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le grenier de la mémoire 51 : Les Nuits du Suquet !

Publié le par Bernard Oheix

Il existe bien une vie après le travail ! Moi c'est avec le sourire aux lèvres que j'ai affronté cette ultime parenthèse de 4 ans d'une vie professionnelle déjà si riche ! La SARL, les notes de frais, les voyages au Québec et dans les festivals de musique classique, une équipe à former à Montréal autour du Festival des Jeux, le coup de génie de BoccaSamba, les Nuits de la Tchatche à Bourg en Bresse, les rendez-vous avec le comptable, plus de chefs à l'horizon, si ce n'est la contrainte d'une réalité de terrain que je maitrisais plutôt après tant d'expérimentations !

La fête permanente d'un horizon dégagé... Quoique !

Nice Matin, suite à une intervention de Tacchino déclarant (sic) :"-que si Oheix savait programmer, cela se saurait !"

Nice Matin, suite à une intervention de Tacchino déclarant (sic) :"-que si Oheix savait programmer, cela se saurait !"

C'est dans la programmation des Nuits musicales du Suquet de 2013 à 2016 que je me suis le plus impliqué. je pouvais sans pression tenter enfin de transformer cette manifestation pour aller vers un classique régénéré, des expérimentations sur les créneaux de 19h dans la cour du musée avec la musique du monde, du rock même, des créations sur la grande scène à 21h avec des projections d'images sur le fronton de l'église, des lectures avec des stars, et des passerelles tendues entre genres divers...

En 2013, outre une contribution classique pure avec Cyprien Katsaris, un programme espagnol avec mon ami pianiste David Levy, Boris Berezovsky au piano dans une soirée conçue par Michael Guttman du Festival de Pietrasanta et quelques jeunes solistes, j'ai proposé un "hommage à Albert Camus" avec des projections des planches du Premier Homme du dessinateur Jacques Ferrandez et en récitants, Daniel Mesguich et Marthe Villalonga. Un pur bonheur tout comme Forabandit de Sam Karpiena, un chant de troubadour à la rencontre de l'Anatolie ! Je passerai sur un de mes plus gros "bide" avec une idée géniale que j'avais eue, Mozart versus Salieri, qui prouvera à l'évidence qu'il ne suffit pas d'avoir une excellente idée (confronter les musiques de Salieri l'homme du pouvoir au jeune Mozart) pour atteindre son objectif ! ce soir-là, je me suis demandé si je ne faisais pas l'édition de trop ! Heureusement, dès le lendemain, avec Richard Stephant, mon vieux complice producteur, je rétablis l'équilibre en un hommage à Mikis Theodorakis un peu brouillon mais passionnant et pour terminer cette édition, la Symphonie Flamenca de Juan Carmona dont j'avais accueilli  la création de son premier mouvement quelques années auparavant !

Au bilan, une édition trop en rupture avec le classique, avec une prise excessive de risques sur des créations qui me laissera malgré tout insatisfait. 

Je me donnais donc rendez-vous en 2014 pour corriger le tir !

Projections et dégustation de vin pour l'ouverture de cette nouvelle édition ! Désir de persister et incorrigible optimisme en la capacité du public d'évoluer ! On ne se refait pas. Ouvrir avec "Ivresse de l'Opéra" produit par Richard Stephant et mise en scène par Paolo Micciche (avec qui j'avais déjà réalisé El Canto Général) était osé, mais un sponsor qui nous permis d'offrir un verre de vin à tout le public vint calmer les ardeurs des mélomanes quelques peu désorientés... Puis enchainer le pari impossible des Variations Goldberg toujours avec mon ami David Levy et Francis Huster déclamant des lettres de Mozart sur ses oeuvres, comme un écho de son quotidien à l'aune de son génie musical ! La philharmonique de Saint Petersbourg avec Berlinsky au violon et le quatuor Talich et Dana Ciocarlie. Bon, je pouvais me laisser aller pour la suite ! De Bach à Piazzolla, dialogue entre un Bandonéon (Héléna Ruegg) et un alto (Mischa Pfeiffer), Ballake Sissoko, le roi de la Kora africaine et une soirée Gospel Drums rappelaient que le classique n'est pas que synonyme d'Occident !

Et pour s'achever dans cette année 2014, une soirée exceptionnelle avec Chilly Gonzales conjuguant l'humour et le génie pianistique ! On pouvait tirer un trait et attendre sans angoisse juillet 2015 ! Quoique !

C'est en cours de Festival que j'appris que ma mission s'achevait ! Sans préavis, contre l'option que j'avais toujours affirmée que je ne durerai pas et n'effectuerait que 4 éditions ! Martine Giuliani, à la manoeuvre avait décidé de m'écarter sans ménagement, sans égards ! Malgré ma demande de respecter le contrat moral entre nous, elle s'entêta comme elle seule savait et pouvait le faire ! Alors j'ai employé les grands moyens !

le feux au poudres ! Martine Giuliani dans toute sa splendeur !

le feux au poudres ! Martine Giuliani dans toute sa splendeur !

le grenier de la mémoire 51 : Les Nuits du Suquet !
Quid de Martine Giuliani ? Elle sera dégagée avec pertes et fracas, remplacée elle qui se voyait irremplaçable... et je pense que l'affaire du Suquet aura été un des détonateurs de ce qui couvait depuis que le président de la Semec était devenu Maire de la Ville de Cannes ! Il y a des blessures qui ne s'oublient pas et elle n'avait manifestement pas sentie que le vent tournait ! Désolé Martine Giuliani !

Quid de Martine Giuliani ? Elle sera dégagée avec pertes et fracas, remplacée elle qui se voyait irremplaçable... et je pense que l'affaire du Suquet aura été un des détonateurs de ce qui couvait depuis que le président de la Semec était devenu Maire de la Ville de Cannes ! Il y a des blessures qui ne s'oublient pas et elle n'avait manifestement pas sentie que le vent tournait ! Désolé Martine Giuliani !

Et j'ai donc continué mon travail de Directeur Artistique des Nuits Musicales du Suquet ! En 2015 c'est le Florilegium de Londres de Ashley Solomon qui fit une ouverture baroque, tout comme la programmation de Human Teorema, un groupe de rock fusion avec Tim Girard le Cannois, à la guitare et aux claviers, le fut dans ce festival Classique ! Un choc assuré pour beaucoup tout comme la présence des "Troubaïre" où galoubet et tambourin jonglèrent dans la nuit étoilée ! Un petit détour  par la "tarente" de Mascarimiri puis Laurent Korcia et Julia Siciliano nous offrirent une superbe soirée entre Brahms et Ravel, Piazzolla et De Falla. François René Duchable et Sophie Marin-Degor enchaînèrent pour une promenade entre Chopin et Gershwin... 3 stars russes Vadim Repin, Alexandre Kniazev et Andreï Korobeinikov nous emportèrent sur les traces de l'exigeant trio N°2 de Brahms, de l'opus 50 de Tchaïkovski pour finir sur le trio élégiaque de Rachmaninov... sublimissime ! Et en clôture du Festival , l'Orchestre de Cannes dirigé par Wolfgang Doerner, avec David Levy (encore et toujours !) en soliste, pour une soirée que je me dédicaçais en quémandant au chef l'Adagio de Barber et l'Appalachian Spring de Copland !

Me restait donc l'ultime étape de 2016 avant de me retirer... même si le Maire me demanda de prolonger de 2 ans, ce que je refusais pour ne pas donner raison à l'ex-Martine Giuliani ! Je me devais de respecter mon contrat moral et de faire ma dernière édition des Nuits Musicales du Suquet en 2016 !

Et même si mon rêve d'une édition collector s'échoua sur les écueils de la réalité, il eut un beau parfum de nostalgie, d'évasion et de modernité ce dernier opus ! 

Giovanni Bellucci au piano et la voix envoutante de Francis Huster dans le justement dénommé  "Songe d'une nuit d'été" de Shakespeare, Badou pour une rencontre Afrique/Classique, mes amis du groupe Tavagna, polyphonies Corses dans l'écrin de la cour du Musée où j'ai vu des spectateurs pleurer d'émotion (sic), Tarek Abdallah-Adel Shams El-Din, musique savante égyptienne structurée sur l'oud, le riqq et la voix !

Mais aussi, mes jumelles préférées, les filles de Tacchino dans un trio avec leur mère autour de Purcell et Bernstein, l'Orchestre de Cannes, l'Orchestre de Liszt de Budapest et un hommage à Philip Glass par Bruce Brubaker.

Le dernier soir, 23 juillet 2016, dans une Passion Guitares incroyable, tous mes amis répondirent présent pour mon dernier concert ! Sous la Direction Artistique de mon complice Jean-Claude Rapin, Nono, Roland Dyens, Korcia, Nilda Fernandez, Vincent Absil, Juan Carmona, Michel Haumont et tant d'autres, vinrent conjuguer les talents, les genres, les émotions pour une soirée grandiose, mon chant du cygne dans cette ville où j'avais vécu tant de moments inoubliables ! 

Une page se refermait, une de plus, sans amertume et avec la satisfaction d'avoir apporté ma pierre à l'édifice d'une culture si indispensable pour lutter contre les barbaries qui pointaient à l'horizon !

 

 

Pour en finir avec MG ! J'attends toujours sa réponse, elle ne viendra jamais... C'est ainsi ! Dommage !

Pour en finir avec MG ! J'attends toujours sa réponse, elle ne viendra jamais... C'est ainsi ! Dommage !

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