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Le grenier de la mémoire 23 : Moi, Jeune (et moins jeune !) critique !

Publié le par Bernard Oheix

Cinéphile assurément ! Etudiant en Cinéma certainement ! Mais étais-je vraiment un critique de cinéma, moi qui grandissais dans l'ombre de Jean-Louis Bory, des Cahiers du Cinéma et de la sémiologie ? 

J'étais entré à Nice-Matin en 1969 par un concours de circonstances (heureux déjà !). Claude Rinck, mon prof de gym du Lycée Carnot de Cannes était le grand patron de la Fédération du Hand-Ball de la Côte d'Azur  dont j'étais l'avant-centre (presque) brillant du club de la MJC de Cannes qui accédait d'année en année aux échelons supérieurs ! Mais quand mon club, où étincelait Alex Puléo, intégra l'élite de la nationale 3, mon entrée à la Fac de Nice, le parfum des femmes et de la révolution de 68 à parachever, m'aidèrent à trancher sans douleur pour arrêter le sport de compétition ! Claude Rinck négocia, alors, mon intégration à Nice-Matin pour devenir le pigiste permanent du Hand-Ball, un sport somme toute récent et qui manquait cruellement de cadres et de référents !

Et c'est ainsi qu'à partir de 1969, je devins la "sommité" du Hand de la presse régionale, réalisant 2 à 3 papiers par semaine qui me payèrent par ailleurs mes études en complément de ma bourse ! Ah ! Époque bénie de l'ascenseur social, quand tout était possible !

J'ai appris, sous la férule de Tony Bessy, le boss des sports de Nice-Matin qui m'avait pris sous son aile, à écrire, à formater mes papiers, à trouver des titres, à téléphoner aux sténotypistes à l'issue des rencontres, des comptes rendus à chaud, dont je voyais le lendemain le produit réalisé sous la signature de mon nom ! Et avec le temps, j'ai offert mes services à l'Espoir Hebdo, le quotidien du soir de Nice-Matin mais en cinéma cette fois-ci !

Parallèlement, mon engagement politique variant au fil des saisons, et de l'extrême gauche dérivant vers le parti des travailleurs, je me mis à écrire dans le Patriote, l'organe des communistes locaux, mais sur mon sujet de prédilection, le cinéma ! Il m'a fallut pour cela utiliser un pseudo et c'est sous le nom de Jean-Paul Icardi, (patronyme de mon grand-père maternel que je conserverai d'une façon récurrente toute ma vie !) que j'écrivais mes chroniques hebdomadaires !

Ainsi donc, dans la même semaine, je pouvais avoir deux articles sur le cinéma dans deux revues différentes et sous deux noms différents et 2 articles de Hand-Ball signés Bernard Oheix !

Le grenier de la mémoire 23 : Moi, Jeune (et moins jeune !) critique !

En 1973, munis de notre tout nouveau sésame, une vraie fausse carte de presse, nous régnions et consommions comme jamais les films du Festival du Film de Cannes, dévorant les yeux hallucinés, tout ce qui se programmait dans la salle du "vieux" Palais qui venait de s'ouvrir aux quatre vents pour une trentaine de "néo-critiques" en herbe !

C'est à la sortie d'un film hongrois de Ferenc Kardos, Petofï 73, que je me suis retrouvé, avec quelques uns de mes co-délinquants dont Etienne Ballerini, Jean-Marie Raffaëlli et Annie Tédesco (celle qui plongera 2 ans après dans les filets de la  Fargette ! et tant pis si je cite leurs noms, ils n'ont qu'à assumer les actes délictueux de la jeunesse !)  en train de manger entre 2 projections dans un petit troquet de la Place Gambetta. En attendant notre omelette-frittes, on s'est mis à parler du film, (comme d'hab !) et si je le défendais ardemment, mes copilotes le critiquaient tout aussi vertement ! On s'est donc lancés nos arguments à la tête, s'acharnant à camper sur nos propositions, ce qui, à l'époque, était le minimum syndical indispensable pour bâtir un nouveau monde sur les ruines de l'ancien !

Aucun d'entre nous n'avait remarqué un vieux monsieur, occupé à se sustenter, juste à côté de nous, et qui apparement, sans boire nos paroles mais en ingurgitant sa bière, avait tendu l'oreille suffisamment pour, à la fin du repas, devant une tasse de café fumante, se pencher vers moi pour me déclarer :

-Excusez-moi, mais j'ai entendu, sans le vouloir, votre défense du film de kardos et je trouve cela intéressant ! Si vous êtes capable de l'écrire aussi bien que vous le défendez à l'oral, je pourrai bien la présenter dans ma revue ! Ah, au fait, je suis Jean Delmas, le Directeur de Publication de Jeune Cinéma !

Une fois de plus, j'étais au bon endroit, au bon moment et le hasard me caressait de son aile bienveillante ! Et la digestion de mes frittes fut excellente !

Bon, avouons-le, cette article n'a pas révolutionné le cinéma ! Mais c'est le 1er d'une série et à ce titre, il a un délicieux parfum de nostalgie pour son auteur !

Bon, avouons-le, cette article n'a pas révolutionné le cinéma ! Mais c'est le 1er d'une série et à ce titre, il a un délicieux parfum de nostalgie pour son auteur !

C'est en 1976 que j'ai obtenu une mini-consécration ! Envoyé spécial au Festival de Pesaro avec à la clef, un grand papier dans l'Humanité. Mon oncle, Yvan, fervent admirateur du père des peuples et encarté dans le futur parti du Programme Commun,  faillit avoir une attaque en lisant mon article. Son propre sang à la une de "son" journal, de sa bible ! De ce jour, j'ai été son chouchou et c'est chez lui que je serai hébergé pendant mon stage de Directeur de MJC au Mans où j'ai travaillé sur un projet de reprise par la mairie d'une salle de spectacle pour la transformer en cinéma municipal : Le Royal... ultime paradoxe pour un fervent adepte de la décapitation des têtes couronnées !

Le grenier de la mémoire 23 : Moi, Jeune (et moins jeune !) critique !

Alors c'est vrai ! Plus d'une centaine de critiques dans des revues aussi diverses, auxquelles s'ajouteront, France Nouvelle, La Strada, CinémaS... font peut-être de moi un critique ! Mais ce qui est certain, c'est que le virus du cinéma ne m'a jamais quitté (même s'il vaudrait mieux éviter une telle image en cette période de pandémie !) et que tous les mois de mai, dans mon blog, j'écris 4 à 5 articles sur les 30 à 40 films ingérés à chaque édition du Festival de Cannes ! Et je donne mon Palmarès en prime !

J'aime le Cinéma à la passion, même si c'est dans le spectacle vivant que j'ai fait l'essentiel de ma carrière !

Et comment résister au plaisir de vous dévoiler cet opus d'Etudes Cinématographiques où j'ai signé une 40 de pages extraites de ma Maîtrise de Cinéma sous l'égide de mon vénéré professeur, Jean A Gili, avec mention s'il vous plait !

Et comment résister au plaisir de vous dévoiler cet opus d'Etudes Cinématographiques où j'ai signé une 40 de pages extraites de ma Maîtrise de Cinéma sous l'égide de mon vénéré professeur, Jean A Gili, avec mention s'il vous plait !

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E
26 avril 2020- Bonjour Bernard - j'ai connuEtienne Ballerini, cinephile à la fac de lettres de l'U. de Nice en Histoire et son copain George Bertolino, aussi en Histoire et cinéphile, et qui a aussi ensuite été journaliste à Nice-matin (et qui est mort il y a quelques années). Excellents souvenirs . Continue à écrire avecta plume ardente et historique. Amical souvenir
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B
Merci ma belle Hélène ! Tu noteras que je n'ai pas évoqué les boums enfiévrées dans la cave des Espesset des années 66/67 ! Je me demande s'il y a prescription pour ta soeur ! Sinon, Etienne mon pote et Bertolino que je retrouverai bien plus tard, quand j'étais au Palais des Festivals... Quelle belle époque !<br /> Toute une époque ! Et quelle belle époque....