présents. La musique, les images et son humour ont fait fureur dans les programmations des "Saisons de Cannes" que je produisais. Le voilà reparti donc pour un nouvel opus, le samedi 7 octobre 2017 à 20h en la salle de La Licorne à La Bocca qu'il affectionne particulièrement. Et ce bien naturellement pour une cause humanitaire et sans percevoir le moindre cachet.

Il m'a demandé de présenter sa soirée et de lui écrire un mot pour le programme. Je l'ai fait avec plaisir car dans ce volume 2 de musique et cinéma, il y aura tout ce que j'aime dans le spectacle vivant.

Alors, à vos calendriers, cochez ce samedi 7 comme une date où l'on ne peut que répondre présent à la fois comme spectateur et à la fois pour soutenir la cause de ces enfants malades qu'il soutient avec passion. 

Voici donc le texte que son talent et notre amitié m'ont inspiré ! 

50 ans que ces doigts effleurent, caressent et se martyrisent sur les claviers des scènes du monde. Après plus de 2000 concerts, bien sûr, Riccardo, mon ami est à la retraite, choix assumé de ne plus avoir à courir les salles de tous les pays pour choisir son destin, volonté de « sortir » d’un jeu qui l’a vu triompher de tous les pièges d’une carrière en assumant le travail acharné indispensable à la maitrise de ce piano qui fut son univers exclusif pendant des décennies.
Mais avec le temps, Riccardo Caramella fait comme le bon vin italien, il se bonifie, trouve des arômes nouveaux et se forge une identité en marge des canons du grand art classique.
Passionné de cinéma, de ces musiques qui le touchent, lui, homme de sons sensibles aux images, il s’est lancé dans la cause d’une exposition de ces partitions qui n’existent que par le nom d’un réalisateur, par une séquence mémorielle, noyées dans un film dont elles n’émergent qu’avec parcimonie.
Dans ce spectacle, elles seront à l’honneur, ces bandes sons dont on ne connait que si rarement l’auteur, qui peuvent passer du classique au jazz, s’égrener sur quelques notes incertaines ou s’envoler sur des partitions connues. Elles renvoient à des scènes que l’on retrouve alors avec ferveur, enfouies dans notre mémoire, cachées dans notre histoire. Et c’est bien l’image qui viendra alors se mettre à leur service pour les honorer et les sublimer.
Aidé de sa faconde, jonglant autant avec les mots qu’avec les notes, en support d’extraits de films qu’il a sélectionnés, Riccardo va jouer à l’homme orchestre, faire une polyphonie des sens et nous prendre par la main pour dériver dans une histoire musicale du 7ème art pleine d’anecdotes et d’émotions.
Et puis, si vous n’aimez pas, vous pourrez toujours, à l’inverse de François Truffaut, "-Tirer sur le pianiste."

Bernard Oheix

 

J'avais déjà présenté son spectacle pour Cinéma et Musique volume 1... Je serai donc là pour le volume 2... en attendant la suite !

J'avais déjà présenté son spectacle pour Cinéma et Musique volume 1... Je serai donc là pour le volume 2... en attendant la suite !

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Montreal s'amuse, Montreal s'éclate

Publié le par Bernard Oheix

Il  ne m’a jamais été facile de me rendre à Montréal. Une malédiction, sans aucun doute, celle d’un karma où j’ai dû écraser un orignal avec mon «char» dans une vie précédente. Il y a deux ans, un «tour de reins» m’avait bloqué la veille du départ ! L’an dernier après une «escale technique» impromptue à Munich, une correspondance ratée à Dusseldorf, un  saut de puce à Bruxelles, j’avais mis 38 heures pour arriver au Mondial des Jeux. Cette année, avant partir le vendredi 21, je me suis soigneusement préparé à affronter les aléas du direct. J’avais bien raison ! Défaut d’AVE, un nouveau «visa» obligatoire pour nous rendre chez nos cousins, sorti du chapeau comme par un coup de baguette magique. 3 voyageurs esseulés (dont moi !) virent, au pied de la passerelle, l’avion décoller sous leurs yeux, emportant leurs rêves d’une poutine bien grasse à l’arrivée. C’est donc le dimanche matin, après avoir pris un nouveau billet, que je me suis re-pointé à l’aéroport de Nice, confiant, le fameux AVE en poche ! Las, une alerte au colis abandonné fit fermer l’aérogare, les démineurs débarquant pendant que je regardais l’heure tourner, n’ayant que 50mn pour changer à Zurich de terminal. Miracolo... L’avion de Montréal ayant un retard, j’ai dû être un des derniers à monter dans la carlingue, m’asseoir, et attendre gentiment que l’hôtesse (au demeurant charmante) vienne renverser sur mes bijoux de famille (les gosses en Québecois !), un café bien brûlant qui me fit hurler comme un cochon que l’on ébouillante. J’envisage du coup de devenir végétarien ! Mais bon, à la guerre des jeux comme à la guerre, je suis à Montréal et le monde à les yeux fixés sur ce Mondial des Jeux où je souffre avec constance en marchant les jambes quelques peu écartées par une cicatrisation bien trop lente de mes tissus intimes carbonisés.

Et disons-le tout de suite, en cette année 2017, enfin, la magie opère. Depuis 2012, Gilbert Rozon, le boss charismatique de Juste Pour Rire et inamovible jury de «La France a un incroyable talent», m’avait confié la mission de mettre sur pied un Mondial des Jeux s’inspirant du Festival des Jeux de Cannes sur la période juillet du Festival. L’histoire a balbutié, les éditions se sont enchaînées, avec leurs joies et l’immense difficulté de créer un évènement dans un pays hors norme, où tout est grand, immense, et où l’entreprenariat s’apparente aussi à une jungle où tous les coups sont permis.

C’est aussi l’histoire de belles rencontres. Stephane Yannako pour la première édition cataclysmique, un homme adorable et plein d’énergie, un grand enfant attaché à bien faire, mais démuni devant la machine impitoyable de JPR. Puis il y eut Arman Afkhami, un jeune producteur de talent, bourré d’idées et de passion qui vola en éclat sur les réalités d’un Mondial impossible, mais retomba sur ses jambes dans la machine «commandite» de JPR. L’an dernier, en 2016, c’est Guillaume Degré-Timmons, un jeune et talentueux producteur qui s’y attela pour faire le sale boulot avec Julien Vaillancourt-Laliberté comme administrateur (quels noms quand même !). Remettre les finances à plat et repartir d’un bon pied. Ils réussirent leur pari et livrèrent enfin une édition «rentable» même si cela avait du passer par un certain appauvrissement du contenu du projet. Depuis, il a crée sa société, jeune entrepreneur symbole de ce Québec où tant de choses sont possibles et est devenu un partenaire indispensable du Mondial des Jeux. Pendant ce temps, du haut de ces buildings futuristes de la Place des Arts de Montréal, des siècles de jeux me contemplaient en rigolant !

Et Patrick Rozon, (dans la famille Rozon, je voudrai le neveu !) arriva enfin. C’est Gilbert, qui profitant du travail remarquable qu’il avait mené sur Zoofest (un festival de jeunes atypiques, prises de risque maximum pour évènements coups de coeur) lui confia les rênes du MDJ. En France, en cette période troublée d’élection Jupitérienne, cela aurait pu s’apparenter à du népotisme, style job d’assistant parlementaire pour enfant de député !

Quelques skype en automne, des notes échangées et le «mentor» que je tentais d’être depuis 4 ans, vit débarquer en février à Cannes pour le Festival des Jeux, un grand olibrius, le verbe haut, Québecois jusqu’au bout des ongles, faconde et belle humeur, brassant l’air et le rire en panache. Mais derrière cette attitude, il y a avant tout, un homme qui comprend vite, manager d’équipe, intelligent, finaud, vrai et talentueux successeur d’un Gilbert aspiré par les planches et une carrière (brillante disons-le !) d’acteur de one man show ! Et le couple (non sexué) Patrick/Bernard se mit à fonctionner pour le plus grand bonheur des finances de Juste pour Rire et des joueurs alléchés par ce ramage et ce plumage d’un tandem qui tirait une édition 2017 enfin à la hauteur des enjeux du jeu ! La rue en folie, un travail spécifique avec les séniors, un concept jeu/humour adapté à des tournois, une grande  veillée des «Loups garous de Thiercelieux» avec Philippe Des Pallières et Hervé Marly, les auteurs de ce jeu mythique, une panoplie de tournois nouveaux genres, l’Espace créateur Loto-Québec..., une dynamique réelle comme un foisonnement pas toujours controlé mais tellement porteur et efficace !

Avouons-le, ce ne serait pas le Mondial des Jeux du 375ème  anniversaire de Montréal à la hauteur de mes engagements lointains (le meilleur du monde !). Ce n’est pas le plus grand festival de tous les temps, mais les ingrédients sont enfin réunis pour que le bébé jeu de Montréal grandisse et s’épanouisse vers une adolescence heureuse. Encore un petit effort, une équipe un peu plus solide à structurer, une intégration des acteurs locaux du jeu plus poussée et je prends date pour l’avenir : le Mondial des Jeux sera le plus grand évènement ludique du continent de Donald Trump et la destination d’été incontournable de ceux qui aiment jouer sans contrainte.

Alors oui ! Merci à Gilbert Rozon d’avoir cru en ce Festival. Je me souviens de sa tête quand il avait découvert la salle du Palais des Festivals de Cannes avec 1000 scrabbleurs. J’ai encore au fond de la gorge, le jour de notre rencontre en un mois de février du siècle dernier à la bourse Rideau, le gout âcre de quelques rasades d’un breuvage indéfinissable ingérées dans une corne de buffle au carnaval de Québec, par moins 30° devant des traineaux surchargés de jeunes filles dénudées dérapant dans la neige et une fanfare jouant de la trompette avec des moufles ! J’ai encore en moi sa déception des années précédentes devant les difficultés à créer ce Festival des Jeux. Tu ne l’as pas encore tout à fait ton Festival, mon Gilbert... mais Patrick Rozon, Julien, son équipe, Guillaume et Tim:Tom, Anthony et le Valet de Coeur, Shady, Simon et tous les autres sont bien présents pour que, dans un avenir proche, tu puisses contempler ton oeuvre et dire tout haut, le bien que tu penses tout bas de nos efforts ! Allez, Gilbert, encore un effort pour être révolutionnaire et on l’aura notre MDJ à faire pâlir tous les pisses froids qui ne croyaient pas en notre rêve !

Et bien sûr, Montréal c’est aussi la ville des festivals et des spectacles dans un foisonnement incroyable. Et de ce point de vue, on a été gâté. Un surprenant Rêveurs Définitifs avec Eric Antoine à la baguette envoutant à souhait qui fera fureur dans les tournées en Europe, un Joel Legendre attachant dans un parcours de  vie ou même un Français peut entrer en résonance avec son univers de star cathodique, des one man shows, des défilés, de l’humour, de la passion et des rues où tout le monde joue à se faire plaisir... Et elle est pas belle la vie ?

PS : Quand à moi, si d’aventure ils souhaitent me garder quelque temps encore, c’est en bateau que je viendrai l’an prochain...

La rue en folie ! Montréal joue à être heureuse !

La rue en folie ! Montréal joue à être heureuse !

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Hommage à Roland Dyens

Publié le par Bernard Oheix

 

Je sais qu’il y a des évènements très importants actuellement... La primaire de la droite et ses affrontements pathétiques, Hollande osera-t-il se représenter avec ce bilan qui n’en finit plus de frémir, Marion qui attaque Estrosi sous prétexte qu’il lui pique sa motion d’exclusion des immigrés en PACA, Trump qui pourrait avoir l’arsenal nucléaire sous ses doigts dès demain matin, Erdogan qui emprisonne tout ceux qui respirent et décapite la presse et la démocratie...

 

Et pendant ce temps, la vie continue, elle s’arrête même pour certains, et c’est bien le cas pour un homme que j’aimais et qui rayonnait de toutes les couleurs de l’arc en ciel.

Roland Dyens s’est éteint, la flamme de son coeur a été soufflée et au-delà de la perte d’un ami, pas une ligne dans la presse pour célébrer la disparition de celui qui ennoblit la guitare classique au long d’une carrière d’élégance et de brillance.

Oui, Roland Dyens, même si le silence éternel s’abat sur ces notes que tu distillais avec passion, dans le coeur de tes amis, de tes élèves, de tes nombreux fans, tu resteras le monstre sacré qui savait inventer un monde d’harmonie avec quelques cordes et des doigts qui n’en finissaient plus d’en tirer les sons extrêmes de ton génie.

 

Nous nous étions découverts dans l’aventure inégalée de Guitares Passions, un festival de guitares que j’organisais et dont le Directeur Artistique était Pierre Olivier Piccard, qui réunissait dans tous les genres, les meilleurs interprètes et conjuguait concerts d’exception, cours, masters class et "jam's" enlevées et débridées pour des «offs» de légende ! C’était la fin des années 80, nous étions dans une période bénie où tout était possible, même les rêves les plus fous qu’un «show-biz» jugulera par la suite. La passion pouvait l’emporter, la sécurité n’avait pas encore émis ses oukases dévastateurs, et le public friand, se délectait et osait l’aventure sans égal d’une découverte improbable !

J’ai en mémoire tant d’heures qui échappent au temps, des rencontres impossibles...  Ainsi, j’ai pû croiser la route, dans un contexte si favorable à l’échange, des Chet Atkins, Frank Gambale, Marcel Dadi, Alexandre Lagoya, Paco de Lucia, Al di Meola, John MacLaughlin  (hélas, les 3 derniers pas ensemble !), Birelli Lagrene, Steve Vaï, Roberto Aucelle, Charly McCoy, Jonathan Moover, Simon Phillips, Juan Carmona, Michel Haumont, Vincent Absil, Jean-Claude Rapin, Scott Henderson, Nono et tant d’autres !

 

Nombres ont précédé Roland en s’éclipsant toujours trop tôt... mais ce n’est pas un hasard si, pour mon dernier concert programmé à Cannes, dans le cadre des Nuits Musicales du Suquet, le 23 juillet 2016, j’ai demandé à mon complice guitariste Jean-Claude Rapin, de battre le rappel de mes amis pour une soirée Guitares Passions et d’en assurer la Direction Artistique...Une façon de boucler la boucle, d’achever mon parcours par où je l’avais entamé...

ils ont été si nombreux à répondre présents pour mon concert d’adieu ! Je me souviens encore de Jean-Claude, me téléphonant un soir du mois de mai pour m’annoncer que Roland Dyens avait, non seulement accepté de venir jouer, mais qu’il en était heureux et fier !

On le disait malade... mais quand je l’ai accueilli au Palais des Festivals, j’ai vu un immense sourire lui barrer le visage et chasser tous les nuages... Il m’a pris dans ses bras et nous nous sommes étreints, longuement et en silence... Nous n’avions plus besoin de mots !

Et le concert a eu lieu, et mon ami Roland Dyens a été sublime, 15 minutes distillées comme par enchantement, à un public terrassé par l’émotion. Parmi tous ces invités de luxe c’est à un ensorcellement qu’il nous a convié dans les deux oeuvres qu’il a jouées, une improvisation et une pièce de Pujol. Il a rayonné avec la simplicité évidente de ceux qui ont le génie en eux, et le public ne s’y est pas trompé qui lui réserva une ovation à la fin de son mini-set qui concluait la première partie du concert.

 

 

Hommage à Roland Dyens

 

Suite à la soirée, il s’est éclipsé, fatigué, sans venir au repas de clôture et le matin, un voiturier est venu le chercher pour l’aéroport de Nice.

J’ai écrit un texte dans mon blog sur cette dernière soirée des Nuits Musicales du Suquet de l’ère Oheix (cf. blog Internautes de tous les pays) et j’ai envoyé un petit mot de remerciement à chacun des participants pour les remercier. 

Voici le message que je lui ai transmis et sa réponse :

 

> Cher Roland,

> Comment t’exprimer l’émotion que j’ai ressenti quand je t’ai vu, après tant d’années, présent pour ma dernière soirée de spectacle… 

> Tu as été au début de ma carrière et tes notes magiques ont su lui donner un clap de fin qui résonne comme un chant merveilleux d’adieu !

> Oui, Roland, l’amitié n’est pas une illusion, un regard, un mot et le rêve d’un monde meilleur peut renaître et nous aurons toujours la jeunesse dans le coeur.

> Merci à toi pour ta présence si chaleureuse et que tes doigts puissent encore longtemps faire chanter cette guitare ensorcelante comme ce soir du 23 juillet 2016 au dernier concert organisé par Bernard Oheix, ton ami !

 

J'ai enfin lu.

C'est magnifique Bernard.

Merci de tes adorables paroles.

 

                     Je t'embrasse.

                                        Roland

 

  

Je sais qu’il a mis en ligne sur son site une phrase de mon texte, et j’en ai été particulièrement touché. 

 

Reviews

 

Bernard Oheix, Les Nuits du Suquet

La bouleversante classe de Roland Dyens qui, en quelques notes, donna une dimension planétaire à la soirée.

 

 

Je ne savais pas, par contre, que ces échanges étaient les derniers que nous aurions, je n’imaginais pas que ce concert de Cannes, serait le point d’orgue de sa carrière… La mort des autres, de ceux que nous aimons, nous est encore plus cruelle. Elle nous rappelle la fugacité du temps et combien ces limites avec lesquelles nous jonglons en permanence nous rapprochent de notre propre fin.

Allez, Roland Dyens, tu as semé la magie par des notes cristallines, elles sont un diamant dont nous pouvons nous parer pour dire que tu as vécu pour la beauté, que tu as enchanté le monde et fait courir la vie dans nos coeurs.

Adieu camarade, a un de ces jours, pour un ultime « boeuf » en compagnie de tous ceux qui aiment la vie !

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BoccaSamba...The last picture show !

Publié le par Bernard Oheix

Dernier opus en terre cannoise, l’été se sera déroulé dans la chaleur lourde des nuits estivales, aux rythmes sensuels d’une «batucada» que de superbes danseuses auréolées de plumes, le string en oriflamme, animaient en fendant la foule, dans les travées d’un marché d’artisanat, sur la place de la poste de La Bocca !

Dans ma «longue» vie professionnelle, j’ai eu le privilège de créé de nombreuses animations et souvent avec un certain succès, de La reconstitution de la Bataille de Nashville sur les allées de Cannes avec Chet Aktins et Marcel Dadi aux Concerts sous la mer des Rochers Rouges de la Bocca avec Michael Lonsdale et le Corou de Berra, du «kidnapping» de la fille d’Humphrey Bogart et de Laureen Bacall (sic !) à la MJC de Bourg en Bresse aux déambulations du brave soldat Schveik dans les jardins de la Médiathèque avec Régis Braun, plus récemment... Pourtant, rarement j’aurai eu l’impression d’être aussi «juste» dans la cible et aussi performant dans la réalisation et les objectifs, que dans ces deux éditions 2015 et 2016 de Bocca Samba produites avec mon complice de toujours, le (re)producteur de Visual Classic, Richard Stephant !

Depuis deux ans, sous le double constat de l’impéritie et du coût exorbitant des «animations» réalisées par les services de la Ville dans «mon» quartier de La Bocca où je réside et que j’aime, et d’un projet à l’inspiration Brésilienne restructurant le littoral de cette partie de Cannes porté par le Maire David Lisnard pendant la campagne des élections municipales (Boccacabana), j’ai proposé un concept d’animation autour de Bocca Samba conjuguant le Brésil sous toutes ses formes (et elles sont belles leurs formes !) en profitant du focus des jeux Olympiques de cette année 2016.

Au menu prévu, pavoisement de la Ville aux couleurs du Brésil, concerts gratuits dans les quartiers, animation du marché d’artisanat et des plages en soirée avec batucada et danseuses, tournois de foot sur la place et de volley sur la plage avec en apothéose la réalisation de «mini Jeux Olympiques» réunissant les enfants des centres de loisirs...

dans la foule du marché des filles de feu entraînant le public dans une danse de la joie !

dans la foule du marché des filles de feu entraînant le public dans une danse de la joie !

A l’heure où la plupart des responsables quittent et abandonnent les quartiers périphériques, il est indispensable de reconquérir ces territoires et l’animation et la culture en sont des leviers prioritaires.

La déshérence induite par l’abandon général des politiques de la ville et la paupérisation des structures de quartiers (où donc ont disparu la plupart des MJC de quartier, les centres sociaux et d’animations, les polices de proximité ?) entraîne la déstabilisation profonde de toute cette frange d’une population qui se sent rejetée et se tourne vers la violence et le refus des règles...

Il faut se battre donc pour soutenir toutes les initiatives locales, tous les acteurs qui perpétuent une tradition d’accueil et maintiennent l’idée d’une égalité des chances sur l’ensemble des territoires de notre tissu social ! Et il y en a encore de nombreux, qui oeuvrent contre vents et marées, continuant un combat citoyen en tentant de maintenir à flot le bateau d’une république confiante et forte dans la tourmente actuelle.

La Ferme Giaume dans le quartier de La Frayère, un ensemble plutôt gracieux d’HLM et d’habitat populaire érigé dans les années 60/70, combinant des populations d’horizons divers et les couches sociales les plus fragiles exposées à la crise actuelle, en est un bel exemple. Cette structure combine le dynamisme de la direction (François Béhar) et le réel bénévolat des administrateurs, la diversité de l’encadrement et l’implication de tous les échelons de la gestion... auxquels on peut rajouter le soutien de quelques «politiques» influants et l’adhésion d’une partie des mères de famille du quartier... C’est avec eux que nous avons pû avancer le plus, sur le chemin d’un animation intelligente et participative avec la réalisation d’un «Cabaret Brésilien» et les concerts de Dona Flor et de Sol Tropical et le support des «mini JO de Cannes» dans un mixte d’improvisation et de professionnalisme, de passions et de vécu !

L’an dernier nous avions accueilli Zezinho, le roi du «tchic tchic et tchac», et lancé l’opération avec un immense succès.

Il nous restait donc à confirmer toutes les promesses de ces 16 dates d’animations et de concerts sur un mois et demi de cet été olympique. Le regard admiratif et brillant d’enfants devant les déhanchement des danseuses de samba, les mama’s se levant à Ranguin pour danser, tout âge confondu, sur les rythmes entraînants du Roda de Cavaco, les estivants «barbecuttant» la nuit sur les plages, se mettant à chalouper devant les filles emplumées défilant en musique sur le bord de mer, des jeux olympiques réunissant une centaine de gamins sur des épreuves ludiques (paddle, mur d’escalade, tir à la corde...), avec le serment de la Ferme Giaume en conclusion (l’engagement solennel pour chaque participant de rappeler, en cas de sélection aux JO de Paris en 2024, que c’est en 2016, au mini JO de Cannes, qu’une vocation est née !)...

Et puis il reste pour cette édition, malgré l’annulation le 15 juillet, le lendemain du drame niçois, de la star Renata Rosa en tournée, la réalisation d’un concert d’exception... 12 filles percussionnistes guitaristes, bassistes et choristes, dans un concert échevelé qui restera comme un repère dans l’animation de La Bocca... Le groupe Zalindé avec la pulsation du sud et des chorégraphies somptueuses, la voix chaude de Ale Kali se greffant sur les percussions, la générosité et la passion d’un groupe de filles belles et solidaires... A l’évidence un des plus beaux concerts de ma carrière qui entre dans le Top 10 des plus de 3000 spectacles que j’ai organisés...

Il fallait être sur la place de La Bocca en ce jeudi 11 aout pour comprendre combien l’animation est une cause noble, comme elle s’inscrit dans un vrai projet politique de transformation des mentalités et comme une fenêtre sur l’ailleurs en cette période de repli et de renfermement est salutaire pour apprendre à vivre ensemble !

Voilà, mes pérégrinations d’animations et de culture en terre cannoise s’achèvent sur un de mes plus beaux concerts. Je tiens à remercier tous ceux qui ont crû à cette manifestation tout au long de ces deux éditions et se sont battus à mes côtés afin de produire du plaisir et de la joie dans le coeur des habitants et des touristes de ces quartiers populaires de Cannes. Il me reste désormais à tenter de rêver à un monde meilleur... mais ce n’est pas gagné à voir les tensions et les réponses apportées aux problèmes que nous avons générés et que nous découvrons comme si nous n’y étions pour rien dans ce chaos qui nous guette !

Zalindé, comme une ivresse !

Zalindé, comme une ivresse !

A l’heure où la plupart des responsables quittent et abandonnent les quartiers périphériques, il est indispensable de reconquérir ces territoires et l’animation et la culture en sont des leviers prioritaires. 

La déshérence induite par l’abandon général des politiques de la ville et la paupérisation des structures de quartiers (où donc ont disparu la plupart des MJC de quartier, les centres sociaux et d’animations, les polices de proximité ?) entraîne la déstabilisation profonde de toute cette frange d’une population qui se sent rejetée et se tourne vers la violence et le refus des règles...

Il faut se battre donc pour soutenir toutes les initiatives locales, tous les acteurs qui perpétuent une tradition d’accueil et maintiennent l’idée d’une égalité des chances sur l’ensemble des territoires de notre tissu social ! Et il y en a encore de nombreux, qui oeuvrent contre vents et marées, continuant un combat citoyen en tentant de maintenir à flot le bateau d’une république confiante et forte dans la tourmente actuelle.

La Ferme Giaume dans le quartier de La Frayère, un ensemble plutôt gracieux d’HLM et d’habitat populaire érigé dans les années 60/70, combinant des populations d’horizons divers et les couches sociales les plus fragiles exposées à la crise actuelle, en est un bel exemple. Cette structure combine le dynamisme de la direction (François Béhar) et le réel bénévolat des administrateurs, la diversité de l’encadrement et l’implication de tous les échelons de la gestion... auxquels on peut rajouter le soutien de quelques «politiques» influants et l’adhésion d’une partie des mères de famille du quartier... C’est avec eux que nous avons pû avancer le plus, sur le chemin d’un animation intelligente et participative avec la réalisation d’un «Cabaret Brésilien» et les concerts de Dona Flor et de Sol Tropical et le support des «mini JO de Cannes» dans un mixte d’improvisation et de professionnalisme, de passions et de vécu !

L’an dernier nous avions accueilli Zezinho, le roi du «tchic tchic et tchac», et lancé l’opération avec un immense succès.

Il nous restait donc à confirmer toutes les promesses de ces 16 dates d’animations et de concerts sur un mois et demi de cet été olympique. Le regard admiratif et brillant d’enfants devant les déhanchement des danseuses de samba, les mama’s se levant à Ranguin pour danser, tout âge confondu, sur les rythmes entraînants du Roda de Cavaco, les estivants «barbecuttant» la nuit sur les plages, se mettant à chalouper devant les filles emplumées défilant en musique sur le bord de mer, des jeux olympiques réunissant une centaine de gamins sur des épreuves ludiques (paddle, mur d’escalade, tir à la corde...), avec le serment de la Ferme Giaume en conclusion (l’engagement solennel pour chaque participant de rappeler, en cas de sélection aux JO de Paris en 2024, que c’est en 2016, au mini JO de Cannes, qu’une vocation est née !)...

Et puis il reste pour cette édition, malgré l’annulation le 15 juillet, le lendemain du drame niçois, de la star Renata Rosa en tournée, la réalisation d’un concert d’exception... 12 filles percussionnistes guitaristes, bassistes et choristes, dans un concert échevelé qui restera comme un repère dans l’animation de La Bocca... Le groupe Zalindé avec la pulsation du sud et des chorégraphies somptueuses, la voix chaude de Ale Kali se greffant sur les percussions, la générosité et la passion d’un groupe de filles belles et solidaires... A l’évidence un des plus beaux concerts de ma carrière qui entre dans le Top 10 des plus de 3000 spectacles que j’ai organisés...

Il fallait être sur la place de La Bocca en ce jeudi 11 aout pour comprendre combien l’animation est une cause noble, comme elle s’inscrit dans un vrai projet politique de transformation des mentalités et comme une fenêtre sur l’ailleurs en cette période de repli et de renfermement est salutaire pour apprendre à vivre ensemble !

 

Voilà, mes pérégrinations d’animations et de culture en terre cannoise s’achèvent sur un de mes plus beaux concerts. Je tiens à remercier tous ceux qui ont crû à cette manifestation tout au long de ces deux éditions et se sont battus à mes côtés afin de produire du plaisir et de la joie dans le coeur des habitants et des touristes de ces quartiers populaires de Cannes. Il me reste désormais à tenter de rêver à un monde meilleur... mais ce n’est pas gagné à voir les tensions et les réponses apportées aux problèmes que nous avons générés et que nous découvrons comme si nous n’y étions pour rien dans ce chaos qui nous guette !

A l’heure où la plupart des responsables quittent et abandonnent les quartiers périphériques, il est indispensable de reconquérir ces territoires et l’animation et la culture en sont des leviers prioritaires. 

La déshérence induite par l’abandon général des politiques de la ville et la paupérisation des structures de quartiers (où donc ont disparu la plupart des MJC de quartier, les centres sociaux et d’animations, les polices de proximité ?) entraîne la déstabilisation profonde de toute cette frange d’une population qui se sent rejetée et se tourne vers la violence et le refus des règles...

Il faut se battre donc pour soutenir toutes les initiatives locales, tous les acteurs qui perpétuent une tradition d’accueil et maintiennent l’idée d’une égalité des chances sur l’ensemble des territoires de notre tissu social ! Et il y en a encore de nombreux, qui oeuvrent contre vents et marées, continuant un combat citoyen en tentant de maintenir à flot le bateau d’une république confiante et forte dans la tourmente actuelle.

La Ferme Giaume dans le quartier de La Frayère, un ensemble plutôt gracieux d’HLM et d’habitat populaire érigé dans les années 60/70, combinant des populations d’horizons divers et les couches sociales les plus fragiles exposées à la crise actuelle, en est un bel exemple. Cette structure combine le dynamisme de la direction (François Béhar) et le réel bénévolat des administrateurs, la diversité de l’encadrement et l’implication de tous les échelons de la gestion... auxquels on peut rajouter le soutien de quelques «politiques» influants et l’adhésion d’une partie des mères de famille du quartier... C’est avec eux que nous avons pû avancer le plus, sur le chemin d’un animation intelligente et participative avec la réalisation d’un «Cabaret Brésilien» et les concerts de Dona Flor et de Sol Tropical et le support des «mini JO de Cannes» dans un mixte d’improvisation et de professionnalisme, de passions et de vécu !

L’an dernier nous avions accueilli Zezinho, le roi du «tchic tchic et tchac», et lancé l’opération avec un immense succès.

Il nous restait donc à confirmer toutes les promesses de ces 16 dates d’animations et de concerts sur un mois et demi de cet été olympique. Le regard admiratif et brillant d’enfants devant les déhanchement des danseuses de samba, les mama’s se levant à Ranguin pour danser, tout âge confondu, sur les rythmes entraînants du Roda de Cavaco, les estivants «barbecuttant» la nuit sur les plages, se mettant à chalouper devant les filles emplumées défilant en musique sur le bord de mer, des jeux olympiques réunissant une centaine de gamins sur des épreuves ludiques (paddle, mur d’escalade, tir à la corde...), avec le serment de la Ferme Giaume en conclusion (l’engagement solennel pour chaque participant de rappeler, en cas de sélection aux JO de Paris en 2024, que c’est en 2016, au mini JO de Cannes, qu’une vocation est née !)...

Et puis il reste pour cette édition, malgré l’annulation le 15 juillet, le lendemain du drame niçois, de la star Renata Rosa en tournée, la réalisation d’un concert d’exception... 12 filles percussionnistes guitaristes, bassistes et choristes, dans un concert échevelé qui restera comme un repère dans l’animation de La Bocca... Le groupe Zalindé avec la pulsation du sud et des chorégraphies somptueuses, la voix chaude de Ale Kali se greffant sur les percussions, la générosité et la passion d’un groupe de filles belles et solidaires... A l’évidence un des plus beaux concerts de ma carrière qui entre dans le Top 10 des plus de 3000 spectacles que j’ai organisés...

Il fallait être sur la place de La Bocca en ce jeudi 11 aout pour comprendre combien l’animation est une cause noble, comme elle s’inscrit dans un vrai projet politique de transformation des mentalités et comme une fenêtre sur l’ailleurs en cette période de repli et de renfermement est salutaire pour apprendre à vivre ensemble !

 

Voilà, mes pérégrinations d’animations et de culture en terre cannoise s’achèvent sur un de mes plus beaux concerts. Je tiens à remercier tous ceux qui ont crû à cette manifestation tout au long de ces deux éditions et se sont battus à mes côtés afin de produire du plaisir et de la joie dans le coeur des habitants et des touristes de ces quartiers populaires de Cannes. Il me reste désormais à tenter de rêver à un monde meilleur... mais ce n’est pas gagné à voir les tensions et les réponses apportées aux problèmes que nous avons générés et que nous découvrons comme si nous n’y étions pour rien dans ce chaos qui nous guette !

A l’heure où la plupart des responsables quittent et abandonnent les quartiers périphériques, il est indispensable de reconquérir ces territoires et l’animation et la culture en sont des leviers prioritaires. 

La déshérence induite par l’abandon général des politiques de la ville et la paupérisation des structures de quartiers (où donc ont disparu la plupart des MJC de quartier, les centres sociaux et d’animations, les polices de proximité ?) entraîne la déstabilisation profonde de toute cette frange d’une population qui se sent rejetée et se tourne vers la violence et le refus des règles...

Il faut se battre donc pour soutenir toutes les initiatives locales, tous les acteurs qui perpétuent une tradition d’accueil et maintiennent l’idée d’une égalité des chances sur l’ensemble des territoires de notre tissu social ! Et il y en a encore de nombreux, qui oeuvrent contre vents et marées, continuant un combat citoyen en tentant de maintenir à flot le bateau d’une république confiante et forte dans la tourmente actuelle.

La Ferme Giaume dans le quartier de La Frayère, un ensemble plutôt gracieux d’HLM et d’habitat populaire érigé dans les années 60/70, combinant des populations d’horizons divers et les couches sociales les plus fragiles exposées à la crise actuelle, en est un bel exemple. Cette structure combine le dynamisme de la direction (François Béhar) et le réel bénévolat des administrateurs, la diversité de l’encadrement et l’implication de tous les échelons de la gestion... auxquels on peut rajouter le soutien de quelques «politiques» influants et l’adhésion d’une partie des mères de famille du quartier... C’est avec eux que nous avons pû avancer le plus, sur le chemin d’un animation intelligente et participative avec la réalisation d’un «Cabaret Brésilien» et les concerts de Dona Flor et de Sol Tropical et le support des «mini JO de Cannes» dans un mixte d’improvisation et de professionnalisme, de passions et de vécu !

L’an dernier nous avions accueilli Zezinho, le roi du «tchic tchic et tchac», et lancé l’opération avec un immense succès.

Il nous restait donc à confirmer toutes les promesses de ces 16 dates d’animations et de concerts sur un mois et demi de cet été olympique. Le regard admiratif et brillant d’enfants devant les déhanchement des danseuses de samba, les mama’s se levant à Ranguin pour danser, tout âge confondu, sur les rythmes entraînants du Roda de Cavaco, les estivants «barbecuttant» la nuit sur les plages, se mettant à chalouper devant les filles emplumées défilant en musique sur le bord de mer, des jeux olympiques réunissant une centaine de gamins sur des épreuves ludiques (paddle, mur d’escalade, tir à la corde...), avec le serment de la Ferme Giaume en conclusion (l’engagement solennel pour chaque participant de rappeler, en cas de sélection aux JO de Paris en 2024, que c’est en 2016, au mini JO de Cannes, qu’une vocation est née !)...

Et puis il reste pour cette édition, malgré l’annulation le 15 juillet, le lendemain du drame niçois, de la star Renata Rosa en tournée, la réalisation d’un concert d’exception... 12 filles percussionnistes guitaristes, bassistes et choristes, dans un concert échevelé qui restera comme un repère dans l’animation de La Bocca... Le groupe Zalindé avec la pulsation du sud et des chorégraphies somptueuses, la voix chaude de Ale Kali se greffant sur les percussions, la générosité et la passion d’un groupe de filles belles et solidaires... A l’évidence un des plus beaux concerts de ma carrière qui entre dans le Top 10 des plus de 3000 spectacles que j’ai organisés...

Il fallait être sur la place de La Bocca en ce jeudi 11 aout pour comprendre combien l’animation est une cause noble, comme elle s’inscrit dans un vrai projet politique de transformation des mentalités et comme une fenêtre sur l’ailleurs en cette période de repli et de renfermement est salutaire pour apprendre à vivre ensemble !

 

Voilà, mes pérégrinations d’animations et de culture en terre cannoise s’achèvent sur un de mes plus beaux concerts. Je tiens à remercier tous ceux qui ont crû à cette manifestation tout au long de ces deux éditions et se sont battus à mes côtés afin de produire du plaisir et de la joie dans le coeur des habitants et des touristes de ces quartiers populaires de Cannes. Il me reste désormais à tenter de rêver à un monde meilleur... mais ce n’est pas gagné à voir les tensions et les réponses apportées aux problèmes que nous avons générés et que nous découvrons comme si nous n’y étions pour rien dans ce chaos qui nous guette !

A l’heure où la plupart des responsables quittent et abandonnent les quartiers périphériques, il est indispensable de reconquérir ces territoires et l’animation et la culture en sont des leviers prioritaires. 

La déshérence induite par l’abandon général des politiques de la ville et la paupérisation des structures de quartiers (où donc ont disparu la plupart des MJC de quartier, les centres sociaux et d’animations, les polices de proximité ?) entraîne la déstabilisation profonde de toute cette frange d’une population qui se sent rejetée et se tourne vers la violence et le refus des règles...

Il faut se battre donc pour soutenir toutes les initiatives locales, tous les acteurs qui perpétuent une tradition d’accueil et maintiennent l’idée d’une égalité des chances sur l’ensemble des territoires de notre tissu social ! Et il y en a encore de nombreux, qui oeuvrent contre vents et marées, continuant un combat citoyen en tentant de maintenir à flot le bateau d’une république confiante et forte dans la tourmente actuelle.

La Ferme Giaume dans le quartier de La Frayère, un ensemble plutôt gracieux d’HLM et d’habitat populaire érigé dans les années 60/70, combinant des populations d’horizons divers et les couches sociales les plus fragiles exposées à la crise actuelle, en est un bel exemple. Cette structure combine le dynamisme de la direction (François Béhar) et le réel bénévolat des administrateurs, la diversité de l’encadrement et l’implication de tous les échelons de la gestion... auxquels on peut rajouter le soutien de quelques «politiques» influants et l’adhésion d’une partie des mères de famille du quartier... C’est avec eux que nous avons pû avancer le plus, sur le chemin d’un animation intelligente et participative avec la réalisation d’un «Cabaret Brésilien» et les concerts de Dona Flor et de Sol Tropical et le support des «mini JO de Cannes» dans un mixte d’improvisation et de professionnalisme, de passions et de vécu !

L’an dernier nous avions accueilli Zezinho, le roi du «tchic tchic et tchac», et lancé l’opération avec un immense succès.

Il nous restait donc à confirmer toutes les promesses de ces 16 dates d’animations et de concerts sur un mois et demi de cet été olympique. Le regard admiratif et brillant d’enfants devant les déhanchement des danseuses de samba, les mama’s se levant à Ranguin pour danser, tout âge confondu, sur les rythmes entraînants du Roda de Cavaco, les estivants «barbecuttant» la nuit sur les plages, se mettant à chalouper devant les filles emplumées défilant en musique sur le bord de mer, des jeux olympiques réunissant une centaine de gamins sur des épreuves ludiques (paddle, mur d’escalade, tir à la corde...), avec le serment de la Ferme Giaume en conclusion (l’engagement solennel pour chaque participant de rappeler, en cas de sélection aux JO de Paris en 2024, que c’est en 2016, au mini JO de Cannes, qu’une vocation est née !)...

Et puis il reste pour cette édition, malgré l’annulation le 15 juillet, le lendemain du drame niçois, de la star Renata Rosa en tournée, la réalisation d’un concert d’exception... 12 filles percussionnistes guitaristes, bassistes et choristes, dans un concert échevelé qui restera comme un repère dans l’animation de La Bocca... Le groupe Zalindé avec la pulsation du sud et des chorégraphies somptueuses, la voix chaude de Ale Kali se greffant sur les percussions, la générosité et la passion d’un groupe de filles belles et solidaires... A l’évidence un des plus beaux concerts de ma carrière qui entre dans le Top 10 des plus de 3000 spectacles que j’ai organisés...

Il fallait être sur la place de La Bocca en ce jeudi 11 aout pour comprendre combien l’animation est une cause noble, comme elle s’inscrit dans un vrai projet politique de transformation des mentalités et comme une fenêtre sur l’ailleurs en cette période de repli et de renfermement est salutaire pour apprendre à vivre ensemble !

 

Voilà, mes pérégrinations d’animations et de culture en terre cannoise s’achèvent sur un de mes plus beaux concerts. Je tiens à remercier tous ceux qui ont crû à cette manifestation tout au long de ces deux éditions et se sont battus à mes côtés afin de produire du plaisir et de la joie dans le coeur des habitants et des touristes de ces quartiers populaires de Cannes. Il me reste désormais à tenter de rêver à un monde meilleur... mais ce n’est pas gagné à voir les tensions et les réponses apportées aux problèmes que nous avons générés et que nous découvrons comme si nous n’y étions pour rien dans ce chaos qui nous guette !

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Le Suquet for ever !

Publié le par Bernard Oheix

Dernier opus de ma carrière de Directeur Artistique des Nuits Musicales du Suquet. Le rideau s’ouvre le 18 juillet 2016, 4 jours après la tuerie de Nice, par une minute de silence et un discours sur la nécessité de continuer le combat contre les forces de la mort. Le devoir de mémoire doit s’accompagner du mouvement éternel de la vie. J’ai tenu à ce que le Festival se déroule normalement et que les notes résonnent dans l’enceinte des Nuits Musicales du Suquet, car seule leur beauté est en mesure de chasser les nuages et de renvoyer vers le néant l’orage qui s’annonce !

Quand j’ai repris ce Festival, il y 6 ans, il croulait sous les couches d'une poussière accumulée et vieillissait à vitesse grand V ! De ce public nombreux de l’âge d’or des années 80, il ne restait que les sièges vides de ceux qui étaient morts en «chant» d’honneur et jamais remplacés. Rituel désuet, oeuvres sempiternelles interprétées par les mêmes solistes au fil des éditions, dans une fonction d’échange de service, «-je t’embauche dans mon Festival et tu me prends dans le tien, et le premier qui rira aura une tapette !»

Gabriel Tacchino avait créé ce Festival dans sa période de gloire de pianiste...mais le temps avait fait son oeuvre et sa carrière vieillissante, son «autisme» devant la musique des autres et son isolement dans une tour d’ivoire où le «trac» le dominait sonnait la fin de cette carrière.

Ses prétentions financières, son statut de star inamovible, son mépris des autres creusaient le lit de son effondrement. En 2010, dans les dernières années de ma Direction de l'Evénementiel, Le président de l’époque (David Lisnard) et La Directrice Générale (Martine Giuliani) me demandèrent de relever le défi d’assurer une transition à partir de l’été 2011 pendant les deux années qu’il me restait avant mon départ à une retraite à laquelle j'aspirais.

Rude challenge. Toucher à l’enfant chéri des vieilles cannoises mélomanes ne fut pas une simple affaire. Les injures et les coups bas fusèrent, dans les couloirs comme dans la presse («-Si Oheix savait programmer, cela se saurait !!!!» sic) et autres gentillesses d'un quarteron de fidèles en pâmoison.

Je me souviens de ma première programmation (Brigitte Engerer, quand même !) et du passage furtif de Gabriel Tacchino dans sa loge de d’artiste... Au repas, après son concert forcément sublime, elle me regarda dans les yeux en me déclarant :

-Alors monsieur Oheix, qui êtes-vous pour avoir eu la peau de Gabriel et qu’elles sont vos compétences pour programmer de la musique classique ?

-Madame Engerer, je programme de la danse depuis 10 ans, et je n’ai jamais été danseur, du théâtre depuis 15 ans, et je ne suis jamais monté sur les planches, de la musique rock depuis toujours, et je n’ai jamais pratiqué un instrument, mais aussi du cirque et de la magie... Alors, en ce qui concerne la musique classique et ce Festival que j’organise depuis 23 ans, cela ne devrait pas poser trop de problèmes !

Elle m’a regardé avec de grands yeux et soudain, a éclaté de rire ! La glace était rompue et nous avons passé une formidable soirée en compagnie de sa fille à qui j’ai fait faire, dans la nuit cannoise, un grand tour de moto vers l’Estérel scellant notre nouvelle entente brisée par sa disparition peu de temps après !

De cette première édition, je garde un Jean-Louis Trintignant, cheveux au vent, déclamant de sa voix inimitable des poèmes libertaires en musique et un Grand Corps Malade qui faisait rimer la poésie des mots avec la beauté des notes de musique.

En 2012, j’ai sans doute réalisé ma plus belle édition, la plus surprenante, sans aucune fausse note ! Nigel Kennedy, jonglant d’une sonate de Beethoven à Smoke on the water des Deep Purple, histrion fagoté comme un sac, saltimbanque de génie ennoblissant la musique classique de son énergie et de son génie. Mais aussi le plus classique des chanteur de chansons, William Sheller, Charles Berling dans le phrasé de Chopin et une création lumière et musique avec mes complices, Paolo Micciché et Richard Stephant, projections sur la façade de l’église soulignant l’oeuvre de Mozart et lui donnant une dimension d’opéra stellaire ! Juliette et le pianiste fou Fazil Say firent de cette édition un must !

Prenant ma retraite de la Direction de l’Evénementiel dans la foulée de cette clôture, Martine Giuliani me proposa de garder la Direction Artistique du Suquet. Ce fut une reconnaissance pour moi, tant j’avais l’impression d’avoir posé les fondations mais de ne pas avoir terminé mon chantier. J’allais pouvoir désormais bâtir un vrai projet culturel sur le concept de la modernisation du classique et de son ouverture aux autres arts, et ce serait mon chant du cygne !

2013 passa...difficilement, à l’aune d’une trop grande prise de risques et de créations mal maîtrisées. Je conserve encore le goût amer de l’échec de Mozart versus Saliéri par manque de travail et de pédagogie, mais heureusement, Francis Huster dans un Hommage à Camus avec les projection de la BD tirée du Dernier Homme me permirent de sauver la face !

2014 et 2015 passèrent comme de beaux rêves éveillés. Chilly Gonzales et son humour décapant, Laurent Korcia, Jean-René Duchable, un gospell avec les percussions des îles, un hommage à Mikis Theodorakis, j’avais enfin trouvé mon style et mon rythme dans ces rendez-vous où un nouveau public venait occuper la place des vacants, de ceux pour qui j’avais osé un crime de lèse majesté en touchant aux fondements des rituels de la Musique Classique !

C’est pendant ces deux dernières éditions que je me suis attaqué à renouveler et approfondir le créneau des concerts de 19h dans l’enceinte du Musée de la Castre, programmant des musiques traditionnelles, de jeunes artistes et même mon premier groupe de rock planant, les Cannois de Human Teorema !

Et vint donc, dans un choix délibéré, cette édition 2016, l’ultime de Bernard Oheix, la dernière d’une carrière de programmateur où j’ai produit plus de 3000 spectacles et une centaine de festivals !

Les 19 h furent somptueux et affichèrent complet... Je pense à la pureté des voix corses du Tavagna Club de mon ami Francis Marcanteï où j’ai vu pleurer d’émotion une dizaine de personnes (sic !), à la voix sénégalaise d’ange de Badou et aux sonorités des claviers de Jo combinées aux cordes d’un violon et violoncelle dans une expérience de fusion Afrique/jazz/classique. J’ai encore en moi l’incroyable magie de Tarek Abdallah et de Adel Shams el Din, dans un duo ricq et oud magique où le Wasla était décliné en mode création et aux trio de Sandrine Tacchino et de ses filles, les jumelles Clémentine et Juliette, revisitant les standards de la comédie musicale avec une fraicheur si attachante pour leur première dans le lieu de leur père !

Et puis, il y eu en ouverture, les mots chantés de Francis Huster et les notes déferlantes d’un pianiste d’exception, Giovani Bellucci à l'énergie colossale, l’Orchestre de Cannes sous la direction de mon successeur Micha Katz dans un programme romantique Français, l’Orchestre de Budapest dans les concertos 1 et 2 de Chopin et La Rapsodie Hongroise, l’expérience fascinante d’un Bruce Brubaker dans un hommage à Phil Glass, quand répétitions rime avec tension, avec en préambule un jeune groupe talentueux «d’électro dream», After Marianne, ma dernière découverte, avant de conclure sur une Passion Guitares d’anthologie !

Tous mes amis étaient là. De Roland Dyens à Nono, de Juan Carmona à Yannick Robert, de Michel Haumont à Nelson Veras, avec les voix de mes complices de toujours, Nilda Fernandez et Vincent Absil/Michèle Barré, une rythmique d’enfer (Jeanmy Truong et Dominique di Piazza) quelques jeunes Tim Girerd et Elisa Jo, les cordes divines du Stradivarius de mon ami Laurent Korcia, tout cela sous la direction artistique de mon fidèle compagnon, Jean-Claude Rapin...

Un feu d’artifice de notes, des genres se percutant, des rencontres improbables (Laurent Korcia avec Nilda sur Madrid Madrid, Nono improvisant avec sa voix sur In Unikami), Juan Carmona faisant cascader des notes ruisselantes sous ses doigts en un torrent de beauté, la voix rauque de Vincent sur Le train de Minuit et les accents si purs d’Elisa Jo, Michel Haumont en un picking échevelé, les plages planantes de Jean-Claude Rapin étirant l’espace et aussi et surtout, la bouleversant classe de Roland Dyens qui, en quelques notes, donna une dimension planétaire à la soirée.

Oui, j’étais heureux comme l’ensemble du public embarqué dans cette aventure hors du commun, transgression de tous les codes, en un dernier opus si proche de ce que j’ai aimé dans la culture et dans sa capacité à toucher tous les gens dans tous les genres !

23 juillet 2016... ou comment tirer sa révérence, avec un coeur plein d’amour et la certitude que le temps ne s'est pas effiloché pour rien !

Pendant ce temps, du côté de Nice, tant de gens pleuraient des proches emportés par la folie des hommes et une dizaine d’enfants avaient été privés à jamais de l’espoir de vivre la beauté du monde !

Eric cerveaux, derrière son appareil pour immortaliser un plateau d'exception... Mes amis comme une famille de coeur et de musique !

Eric cerveaux, derrière son appareil pour immortaliser un plateau d'exception... Mes amis comme une famille de coeur et de musique !

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