Cédric Oheix deviendra-t-il une star ?
Bernard O, Cédric Oheix et David L, le président du Palais, qui est le chanteur, qui est le politique et où suis-je ?
J'ai décidé de modifier le texte initial. A la relecture, il était quelque peu stupide et j'ai trop d'admiration pour l'engagement des artistes et la passion dont ils font preuve pour
laisser en l'état un article qui était mauvais. Don't acte et désolé si j'ai pu blesser quelqu'un en général et Cédric en particulier !
Une semaine avant la Fête de la Musique, Cédric m’appela, me demandant ce que je pouvais faire pour lui. Je lui proposai d’ouvrir le 21 juin avec 3 ou 4 morceaux en préambule d’un programme déjà fixé depuis de longs mois. Il accepta et le samedi suivant, voilà enfin réuni la nouvelle tribu des Oheix Cannois. Il a un visage avenant de trentenaire costaud, des dents blanches et des cheveux noirs, visage carré, l’air sympa, un soupçon d’air oriental dans ses yeux pincés. On discute un moment après les balances. Je lui demande ce qu’il envisage, le retour à la SNCM sur son poste de capitaine en second ou le grand frisson de l’aventure musicale. Escale ou vent du large, risée ou bord sur bord… Il hésite avant de monter sur scène. 4 morceaux, des reprises, avec un guitariste qui l’accompagne. Il a une belle voix, mais a-t-il du talent ? Difficile de répondre. Tout est bien chez lui, sauf que le bien n’est pas une valeur refuge. Il y a quelque chose de trop lisse dans son attitude, une absence de mordant. Le talent se nourrit des failles, il les dissimule derrière une facilité qui ne trompe personne.
Ajoutons qu’en ce 21 juin 2008, Miro ouvrit la Fête de la Musique. Seul avec sa guitare, il éperonne le public avec délectation, voix
éraillée, textes incisifs, personnalité évidente méritant nettement mieux que sa notoriété actuelle. Puis Habib Koité et Bamadas ont enchaîné avec une musique à danser, à faire chalouper les
corps. Rythmes africains, voix claire d’un griot moderne, ambiance de fête. C’est un pays de soleil que le Mali nous envoie avec cet artiste généreux et attentif, dans la tradition des humanistes
à la Ismaël Lo ou Salif Keïta. Un Grand barde à découvrir comme une passerelle entre les cultures.
Bernard O
avec Habib Koité
Pour finir, Darko Rundek impose, avec son Cargo Orkestar, un univers atypique entre la musique des Balkans, les influences diverses puisées dans son exil à Paris et ses rencontres musicales
détonantes. Darko est adorable, l’air décalé d’une star de l’ex-Yougoslavie revenu de l’enfer avec des yeux d’enfant émerveillé par la beauté d’un monde régénéré. Il commence doucement son set
pour finir dans une explosion festive, musique délire bien dans l’esprit d’un Brégovic matinée d’ingrédients occidentaux. Darko Rundek, retenez ce
nom et n’hésitez pas à acheter un billet pour son concert s’il passe près de chez vous, son spectacle est un enchantement pour tous publics.
Une bien belle Fête de la Musique ! Mais au fait, où est passé mon cousin ? Avec sa guitare à la main et ses rêves en bandoulière, il s’est fondu dans la nuit, à la recherche d’un futur de légende. Allez, petit cousin, à toi de choisir ton destin, la vie est belle pour les âmes généreuses. N’oublie pas de rester serein devant la folie d’une notoriété de circonstance, les adulateurs d’aujourd’hui sont les grands absents de demain et les notes, mêmes les plus belles, s’envolent toujours au gré du vent.
Salut donc à Cédric Oheix de la part de Bernard Oheix.