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Les 40 ans de Blandine

Publié le par Bernard Oheix

Voici donc un discours bien prononcé, mais oublié dans les tiroirs d'un Internet rétif depuis de longues années... A la relecture, j'ai eu l'envie de vous le faire partager... Pas mal non, pour fêter ses 40 ans de vie pleine et entière ! Bon, j'ai pris un coup de retraite sur la gueule depuis, mais elle !

 

 

Marie-Antoinette, ma secrétaire si efficace et préférée, celle qui tente de réguler mes pulsions et d’orchestrer mon temps de travail, enfin qui s’y essaie tout au long de l’année ! Depuis quelques jours, que dis-je, quelques semaines, elle me pourchasse avec cette antienne : Bernard, il faut que tu penses au discours sur Blandine, tu sais, elle va avoir ses 40 ans…C’est son tour suivant la belle règle qui s’est forgée au fil du temps que pour les anniversaires « ronds », je compose une ode en l’honneur de celle qui passe un cap, comme si un malheur n’arrivait jamais seul… non seulement l’impétrante prend l’année comme un coup de massue, 365 jours pour une décade dans la gueule, mais en plus, il lui faut subir mon discours devant ses congénères en pamoison devant ma plume acérée !

 

Mais quel discours puis-je écrire dans ce cas précis ! Que puis-je inventer qui serait particulier ? Après tout, elle n’est pas vraiment de la famille de l’Evènementiel, tout au plus campe-t-elle comme une rapportée, elle qui est censée s’occuper de la Presse dans une région où il n’y a jamais eu de presse et dont la principale mission consiste à réserver le siège 13 du rang D pour l’Aurore, l’unique critique artistique de la Ville à pouvoir faire lever le soleil de l’intelligence dans la masse des pondeurs de mots qui noircissent les pages de notre quotidien local !

D’habitude, le cap des 4 décennies se caractérise par une envolée stylistique sur la plénitude de la femme, son port altier, une beauté dégagée de toutes contingences, sa sérénité devant l’avenir ! Elle est au zénith notre femelle, enfin maîtresse de son corps, n’ayant plus peur de se perdre dans les abysses de ses angoisses existentielles (suis-je belle, miroir, mon beau miroir ?), apte à choisir son destin et à embrasser ses désirs. Elle sait, la perfide, le pouvoir qu’elle possède sur les hommes démunis de toute résistance. Elle peut encore tâter à dose homéopathique de la santé virile de quelques jeunes trentenaires tout comme se lover dans l’anse rassurante d’un vieux que les affres de la cinquantaine n’ont pas encore ravagé. Elle peut même décider d’aller au ciné avec les copines tant elle a fait le tour de la question et compris que son avenir ne passe pas forcément par les étreintes brutales d’un rut masculin ou les bières fraîches d’un compagnon vautré sur le canapé d’un Barcelone-Manchester que sa nuisette rose ne peut empêcher d’aller jusqu’aux prolongations, et même aux tirs au but juste avant de s’endormir en ronflant…

Non, tu sais tout cela… quoique tu commences à régler la facture de quelques nuits sans dormir pour un ancien « saigneur » et maître que tu as largué fort justement par un soir de colère après qu’il t’ait permis d’enfanter en déposant son spermatozoïde à la mi-temps de France- Brésil (Et un, et deux, et trois zéro !). Légères pattes d’oie au coin des yeux, teintures et mèches régulières pour dissimuler des cheveux blanchissants et perdant de leur soyeux, yaourts taille fine 0% pendant les 2 mois qui précèdent les premières expositions sur la plage…sans oublier surtout ces damnés nibars qui refusent de rester la fleur à la boutonnière, droits et imperturbables, mais qui bien au contraire, s’avachissent et que les hommes sont désormais obligés de dénicher plus près des chaussettes que des épaulettes du décolleté !

Qu’à cela ne tienne, tu sais faire la part des choses et reste bien cette femme-femme de toutes les certitudes, impériale à la croisée de tous les chemins, détachée des futilités mais point liée aux drames du monde, une perle qui entame enfin la plus belle des périodes de la vie, celle du mitan du lit, des aventures grisantes et des mecs enfin sélectionnés sur casting et plus sur des coups de…tête !

Tout cela, c’est ce que j’aurais pu, ce que j’aurais dû te dire ma Blandine, ce qui colle théoriquement aux minettes de 40 balais, qui est la caractéristique de cette entrée dans la plus belle des maturités, la quarantaine rugissante des femmes guerrières !

 

Oui, mais voilà ! Qu’entends-je ? Qu’ouïs-je ?

Que nous fais-tu, Blandinette ? Tu repars par la case départ sans même toucher les 20 000 francs de la carte chance ? Tu redeviens féconde et laisse croître dans ton ventre accueillant le fruit d’un amour crépusculaire ! Alors, je te pose la question, que dirai-je pour tes 50 ans, quand tu seras une maman affairée sortant des couches-culottes pour emmener ton précieux enfant faire du football sur un stade boueux et venteux par un dimanche d’hiver glauque, où ta petite fille en tutu rose au sortir de l’école de danse jazz d’un Vandelli cacochyme après tes heures de travail et avant la préparation d’une ratatouille pour son géniteur occupé à composer une grille de turfiste éternellement malchanceux !

Tu nous en fais une drôle, Blandine et c’est sans doute la plus belle aventure qui pouvait t’advenir puisque tu l’as consciemment conçu ce bébé de l’amour. Il vient à point nommé pour combattre toutes ces idées reçues, bien formatées, sur les âges de la vie et les étapes d’un tour d’humanité. Tu brouilles les cartes et en cela, tu fais un pied de nez à la morosité ambiante. Avec toi, foin de la crise et d’un avenir d’angoisse, un beau rayon de soleil, une naissance comme une renaissance et vive la vie, elle est belle quand on allie les charmes de la quarantenaire que tu es et les émois de la future maman que tu seras, à l’horizon de cette fin d’année.

Blandine, ce n’est pas vraiment ce que j’aurais pensé écrire, il y a peu… mais c’est ce que j’exprime au nom de toutes les équipes de l’Evènementiel et de la Presse si chères à mon cœur : tu nous as vraiment bluffés en nous faisant le coup de la lapine et l’on restera à tes côtés même pendant les douleurs de l’enfantement que tu as dû manifestement quelque peu oublier, pour remettre ainsi le couvert !

Longue vie à la quarantenaire, et le bonjour à celui ou celle qui débarquera sous peu dans sa vie privée !

Et vive la révolution sexuelle et l’accaparement par les femmes de leurs outils de reproduction !

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