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Berlinade Attitude

Publié le par Bernard Oheix

Yeux fermés. Destination brouillard. En avant pour un cadeau anniversaire hors du commun. On m'avait juste intimé de réserver cinq jours de ce début du mois de janvier. Le mystère règne, je tente de connaître cette destination inconnue, propose de l'argent à mes enfants ( une somme conséquente ma fois, 200€ !)... Rien n'y fait, je ne sais toujours pas en cette aube glacée où je dormirai au soir venu. Maigres indices, l'avion, l'Europe, le froid...
Je découvrirai donc cette ville qui me tend les bras, Berlin, deux fois entrevue, jamais visitée. C'est Hartmut, mon ami de l'université de Nice, 35 ans après, qui va se charger de nous faire découvrir sa Capitale au pas de charge, à  l'Allemande, avec méthode et intensité... et c'est génial !
Merci donc à Thérèse pour cette surprise, cette vraie trouvaille de 5 jours volés au temps, une façon de faire un pied de nez au froid et à la crise.



Jardin sous la neige. Berlin, une ville de verdure, ouverte, depuis que les murs se sont écroulés, l'espace s'est agrandi et les parcs ouvrent des perspectives dans l'horizon d'un froid polaire. La vie existe, intense, et les Allemands sont sympathiques, accueillants. Un sentiment de profonde sécurité règne.


Marx et Engels... mes deux idoles du temps jadis. Ils campent toujours comme les phares des consciences qui embraseront le XXème siècle. Combien de crimes en leurs noms ?


Le mémorial pour les victimes juives. Un frisson, monument éclaté, austère, rappel d'un drame épouvantable. Comment en sommes-nous arrivés là ? Je me souviens d'un évèque négationiste qui défraie la chronique et j'ai honte pour les dictateurs du corps et de l'esprit, les bourreaux de la liberté, les innombrables servant d'un Dieu de haine. Quelle que soit la couleur de l'ignominie, le sang des victimes est toujours versé pour noircir la page d'une humanité qui n'aspire qu'à vivre dans la paix.

La porte de brandebourg, symbole d'un mur qui déchirait un peuple. Il est étrange de penser qu'une génération d'Allemands ont porté la croix des fautes de leurs parents. C'est le cas de mon ami Hartmut qui a grandi dans cette Allemagne tentant de revivre après une décénie de guerre. Combien de pays ont éludé leurs drames en niant leurs crimes ? Cette génération d'Allemands n'a pu fermer les yeux...


Place vide, théâtres et bâtiments baroques. Il y a de l'espace et une histoire à fleur de pierres, même si Berlin fut détruite et rasée pendant l'année 1945. Il reste un mélange de modernité et un parfum de passé, une ville qui envoûte comme à cheval entre deux époques.


La gare de l'Alexander platz, cette verrue d'un McDonnald qui rappelle que les impérialismes ne se diffusent pas que par les armes !

Le mur de Berlin et ses vestiges. Check point Charlie, quelques bribes conservées dans un quartier sombre, des graffitis pour se souvenir que le sang de jeunes hommes a coulé pour franchir une limite artificielle imposée par la folie des hommes. Impressionnant ces plaques apposées avec des noms oubliés. Le commerce fleurit à ses pieds pour maintenir l'idée que la vie n'est qu'éphémère passage et le prix d'une vie somme toute très relatif...


Nationalgalerie du Musée de Berlin. L'île aux morts. Un chef-d'oeuvre romantique de Böcklin. Je ne résiste pas au plaisir de vous l'offrir comme un voyage intérieur. Les couleurs sombres, la lumière cachée, l'intensité d'un lieu oppressant dans l'ultime voyage....

Karl Friedrich Schinkel. Gotischer dom am wasser. Cette exposition sur les romantiques allemands est d'une force et d'une beauté à couper le souffle. Il y a aussi des Menzel, Caspar David Friedrich, Von Marées et Lieberman. On sort ivre de tant de génie. Comment donc ce peuple, qui accoucha de tant d'oeuvres sublimes, pourra-t-il se laisser entraîner dans les affres d'une guerre sordide ! Et la France en 14-18 ? Et tous les autres à attendre que le canon tonne pour s'enivrer !
Que les pinceaux règnent sur les hommes de bonne volonté !

Voilà, juste l'arôme délicat d'un passage fugace dans une Capitale de l'Europe. Des promenades dans les parcs, un appartement spacieux dans Charlottesbourg, un lac gelé, la visite du Reishstag et l'ascension de sa coupole, des repas à l'allemande, d'énormes portions de gâteaux pour les en-cas d'après-midi, une chute sur un trottoir verglacé, une langue comme une musique et la certitude que Berlin est bien le lieu de cette histoire impossible d'une Europe dévorée par ses propres démons qui renaîtra toujours de ses cendres.
Vive Berlin !

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Le temps sans pitié

Publié le par Bernard Oheix

Je m'aperçois que les semaines passent et que les articles s'accumulent... Je n'ai toujours pas mis en ligne le compte-rendu des Rencontres Cinématographiques de Cannes où j'étais membre du jury avec mon ami Nilda Fernandez. Il y avait pourtant des films remarquables et l'ambiance était géniale.
Je n'ai toujours pas écrit les quelques pages émues sur l'Alexander Platz et la Porte de Brandebourg. Une destination inconnue que ma femme m'a offerte pour mon anniversaire sans me dire où nous allions. C'est à l'aéroport que j'ai découvert que nous nous rendions pour 4 journées à Berlin où Hartmut, vieux complice de cinéphilie des années facs, nous attendais pour nous faire visiter au pas de charge sa ville sublime. Ah ! la découverte des peintres romantiques Allemands au Musée National...
Et puis, plus récemment encore, Moscou et la Place Rouge avec Sophie Dupont, directrice adjointe de l'Evènementiel ma complice depuis 20 ans, Kazan et son kremlin, son élection de Miss Tatarstan où j'eus la charge de juger 30 beautés absolues, Saint-Pétersbourg pour finir, le musée de l'Hermitage, les tombes de Dostoïewski, Tchaïkovsky, Marius Petipas, le Lac des Cygnes au Marinsky, les canaux gelés par - 15 et ce train fonçant dans la tempête qui nous ramenait vers un Moscou noyé sous la neige.
Beaucoup d'articles en attente mais ce n'est pas cette semaine que je pourrais les pondre. Le Festival des Jeux ouvre avec ses 135 000 personnes, ses 14 000 jouieurs inscrits dans les tournois venant d'une cinquantaine de pays, les amis qui débarquent pour des nuits d'Off où tout est possible et les heures qui vont s'étirer jusqu'à l'aube.



Heureusement qu'il y a la belle, la troublante, la géniale Claudia C... pour penser à moi !

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