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Et c'est vraiment vrai ?

Publié le par Bernard Oheix

Difficile de parler d'autres choses, d'entendre les oiseaux chanter dans ce printemps qui s'annonce (il y en a de moins en moins d'ailleurs !), après un mois d'une guerre qui défie toutes les lois de l'humanité. On entend même des voix qui susurrent l'idée qu'ils (les Ukrainiens) l'ont bien cherché, que les fascistes sont bien répartis et qu'après tout c'est de la faute des autres, gigantesque magie de la désinformation activée par les usines à trolls de la Russie. Difficile d'éluder pourtant les étapes que nous n'avons pas voulues voir de cette escalade Poutinienne : la Géorgie, la Biélorussie, le massacre de la Tchétchénie, les interventions en Afrique des légions Wagner, le soutien au bourreau Syrien avec l'utilisation d'armes chimiques et cette annexion de la Crimée avec les pustules du Donbass comme détonateurs à venir. 

Nous n'avons pas voulu regarder et pourtant les signaux étaient bien présents, nous devons désormais en régler la facture au prix fort. 

Et il y a tous ceux ceux qui pensent que cela n'arrive qu'aux autres, comme si les néo-nazis n'existaient pas chez nous et que les Zemmouriens qui scandent  "-Macron assassin" étaient des enfants de coeur, que les plus de 40% d'électeurs prêts à rejoindre le camp de Le Pen n'étaient que le produit d'une "dictature" bien Française qu'il faut abattre en instaurant enfin une république de la démagogie et du repli sur soi, de la haine de l'autre et des recettes miracles pour redresser notre pays.

Comme si un peuple aux portes de l'Europe pouvait être foulé au pied, massacré, torturé sous nos yeux et que la vie devait continuer... Mais vers quel avenir ?

Et pendant ce temps, la campagne présidentielle continue, avec des démagogues candidats en pleine activité, se lançant des surenchères de mesures à la face afin d'aveugler l'électeur. C'est à qui sortira de son chapeau les recettes miracles qui confortent leur positionnement extrême.

"Il n'y a qu'à", slogan vengeur d'un Mélanchon, qui a survécut à des décennies de politique, qui c'est gavé sur le dos de ses mandats innombrables  pour finir en troquant les habits d'un homme nouveau dans sa morgue et son mépris. Il s'est constamment trompé sur ses modèles, les Chavez et autre Poutine, aveuglé par son désir du pouvoir et si "-L'état c'est lui", alors bienvenue dans le monde du chaos.

Il y a aussi une multitude de petits candidats arc-boutés sur leur suffisance, des populistes de tout crin, hurlant à corps et à cris au nom d'une légitimité qu'ils n'auront jamais. Pathétique Roussel, grotesque Dupont-Aignan, ridicule Lassalle...

Et l'absurde destin d'Anne Hidalgo, contemplant les ruines funestes d'un passé glorieux (merci à la détermination et à la rigueur d'une Taubira qui aura achevée la gauche une nouvelle fois), engoncée dans les habits désuets d'une gauche à la dérive qu'un Hollande aura achevée.

Et le désarroi d'un Yannick Jadot qui, bien que campant sur le thème principal de nos préoccupations (l'agonie de la planète), est incapable d'incarner les forces du renouveau et de la nécessaire prise en charge de la mission de sauver le monde de ses propres errements écologiques. Mais quand donc l'écologie se dotera-t-elle d'un mouvement à la hauteur de ses enjeux ?

Et Pécresse ou la déliquescence d'une droite républicaine surfant sur les thèmes d'ostracismes et un populisme imposé par Zemmour, l'homme par qui tous les scandales arrivent et qui aura réussi à défigurer notre république, notre démocratie, notre art de vivre.

Quel monde nous préparent-ils ces apprentis sorciers ?

Pathétique si l'on songe que tout cela nous amène à ne plus pouvoir être critique devant un Macron qui continuera dans un pays qui fourmille d'énarques largement rétribués à utiliser les conseils fumeux (mais onéreux) de cabinets conseils américains. Le voilà qui peut nous ressortir sa rengaine des 2 jambes qu'il vient de retrouver miraculeusement (c'est officiel, il a de nouveau une jambe gauche !). Quoique qu'il en coûte, il va pouvoir continuer à ponctionner les petits pour que fructifie la fortune des grands, des riches, des actionnaires, ceux qui n'ont jamais engrangé autant de bénéfices que dans cette période de crise.

Quand à l'état dispendieux au service d'une caste politique qui ne connait pas la crise, rien à signaler à l'horizon !

Reste alors la madone des sondages, celle qui a force de ne rien dire s'impose comme l'alternative au sulfureux Zemmour : Marine que l'on aime désormais !

Incapable de gérer son parti endetté jusqu'au cou, sous perfusion des sulfureux monarques de l'Est (Orban), accrochée au wagon de Poutine, elle en ferait même oublier son programme profondément raciste, démagogique, pervers et où elle lance des chiffres à la cantonade pour surfer sur la vague d'une crise profonde de nos démocraties dû au Covid, à l'invasion de l'Ukraine et aux choix de ce gouvernement.

Et vous y croyez ? Vous êtes prêts à confier vos destinées et l'avenir de vos enfants à celle qui apportera le chaos dans une période si difficile où tout peut advenir, même le pire.

Pendant que j'écrivais ce texte, j'ai visionné sur Arte un film que je ne peux que conseiller à tous ceux qui s'interrogent : Monsieur Max, de Gabriel Aghion qui conte l'arrestation de Max Jacob, peintre et poète homosexuel, ami de Picasso, Jean Marais, Sacha Guitry, interné à Drancy par une police bien française n'en déplaise à Éric Zemmour, où il décédera en 1944 avant d'être convoyé à Auschwitz.

Ce film "fictionnel" nous plonge dans une période d'horreur, quand une étoile accrochée à un veston pouvait conditionner le destin de millions de gens, prisonnier d'un système né 10 ans auparavant, dans une Allemagne qui avait transmis par le vote et avec la complaisance des milieux d'affaires, le pouvoir à un homme qui allait devenir Adolf Hitler.

Tous les ingrédients de ce qui peut encore survenir y sont présents. Peut-être faut-il se rappeler que la bête immonde du fascisme peut encore revivre de ces braises d'un monde en désolation ?

Et là où il faudrait de l'intelligence, de la compassion, et la force de lutter contre le mal avec lucidité, allons nous laisser le champ libre aux apprentis sorciers qui peuvent nous mener vers un désastre sans précédent ?

Nous avons déjà une pléiade de dirigeants complètement cintrés sur cette planète trop étroite, allons nous en élire une de plus, une de celle qui rejoindra le clan des Poutine, des Bachar, de tous ceux qui imaginent que l'on peut créer un monde meilleur sur les ruines de l'actuel en niant l'humanité de chaque individu.

Les barbelés sont prêts, allons-nous donner à Marine la possibilité de les enfoncer dans le corps social.. réponse dans quelques jours !

Mais moi, je sais ce que je voterai : Hidalgo au 1er tout par fidélité à mes idées et Macron au 2ème pour lutter contre l'horreur, même si je lui réserve quelques années où il faudra bien qu'il nous entende !

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Les borgnes magnifiques !

Publié le par Bernard Oheix

Bon, je ne le suis pas encore ! Mais quand même, au réveil d'un matin blême, quand votre oeil gauche vous adresse le message impérieux d'une absence de vision, vous vous posez des questions bien légitimes !

Après l'urgence d'une consultation auprès de Pascale Wasmer, mon amie et ophtalmologue préférée, force fut de constater que cet implant que l'on m'avait posé il y a une quinzaine d'année pour lutter contre une cataracte précoce, avait décidé de faire des siennes en dérogeant aux sacro-saintes lois de l'équilibre naturel. Rompant les amarres, il décida d'aller se promener dans une cornée bien désolée de le voir prendre des chemins de traverse et quelque peu inquiète des conséquences fâcheuses qu'il pouvait engendrer dans un iris qui n'en demandait pas tant.

Un chirurgien, jeune et talentueux, Laurent Melki, décida alors de prendre mon oeil en main et de se consacrer à faire rentrer dans le droit chemin, l'implant capricieux, et m'opérant en urgence, tenta de remettre l'impétrant en place.

C'est ainsi que je me réveillais après une nuit sans rêves, dans un lit de clinique où des infirmières s'activaient à faire de mon oeil un personnage présentable sous des pansements dérobant la moitié du monde à ma vision chancelante !

 

Vous me direz, ne voir que 50% de la réalité en ce moment, c'est s'épargner la moitié des horreurs qui frappent l'Ukraine, même si cela n'empêche pas d'entendre la totalité des bêtises d'une campagne présidentielle affligeante !

C'est aussi l'occasion de faire le point, même avec un seul oeil, ce qui est plus difficile, sur le vaste chantier que l'âge a entamé sur les vestiges de mon corps.

N'exagérons pas, le corps médical soudé autour de ma pupille, me promet des lendemains heureux pour un rétablissement originel et la pleine possession de mes moyens oculaires. Un peu comme si vous promettiez aux Ukrainiens que Poutine libérait leurs territoires, renvoyait ses armées à la maison, et décidait de transmettre le Kremlin à un jeune juif, acteur comique dans une tragédie balayant les vestiges du passé.

Moi, j'erre toute la journée au rythme de ces gouttes perlées dans cet oeil... que j'ai à l'oeil et j'attends que des jours meilleurs reviennent afin que je puisse admirer ces pyramides que tant de siècles ont contemplées.

Beauté de la Place rouge, en 2011, quand il n'y avait pas encore des l'armes à l'oeil et que Poutine n'était toujours qu'un pantin alternant les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir (cf. La Valse des Présidents !).

Beauté de la Place rouge, en 2011, quand il n'y avait pas encore des l'armes à l'oeil et que Poutine n'était toujours qu'un pantin alternant les manoeuvres pour se maintenir au pouvoir (cf. La Valse des Présidents !).

Et au passage, notons qu'être borgne en terre de cinéphilie est presque un privilège. Nonobstant cette moitié de l'écran aux abonnés absents, il vous reste quand même le privilège de tutoyer quelques légendes aux agapes du 7ème Art.

John Ford par exemple, n'avait qu'un oeil, mais quel oeil ! Et un bandeau noir sur l'oeil d'un truand ne l'empêche pas de faire Une Chevauchée Fantastique tout en appréciant Qu'elle était Verte sa Vallée pendant que La Garde Noire déclenche Une Révolte à Dublin et que Toute la Ville en Parle !

C'est comme Le Testament du Docteur Mabuse, de Fritz Lang. Avec lui, M le Maudit et Les Bourreaux meurent aussi du côté de Métropolis dans l'éclair Des 3 Lumières... et ce bien qu'il n'ai qu'un oeil valide !

Toujours avec un seul oeil, encore Un Sabotage à Berlin de  Raoul Walsh, à la recherche du Voleur de Bagdad, certainement pas Au Service de la Gloire sur La Piste des Géants avec son Convoi vers la Russie bien de circonstances.

Et André de Toth, même son patronyme incite à la prudence. Et pourtant, pour un borgne, faire en 1944 None Shall Escape est bien prémonitoire. " En 1944, un Hongrois ayant fui le nazisme, prédit les procès de Nuremberg avec une acuité sans égale et avertit : ils n'y échapperont pas !" (Citation de Torreben)

Alors, en cette heure où tant d'aveuglement nous amène à nous poser des questions vitales pour l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants, quand le monde s'embrase comme si l'on n'avait rien retenu de l'histoire, quand un paranoïaque peut investir le champ de l'impossible et tient un bouton rouge dans sa main de dictateur assoiffé de son propre pouvoir... oui ma "borgnitude" n'est qu'un détail de l'histoire !

Ce "détail de l'histoire" dont l'auteur, Jean-Marie Le Pen, pourtant borgne, et sa progéniture, ne sont pas invités au banquet des êtres de lumière qui ont façonné des films comme s'il n'était pas indispensable de posséder deux yeux pour créer la beauté. 

Et j'ai encore  l'espoir de retrouver mon regard de braise afin de pouvoir contempler un monde d'harmonie où les hommes et les femmes de bonnes volontés pourront se prendre par la main et rêver aux lendemains qui chantent pendant que cette clique d'empêcheurs de vivre en paix croupiront dans les relents nauséabonds de leur propre ignominie !

Devant le tombeau de Vladimir Ilitch Lénine sur la Place Rouge. Cet oeil traître... tout comme l'histoire de cette utopie humaniste fut balayée par Staline et désormais Poutine...

Devant le tombeau de Vladimir Ilitch Lénine sur la Place Rouge. Cet oeil traître... tout comme l'histoire de cette utopie humaniste fut balayée par Staline et désormais Poutine...

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La Russie... 10 ans après !

Publié le par Bernard Oheix

En mars 2009, dans mon blog, j'écrivais un article prémonitoire intitulé : "La Russie en crise... et demain ?".

Il faut dire que j'avais le privilège de m'y rendre chaque année, au mois de janvier pour l'organisation du Festival de la Culture Russe que j'avais créé avec des russes, dont le Président était Nikita Mikhalkov, et qui se déroulait à Cannes en août. J'ai pu ainsi, depuis la chute du mur, me rendre dans les régions et villes (Moscou, Kazan, St Pétersbourg, Vologda, Kaléningrad et autres) et vivre et rencontrer des russes chez eux, dans leur univers quotidien.

C'était fascinant ! 

Et pourtant, à chaque périple, je voyais ce pays francophile, peuplé de gens cultivés et généreux, s'enfoncer dans la crise qu'un Poutine entretenait d'une main de fer en jouant sur tous les tableaux. J'ai vu resurgir le rôle et le poids de l'église et de ses popes gourous, j'ai entendu le racisme monter tel une vague jusqu'à submerger les bonnes volontés et l'argent roi devenir l'étalon du non sens !

La Russie en Crise !

 

La crise, les ravages de la crise… pas une réunion, pas un repas, une cérémonie du thé ou un toast qui ne commence par cette litanie et ne s’achève par un constat alarmiste. Les nombreux responsables rencontrés dans cette semaine de prospection en Russie n’avaient que cette antienne à la bouche, la crise, les ravages de la crise…Nous sommes en janvier 2009 et toute la Russie est en train de basculer dans l’horreur.

 

Il faut tenter de comprendre ce qui se passe. Depuis bientôt 10 ans que j’effectue ce pèlerinage en terre slave, les rôles sont bien distribués. Les Russes de la Fondation draguent les fonds publics pour adosser le Festival qui se déroule en Août aux régions très indépendantes économiquement et particulièrement riches en cette période de libéralisation qui succède au centralisme de l’ère communiste. C’est ainsi que je joue le VRP de choc, séduisant, me baignant dans l’eau glacé des lacs gelés en compagnie des gouverneurs, troussant des discours fleuris pendant les repas interminables parsemés de toasts rituels, accueilli comme un prince en renvoyant l’image d’une Côte d’Azur pleine de charme et de mystère, l’objectif final étant de convaincre les politiques d’investir sur le Festival en finançant exposition vantant la région et spectacles de tradition remplissant le Palais.

Il a fallu du temps pour en arriver à cette sophistication, à cet équilibre subtil entre les acteurs russes et mon rôle de promotion dans les régions.

 

Tout aurait pu continuer ainsi dans le meilleur des mondes si le grain de sable d’une crise violente exportée des Etats-Unis n’était venu enrayer la belle mécanique d’un capitalisme triomphant en terre slave !

Au pied de la Tour penchée de Kazan... penchée comme la Russie à la recherche d'un équilibre précaire.
 

Il faut comprendre que pendant les trois quarts du XXème siècle, les Soviétiques ont vécu à l’abri des tourmentes de l’économie moderne capitaliste. Grand pays de culture, capable de forcer les portes de la science et de la technologie (conquête de l’espace, médecine, éducation, culture…etc.), ils ont construit une forteresse, une économie de non-travail comme de non-chômage, un cocon bureaucratique assurant un minimum de bien-être par l’égalisation d’un standard moyen de vie assurant la subsistance sans permettre le développement exponentiel de la consommation et l’accaparement des libertés individuelles.

La suite, nous la connaissons. Un conflit meurtrier aux confins de l’Orient dans les montagnes de l’Afghanistan, un fragile mur qui s’écroule en Occident, le monde qui s’invite sous toutes ses coutures par les lucarnes de la télévision et le développement des échanges… et tout bascule, y compris les certitudes idéologiques ! La transition démocratique de Gorbatchev volant en éclats sous les coups de boutoir d’une classe de futurs oligarques avides de se dépecer les richesses du pays sous la baguette de Boris Eltsine, l’Union Soviétique disparaît corps et bien pour accoucher d’une nouvelle Russie conquérante et avide de retrouver sa place dans le concert des nations modernes.

Alors pendant 15 ans, le miracle économique aura bien lieu et les rêves prendront corps. Plus aucun frein, si ce n’est celui d’une violence et d’une corruption que manifestement Poutine réussira à juguler (ou plus exactement à canaliser !), des oligarques moteurs d’une richesse colossale entraînant le pays dans une spirale inflationniste, le prix du pétrole et du gaz en pleine ascension donnant des moyens illimités aux régions et à l’état central, une progression de deux chiffres du PNB autorisant tous les rêves… C’est Tintin au pays des ex-soviets décomplexés, ivres de liberté et achetant à tour de bras des biens matériels, exposant leur richesse comme des nouveaux riches sans pudeur… C’est aussi une catégorie populaire qui se retrouve dans ce dynamisme, travaille et érige une société où les frontières avec l’Occident s’estompent.

Moscou devient la capitale la plus chère du monde, se couvre de magasins de luxe et les firmes de produits de haut de gamme se précipitent au banquet annoncé de nouveaux consommateurs avides. Vologda, Kaliningrad, Novgorod en phase avec le cœur du pays épousaient les mêmes rythmes.

J’ai vu la Russie s’embellir, gratter sa misère pour exposer ses ors, les babouchkas vendant des souvenirs se fondre et disparaître dans la pulsation d’un pays ivre de frénésie.

J’ai vu aussi pendant ces 10 ans, la montée d’un authentique racisme en parallèle de la régulation de la violence, de la normalisation des liens sociaux. J’ai vu aussi éclore un fanatisme religieux, églises reconstruites, popes tout-puissants, oracles des temps modernes…

Délice d'un ballet classique dans son temple... Le Lac des Cygnes par le Mariinsky.
 

Et 2009 est arrivé !  En Russie, on avait connu en un siècle, la non-économie socialiste et l’ivresse du capitalisme conquérant. Restait donc par la grâce d’une crise des locataires surendettés de l’Amérique profonde incapables de rembourser leurs «loyers », à découvrir les horreurs des crises du capitalisme, crises cycliques, rémanentes mais que les Russes subissent à leur corps défendant, dans la violence extrême d’une société qui ne s’est pas prémunie contre ces soubresauts délétères. Pas de syndicats, des retraites à minima, les indemnités de chômage réduites comme peau de chagrin, des usines qui ferment du jour au lendemain, des entreprises rayées de la carte, des familles foudroyées passant du tout au rien, avec pratiquement aucun filet de protection.

Dans nos sociétés, des matelas assourdissent (mais pour combien de temps !), la violence de la déflagration, là-bas, en Russie, l’absence de tous fusibles accroît l’ampleur de l’explosion et la société se tétanise de peur, les responsables plient sous leurs responsabilités, sont incapables de trouver des solutions. Le prix du pétrole en chute libre (divisé par 3), et sa consommation qui a perdu 20%, obligent l’Etat à puiser dans les caisses heureusement pleines d’une décade inflationniste… Mais après ! La chute générale des matières premières et le frein au développement dû au chômage massif bloquent toute la mécanique économique à un niveau de prix incompatibles avec la récession.

 

Alors demain ? Révolution brune de ceux qui ont faim ? Contraction violente d’une société angoissée, crispée sur son racisme, son obscurantisme religieux et la cruauté héritée d’un système qui donnait si peu de prix à la valeur humaine… On peut s’interroger et craindre pour l’avenir de ce beau pays de culture, de ce peuple qui mériterait de vivre dans la paix et se retrouve éternellement confronté aux démons de son histoire.

 

Depuis mon dernier voyage en 2012, je m'étais promis de ne plus  mettre les pieds en Russie tant que Poutine en serait le Dictateur. Bien m'en a pris hélas !

Ce que je pressentais c'est avéré. Le pays s'est embourbé dans les marécages d'un pouvoir sanguinaire sans limites. Pour ceux nombreux qui pensent que la France est une dictature qui nous prive de nos libertés, qu'ils émigrent avec leur convois de La Liberté en Russie, ils découvriront alors le vrai visage d'une botte de fer.

Quand aux autres, ceux qui ne comprennent pas comment on en est arrivé à ce point d'ignominie, qu'ils fassent bien la différence entre un système Poutine et un peuple russe qui tente de lutter avec ses maigres moyens contre les fantômes de leur passé. Ils sont nombreux les Russes à ne pas vouloir être complices de cette tragédie... et quand ils affirment leur opposition, ils se retrouvent en prison, eux !

J'ai trop d'amis en Russie pour ne pas être horrifié par leur drame.

Alors que les sanctions tombent, que l'Europe passe une nouvelle étape dans sa construction, bannissons les responsables de cette horreur de toutes activités sur notre si vieux continent et que vive la démocratie et l'harmonie entre les peuples.

Et en attendant, courage à nos amis Ukrainiens qui n'ont qu'un seul tort, celui d'aspirer à un monde  meilleur pour leurs enfants et prouvent dans leur résistance désespérée que les fascistes sont en face, en train de les bombarder pour les rayer de la carte ! 

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