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histoires vraies

souvenirs, souvenirs !

Publié le par Bernard Oheix

Plongée dans quelques souvenirs d'un temps passé mais si présent ! Suite à mon intervention à la bibliothèque Nucéra de Nice sur La Métisse du Peuple des Épines, j'ai cherché un certain nombre de documents pour illustrer ma conférence et au hasard de cette démarche, des photos, des textes ont émergé de ma mémoire et de mon ordinateur...

Cela m'a donné l'envie de partager avec vous quelques uns de ces souvenirs, comme en rappel d'un temps béni pour la culture, cette période des années 90 où tout semblait possible, où les grands anciens poussaient encore leurs dernières notes, où le rêve pouvait se conjuguer au présent, où la gloire n'était pas un morceau d'un réseau social mais bien une démarche ou l'artiste s'exposait aux yeux de tous et partageait le verre de l'amitié avec ses interlocuteurs. 

Voici donc quelques pages de mon album souvenir !

L'homme de La Messe pour le Temps Présent, celui qui a révolutionné une certaine approche de la danse moderne en la vulgarisant auprès du grand public. Ma première rencontre avec cet homme de légende se passait en Avignon en 1969, l'année de mon bac, quand en arrivant pour le festival, je lus sur la route cette immense inscription : "Béjart fait la pute sur le trottoir de la contestation". Des belges, qui dormaient à la belle étoile sur la Bartelasse, à côté de mon sac de couchage, m'emmenèrent dans le palais des papes pour "À la recherche de..." avec Jorge Donn et Maria Casarès ! Le choc ! Et c'est bien longtemps après que j'ai pu l'accueillir à Cannes et siroter un verre en compagnie d'un de mes maitres !

L'homme de La Messe pour le Temps Présent, celui qui a révolutionné une certaine approche de la danse moderne en la vulgarisant auprès du grand public. Ma première rencontre avec cet homme de légende se passait en Avignon en 1969, l'année de mon bac, quand en arrivant pour le festival, je lus sur la route cette immense inscription : "Béjart fait la pute sur le trottoir de la contestation". Des belges, qui dormaient à la belle étoile sur la Bartelasse, à côté de mon sac de couchage, m'emmenèrent dans le palais des papes pour "À la recherche de..." avec Jorge Donn et Maria Casarès ! Le choc ! Et c'est bien longtemps après que j'ai pu l'accueillir à Cannes et siroter un verre en compagnie d'un de mes maitres !

Un des plus beaux coup de ma carrière de programmateur ! Tricarde car alcoolique et annulant ses concerts, je la contacte par un ami américain qui la connaissait. Je déjeune avec elle dans un hôtel de St Jean Cap Ferrat et nous topons pour un comme back à Cannes ! Le concert sera sublime et elle renaitra de ses cendres en redevenant l'éternelle Lizza. Il y avait une vraie émotion quand je l'accompagnais en la soutenant avant l'entrée en scène. Mais quand la lumière jaillit elle redevint cette femme éternelle d'une scène qui la transportait !

Un des plus beaux coup de ma carrière de programmateur ! Tricarde car alcoolique et annulant ses concerts, je la contacte par un ami américain qui la connaissait. Je déjeune avec elle dans un hôtel de St Jean Cap Ferrat et nous topons pour un comme back à Cannes ! Le concert sera sublime et elle renaitra de ses cendres en redevenant l'éternelle Lizza. Il y avait une vraie émotion quand je l'accompagnais en la soutenant avant l'entrée en scène. Mais quand la lumière jaillit elle redevint cette femme éternelle d'une scène qui la transportait !

Une exposition de photos de Chiara Samughéo, sa présence pour le vernissage, une suite de rendez-vous, de coups de téléphone, comme celui d'une finale France-Italie en foot que nous avions remportée et mon coup de fil "-On a gagné Claudia !" auquel elle répondit par un "-mais non, on a perdu !".  Tant d'autres moments comme ce repas au Majestic à l'ouverture du Festival du Film avec Chiara et son "-dire qu'il m'avait demandé de faire la montée des marches avec un collier Choppard. Mais je suis tellement mieux avec vous !". Sous le sceau d'une amitié, le plaisir de se retrouver. Claudia, une de mes muses qui m'a offert le plaisir d'être à ses côtés par choix, et tant d'anecdotes qui remontent quand je pense à elle ! Claudia for ever !

Une exposition de photos de Chiara Samughéo, sa présence pour le vernissage, une suite de rendez-vous, de coups de téléphone, comme celui d'une finale France-Italie en foot que nous avions remportée et mon coup de fil "-On a gagné Claudia !" auquel elle répondit par un "-mais non, on a perdu !". Tant d'autres moments comme ce repas au Majestic à l'ouverture du Festival du Film avec Chiara et son "-dire qu'il m'avait demandé de faire la montée des marches avec un collier Choppard. Mais je suis tellement mieux avec vous !". Sous le sceau d'une amitié, le plaisir de se retrouver. Claudia, une de mes muses qui m'a offert le plaisir d'être à ses côtés par choix, et tant d'anecdotes qui remontent quand je pense à elle ! Claudia for ever !

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Bain du jour de l'an !

Publié le par Bernard Oheix

Et l'heure fatidique de mon bain rituel a donc sonné !

Dans une France sous la pluie et au matin glacé, le soleil se lève pour honorer mon acte de bravoure et c'est le coeur battant que je pénètre dans une mer pas vraiment complice ! Qu'à cela ne tienne, j'ai comme un désir de partage ancré en moi et c'est le coeur vaillant que je viens me faire dorloter par les vagues afin de transmettre, sinon un message, tout au moins une constatation : l'année 2023 aura été une année de merde et l'on peut s'interroger sur 2024 et les conséquences funestes de nos errements, de l'action de nos potentats jouant avec des bombes, de l'impéritie de nos dirigeants et de la perte de confiance d'une humanité désarçonnée qui voit l'humanisme devenir une valeur refuge de ceux qui n'ont plus rien et ne peuvent influer sur la marche du monde !

Bain du jour de l'an !

Il n'en reste pas moins que 2023 m'aura permis de sortir cette belle Métisse du Peuple des Épines de son sommeil et de l'exhiber aux yeux de tous. Dans 200 librairies de France, on peut la trouver ou la commander afin de partager avec elle un destin d'exception en 210 pages pour le prix de 18€.

Et si vous voulez vous donner toutes les chances de rêver en ce début d'année, plongez dans mon livre à défaut de la Méditerranée et suivez Talike, cette femme de passions dans son île de mystères. 

Bain du jour de l'an !

Alors, meilleurs voeux de bonheur pour cette nouvelle année, avec de l'espoir comme enraciné en nous pour que la beauté renaisse et que les femmes et hommes de bonne volonté puissent voir la beauté du monde et nos enfants grandir dans un monde pacifié !

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Extraits du Grenier de ma Mémoire !

Publié le par Bernard Oheix

Texte écrit à la suite de la sélection de Frédéric Flamand comme Directeur artistique, en remplacement de mon vieux complice, Yorgos Loukos avec qui j'avais réalisé environ une dizaine d'édition. Moment d'émotion avec au passage, une remontée de souvenirs et des noms et des visages mythiques surgissant de ces années de programmation si intense ! Merci mon Yorgos pour ton amitié qui fut arrachée aux aléas d'une rencontre explosive entre nos deux personnalités.

 

Depuis 20 ans, Yorgos Loukos, Directeur du Lyon Opéra Ballet, assurait avec talent la direction artistique du Festival de Danse de Cannes. C’est grâce à lui que la manifestation a trouvé son identité, s’appuyant sur de nombreuses créations, résolument axée vers le contemporain, et présentant les nouveaux talents de la scène françaises, les leaders historiques de la modernité américaine, le fond inépuisable des grands chorégraphes.

 

Nous avons décidé, en accord avec Yorgos Loukos, de confier à Frédéric Flamand, Directeur des Ballets de Marseille, les éditions 2011 et 2013 et sa thématique autour des Mythologies Modernes nous a convaincus. Un thème en phase avec notre belle cité « arlequin », à cheval entre le passé et le futur, petit port méditerranéen qui se vit comme un village mondial, au cœur de l’univers, balayé par les vents de l’ailleurs.

 

La danse, à l’instar du cinéma, y a toujours trouvé une place privilégiée, et ce n’est pas un hasard si aux ombres fugaces des écrans du mois de Mai, se conjugue cet art de la « chair », cette présence physique d’un corps vivant sculptant la lumière pour faire émerger le rêve d’un absolu.

 

Que Yorgos soit remercié pour toute cette passion qui l’a animé au service de notre image, et bienvenue à Frédéric qui apporte son souffle et sa fraîcheur pour perpétuer l’excellence des scènes cannoises.


 

Lettre envoyée aux membres du Jury du Festival Pyrotechnique de l'été 2011, dernière édition avant mon départ à la retraite. J'avais choisi mon pote Richard Gotainer comme Président, et j'avais bien eu raison... On ne s'est pas vraiment ennuyé pendant les six feux de l'été 2011 et ce fut vraiment un vrai feu d'artifice pour mon départ !

 

A mon meilleur jury de toute la préhistoire des feux d'artifice.
Bon, faut peut-être pas exagérer, il faut quand même moduler... Entre celui qui parlait trop et semblait atteint de "nationalïte" aiguë, (n'est-ce point Christian S... "Il faudra se souvenir du feu  Français", trémolos dans la voix !), celle qui était discrète mais flashait pour la virilité velue des Portugais (Paola C, c'est toi), celui qui parlait mal (le Président, avec sa voix de satyre pornocrate), il y avait aussi le renieur de Monégasques prêt à vendre son Président pour devenir membre permanent du jury, la commerçante suisse et son tiers-monde de blacks people accrochés à ses basques, l'avocate parigote qui couchait (bon, qu'avec le Président, et encore, il a failli être punie d'abstinence parce qu'elle votait mal !), et l'ancien pote de Daniel qui pensait qu'à dédicacer son livre (au fait, il est très intéressant pour moi qui ai vécu pas mal de ses anecdotes !)... Finalement, meilleur jury, c'est peut-être beaucoup !
Mais comment ne pas aimer des gens qui votent pour un feu russe sans avoir une kalachnikov dans les reins, qui provoquent une standing-ovation pour un "jeune et brillant" Directeur de l'Evènementiel à son ultime remise des Prix, qui offrent un superbe cadeau à une belle stagiaire alors qu'elle a même pas couché, qui avalent la fumée du feu italien sans y prendre du plaisir tout en restant stoïques, qui sont capables de rire et de pleurer, et d'être iconoclastes, fleurs bleues, sérieux et maniaco-délirants, obsédés de la chose et comme des enfants éblouis par la beauté d'un ciel embrasé...
Alors oui, en y repensant, vous êtes bien une exception et je vais garder longtemps dans mon cœur, le dernier jury de ma carrière, celui qui m'aura définitivement relaxé en abandonnant toute charge contre moi...
Et le chemin des gens de bonne volonté ne peut que se chevaucher à l'infini, jusqu'aux frontières de la tendresse.
La biz.
 

 

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1er janfévrier 2023 : enfin la nouvelle année !

Publié le par Bernard Oheix

En hommage à une Mama d'amour et de tendresse !

En hommage à une Mama d'amour et de tendresse !

Et là, je ne triche pas ! C'est bien dans l'eau à 14° d'une Méditerranée hivernale que je barbotte pour fêter, avec un décalage d'un mois, l'entrée dans une nouvelle année particulièrement chaude sur tous les plans, sauf bien évidemment, sur la température d'une eau de mer bien peu accueillante !

Le mois de janvier restera celui de la disparition d'une femme de bonté, un soutire d'humanité qui s'est effacé, emportant un torrent de souvenirs, 95 années d'une vie de maman où l'autre avait toute sa place dans son coeur, avec ses différences et son refus du racisme et du rejet.

Elle avait souffert à l'adolescence d'un rejet de la Paoletta Icardi qu'elle était, fille d'un immigré Italien à une époque où sur Nice, fleurissait un racisme violent contre les "ritals", ces "mangia polenta" qui sous la botte de Mussolini, imposaient leur alliance avec les nazis en rêvant d'un monde vêtu de chemises noires. 

Elle n'était que la fille d'un immigré qui envoyait de l'argent à sa famille pour élever ses frères accrochés à un lopin de terre près de Acqui-Terme où ils cultivaient la vigne afin de produire une Barbera qui atterrirait sur les tables du Piémont.

C'est à l'ainé de la tribu, Paolo, mon grand-père qu'étaitt échu le rôle de partir pour nourrir à distance, sa famille qui vivait chichement et savait ce que la faim voulait dire !

Étrange résonance avec ces migrants poussés par la misère, dérivant à la recherche d'un Eldorado, qui portent le devenir de leurs frères et soeurs dans leur acharnement à trouver du travail. 

La mama refusait le racisme et tous les extrèmismes, accrochée à sa mission de mère aux côtés de l'homme de sa vie, Gérard Oheix, afin de nourrir sa progéniture et les copains et copines qui déboulaient à sa table accueillante.

Reine de la soupe au pistou, elle avait le sourire généreux et une aptitude au bonheur ancré dans les rires de ses enfants.

Elle a vécu les 5 dernières années de sa vie dans un EHPAD à Cannes, heureuse d'une vie sociale et d'amies qu'elle savait enjôler ! À l'heure où ces établissements sont si critiqués, à juste titre quand le profit l'emporte sur le sort des pensionnaires, Les Gabres à Cannes prouve que l'on peut accueillir et choyer des anciens qui n'ont plus que le passé pour survivre et y trouvent un espoir de vie sociale et de bonheur.

Mais son temps était venu et juste avant que l'aile de la peur et de la douleur l'effleure, après le départ de sa grande et dernière "copine", Santa la corse, elle s'est endormie pour ne plus se réveiller.

Et ses 4 garçons et les cousins, quelques ami(e)s et les responsables de l'Ehpad se sont retrouvés pour lui dédier une dernière page définitive d'amour et de tendresse pour celle qui en débordait.

Et pendant la cérémonie au crématorium, je savais que je lui dédierai ce bain rituel d'une nouvelle année qui commencerait pour moi le 1 février 2023. 

1er janfévrier 2023 : enfin la nouvelle année !

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Des loups et des vautours !

Publié le par Bernard Oheix

Si vous avez deux petites filles de 6 ans et 3 ans qui débarquent chez vous pour les vacances, armez-vous de courage, possédez une plage à 100 mètres, surtout en cas de canicule comme cette année, et piochez dans votre porte-monnaie pour régler les animations, fêtes foraines et autres petits trains de découverte de la ville pour tenir  les 10 jours de garde pendant lesquels les (vrais) parents font la fête (Libérez, Délivrez... air connu de La Reine des Neiges qu'elles serinent à longueur de journée en canon !) en espérant fortement vous les laisser pour une dizaine de jours de "rab".

Mais les deux petits monstres que vous hébergez ont tout pour se faire aimer et câliner, même si après 10 jours de baignades sous contrôle avec bouées, bateaux et cygne gigantesque à trimbaler, de chasses aux trésors des pirates (merci Pedro de tes messages qui m'indiquent où et quand on peut en trouver... mais chut, c'est un secret !), de visites et d'excursions, tout cela sans dormir à cause de la chaleur et avec (presque) l'impossibilité de les scotcher devant un écran de télé à cause de l'opposition des parents (que l'on a pas totalement respectée, avouons-le, mais c'est un autre secret, il ne faut pas le dire aux papas et mamans, c'est comme pour les bonbons... chut !), vous vous sentez quelque peu usés et vides de toute énergie.

Mais c'est là que vous allez devenir les meilleur grands-parents du monde, que vous allez leur léguer un souvenir inoubliable de ce séjour, grâce à un article de Nice-Matin, un numéro de téléphone et les charmes d'un voyage de plus de 2 heures en voiture (avec siège pour enfant, rehausseur et toujours la chanson de la reine des neige à fond dans l'habitacle).

Destination le Parc Alpha, le parc des loups (une valeur sûre chez les petites filles), au dessus du Lac Boréon, dans cette vallée de la Vésubie qui porte encore les stigmates d'une tragédie à nulle autre pareille.

Mais l'heure est à la fête même si les ruines de maisons éventrées, les amoncellement de pierres et la dévastation des sites ouvrent des perspectives que nulle image à la télévision ne peut faire ressentir.

Les loups nous attendent !

 

Des loups et des vautours !

Le parc est situé dans le Mercantour, au pied d'un massif montagneux. Un pont de bois nous attend avant de traverser un cours d'eau et d'arriver dans l'enceinte du Parc Alpha. Un guide nous accueille qui sera notre cerbère pendant les 3 heures de la visite, expliquant les objectifs de ce parc, la préservation des loups, leurs natures et habitudes. C'est passionnant et instructif et il n'y a pas que les petites filles à ouvrir de grands yeux et à écouter en silence.

Et c'est dans le premier enclos, séparé d'une vitre, qu'un loup s'est présenté, de profil, nous a regardé, et a filé vers les bois.Cela a beaucoup impressionné les deux fillettes et tout les présents sans exception, tant la grâce féline de l'animal sauvage invite au respect.

Alors nous avons continué, entre des lieux atypiques, des commentaires acérés, des remarques pertinentes jusqu'à un 2ème enclos "plus" facile d'accès, avec des loups présents à quelques mètres d'une barrière, s'ébattant et jouant dans un silence sépulcral.

La visite s'est terminée par un passage obligé à la boutique où nos portes-monnaies furent mis à contribution, un Croc-Blanc pour la grande et un loup rose pour la petite, par une crêpe au nutella pour les filles et dans la musique de l'increvable Reine des Neiges, nous sommes redescendus des hauteurs pour finir la journée sur leur premier bain nocturne, dans la chaleur étouffante des nuits cannoise d'un été pas comme les autres !

C'est après qu'elles ont accepté de dormir !

Des loups et des vautours !

La grande Lise (6 ans) récupérée par ses parents, c'est donc avec Alma (3ans) que nous remontons sur Lyon pour la rendre à sa mère, en l'occurrence notre fille !

Départ à 10h de Cannes, le vendredi 29 juillet afin d'éviter les bouchons d'un samedi classé bison futé en colère. Las ! Sans aucun doute après avoir tenu le même raisonnement, une marée de véhicules encalminés nous attendaient au péage de Lançon. C'est à plus de 20h que nous arriverons à Lyon, avec une Alma rayonnante et très sage dans la voiture.

Elle s'est jetée dans les bras de sa maman et nous avons alors quasiment disparu des radars, entre les cousins, les chats et ses parents préférés ! Ingratitude des enfants !

C'est à Bourg en Bresse, enfin Libérés, Délivrés de La reine des Neiges et des 2 monstres que nous avons atterri chez nos amis dans une canicule effroyable nous faisant presque regretter les soirées chaudes de la Côte d'Azur à la brise marine salutaire.

Chantal et Pascal, nos vieux complices burgiens nous ont accueillis avec toute l'amitié et la tendresse dont ils sont coutumiers. Belles soirées de retrouvailles dans cette ville où j'ai été directeur de la MJC pendant que la gauche arrivait au pouvoirs en 1981. Lieux chargés d'histoire pour nous, amis et famille au rendez-vous du souvenir. Stéphanie à l'aube d'une nouvelle vie avec Michel, Timothé le rappeur, les Petitpoisson, le neveu Thomas et Mathilde, en charge d'une nouvelle vie culturelle avec leurs enfants magnifiques... Émotion !

Et c'est le jeudi 4 août qu'ils nous embarquèrent pour un voyage extraordinaire au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes par une température frisant les 40°.

Nous avons entamé notre périple par un spectacle d'oiseaux dans un théâtre en plein air sur un étang, chorégraphie improbable de volatiles se croisant dans le ciel, planant au ras de nos têtes, plongeant vers les bras des  animatrices qui leur donnaient des morceaux de viande, animaux bizarres déambulant à nos pieds comme si l'homme et la nature pouvaient se réconcilier.

Des loups et des vautours !

Pendant 5 heures, nous avons déambulé sur les chemins brulés de soleil des espaces "bush" australien ou jungle tropicale les bien nommés. Un parc gigantesque consacré aux oiseaux du monde entier dans un environnement à l'écologie stricte. Des espaces pour mieux comprendre les espèces et leur développement, leur cadre de vie et leur habitudes. Papillons, chenilles et exotiques émeux, kangourous et autres vautours, toute une nature se dévoilant à nos yeux émerveillés.

Alors oui, nous le savons désormais, la prochaine fois que nous aurons nos petites têtes de linottes, c'est au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes que nous les emmèneront pour une plongée dans l'univers des oiseaux. Après les loups, les vautours... vivement les prochaines vacances même si pour l'heure, nous en sommes a tenter de récupérer un peu de nos forces perdues en chemin !

Et bravo à toutes les équipes de ces parcs, dévouées et attentionnées, faisant le lien entre l'homme et la nature, ouvrant les yeux de ceux qui contemplent l'avenir du monde dans son passé prestigieux !

Des loups et des vautours !
Le pélican baigneur... une spécialité à déguster sans modération !

Le pélican baigneur... une spécialité à déguster sans modération !

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Hartmut Riehm : notre germain cinéphile bien aimé !

Publié le par Bernard Oheix

                                 Les plus désespérées sont les chants les plus beaux.

                                 Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

C'est  par ces vers d'Alfred de Musset que j'ai le désir de parler de notre ami de toujours qui vient de s'éteindre à Bonn où il vivait auprès des siens. Hartmut, avec ce nom qui respirait la force vient de perdre contre une maladie qui ne lui laissait que peu d'espoir. Pourtant, il a lutté de toutes ses forces, il a gardé sa lucidité jusqu'au moment ultime et a encore sourit à la lecture d'un des derniers messages transmis par Thérèse et moi sur son lit d'agonie.

1969 : Le cinéma au rythme de trois séances par semaine, dans les salles obscures avec la même bande de copains. Et toujours un immense olibrius, solitaire, les cheveux blonds cascadant sur les épaules, assis au centre du 1rrang comme une vigie que l’on ne peut que remarquer.

Ce grand blond aux chaussures noires qui semblait avoir les mêmes goûts que nous dans le choix de ses films, et que l’on voyait repartir après le mot fin et le défilement du générique au complet, dans sa coccinelle pétaradante, toujours aussi seul, ne pouvait que nous interroger ! Mais qui était-il ?

C’est sur la Promenade des Anglais, après une séance dans la salle du Cap 3000 qui venait d’ouvrir, que notre 2CV poussive fut allègrement dépassée par la reine des transports teutons… Appels de phare et grands saluts de la main. Rendez-vous était pris avec ce blond amateur de films bizarres.

Nous avons donc commencé à échanger avec ce Germain étudiant à l’Université des sciences de Nice qui était particulièrement réputée pour son école niçoise de mathématiques, d’abord sur les films, puis plus généralement autour de pichets de bière, et enfin, en l’incluant comme invité permanent de nos sorties nocturnes, son véhicule étant particulièrement apprécié pour le transport de cinéphiles démunis de moyens de locomotion.

Il faut avouer qu’il était particulièrement passionnant et que son français rocailleux véhiculait des analyses pertinentes étoffant avec brio le niveau de nos débats d’après-séance mais d’avant tournées de bières.

Hartmut Rhiem arrivait directement de la Bavière et préfigurait cette Europe des étudiants en train de s’ériger et notre amitié allait se sceller dans l’airain et échapper au temps… mais nous ne le savions pas en cette période où chaque jour chassait l’autre dans une inconscience et une jouissance permanente déclinées au quotidien.

Et les années ont passé, les films se sont enchainés. Hartmut est retourné dans sa Bavière et nous nous sommes perdus de vue jusqu’à un mail que je reçus en cette fin du siècle dernier.

Il avait retrouvé ma trace grâce à Internet et me demandais si je me souvenais d’un certain Hartmut Rhiem ? Il était heureux de savoir que j’étais devenu Directeur au Palais des Festivals, me donnait de ses nouvelles et en prenait des miennes. Il m’embrassait chaleureusement avec Thérèse et nous souhaitait tout le bonheur du monde.

Dire notre émotion à la lecture de ce mail. Le passé surgissant des limbes de notre jeunesse pour faire revivre l’amitié des temps d’insouciance. Je lui ai répondu dans la foulée et nous avons repris contact jusqu’à ce que je lui propose de venir au Festival de Cannes, de loger à la maison et d’être assuré d’avoir des places sans avoir besoin de faire de fausses cartes ou de supplier les hôtesses dès potron-minet !

Et depuis 25 ans, Hartmut fait partie de la tribu qui envahit mon home, chaque mois de mai, entre des burgiens et des corses, mes enfants et les ami(e)s de mes enfants, quelques cinéphiles italiens égarés, tous se remplissant de pellicules dans la salle de La Licorne, située juste en face de mon jardin, avec des repas et des discussions sans fin sur les quatre à cinq films quotidiens ingérés et même quelques parties de cartes pour terminer dans la nuit.

Quand je l’ai contacté pour lui annoncer que je réalisais ce Journal d’un Cinéphile, il m’a répondu par ce mot :

C’est vers la fin de 1969 que nous sommes devenus amis à force de se voir dans les salles de Nice. Et c’est pendant le Festival du Film de 1970 que l’on a vraiment développé notre amitié. Bernard, tu m’avais assuré connaître des gens importants, un bijoutier, un charcutier de la rue d’Antibes et tu te faisais fort de m’obtenir des invitations…De plus, tu m’avais fourni un « passe presse » de La Marseillaise et j’en étais très fier, un journal de la résistance communiste !

Tous les matins, je prenais ma coccinelle et descendais de la résidence étudiante de Montebello pour rejoindre en 45 mn par la route nationale, le Palais des Festivals où je trouvais à me garer, juste derrière. L’heureux temps !

Tu connaissais toutes les hôtesses, jeunes, belles charmantes, qui distribuaient les cartons d’invitations. Nous les barbus, chevelus, on attendait à côté du comptoir et toi tu leur chuchotais : « -9h, pour Macunaïma ». Elles te répondaient « -combien ? » et toi, « -trois, possible ? » et quelques minutes après les invitations glissaient sur le comptoir.  C’est une très belle scène que l’on ne peut oublier… surtout que le film fut génial !

Et il y en a eu d’autres. Tristana de Luis Bunuel, Les Choses de la vie de Claude Sautet et toute la bande de Woodstoock de Michael Wadleigh, le réalisateur qui n’a pas pu entrer parce qu’il n’avait pas LE nœud papillon !

En 1997, du côté de Gourdon pour nos retrouvailles. Plus de 20 festivals vont s'enchaîner sans que jamais Hartmut ne rate ce rendez-vous sacré !

En 1997, du côté de Gourdon pour nos retrouvailles. Plus de 20 festivals vont s'enchaîner sans que jamais Hartmut ne rate ce rendez-vous sacré !

C'est en 1997 qu'il est revenu dans la région avec son jeune enfant afin de nous revoir et que nous avons scellé nos retrouvailles pour le reste de notre existence.

Il travaillait dans l'informatique, avait rencontré Marie Louise sa femme et dévorait toujours autant de films sur les écrans de sa passion. Et c'est ainsi que nous avons repris le rythme de notre festival cannois annuel, 30 à 40 pellicules par édition, lui débarquant deux jours avant dans son combi ww, s'installant dans une chambre, et partageant notre vie comme si les années de séparation n'avaient jamais existé, que le temps avait repris son cours naturel et qu'il s'étirerait à l'infini jusqu'à la nuit des temps et au mot "The End" s'affichant sur un dernier plan.

Il vient de s'inscrire ce mot terrible que l'on ne peut raturer et la musique de son parler à l'accent rugueux vient de s'arrêter. Il nous manque notre Hartmut Rhiem, notre complice des temps heureux et de l'insouciance.

On est loin des cheveux blonds sur ses épaules... 2017 sera l'un des ses tout dernier festival. Il a oublié son badge en partant et quelque temps plus tard, de Covid en cancer, nous n'avons échangé plus que par téléphone. il avait le projet de faire sortir "Café Croisette" qu'il avait adoré, en Allemagne, mais nous avons perçu cette fatigue et cette usure le priver de tous ses moyens. Alors, à se revoir notre ami de toujours !

On est loin des cheveux blonds sur ses épaules... 2017 sera l'un des ses tout dernier festival. Il a oublié son badge en partant et quelque temps plus tard, de Covid en cancer, nous n'avons échangé plus que par téléphone. il avait le projet de faire sortir "Café Croisette" qu'il avait adoré, en Allemagne, mais nous avons perçu cette fatigue et cette usure le priver de tous ses moyens. Alors, à se revoir notre ami de toujours !

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28 juin 1972 et un demi siècle plus tard !

Publié le par Bernard Oheix

En ce 28 juin 1972, une jeune corse de 20 ans et un niçois grandi à Cannes de 21 ans décident d'unir leur destinée. Ils ne savent pas lire l'avenir, juste interroger le présent mais leur amour est si profond qu'ils décident de s'enchaîner comme pour se libérer.

Ils ont affronté les désirs de leurs parents pour imposer leurs choix. Ce sera sans église et donc pas en Corse, une union civile en mairie avec photos dans le parc adjacent, et à midi au 4ème étage des HLM du Ranchito un déjeuner avec les 4 parents, et le soir une grande fête pour les jeunes, sans les vieux, dans un restaurant d'étudiants à Nice où chacun paiera son repas.

On est encore en 68 et les rites sont à jeter au panier pour les révolutionnaires en herbe que nous étions ! Un nouveau monde était en train de s'ériger et nous nous devions d'y apporter notre pierre en brisant les tabous et le conformisme.

C'est dans les jardins de Morès de La Bocca qu'après la cérémonie, les photos seront prises. Thérèse a acheté une robe simple, toute blanche, Bernard lui, a emprunté le pantalon noir d'un copain mais a refusé de se couper la barbe. Il vient de dévorer Le Che et aspire à s'inscrire dans le grand roman révolutionnaire de la vie. Ils sont jeunes, ils sont beaux et rien ne peut assombrir leur avenir !

C'est dans les jardins de Morès de La Bocca qu'après la cérémonie, les photos seront prises. Thérèse a acheté une robe simple, toute blanche, Bernard lui, a emprunté le pantalon noir d'un copain mais a refusé de se couper la barbe. Il vient de dévorer Le Che et aspire à s'inscrire dans le grand roman révolutionnaire de la vie. Ils sont jeunes, ils sont beaux et rien ne peut assombrir leur avenir !

Nous sommes le 28 juin 2022 et un demi-siècle s'est écoulé. J'ai convaincu Thérèse de poser dans ce même square de Morès situé en face de chez nous, pour la postérité de ces Noces D'Or bien méritées. Elle m'a fait la surprise d'exhumer d'un sac planqué dans une armoire cette robe de tendresse qu'elle n'avait jamais pu se décider à jeter. Elle a une couleur blanche virant désormais sur le crème mais malgré ces 5 décennies écoulées, elle entre toujours dedans. Moi, j'ai perdu ma barbe de révolutionnaire et ces bouclettes brunes qui faisaient l'essentiel de mon charme.

C'est Marie Laure, notre complice amicale, accompagnée de sa maman, qui nous a mis en scène, avec force rires et quelques coupes de champagne à déguster sans modération.

Le résultat est édifiant !

En 50 ans, le parc a bien changé... et nous aussi !

En 50 ans, le parc a bien changé... et nous aussi !

La vie devant soi !

La vie devant soi !

L'avenir entre nos mains et tant de souvenirs pour nous accompagner dans un monde qui a bien changé et pas dans le sens que nous espérions ! Comment imaginer que nos rêves se briseraient sur le mur de la bêtise, du pouvoir sans merci des puissants, et sur un monde qui perdrait ses lumières. Qu'à cela ne tienne, il reste nos enfants et nos petits enfants pour réveiller les consciences à un moment où l'urgence de trouver des solutions se fait sentir cruellement.

L'avenir entre nos mains et tant de souvenirs pour nous accompagner dans un monde qui a bien changé et pas dans le sens que nous espérions ! Comment imaginer que nos rêves se briseraient sur le mur de la bêtise, du pouvoir sans merci des puissants, et sur un monde qui perdrait ses lumières. Qu'à cela ne tienne, il reste nos enfants et nos petits enfants pour réveiller les consciences à un moment où l'urgence de trouver des solutions se fait sentir cruellement.

Voilà donc 50 ans de partage. C'est si long et si court ! Julien et Angéla ont été les deux enfants que nous avons offerts à notre futur. Ils nous ont donné tant de bonheur en plus de deux petites filles (Lise et Alma) pour rêver à des lendemains qui chantent.

Nous avons travaillé dans une période où tout était possible, même l'impossible. Elle était une infirmière passionnée et moi passionné de la culture. 

Et si c'était à refaire, je ressignerai immédiatement pour quelques bribes de ce bonheur indicible.

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2022 : le grand plouf !

Publié le par Bernard Oheix

J'ai eu, en ce lundi 27 décembre, par un heureux concours de circonstances, les honneurs de France-Info diffusant un sujet sur mon "cas", par le biais d'une chroniqueuse, Olivia Leray, relation de mes enfants, qui cherchait à remplir son carnet avec des personnages réalisant des rites sur le passage d'une année sur l'autre. Quand elle apprit de la bouche de mes enfants que je me baignais chaque année au 1er janvier aux Rochers Rouges de La Bocca à Cannes sur un thème précis illustré, avant de boire une coupe de champagne avec quelques compagnons d'infortune, elle me contacta pour réaliser une interview !

Je lui ai expliqué la raison de ce rituel, un voyage en Russie il y a 20 ans par un hiver glacial, le bain dans un lac gelé par -40°, l'effroi et le ravissement de cette expérience hors du commun qui allait briser ma peur de l'eau glacée et me pousser à faire perdurer cette tradition sur les rivages hospitaliers de ma Méditerranée en chaque début d'année.

Le sujet est passé 3 fois dans la journée et me valut quelques coups de fil surprenants, preuve à l'évidence que prendre une douche ne peut se faire qu'en écoutant France-Info à 8h15 ou 9h30 pour nombre de mes relations !

 

Que nenni cette 5ème vague que nous attendions avec ferveur ! Anna et François m'accompagnent dans mon bain du jour de l'an !

Que nenni cette 5ème vague que nous attendions avec ferveur ! Anna et François m'accompagnent dans mon bain du jour de l'an !

Mais je ne pouvais pas, au vu de l'enjeu de cet ITW, en rester à une banale trempette avec deux ami(e)s brandissant un panneau dans une mer étale et sans même un rayon de soleil pour égayer le tableau.

J'ai donc dû employer les grands moyens et dénicher au fond de mon cerveau tortueux l'idée qui allait transformer ce rite 2022 en évènement particulier qui marqu

erait les mémoires. J'allais oser plonger tel les héroïques héros d'Acapulco bravant les hauteurs vertigineuses des falaises, j'allais m'élancer vers la grande bleue (un peu grise avouons-le) et défier toutes les lois de l'équilibre et de mon horloge interne !

2022 : le grand plouf !

J'ai donc grimpé au sommet du rocher, au moins à 3 mètres de haut, j'ai plié les genoux, pris une grande inspiration, et sous l'oeil du photographe ami, Éric Dervaux, me suis élancé avec toute la passion de cette année 2021 absurde se terminant et de ce 2022 qui ne laisse espérer que des bribes de bonheur, coincés entre des vagues de Covid (bien présentes elles) et une élection présidentielle pathétique, véritable concours Lépine de toutes les abominations !

Oui, j'ai plongé pour me donner de l'espoir et pour transmettre à mes enfants et petits-enfants un rayon d'humour bien nécessaire en ce début d'année !

Et j'espère qu'Olivia Leray, la journaliste de France-Info, sera contente de son sujet, elle qui attendait la preuve que je n'avais pas parlé pour ne rien dire et me dois donc une rasade de potion magique dans un estaminet parisien !

Et comme toujours dans les belles histoires, cela c'est terminé par une coupe de champagne à boire sans modération (vu le froid !) et par quelques rires bienvenus pour chasser les nuages de la morosité !

Baigneurs et non-baigneurs réunis pour la coupe de l'amitié ! Et si la fraternité avait encore son mot à dire ?

Baigneurs et non-baigneurs réunis pour la coupe de l'amitié ! Et si la fraternité avait encore son mot à dire ?

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La Sicile, 40 ans après !

Publié le par Bernard Oheix

Ils n'ont plus de 14 ans à 18 ans cette vingtaine de stagiaires de la cité. Les jeunes animateurs de l'époque ont désormais un âge vénérable, et on peut le dire désormais, on ne voit plus beaucoup de différences, près d'un demi siècle s'étant écoulé, entre les jeunes du quartier de la Frayère à Cannes, les moins jeunes animateurs à l'orée de leur carrière, et le responsable du voyage, moi-même, à peine plus âgé d'une décennie à l'époque.

40 ans se sont passés entre ces 28 jours de rêve et la vie qui nous a rattrapée...mais rien n'a pu effacer l'Aventure Sicilienne !

Quand on leur parle aujourd'hui de la Sicile, leur yeux s'illuminent comme la nuit où ils ont dormi au sommet du Stromboli, au bord du cratère, dans les jaillissements permanents de la lave en forme d'arbres de noël qui rythmaient les heures sous les étoiles !

Rien n'a trouvé d'équivalence avec cette autre nuit de l'irruption de l'Etna en 1979, ces premières laves déferlants sur les pentes d'une montagne béante, à 3300 mètres de hauteur, dans la fureur des secousses permanentes qui faisaient vibrer la terre en dégageant des corolles de souffre qui nous brulaient la gorge !

Et le Vesuve avec ces nuages de vapeurs sulfureuses et cette cicatrice sombre dévalant de la montagne. Les rues pavées d'histoire de Pompéï, les catacombes de Palerme et la petite fille embaumée...

Et cet air de liberté permanente d'une Frayère se frayant un chemin contre le reste du monde dans une aventure sans égale !

Une vie errante de Robinson moderne dans une Italie en train de s'éveiller au tourisme de masse, juste avant qu'elle ne prenne des restrictions et ne mette des barrières en travers des chemins pour mieux exploiter la manne d'un argent frais venu d'ailleurs. Avant les règles si strictes qui allaient encadrer les jeunes et les emprisonner dans un faisceau de dispositions leur ôtant un capital d'inconscience !

 

Un air de liberté pour des jeunes qui cherchaient leurs chemins et des adultes qui s'étaient baignés dans le fleuve d'un torrent nommé "68" charriant un air de liberté et de passion !

Un voyage inoubliable dont les traces, 40 ans après, étaient encore perceptibles dans le regard teinté d'émotion de ceux qui se sont retrouvés pour fêter les noces du passé et du futur !

 

Nice-Matin, le mercredi 11 décembre, sous la signature de Alexandre Carini, journaliste, présent le jour des retrouvailles, pour un plat de spaghettis nous renvoyant 40 ans auparavant, à l'âge du possible !

Nice-Matin, le mercredi 11 décembre, sous la signature de Alexandre Carini, journaliste, présent le jour des retrouvailles, pour un plat de spaghettis nous renvoyant 40 ans auparavant, à l'âge du possible !

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Hommage à Richard Stephant

Publié le par Bernard Oheix

Hommage à Richard Stephant

 

Le 25 octobre à 19h30 au Bar des Théâtres, dans le 8ème arrondissement, une bande d’amis vont se retrouver pour boire un coup à la santé d’un disparu de plus. Il y aura de la tristesse, de l’émotion mais aussi des sourires pour l’accompagner vers son paradis de musique !

Je ne pourrai pas être présent, car j’ai un empêchement, devant me rendre à Turin ce jour-là. Je n’évoquerai pas avec ses potes et sa soeur Anne, le solaire Richard Stephant, mon ami de toujours.

Et pourtant j’en aurai eu à dire sur certaines de nos aventures professionnelles où personnelles.

Richard était un producteur de spectacles indépendant dans une période où l’indépendance avait un prix de plus en plus élevé à payer. Je l’ai connu il y a si longtemps que j’ai toujours eu l’impression de travailler avec lui à mes côtés. Grands Galas de Danse avec son complice Alfio Agostini de Ballet 2000….où des étoiles russes qu’ils savaient dénicher comme nuls autres, éblouissaient de leur talent la scène du Palais des Festivals, hommage à Maïa Plissestskaïa, et quelques autres pépites que nous avons concoctées ensemble. Le Canto General de Pablo Neruda avec Angelique Ionatos, un Mozart avec projection d’images sur le fronton de l’église au Festival des Nuits musicales du Suquet signé par son complice Paolo Micciche, un hommage à Mikis Theodorakis… des créations originales, sans beaucoup de moyens, mais avec toujours de l’intelligence, de la finesse et l’ambition permanente d’offrir une culture qui ne soit pas formatée mais ouvre les portes de la perception à des émotions cachées en nous.

Je me revois marchant à ses côtés dans les rues de Rome pour la première d’une oeuvre co-produite par le Vatican sur Dante avec Paolo, à Montréal pour une tournée du « Jugement universel » que j’avais aidé à vendre, à New-York à un Gala de Danse de son partenaire Solomon Tancer…

Plus étrange encore quand il m’a suivit dans les 2 éditions de BoccaSamba comme producteur où nous avons fait résonner les nuits Boccassiennes d’une joie de vivre et d’une fièvre consommée sans modération. Défilés le long des plages de batucada avec ces belles filles court vêtues dansant pour le plaisir des baigneurs nocturnes en extase, investissement des quartiers populaires, concerts hallucinants de Zezinho (le roi du tic et tic et tac) sur la place de La Bocca, de Anna Torres, Roda de Cavaco ou des filles percussionnistes de Zalindé, une des plus belles soirée de ma carrière de programmateur, mon dernier acte de programmation officiel ! C’était avec lui. Il dormait à la maison et était devenu un résident permanent de la saison estivale même si nous foncions sans le savoir vers la fin programmée de nos animations !

Pendant ces plus de 20 ans de connivence, chaque spectacle que nous avons produit s’inscrivait dans une logique de fête, d’animation et de passion. Du plus loin que je me souvienne, nous en sortions avec cette étrange impression d’un attelage gémellaire, formé au même moule d’une culture noble sachant tendre la main au public, à son coeur comme à son intelligence.

 

Et ce n’est pas un hasard, si l’année de mon départ à la retraite en 2012 (désirée et voulue !) du poste de Directeur de l’Evénementiel du Palais des Festivals de Cannes après 22 ans de service, c’est chez lui, en Crête, auprès de sa femme Evdokia et des ses deux filles, que je me suis réfugié avec toute ma famille pendant un mois. Bonheur acidulé d’une fin « officielle » même si nous avons entamé une dernière période sous l’égide de la boîte que j’avais créee, BO Conseil en Culture et Animation (BOCCA !), dont il était partenaire. Une façon de tirer un trait sur mon rôle de direction au Palais et de jouer les prolongations pendant 4 années d’un bonheur libéré des contraintes institutionnelles.

 

Mais au delà de cet aspect professionnel, il y a aussi les moments d’intimité partagée. Des repas en tête à tête à tenter de comprendre où nous allions, à disserter sur des futilités ou à évoquer les problèmes d’un monde dans lequel nous ne nous retrouvions pas toujours, pas souvent.

Et puis le dérisoire. Ce poker en Russie où nous avions été invités par un oligarque qui désirait lancer un jeune chanteur en France et qui nous avait réglé en espèces le voyage, nous hébergeant au coeur de Moscou dans un hôtel de luxe.  La séance de travail avec son autre complice Philippe Albaret dans un Karaoké privatisé pour l’occasion fut un des moments les plus surréalistes de ma vie d’organisateur de spectacle… (n’est-ce pas Philippe ! Tu as le droit désormais de raconter cette histoire à ses amis !). Il y a eut aussi quelques pokers sur Paris avec Karim Kacel, François Chesnais et d’autres pour des nuits d’adrénaline sans risque, entre amis, même si un full gagne toujours contre une couleur. Il y a les fous rires et les bières partagées, les délires de début ou de fin de repas, son rire communicatif, sa carcasse imposante au regard perçant.

Richard on l’aimait pour ce qu’il était, pour son approche de la vie, pour sa façon si naturelle de s’offrir à l’amitié. D’une extrême pudeur sous ses dehors fantasques, il n’ouvrait la porte de son paradis secret qu’avec parcimonie, à ceux qui avaient passé l’épreuve du temps.

Je pense à la douce Evdokia qu’il a aimé sans réserve et avec qui il avait un vrai projet de vie dans son havre de paix Crétois, à ses filles Elli et Lida qui l’adoraient et dont il était très fier, à sa soeur Anne avec qui la notion de frère/soeur était un ciment sur lequel ils ont cheminé tout au long de leur vie… et à tout ce vide que son absence génère.

Mais je me dis aussi, que même si son cours s’est interrompu trop tôt, cette vie n’a pas été pour rien, qu’il a vécu ce que tant d’autres rêvent souvent vainement d’accrocher à leur destin : le bonheur et la certitude d’être au bon endroit, au bon moment et avec ceux qu’il avait choisis…même si le prix à payer de ce bonheur doit se solder toujours trop vite !

Ciao, mon frère d’armes. On t’aime pour l’éternité !

 

PS : Richard aimait lire et depuis de longues années, il suivait mon travail d’écriture en me conseillant. En avril 2019, Café Croisette paraissait. Dans les remerciements, à la page 223, son nom est présent dans un comité de lecture qui nous avait aidé à améliorer une première version. Cruel paradoxe pour lui qui avait adoré ce travail de Julien (mon fils) et de moi que de n’avoir pu découvrir à quelques jours près, la version finale d’une ébauche qu’il avait aidé à améliorer !

Richard au milieu de ses fans !

Richard au milieu de ses fans !

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