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Le temps de l'attente et de la répétition !

Publié le par Bernard Oheix

Bon, je suis d’accord avec vous, la précédente annonce était un peu «mégalo» et le ton y était sans aucun doute un peu too much... emphase, circonvolutions...cette «vie, son oeuvre»... un peu pompier, n’est-ce point ?

Mais bon, on se pardonne ! C’est vrai qu’exhumer de mes malles tant de photos, d’articles, faire un retour en arrière et en même temps, présenter mes projets et l’actualité à travers BO Conseils, m’a amusé, ému, et au fond, donné l’impression d’avoir vécu pour quelque chose... Posséder les autographes de 50% des Beatles, d’une myriade de cinéastes mythiques (de Jack Nicholson à Polanski, d’Antonioni à Léonardo le magnifique, de Kim à Sharon... Et des musiciens, plasticiens, gloires du théâtre et de la danse... Parfois, quelques annotations prouvent à l’évidence que quelque chose c’est passé, de l’ordre d’une presque amitié...Vous les retrouverez dans «mes rencontres» sur mon site www.bernardoheix.com même si je n’ai pas encore fini de les légender toutes.

Il y a aussi beaucoup de mes écrits, d’articles sur ma fonction et mes divers passages dans les lieux de culture et d’animation où j’ai oeuvré. Souvenirs, souvenirs !

Mais il n’y a pas que le passé lointain ! Il y a quelques mois de cela, mon ami Gérard Camy, directeur des études au BTS Audiovisuel de Cannes, avec qui j’ai déjà collaboré dans l’écriture par le biais de revues de cinéma, m’a sollicité pour savoir si j’avais une nouvelle adaptable au cinéma, les étudiants de fin de cycle de la promotion 2014 devant tourner un court métrage sous sa direction. Une aubaine dans la ville du cinéma !

Je lui ai transmis une de celles que j’aime particulièrement, «Ce tapuscrit est admirable» que vous pouvez retrouver sur mon site ou sur mon blog et il l’a transformé en scénario librement adapté de ma nouvelle !

Il a été emballé par le sujet. Un écrivain prend en otage un directeur de collection pour le forcer à éditer sa dernière oeuvre. Il va mettre en scène son propre suicide afin que les médias en parle et que le livre paraisse... Las, au bout du compte, il n’atteindra pas vraiment son objectif par un retournement de situation qu’il vous faudra découvrir en lisant la nouvelle ou en visionnant le film quand il sera présenté !

Je n’y avais mis qu’une condition : avoir un rôle dans le film et me voilà donc présent en ces 18 et 19 avril, sur les lieux de tournage (une étude en ville chez une amie avocate et le bureau du proviseur du lycée Carnot de Cannes), où j’avais sévi pendant mes années de bac, de 1966 à 1969, avec au milieu, un certain mois de mai 68 qui reste ancré en moi comme une période de rêve où nous pensions transformer le monde et le rendre plus juste ! J’avais juste 18 ans !

Deux jours de tournage avec des comédiens professionnels et de renom... Daniel Prévost en éditeur, Antoine Coesens en écrivain, Jacques Boudet en producteur de films et Frédéric Gorny en animateur de télé...Moi, je suis le flic au pistolet (mais la production n’a pas voulu de vrais balles !) qui va faire irruption pendant la prise d’otages !

J’ai une scène importante à jouer avec deux répliques meurtrières («-Police, ouvrez, que se passe-t-il ? et «-Je suis l’inspecteur Blot, je vous demande d’ouvrir cette porte»... ce à quoi, au bruit d’une détonation, je l’enfonce cette putain de porte à coups de tatanes et reste figé devant le cadavre d’un homme...

Et oui, tous les grands acteurs ont commencé par faire un flic qui enfonce une porte (même si je ne pouvais donner la pleine mesure de mon talent «stanislaviskien» vu que la porte appartenait à ma copine avocate et qu’il était hors de question, que la production exsangue du film ait à la remplacer !).

Maquillage avec Manon, scènes répétées de nombreuses fois, technique envahissante...

Là où les autres comédiens, les vrais, improvisent avec maestria un texte qu’ils ne connaissent qu’approximativement (n’est-ce point monsieur Prévost...) tout en réussissant à nous faire hurler de rire avec leurs improvisations.. Moi je galère avec mes deux bouts de phrase et mon simulacre d’enfoncement de porte ouverte.

Et le temps de l’attente ! Des heures avant de pouvoir contempler ce putain de cadavre d’Antoine qui respirait comme vous et moi, et de feindre la stupeur, jamais la bonne suivant le réalisateur qui, d’ami, s’était transformé, comme dans un film d’horreur, en vampire destiné à nous sucer le sang !

Et le mécanisme de la répétition ! Toujours refaire jusqu’au clap final du «-C’est bon !» du réalisateur. Le même plan, le même geste, toujours différent malgré tout, à satiété !

A travers mon expérience du documentaire «Port Lympia» de mon ami Arnaud Gobain, où je faisais le personnage récurrent entre les scènes et la voix du narrateur et ce court métrage «ce manuscrit est admirable»,(rassurez-vous, ce n’est pas une carrière qui commence, juste des chemins de traverse entre mes passions), la réalisation d’un film est synonyme de temps d’attente et d’efforts de répétition...

Bon, c’est pas la découverte du siècle, mais après avoir fait une licence et maitrise de cinéma (éditée s’il vous plait !), toucher du doigt l’interprétation et participer à l’élaboration d’une véritable oeuvre collective est un enchantement !

Et puis, comme l’on dit (et c’est vrai dans ce cas !), l’équipe était formidable, l’ambiance géniale sur le plateau et mon épaule a tenu quand j’ai enfoncé la porte !

Bon, si vous avez besoin d’un scénario avec acteur amateur, vous savez où me trouver ! Ciao, et à la première de «mon» film... heu, de celui de Gérard Camy du BTS Audiovisuel de Cannes, mon ami, que je ne remercierai jamais assez de m’entrainer sur les chemins de la création !

les acteurs sur le banc... j'y suis aussi ! L'équipe de jeunes étudiants autour et Gérard Camy comme ange tutélaire au dessus ! L'aventure d'un tournage heureux !

les acteurs sur le banc... j'y suis aussi ! L'équipe de jeunes étudiants autour et Gérard Camy comme ange tutélaire au dessus ! L'aventure d'un tournage heureux !

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