Cynthia
Encore et toujours un de mes discours prononcé dans une fête
d'adieu. Celui-là, il a fait pleurer les yeux d'une jeune fille... et même ceux de quelques-unes de ces femmes qui m'accompagnent depuis tant d'années. L'équipe de l'Evènementiel, façonnée par
des années de vie commune. Un clan, je n'aime pas l'expression famille, qui subit depuis plus de 15 ans les affres d'un métier de paradoxe. Créer les conditions de la fête, de la rencontre, de la
découverte, de l'émotion pour que le monde se sente mieux, c'est aussi et surtout beaucoup d'énergie et d'angoisses, de peurs à l'aune de la passion. J'aime cette équipe, elle est ma
matrice, c'est d'elle que vient mon salut. Merci à l'Evènementiel de m'offrir la volonté d'être toujours leur porte-parole. En attendant, voyons un peu ce pourquoi la belle Cynthia a versé
quelques perles une après-midi de juillet 2008, dernier jour de sa présence parmi nous après plus de deux années de stage.
Les années passent, et chaque hiver apporte son lot de stagiaires débarquant sans armes mais avec bagages, émus de se retrouver dans ce grand et beau Palais, en présence de l’élite de l’organisation des spectacles de la Côte d’Azur, mieux, de la France du sud, de l’Europe, de l’univers intersidéral !
Chaque été les voit repartir, l’âme en peine pendant qu’une nouvelle fournée s’échoue dans nos bureaux avec les mêmes attentes dans le regard, la même impatience dans l’espoir.
Nous en avons ainsi subi des quantités de ces belles jeunes filles en fleurs, poitrines arrogantes, yeux de velours, voix suaves, en train de se former en pillant nos méthodes, en imitant nos comportements, regardant d’un œil neuf ces processus dans lesquels nous sommes installés, confortablement au fil des saisons et de l’engourdissement d’une équipe qui s’est rôdée sur le terrain de l’expérimentation.
Certains de ces stagiaires passent comme des fantômes, se glissant dans les failles d’un silence oppressant. Ils sont peu nombreux, avouons-le, à nous laisser sur notre faim.
Les autres, la grande majorité, se fondent dans l’équipe de travail, prennent rapidement leur place, trouvent leurs marques à tel point, que parfois, la frontière entre le permanent et le stagiaire s’estompe, que nous passons indifféremment de l’un à l’autre, que les missions prennent le pas sur les statuts.
Cynthia, puisque c’est de toi qu’il s’agit aujourd’hui, tu es de cette trempe, de celle qui nous donne envie de signer des chèques sur le futur, une génération qui prendra nos places et apportera sa touche, donnera un sens nouveau au vent de l’avenir.
Et puis toi, au moins, on ne peut pas dire que l’on ne te connait pas ! Depuis deux ans tu barbotes dans les eaux troubles de l’Evènementiel, tu as réussi à faire ton trou depuis ce 18 septembre 2006, où tu t’es pointée avec ton petit minois de fille des montagnes. Du courage, il t’en a fallu pour descendre de ta ville perchée sur les contreforts de Nice, tous les jours, remontant dans la nuit quand les horaires impliquaient ta présence si précieuse.
Du Festival des Jeux sous la houlette d’une Nadine Seul en générale en chef, à la saison de Cannes pour finir sur les Nuits Musicales du Suquet avec Sophie la maréchale des logis, grande prêtresse à ton tour, enfin reconnue et assumant tes responsabilités avec l’assurance d’une collaboratrice efficace et performante que tu es devenue.
On t’a vu te façonner, chercher et trouver ta voie, prendre de l’assurance, devenir une femme plus mûre, posée, affrontant sa vie avec une énergie nouvelle. Plus rien ne te fait peur dans l’organisation. Tu as bu à la source de Florence pour comprendre, t’es nourrie de l’expérience d’Eurielle, tu t’es frottée (ce n’est qu’une image, bien sûr !) aux garçons pour comprendre la technique des spectacles, tu as parlementé avec Marie pour saisir toutes les finesses d’une administration rigoureuse, tu as encarté avec Marie-Ange des tracts et appris à répondre, tu as vu arriver Nytia en remplacement de Séverine et même enduré les feux de Daniel. Aurélie, Elsa et Medhi sont arrivés, toi tu étais déjà l’ancienne, celle qui avait les clefs du savoir, nageait comme un (beau) poisson dans le marigot des problèmes éternels d’une équipe dédiée aux plaisirs des autres. Je t’ai même vue récemment subir les foudres d’un client mécontent en gardant ton calme, mieux, en débloquant une situation extrême avec finesse et élégance.
Voilà Cynthia. Cela semble étrange de penser que nous ne verrons plus tes beaux yeux noirs en train de réfléchir, concentrés sur nos réunions d’équipe, tes réflexions, tes questions, ta présence laissent déjà un vide parmi nous tous.
Parfois on peut rêver ! Alors je m’imagine que tu restes avec nous, que tu as trouvé ta place et qu’il n’est nul besoin de chercher ailleurs ce que nous avons sous la main : au nom de l’équipe entière, je te le dis, Cynthia, bon vent ne saurait mentir. Tu auras ta chance et ta place dans cette société du spectacle et que ce soit avec nous ou sans nous, ton chemin part de notre cœur jusqu’à la lisière de ce spectacle que tu aimes tant.
Merci Cynthia d’avoir été toi-même pendant ces deux années. Nous t’avons observée prendre cette maturité qui te sied à ravir, c’est notre plus beau remerciement.
Bernard Oheix et toute l’équipe de l’Evénementiel.
Le 31 juillet 2008.
La belle Cinthia, avec Marie-Antoinette, ma secrétaire ange-gardien.