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Le clap de la Faim (!)

Publié le par Bernard Oheix

 
 
Il fallait bien que je vous laisse des traces de ce 60ème Festival International du Film. Alors, pour vous, en exclusivité, voici quelques impressions d’après cérémonie de clôture, quand les verres sont vides, que les équipes débarrassent les reliefs de la grande bouffe du 7ème Art et que Cannes redevient Cannes, petite ville accrochée aux rives de la Méditerranée, courant après son prestige d'un Festival hors norme !
Au fond, pour un 60ème annoncé grandiose, le Festival ne fut qu'un bon et honnête Festival... la faute aux films où beaucoup séduisirent mais peu enthousiasmèrent !
En ce qui concerne le palmarès, on peut noter l’erreur de casting de l’interprétation masculine, (le Russe de Bannissement) alors que Jude Law ou Amalric auraient été parfaits dans ce rôle de vainqueur. Je n’ai pas vu les deux films asiatiques qui paraît-il, étaient très bons ! Par contre le Roumain en Palme suprême, même si j’ai aimé le film, me semble un peu « too much ». Un prix du jury aurait été parfait. Le prix du 60ème anniversaire aurait collé comme un gant à Wong Kar Waï par sa double culture et son aspect romantique (Ah ! Nora Jones !). Reste les Cohen et le Tarantino, mes deux coups de cœur ! Etrange d’avoir sauvé le Gus Van Sant, le moins abouti des trois, celui qui finalement est calqué sur le style et la méthode d’Elephant en légérement moins bien. Alors j’ose vous donner mon palmarès à moi !
Palme d’or : Tarantino
Pris du 60ème : Wong Kar Way
Pris de la mise en scène : les frères Cohen.
Prix spécial du jury : le Roumain et Persépolis
Interprétation féminine : la japonaise
Interprétation masculine : Amalric
Et après tout, c’est mon choix et les goûts et les couleurs ne se discutent pas, na !
 
Il restera à titre personnel, que je n’aurai vu que 30 films, petite cuvée pour un cinéphile tel que je le suis et qu’il m’en manque une dizaine pour être totalement satisfait. Cela s’explique par des fêtes incessantes dans mon jardin dues à un afflux intempestif de festivaliers squattant mes murs (mais quel pied !!!), à ma santé qui n’est pas au top, et à quelques charges occasionnées par mon travail et au défi que je me suis lancé de mettre en ligne à chaud toutes les critiques des films visionnés... qui m’ont phagocyté de longues heures.
Une autre de mes missions consista  en la récolte de sésames pour la montée des marches pour mes multiples affidés. De ce point de vue, grâce à ma copine Ginou, la moisson fut particulièrement riche. Une véritable corne d'abondance qui permit de nombreuses « premières fois », vous savez, cette étrange sensation d’être au centre du monde quand on foule le tapis rouge sous le mitraillage des caméras, devant des gardes enturbannés, escaladant les 24 marches entre deux stars, dans les « flons-flons » d’une sono qui cascadent des escaliers… Il y en eut plusieurs, de Malou à Marie-Louise, de Cynthia à Thomas, sa copine Cubaine... et  tant d’autres, qui, affectant les poses les plus blasées, n’en ont pas moins vécu ce moment de grâce avec le cœur battant la chamade.
 Thank you mister Polanski
Sinon quelques images. La répétition de la cérémonie du 60ème où je viens glaner « quelques mains », avec une vingtaine de cinéastes à faire pâlir n’importe quel être normalement constitué. La gentillesse de Roman Polanski à qui je déclare que c’est un Dieu vivant et qui sourit en me dédicaçant mon carton, la douceur de Michel Piccoli qui imprime ses mains dans la glaise pour une prise d’empreintes chargée d’émotion.
 
Quelques OVNIS qui marqueront l’histoire de cette édition : le « gore » De l’intérieur et ses morts inutiles terrorisant le public à minuit pour la clôture du théâtre La Licorne, (enfin un grand rôle pour Béatrice Dalle), le baiser à la myrtille de Jude Law et Norah Jones (décidément, j’ai une certaine difficulté à m’en détacher !), le tueur psychopathe des frères Cohen, les poursuites du Tarantino, le cadavre du fœtus chez le Roumain…
Au rayon du ridicule l’effervescence autour de Brad, Matt et Georges contrastant avec la médiocrité de leur production d’Océan 13, le jeu académique et stéréotypé du film Bannissement, les queues interminables d’un Cannes asphyxié, l’impression de déjà vu et d’éternel recommencement… comme chaque année, les discussions volées où chacun s’érige en censeur du bon goût et de l’art de filmer… etc, etc.
 
Et nec plus ultra, quelques gouttes d’un Château Margaux 1981 qui célébrèrent les noces de l’amitié, des rêves et de la nostalgie dans mon jardin, par une soirée de printemps où le monde nous appartenait !
Et pour finir, Monsieur Pomuk, Prix Nobel de Littérature qui m'a transvasé (je l'espère !) un peu de son talent en me signant un autographe.
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