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essai

Informatique et sécurité...

Publié le par Bernard Oheix

Pourquoi donc ce texte si loin des préoccupations culturelles et ludiques de mon blog. La politique de sécurité, la nécessité de réprimer, des stratégies pour contrer les délinquants… ce n’est pas vraiment moi, cela, cela ne me ressemble pas… comme dirait Lionel J.
Tout d’abord, quand vous arrivez au bureau et que vous avez 100 spams stupides cherchant à vous allonger le pénis, à vous vendre des montres ou à vous faire ingérer du viagra en matant les fesses d’une Lolita slave… cela irrite quelque peu ! Une véritable mafia s’est structurée autour du commerce du Net et malgré mon peu de goût pour les règles, celles de la loi du plus fort, dans ou hors du système ne sont pas pour me plaire.
Alors quand une amie m’a demandé de l’aider à faire une fiche sur ce thème pour son mémoire de fin d’études, je me suis passionné. J’ai foncé dans l’histoire incroyable des nouveaux pirates du Net et je me suis pris au jeu d’être un gardien du temple. Je ne le regrette pas… même si je viens de terminer la saga des 3 volumes du Millénium. A ce propos, je vous conseille de les lire instamment. Quand une république des hackers se dessine… (il faudra attendre d’avoir dévoré le 3ème tome pour comprendre cette phrase), quand les hackers ont les traits et la personnalité de Lisbeth, quand l’effraction est au service de la vérité…alors, on ne peut que les aimer et accepter leurs contorsions avec les règles. Mais on est dans la fiction ! Dans la réalité, une bande de vautours pillent, grugent, torpillent et volent les plus faibles, escroquent sans foi, profitent sans loi ! Le défenseur de la veuve et de l’orphelin qui sommeille en moi ne peut alors que se dresser contre ces malfrats invisibles qui trament leurs méfaits à l’ombre d’une toile derrière laquelle ils sont tapis avec leur sourire sanguinaire !
 
 
 
 
 
La politique de sécurité de l’information et des systèmes d’information pour les années à venir.
 
 
Le temps de l’amateurisme est révolu. La période où des « hackers » romantiques défiaient les systèmes de protection par bravade s’est achevée par des films Hollywoodiens. Depuis 2005, aucune grande attaque de « ver planétaire » cherchant à paralyser un parc d’ordinateurs n’a eu lieu. Désormais, la criminalité cybernétique est le fait de réseaux structurés, professionnels, en pointe de la technique, dont le but unique est la recherche de profits par tous les moyens illégaux. Les attaques cybernétiques se font plus discrètes, et sont d’autant plus dangereuses. Elles sont le fait de « pirates » structurés à l’échelle internationale qui se radicalisent et opèrent avec des modes de fonctionnement de plus en plus sophistiqués. Les entreprises en sont la cible principale. Une enquête récente du CLUSIF (club de la sécurité des systèmes d’information français) démontre que les attaques informatiques en 2006 coûtent déjà plus cher que le vol dans les entreprises.
 
La situation dans les entreprises.
 
D’après cette étude du CLUSIF de juin 2006, 98% des entreprises de plus de 200 employés avouent une dépendance modérée ou forte devant l’informatique. Si les entreprises prennent réellement conscience de leur dépendance, seules 56% sont dotées d’une PSI (Politique de Sécurité de l’Information)… même si cela représente une progression de plus de 15 points en 2 ans. Le point noir est que seulement 38% des entreprises prévoient une augmentation de leurs budgets concernant la sécurité du système d’information.
 
Le système d’information s’appuie sur les technologies numériques d’information et de communication (le réseau Internet) facteur de compétitivité, vitrine de l’entreprise… mais qui rend vulnérable l’entreprise à toute une série de manipulations et de détournements potentiels de fonds et d’informations.
L’entreprise se doit de :
1) Prévenir les diffusions intempestives d’informations confidentielles.
2) Agir contre les manipulations d’informations la concernant.
3) Empêcher la captation illégale de ses informations.
 
Pour ce faire, il est indispensable d’adopter une Politique de Sécurité de l’Information (PSI) afin d’assurer la disponibilité des ressources et des informations, l’intégrité des données et la confidentialité des informations traitées.
Sa mise en place implique :
1) Etablir des règles, procédures et bonnes pratiques à mettre en œuvre.
2) Désigner les personnes en charge et les actions à entreprendre en cas de risque           avéré.
3) Sensibiliser les utilisateurs aux menaces qui pèsent sur le système d’information.
4) Prendre les mesures nécessaires pour réduire ou assumer les risques.
 
Cette politique s’appuie sur une analyse des « actifs » (biens et ressources humaines de l’entreprise concernés par l’information). Ce dispositif doit être global, rattaché directement à la direction générale. Il portera en priorité sur l’organisation interne et sur le système d’information, mobilisera le personnel et les partenaires de l’entreprise et couvrira l’ensemble de la communication et la diffusion d’informations la concernant.
 
Des outils pour une stratégie.
 
Il existe des outils qui permettent de classer les actifs et d’apprécier les risques afin de les traiter. Ils ne sont malheureusement utilisés que par une entreprise sur deux et 1/3 seulement s’inscrivent dans une démarche plus large de management de la sécurité s’appuyant sur une norme ISO.
Les principaux modèles permettant d’élaborer une PSI existants sont :
-Le MEHARI  (Méthode Harmonisée d’Analyse de Risque) qui est développé par le CLUSIF.
-L’EBIOS (Expression des Besoins et Identification des Objectifs de Sécurité) qui est développé depuis 1995 par la DCSSI (Direction Centrale de la Sécurité des Systèmes d’Information).
-Le COBIT ( Control Objectives for Business § Related Technology) de maîtrise et d’audit des systèmes d’information éditée par l’ISAC (information System audit et control)
 
D’une façon plus globale, il existe des normes ISO portant sur la sécurité des systèmes d’information.
La norme ISO/IEC 17799 : 2005
Cette norme internationale constitue un « guide des bonnes pratiques » en matière de sécurité de l’information.
La norme ISO/IEC 27001 : 2005
Cette norme spécifie un Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI).
 
 
Conclusion.
 
Bien que les entreprises prennent conscience et progressent dans la gestion du risque notamment en formalisant des chartes de sécurité, en recensant les actifs clés, en développant des conduites d’analyse de risque ou d’actions d’audit et de contrôle, la situation risque de s’aggraver devant les défis lancés par des réseaux de cybercriminalité de plus en plus sophistiqués.
Afin de maîtriser son avenir, le monde de l’entreprise se doit de parer à la menace terrible qui pèse sur son réseau d’information. Les profits colossaux des criminels nous font bien sentir la dimension de ce risque et le facteur de déstabilisation induit par la puissance des attaques sur ce talon d’Achille du monde de l’entreprise. La riposte doit être à la hauteur de cette menace.
Il est désormais indispensable d’investir massivement dans le secteur de la protection de l’information au niveau de chaque entreprise.
Il est indispensable que les directions générales décrètent un état de guerre économique concernant la protection de leurs réseaux d’information. Les entreprises se doivent d’élaborer des PSI (Politique de Sécurité de l’Information) plus rigoureuses. Le plan de continuité d’activité et les tableaux de bords sont indispensables pour lutter efficacement contre toute intrusion dans le réseau d’informations à protéger.
Mais l’action des entreprises doit absolument être complétée par une démarche de réglementation provenant des états et des instances internationales. Dans cet espace de liberté que représente Internet, l’espace des criminels cybernéticiens doit se réduire et leurs actes délictueux trouver une sanction.
Un immense chantier attend les hommes d’états et les chefs d’entreprises. C’est à ce prix que la gestion globale du risque devrait amener une amélioration de la situation et une sécurisation des réseaux d’informations.
 
 
Et dire que j’en suis arrivé là ! En me relisant, je me souviens de l’espoir fou qu’avait engendré la naissance de l’informatique. J’avais 30 ans en 1980 quand sont apparus les premiers ordinateurs. C’était une révolution dont nous pensions vraiment qu’elle allait permettre l’émancipation des travailleurs, l’expression plus large d’une population en souffrance de moyens de communiquer, une démocratisation de la communication.
Comme tout le monde, j’ai suivi des stages d’initiation au langage informatique, d’utilisation de ces machines à rêves. J’ai participé à des débats, pondu des textes sur cette formidable déflagration que nous vivions en direct ! Qu’en reste-t-il plus de 25 ans après, sinon que la vie a changé profondément en une poignée d’années, que cette révolution a vraiment eu lieu… sans que nous nous en soyons rendus compte et pas forcément pour le bien de l’humanité !
L’entreprise, la maison, l’esprit même se sont formatés à la présence d’une informatique de plus en plus totalitaire. La carte bleue, les soins médicaux, les paiements en ligne, les systèmes les plus sophistiqués des entreprises, des administrations, les jeux d’écritures (5 milliards d’€ envolés à la Société Générale par une manipulation de quelques lignes en compensation et au mépris de toutes ces sacro-sécurités dépeintes dans cet article), toute notre vie est désormais dépendante de quelque chose qui est devenu totalement hermétique et que l’on sait absolument perfectible.
Il n’y a que les pauvres pour croire que le monde peut changer, les riches eux, savent que la nature est ainsi faite que seuls les possédants peuvent accéder à la puissance. L’informatique n’est alors que le reflet déformé de nos faiblesses, une jungle dans laquelle il n’y a aucune  raison pour que les loups ne dévorent point les agneaux !
 
 
 

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Lettre de Moscou à Sophie

Publié le par Bernard Oheix

 
 
Une semaine à Moscou comme un rituel bien léché, mi-janvier, dans le froid, afin de préparer le prochain Festival de l’Art Russe qui aura lieu en août 2008. C’est mon sixième voyage, avec deux jours à Kaliningrad (ex-Königsberg), la région invitée du festival et une innovation de taille. En effet, cette année, je devais partir avec Sophie, directrice-adjointe de l’évènementiel, premier voyage en commun depuis 19 ans d’une collaboration soudée, d’un tandem indissociable qui a survécu à toutes les crises, toutes les tensions de postes exposés. Une façon de faire le point, de se caler sur certaines échéances qui arrivent, d’envisager quelques restructurations à venir pour une dernière tranche de ma vie professionnelle. C’était son premier séjour en Russie. Excitation de la préparation, arrivée en voiture à l’aéroport, passage des enregistrements de bagages, visa conforme, douane et police des frontières franchies… jusqu’à la montée dans l’avion où un cerbère français de l’ « Aéroflot » la refoule pour un timbre mal placé sur un passeport qu’elle a utilisé des dizaines de fois sans rencontrer le moindre problème. Choc.
Ce n’est que partie remise, Sophie, on aura d’autres occasions. En attendant, c’est pour toi que j’écris cette lettre de Moscou.
 
Et s’il était venu le temps des remises en question, d’un aggiornamento général concernant nos « amis » Russes. Combien de commisérations, d’ambiguïté, de mauvaise foi quand l’on parle des Russes ! Braillards, buveurs, mal élevés, traîtres, vénaux, racistes, maffieux… et j’en passe ! Au fond, ils portent deux tares indélébiles. Pour ceux qui se réfèrent à la droite, c’est le peuple qui a introduit une idéologie totalitaire au sommet d’un Etat, qui a imposé le communisme comme un système qui a conditionné l’évolution du XXème siècle et induit un affrontement meurtrier et des guerres incessantes et au passage, n’a jamais réglé ses dettes de l’emprunt russe. Pour la population se référant à la gauche, ils ont trahi la seule alternative au capitalisme qui existait et se sont jetés dans les bras d’un libéralisme effréné… avec succès, qui plus est, endossant avec allégresse les oripeaux de leurs anciens ennemis de classe !
Qu’en est-il exactement ? J’ai le privilège de me rendre régulièrement dans ce pays et d’avoir vu l’évolution des dix dernières années, qu’ai-je à dire sur ce pays et sur les gens qui y habitent ?
Les images les plus tenaces de notre inconscient collectif, tournent autour des frasques des nouveaux riches, de l’équation beauté/vénalité des femmes russes potentiellement toutes prostituées, du racisme général et de la montée du sentiment religieux dans la population en plus d’une propension à la boisson, à la violence et à être mal éduqués.
En ce qui concerne les nouveaux riches et leurs frasques dont on fait des gorges chaudes, il est évident que l’ostentation à exhiber le pouvoir d’un argent roi est une agression pour beaucoup de Français englués dans une souffrance quotidienne. Mais prenons un peu de recul sur les milliards d’Abramovitch, les feux d’artifice de Courchevel et les notes de restaurant à 5 zéros… Est-ce fondamentalement différent de l’ignominie d’un golden parachute de dizaines de millions d’euros d’un patron bien hexagonal qui part après avoir échoué dans sa mission avec une galette pillée sur le dos de l’entreprise qui le met à l’abri de tout souci financier jusqu’à la fin de ses jours ? Quand des navires de croisières sillonnent les mers et accueillent les têtes du pouvoir, se sent-on particulièrement dérangé ? N’y aurait-il point deux poids et deux mesures ? L’argent sale des capitalistes russes contre l’argent propre des capitalistes français ? Et les « émirs » alors ? Ils ont pignon sur rue dans les beaux quartiers, font fermer des magasins de luxe pour permettre à leurs épouses d’acheter en « no limit » des produits de luxe, louent des suites royales pour 15 jours dans des palaces, jouent au casino des sommes extravagantes, réquisitionnent contre beaucoup d’argent un Palais des Festivals prestigieux pour l’anniversaire d’une gamine « royale » de douze ans…
Et les autres ? A-t-on attendu les Russes pour asperger de bulles, avec des bouteilles à 10 000 euros, le corps des belles naïades à la Voile Rouge de Saint-Tropez, pour flamber dans les restaurants trois étoiles avec des additions à plusieurs Smic ?
C’est faire un sacré procès d’intention que d’imaginer que toutes les tares de notre société de consommation seraient concentrées dans les mains crochues de quelques « oligarques » d’autant plus coupables qu’ils sont jeunes, qu’ils bouillonnent d’impatience et d’envies et que cette jeunesse est inconvenante avec l’exercice du pouvoir et sa satisfaction. Il est certain que la morgue n’est pas un ferment de rapprochement des peuples mais cette morgue n’est-elle point présente dans la commisération de nos possédants autistes devant les réalités si dures du quotidien de millions de gens.
Pour ce qui est de l’équation à la mode sur la vénalité conjuguée à la beauté des femmes russes, on peut aussi s’interroger. Que les vieux riches s’exhibent avec des jeunes filles à la plastique irréprochable est évidemment du domaine du normal. Que ces « bimbos » slaves démontrent un savoir-faire et une ténacité, une capacité à tirer leur épingle du jeu serait par contre la preuve de leur ignominie, d’un machiavélisme typiquement russe ? Se faire consommer comme de la chair fraîche, d’accord… mais qu’elles pensent, alors là, non ! Une pute doit rester une pute et connaître ses limites, celles d’être un objet soumis. Et bien non, messieurs, si vous voulez frimer avec une « Barbie » slave dans vos dîners d’affaires et ainsi exhiber votre virilité retrouvée, veillez à bien verrouiller vos contrats et à protéger vos arrières… leurs formes voluptueuses méritent bien quelques sacrifices ! Quant aux autres, la plupart des femmes, la grande majorité, elles vivent exactement les mêmes histoires d’amour que vous et nous, Françaises où Russes, elles ont les mêmes chagrins déchirants, des joies extrêmes et souffrent tout pareillement de maux d’amour, de l’inconséquence des mâles et oscillent entre des rêves de princesses la nuit et des réveils de serveuses ou d’employées au matin ! Elles ont d’ailleurs une place non négligeable dans la société civile et commerciale, certainement bien supérieure à celle de nombre de nos pays Européens.
Je suis personnellement très choqué par l’éclosion d’un sentiment religieux si pressant. Ce ne sont qu’églises reconstruites, popes faisant irruption dans la vie quotidienne, icônes et signes de croix. Quand je me suis baigné le 18 janvier dans la Baltique, une croix orthodoxe illuminait la glace, le pope est venu bénir le trou noir à minuit puis s’est déshabillé et a été le premier à s’immerger dans l’eau glacée, rituellement trois fois en se signant. Bon, cela ne m’a pas empêché de plonger dans la mer… N’est-ce point le résultat naturel d’un siècle d’interdiction tel un coup de fouet en retour ? Un peuple à qui on a interdit par la force de prier n’a-t-il point vocation à se jeter dans les bras d’une église retrouvée ?
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Avant d'entrer dans l'eau glacée, je vais hurler un "vive la france" qui fera hurler de rire les 200 russes présents !
Et puis, à l’heure d’un intégrisme islamique si ravageur, il y a encore de la marge pour rattraper les extrêmes ! Quand la plus grande nation démocratique du monde, les USA, a calqué sa politique sur la foi de néoconservateurs extrémistes avec les résultats que l’on connaît, on peut accorder une certaine naïveté au sentiment religieux et aux brouillaminis de popes en mal de reconnaissance. Bon, ce n’est pas ce que je préfère en eux, mais qu’ils se signent, on verra dans quelques années où cela les mène !
Parlons du racisme ordinaire, si présent à l’évidence dans la société russe et qui ne peut que nous interroger. Qui sommes-nous pour donner des leçons sur ce terrain, nous qui avons un parti d’extrême droite qui flirte avec les 30% dans nos régions avec un leader qui s’est retrouvé en position d’être élu à la présidentielle ? Notre humanisme profond se satisfaisait sans problème du sort des harkis, abandonnés, massacrés et pour les rares survivants échouant sur nos rivages, parqués dans des camps ignobles. Nous sommes aussi une société qui a enfermé ses enfants issus de nos différences dans des ghettos urbains qui flambent régulièrement, belle leçon d’éducation civique à transmettre aux Russes !
Ainsi donc la Russie serait le pire ennemi de nos démocraties, tout comme l’Union Soviétique l’était du monde libre, parce que Poutine va se faire nommer 1er ministre après en avoir été le Président. Que deux familles (les Bush et les Clinton) se partagent le pouvoir de père en fils et de mari à femme depuis 25 ans ne gênerait par contre personne !
Ne sont-ils point dangereux parce qu’au fond leur réussite est insolente, qu’ils possèdent du gaz, du pétrole, une industrie qui se développe à 2 chiffres, qu’ils affichent un vrai savoir-faire, des chercheurs et des scientifiques, un talent et une agressivité dans le commerce qui a surpris plus d’un de nos capitalistes qui pensaient leur tondre la laine sur le dos ?
Artistiquement ils sont toujours en pointe même si des petits malins tentent d’exploiter le filon de l’art russe en important du bas de gamme pour un profit maximum, tendance qui est en train de se réguler, les Russes apprenant à faire le ménage devant leur porte très rapidement. Sportivement, ils sont encore au top…Que nous reste-t-il donc ?
 
Au fond, pour cet énième voyage en Russie de 6 jours, qu’ai-je vu, entendu, perçu de leur vie ?
Il y a des villes, et dans les villes, des gens. Les villes sont souvent belles, bien éclairées, des avenues larges et malgré cela, on subit des bouchons permanents. Les femmes ne sont pas toutes jeunes et belles, on voit aussi des vieilles et des laides. Le matin, tôt, dans la nuit et par -10, les métros et bus sont bondés de travailleurs et leurs regards portent autant de brumes que ceux des Parisiens. Ils balaient les rues, servent dans les restaurants, réparent les routes qui subissent des dégâts à cause du climat, conduisent (pas seulement des Mercedes), encaissent, marchent d’un pas pressé emmitouflés ou se promènent d’un pas nonchalant (toujours vêtus chaudement), fument des cigarettes, subissent la plupart des tracas que nous vivons dans nos sociétés. Ils ont les défauts de tout le monde.
Ils aiment rire aussi, une joie de vivre qui s’exprime en public, ils sont souvent serviables et se mettent en quatre quand ils vous voient perdu même s’ils ne parlent pas encore beaucoup les langues étrangères, encore que l’anglais s’impose de plus en plus. Ils ont une vraie culture qui ferait pâlir d’envie beaucoup de nos concitoyens, aiment parler (souvent trop !) boire (beaucoup trop !), rêvent d’un monde meilleur et ont peur de la mort.
A travers mes séjours réguliers, j’ai perçu l’évolution très rapide des Russes vers la modernité. Ne nous trompons pas, ils ne sont pas un peuple arriéré de descendants de moujiks, tarés par le communisme et la vodka, confinés dans l’obscurantisme et la violence. Ils ont une capacité d’adaptation remarquable, un niveau de performance étonnant, pour preuve ce chemin qu’ils ont parcouru qui les mène par une route différente (le communisme) au point exact où ils rivalisent avec le capitalisme des Etats-Unis au bout d’un siècle.
Il ne s’agit pas de les ériger en modèle, ils sont comme les autres, capables du pire sans doute, comme du meilleur certainement.
Nos propres errements et quelques pages peu glorieuses de notre histoire devraient nous inciter à plus de discernement dans nos jugements et dans le regard que nous portons sur le comportement des autres. Un peu d’humilité ne ferait pas de mal !
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On a beau se baigner... il fait froid sur la Place Rouge !
Et puis, il y a Moscou sous la neige, la Place Rouge illuminée avec le tombeau de Lénine en sentinelle d’une histoire tourmentée, un bain dans la Baltique par un trou dans la glace, la discussion passionnée avec un « oligarque » féru de culture française, le regard émouvant d’une attachée culturelle, le sauna où nous transpirons en livrant nos corps sans pudeur ni affectation, le bortsch chaud dégusté dans un restaurant géorgien de la rue d’Arbat… tout cela vaut bien ces quelques lignes écrites pour Tatiana, la présidente de la Fondation de la Culture Russe, le sourire enjoué de Madame Medvedev, la future première dame de Russie avec qui j’ai échangé quelques mots, Nadia la technicienne et Eléna, ma traductrice, celle par qui la culture russe ouvre quelques lucarnes dans ma perception d’un monde figé.
Elles sont toutes là, mes amies russes, dans ces lignes, et tu étais présente, Sophie, toute au long de ce périple, parce qu’il était pour toi ce voyage aux confins de nos frontières.
Vive la Russie !

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Réflexions sur le Cinéma

Publié le par Bernard Oheix

 
 En cette heure où nombre de jeunes considèrent que le cinéma ne peut être que parlant, en couleur, américain, et naquit avec le premier opus de la saga des Stars Wars, la visite du musée des frères Lumière à Lyon est un exercice salutaire et indispensable pour mieux comprendre quelle révolution représenta cette invention qui fit pénétrer de plein pied dans le XXème siècle.
 
Qui se souvient que le cinéma fut muet ? Qui connaît dans les générations actuelles, les films épiques d’Eisenstein, de D.W Griffith, l’humour de Buster Keaton, les écrits de Dziga Vertov, Les épures d’Ozu, les drames de Murnau, les revues de critiques cinématographiques que l’on s’arrachait, les livres sur l’esthétique du cinéma si complexes que l’on tentait de les comprendre tout en tirant des commentaires exaltés sur la nature du monde et le choc des idées… etc. etc.
Qui se souvient que Lénine parlait d’un art révolutionnaire et que Jean-Luc Godard insistait sur la « moralité » d’un traveling ? Que Truffaut alliait la critique au fer rouge et un cinéma d’émotions et de sensations ? Qui peut encore gloser sur « l’effet Koulechov » ?
Si l’on considère que le cinéma est jeune, (100 ans), alors, ceux qui ont dépassé la cinquantaine, (il y en a encore sur cette terre !), ont vécu la moitié de la vie d’une invention qui fit exploser le monde de la connaissance, de la découverte et du loisir.
L’effet image animée est une marque moderne banalisée depuis que la télévision est entrée dans le salon et la cuisine. Nous savons désormais que 24 images à la seconde introduisent le mouvement continu. Mieux, l’image ne se décompose plus, elle est, elle trône dans notre environnement, déversée dans l’indifférence d’une agitation perpétuelle, accrochant nos regards pour vanter des pubs criardes, sur les écrans de nos ordinateurs, des panneaux arrimés aux murs de nos cités. C’est cela l’image moderne dans l’indifférence d’une esthétique révolue. La pauvreté graphique des films américains pour les jeunes (Ah ! les fameux 15-25 ans des drive-in !) est un exemple de l’appauvrissement général de la capacité de lecture optique. Jusque dans les années cinquante, il y avait, dans l’absence de ce mouvement devenu général, des moments où l’image s’animait. Moment de recueillement choisi, la séance de cinéma de quartier, elle-même entrecoupée d’animations vivantes, concentrait les regards des spectateurs vers un lieu unique, l’écran blanc de tous les désirs.
Je me souviens de ces séances de ciné-club des années soixante, quand le coureur de fond de Richardson s’épuisait pour ne pas couper le ruban de sa solitude, les mains de Franju qui folâtraient sur les touches d’un clavier, les brumes alambiquées d’un Bergman sur la trace de forains énigmatiques, quand les cigognes passaient dans un ciel chargé de nos humeurs… Les discussions passionnées dans l’odeur d’un appareil vétuste, d’une arrière-salle d’un restaurant faisant office de cinéma itinérant et de ce drap immaculé vecteur de rêves, occupant notre espace et nous emplissant l’esprit d’un sel de la terre.
Elle est bien révolue cette période où l’on apprenait le cinéma en faisant ses gammes, en décryptant le fin réseau de signes qui ouvraient sur la connaissance. Aujourd’hui, l’on nait dans le mouvement des images, à son propre rythme, celui de dizaines de chaînes qui offrent le monde à la vision désenchantée de ceux pour qui le mystère a disparu ! Torrent tumultueux mêlant le meilleur et le pire, l’insipide et le chef-d’œuvre, le sit-com aux rires préenregistrés et la saga d’une science-fiction qui n’ose plus se projeter dans l’avenir ! Voix criardes, décors figés, objectifs impudiques. Plus aucun recoin de cette planète trop étroite à être ignoré, plus aucun événement qui ne soit scruté par l’œil impavide de caméras indiscrètes. C’est ainsi, il n’y a pas que le ruban de la mémoire qui défile dans les morsures du temps.
 
C’est en me promenant par hasard à Lyon, entre deux rendez-vous, que j’ai croisé le musée des frères Lumière. J’y suis entré en religion, comme à confesse, histoire de me faire pardonner ces heures que je passe, presque malgré moi, à la vision de séries américaines, de polars à la française, de jeux stupides où l’on ne gagne que le droit de s’abêtir en un dernier mot. Choc.
Une villa bourgeoise, un parc survivant des usines Lumière, des salles regorgeant des appareils qui ouvrirent le monde à la curiosité et préfiguraient cet univers de l’image que nous vivons désormais. Des photos rétro en relief, des inventions baroques, lanternes magiques, films en couleur peints à la main, bric à brac d’appareils de bois et de fer, rêves futuristes désuets. Partout dans cette villa cossue, on retrouve l’âme et la présence obsédante de cette famille qui révolutionna l’image que le monde avait de lui-même.
Dans les sous-sols, une salle est aménagée afin de projeter les premiers films de ces opérateurs qui parcoururent un monde inconnu pour l’ouvrir aux regards des autres. Petites bobines de 52 secondes, cette « sortie des usines » filmée plusieurs fois pour des mises en scène élémentaires, ce train de La Ciotat qui effraya des spectateurs tétanisés par un mouvement qu’ils ne pouvaient concevoir immatériel, ces reportages sur l’Afrique, l’Asie, bouts de rien où l’art du conte s’efforce de figer le mouvement mécanique. Un commentaire analyse chaque mètre de pellicule et met en exergue les innovations parfois nées d’incidents techniques ou de l’irruption d’un acteur vivant dans un cadre qui ne pouvait bouger. On parle alors des années 1890, de ces prémices d’un XXème siècle qui annonçait tant de peurs et d’horreurs que l’image ne pouvait être que muette en noir et blanc. Emotion et nostalgie où l’humour se prête à toutes les audaces dans un arroseur éternellement arrosé.
Dans une autre salle, le film du centenaire permet à une pléiade de réalisateurs contemporains de s’essayer à retourner aux origines du 7ème Art. Avec une authentique caméra en bois, chargeant ces mêmes rubans de pellicule de 52 secondes, ils vont fouler de leurs pas, ces chemins parcourus par tant d’illustres qui frayèrent la voie à leur cinéma. Wenders, Téchiné, Bigas Luna, Zhang Yimou, Rivette et tant d’autres… offrent leurs films en les commentant, cinéma dans le cinéma, mise en abysse d’un monde mystérieux où tout repart en arrière pour retrouver l’essence même du mouvement futur.
C’est cela le musée du cinéma de Lyon, un moment figé dans le glissement progressif du désir perpétuel. Si vous passez dans cette ville, n’hésitez pas, rendez-vous au cabaret des heures perdues, elles fleurent ce monde en train de s’évanouir dans la frénésie moderne.
 
PS : En écrivant ce papier, au moment de conclure, il me vient l’idée d’un concept à creuser : celui d’image sale et d’image propre. L’image sale serait le reflet de la réalité, renverrait vers une image brute, non sophistiquée, celle d’une télévision qui s’immerge dans le monde réel. En gros, les émissions de téléréalité, les jeux, mais aussi la plupart des séries américaines et françaises, avec en prime, une grande partie des films d’action, des polars, des productions pour le grand public. L’image propre serait une image façonnée au service d’une esthétique, une élaboration structurante, une composition volontaire qui transcende cette réalité et interprète le concret. Rien à voir avec une esthétique de la beauté, on parle bien de mise en scène. C’est émouvant cette pensée que la beauté naîtrait des forces qui sous-tendent l’action à l’intérieur même du cadre délimitant cette rupture avec la réalité !
Bon, je vous laisse méditer !

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La pollution

Publié le par Bernard Oheix

 
Moi aussi, en cette période d'élection, je veux apporter ma petite pierre aux vacances de monsieur Hulot. Dans son pacte, il y a la générosité et la volonté de parler pour ceux qui ne sont pas encore là. Les générations futures hériteront d'un monde dévasté si la préoccupation d'une vraie écologie ne devient pas l'axe fondateur des politiques futures. Prévoir l'avenir, c'est s'emparer aujourd'hui de ce thème, non comme un moyen de charmer l'électeur, mais comme la réalité d'une mission à accomplir. Voilà quelques réflexions, à vous de les commenter !  
 
 
 
 
 
Depuis l’aube de l’humanité, plus de deux millions d’années, la force principale qui permet de transformer la matière, de cultiver la terre, d’ériger des monuments pharaoniques, de parcourir le monde, est une énergie naturelle. Bras et jambes de l’homme, muscles de l’animal, ingéniosité de palans et de constructions nées dans le cerveau humain, vent qui fait gonfler les voiles, eau qui fait tourner les moulins. Cette énergie est renouvelable, infinie. Elle est non polluante, elle est à la dimension d’une humanité qui cherche sa voie dans le progrès mais évolue à la vitesse de l’individu, chaque génération récupérant le savoir de ses ancêtres et apportant sa pierre à l’essor de la société.
Pourtant, le 19ème siècle va voir les sciences exploser, les techniques se sophistiquer, le développement devenir exponentiel.
En quelques décennies, une fraction de temps à l’échelle de l’humanité, les ressources du cerveau humain vont entraîner le plus formidable bond en avant que l’histoire n’ait jamais enregistré, permettant de faire reculer les frontières du possible et de donner à la société des humains une place et un rôle prépondérant dans le monde. Mieux, l’homme désormais est prêt à s’émanciper de toutes les limites et à transformer son milieu naturel, à toucher à l’équilibre même de sa planète. Il en a désormais le pouvoir.
Il faudra du temps bien sûr, mais ce mouvement entamé par une révolution industrielle, accru par l’explosion des champs d’expérimentation que représentent les grands conflits des guerres du 20ème siècle qui déboucheront sur une révolution technologique, ne s’arrêtera plus. L’informatique en est sa face la plus moderne, le nucléaire, son talon d’Achille, noir comme la destruction colossale qu’il fait peser sur ce que l’homme a érigé, blanc comme l’énergie qui alimente cette formidable dévoreuse de matière première qu’est le monde civilisé moderne.
Mais avant d’en arriver là, il en fallut des étapes qui ont rythmé le progrès. Il y eut la vapeur, bien vite insuffisante et au potentiel trop limité. Alors on creusa la terre pour en extraire le charbon et offrir enfin une source d’énergie aux locomotives et autres premières centrales électriques de cette deuxième moitié du 19ème siècle. Les premiers panaches d’une fumée noire et polluante vinrent empuantir le ciel. L’espace semblait si vaste que personne ne s’en préoccupa.
La véritable révolution vint avec la découverte des vertus du pétrole. Propriété énergétique incommensurable, fluidité, stockage et transport facile, consommation adaptable à des antennes mobiles comme les voitures et les avions qui commençaient à sillonner la planète en exportant ce mode de vie, cette frénésie de consommation. La grande vague enflait et personne n’imaginait que ces voitures essaimées par millions sur la terre, que ces milliers d’avions qui strient le ciel d’azur, que la pollution engendrée par des usines colossales toujours prête a assouvir les besoins sans cesse multipliés d’une humanité croissant au fur et à mesure des progrès de la médecine et de l’alimentation, que la société de consommation de plus en plus vorace en énergie, pouvaient entraîner le monde à sa perte.
C’est ainsi que les événements ont commencé. Dans la naïveté de l’homme persuadé de dominer le monde à jamais, incapable de concevoir que la terre puisse seulement s’épuiser, la couche d’ozone se réduire et laisser apparaître des trous. Les climats se sont déréglés et les grandes catastrophes naturelles sont devenus le quotidien d’une planète exsangue (tsunami, tornades et typhons, fonte des glaces, augmentation du niveau de la mer…). La terre se révoltait, le pétrole se tarissait et les résidus fissiles de l’atome, toujours aussi encombrants, jonchaient le fond de nos océans en pourrissant l’air de Tchernobyl.
Cette vision cataclysmique n’est pas l’apanage d’une seule catégorie de rêveurs déconnectés de la réalité, utopistes et vieux rebelles à l’industrialisation de la planète…elle est aussi le cri angoissé d’hommes de culture et de sciences, de politiques et de citoyens parcourant le monde et se rendant compte des ravages sur l’écosystème de la technologie moderne, de la consommation effrénée, de la nature polluante des rejets de l’homme. Combien de dizaines d’années pour éliminer un simple sac en plastique ou une bouteille de soda que l’industrie accouche par millions d’unité en une ronde infernale ? Combien faudra-t-il d’électricité pour que l’homme n’ait plus peur du noir et cesse d’enfourner des milliards de mégawatt dans l’éclairage de ses rues ?
La deuxième moitié du 20ème siècle sera le point culminant de cette confrontation entre le génie de l’être et sa formidable inconscience dans l’accaparement de ses ressources premières, entre l’esprit d’entreprise hérité des pionniers et les appels angoissés de ceux qui guettent les prémices d’une tragédie planétaire.
Malgré les freins qu’opposent les industriels et managers d’une économie en recherche permanente de productivité, certains ont lancé des cris d’alarmes, encouragés par les premiers constats flagrants des dommages irréversibles causés à la terre. L’écologie politique est née dans cette mouvance. Mais l’écologie est sortie du cadre strict de la politique. Qu’on le veuille où non, à l’aube du troisième millénaire, elle s’est ancrée durablement dans l’inconscient collectif de la population, elle est devenue une réalité incontournable de la réaction des masses aux peurs engendrées par un avenir qui parait incertain.
Si le problème de l’eau faisait sourire les agriculteurs en 1970, qui dorénavant, ne sait point que la pollution par les phosphates des engrais des nappes phréatiques est un vrai problème qui touche même un pays largement arrosé comme la France ?
Qui n’a pas conscience que la fonte des glaces aux pôles est une vraie menace pour des millions de gens et des régions entières susceptibles d’être submergées ?
Qui ne connaît le problème de la couche d’ozone et la concentration des gaz à effet de serre porteurs de drames à l’échelle planétaire ?
Qui n’a pas conscience que, pour la première fois de l’humanité, ceux qui vivent ne sont pas certains de pouvoir léguer à leur propres enfants une terre en état de pourvoir à leurs besoins ?
 
C’est ainsi que, de la masse des foules aux classes dirigeantes, l’appréhension des vrais problèmes de notre environnement a entraîné une prise de conscience et la nécessité d’intervenir et de réguler les facteurs de la pollution. Le protocole de Kyoto et l’étape principale de cette prise de conscience. On verra que cela ne se fait pas sans opposition, (certains refusent toujours de signer ce protocole !), tous ont a géré les contradictions entre le contraintes du développement nécessaire au dynamisme des entreprises et au confort des habitants et cette volonté d’en réguler les effets pervers… mais un acte fondateur a eu lieu, un tournant a été pris que les problèmes engendrés par la pollution effective devraient conforter. Il n’y a pas de retour en arrière possible, il faudra bien que les industriels et les politiques accrochés à leur mode de pensée unique l’acceptent. Espérons alors qu’il n’est pas trop tard et que l’avenir se lèvera encore pour les générations futures !
 
 
 
Vers le protocole de Kyoto.
 
Le 11 décembre 1997, jour de la signature du protocole, n’est pas un aboutissement. C’est une étape dans un processus, une date symbolique charnière qui montre que les préoccupations sur le climat deviennent une réalité et qui fixe des objectifs précis.
 
C’est le 16 septembre 1987, à Montréal, que le protocole relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone est adopté, première geste déterminant sanctionnant une prise de conscience de la nocivité des rejets dans l’atmosphère.
Dans la foulée, un groupe intergouvernemental sur l’évolution des climats est créé conjointement par l’organisation météorologique mondiale et le programme des Nations Unis pour l’environnement en 1988.
 
En juin 1992, la convention cadre des Nations Unis sur les changements climatiques (CCNUCC) est adoptée à Rio de Janeiro, au sommet de la terre. Son objectif est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un niveau tolérable pour l’équilibre climatique.
En mars/avril 1995, les parties entamèrent un round de négociations dans ce qui allait s’appeler le mandat de Berlin en vue d’engagements plus solides et détaillés concernant les pays industrialisés.
Cela débouchera, plus de deux ans après, sur le protocole de Kyoto. 84 pays le signèrent, indiquant leur intention de le ratifier, même si par la suite un certain nombre de signataires se retirèrent et non des moindres, comme les Etats-Unis et l’Australie.
Le protocole de Kyoto fixe des objectifs obligatoires sur les émissions de gaz à effet de serre pour les pays leaders sur le plan économique. Ces objectifs vont de -8% à +10% par rapport au niveau d’émission de 1990 en vue de réduire de -5% sur la période d’engagement de 2008 à 2012.
Ce texte tient compte d’un certains nombres de critères et varient d’une nation à l’autre. L’Union Européenne doit diminuer de 8%, les Etats Unis de 7%, Le Japon et la Pologne 6%. D’autres doivent stabiliser leur niveau d’émission comme la Nouvelle Zélande et la Russie ou l’Ukraine. D’autres peuvent augmenter leurs émissions comme la Norvège de 1% et l’Australie de 8%.
Parallèlement, l’Union Européenne a effectué un arrangement interne en affectant des taux différents à ses membres. On va de 28% de réduction du Luxembourg, 21% au Danemark et à l’Allemagne, à 25% d’augmentation pour la Grèce et 27% pour le Portugal.
Le protocole de Tokyo introduit toutefois une certaine flexibilité pour atteindre ses objectifs. La principale consiste en un mécanisme de compensation. Les pays industrialisés peuvent compenser leur émission en développant des « puits » (des forets qui absorbent le dioxyde de carbone). Ils peuvent aussi financer à l’étranger des projets ayant pour but de réduire l’émission de gaz à effet de serre.
Un marché de droits d’émission est institué entre des pays qui pourront vendre leur droits à d’autres qui pourront les acheter en compensation de leur surémission de gaz à effet de serre.
Le Protocole de Kyoto doit être ratifié par 55 pays comptant pour 55% d’émission de GES pour devenir contraignant.
 
De nombreuses rencontres seront nécessaires pour atteindre cet objectif.
 
Novembre 1998 : La Conférence des parties de Buenos Aires
Elle définit un plan d’action sur les mesures concrètes à prendre. Elle insiste sur l’importance des mécanismes d’aides aux pays en voie de développement.
 
Novembre 2000 : Conférence de La Haye.
L’objectif de définir les règles d’application du Protocole de Kyoto fut un échec. 3 groupes s’affrontent avec des conceptions différentes. Le groupe « Umbrella » Etats- Unis, Russie, Japon, Canada qui veut un marché mondial des droits d’émission, l’UE qui assimile le marché des droits d’émission à un complément aux mesures de réduction et le G77, coalition de pays pauvres et touchés par la monté du niveau de la mer dont la chine est le leader est qui rejettent sur les pays riches kles perturbations causées par les gaz à effet de serre.
 
Le retrait des Etats-Unis du protocole de Kyoto est un coup de tonnerre.
 
Juin 2001 : Conférence de Bonn.
C’est un véritable décret d’application qui est signé après d’âpres négociations et la perspective réelle d’un échec.
4 sujets sont traités sur lesquels des compromis seront trouvés.
1) Le financement des mesures pour aider les pays du sud.
2) Le marché des droits d’émission de GES et le transfert des technologies.
3) Les puits de carbone
4) les sanctions
 
Octobre 2001 : Conférence de Marrakech
L’objectif était de traduire en langage juridique les 14 pages de l’accord politique de Bonn. La nécessité de s’entendre malgré le forcing des pays de l’Umbrella pour un maximum de flexibilité, obligea à des concessions importantes notamment envers la Russie (33 millions de tonnes supplémentaires), dont la signature était indispensable depuis le retrait des Etats-Unis et dans l’autorisation de comptabiliser les productions agricoles et forestières des pays signataires.
 
3 conférences des parties eurent lieu par la suite afin de continuer à affiner le dispositif de mise en œuvre du protocole de Kyoto. New Delhi (octobre 2002), Milan (décembre 2003), Buenos Aires (décembre 2004) ;
 
Le 16 février 2005, le protocole de Kyoto est entré en vigueur. 141 pays sont adhérents. Il a fallu plus de sept ans de négociations et de travail pour arriver à ce résultat. Entre 2008 et 2012, les 37 pays les plus industrialisés qui y ont adhéré doivent collectivement réduire leur émission de gaz à effet de serre de 5% par rapport à leur niveau de 1990.
Les Etats-Unis, le pays le plus polluant de la planète, n’ont toujours pas ratifié le protocole de Kyoto.
 
 
 
 
 
 
 
 

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Publié le par Bernard Oheix

Devant les thèmes paticulièrement scabreux de mes nouvelles et les descriptions parfois sanglantes et osées qui en parsèment les pages, nombre de mes proches me demandaient les raisons me poussant à me complaire dans le gore et le sanglant en étalant tant d'insanités au long de mes textes. Ce billet, situé en avant-propos de mes nouvelles, se veut une réponse. Sans les "mots" des autres mais avec mon vocabulaire, un essai maladroit de justification, une tentative désespéré de faire partager le sentiment d'injustice d'un monde dans lequel les droits sont violés et les plus faibles toujours méprisés. Que peut-on faire si ce n'est compatir... et ressentir l'injustice du monde !  Moi, j'écris et mes lettres tracent un chemin de révolte dans le vide. C'est ma seule arme !


Dans le domaine de l’horreur, la réalité dépasse largement la fiction et rien ne peut décrire la vraie douleur de quelqu’un qui souffre dans sa chair, dans son esprit. Les mots sont impuissants, les phrases inutiles, il ne reste que ce déchirement profond de l’être meurtri, cet impossible partage d’une souffrance indicible. Vous pouvez essayer de reproduire avec ce maigre alphabet les cris intérieurs, ils seront toujours assourdis, si loin de la crudité d’un hurlement qui doit jaillir en réponse au mal qui ronge.
Quand l’on regarde les actualités télévisées, quand on parcourt les feuilles d’un journal, plonge dans les reportages d’un magazine, on est appelé à croiser nos regards, nos pensées avec des évènements qui, chacun, représente une somme de douleurs et de drames incommensurables comme aucun scénariste, aucune fiction ne pourrait les rendre. Quoi de plus odieux que la situation au Darfour avec ses populations exterminées, ses enfants violés, cette faim qui dévore une partie de notre humanité ? Quoi de plus intolérable que ces femmes toujours voilées de l’Afghanistan, cette déforestation de l’Amazonie, la situation au proche orient, la haine du juif et de l’arabe, les ravages du sida en Afrique, le commerce de la chair en Thaïlande, le corps décharné d’un homme rongé par la drogue, le ventre vide et si gros d’un enfant au bord d’une route sans destination ?
Et pour tenter de comprendre ma démarche, établir un lien entre le regard apeuré d’un enfant au moment du sacrifice et celui de son bourreau fait-il de vous un propagandiste de ce drame ? Que peut-on découvrir derrière les prunelles exorbitées de l’auteur de cette sauvagerie barbaresque qui ne peut contrôler ses pulsions morbides et souffle sur les braises du cauchemar ? Existe-t-il un châtiment à la mesure de l’horreur accomplie ? Un million de victimes sous les yeux des occidentaux dans la région des grands lacs africains ont-ils valeur de symbole pour des sociétés repues dans leur conformisme et dans la paix illusoire de leurs frontières ?

Dans toutes ces histoires, dans les emballements de ces élans mortifères, il y a toujours en point commun la décapitation des élites intellectuelles et des artistes pour des raisons aussi contradictoires que le pouvoir absolu, la domination de la matière sur l’esprit, le refus d’ouvrir une porte sur l’avenir par les gardiens qui en possèdent les clefs. Tous ceux dont les cris peuvent devenir audibles deviennent suspects, tous ceux dont l’écho peut transformer la souffrance en actes et la dévoiler aux yeux du monde sont des dangers pour les maîtres de l’horreur qui campent sur ces ruines gorgées de douleurs.
Derrière le masque de la religion qui autorise toutes les vilenies, derrière les potentats nationaux, locaux, les caïds de quartiers, il y a toujours le goût du pouvoir, les intérêts privés, la raison de la force sur la force de la raison, histoire éternelle où le plus démuni est toujours la victime. C’est ainsi que se construit le monde, que s’érige l’histoire de demain, dans la frénésie des passions exacerbées !
Ce mal ne touche pas seulement le tiers monde, les pays de la faim, l’obscurantisme des sans espoirs, il gangrène les riches qui entretiennent cette pauvreté, il corrompt les nations arc-boutées sur leur sang, leur race, leur histoire falsifiée, leurs légendes frelatées de héros inutiles. Brecht déclarait : « Bienheureux les pays qui n’ont pas besoin de héros », il se trompait, il n’y a pas de pays heureux, il n’y pas de société « humaine », juste une gigantesque arène où la partition de la mort est la seule conduite que nous avons trouvée pour aller vers le futur en boitillant, cahin-caha, éclopés de la vie, perclus des drames que nous refusons de voir et d’entendre, parmi les millions de morts et de bouches avides qui appellent au secours désespérément sans que jamais on les entende.
Que reste-t-il de ces drames si réels ? Quelques photos jaunies par le temps toujours chassées par d’autres documents encore plus cruels, l’horreur n’ayant pas de frontières et reculant les limites de l’indicible, de l’inaudible ! Le sentiment confus d’un marasme avec en revers cette capacité de fermer les yeux, de clore nos oreilles, de fermer nos bouches afin de ne pas désespérer de nous-mêmes et de continuer à vivre malgré la cacophonie ambiante dans l’atonie la plus totale.
Il n’y peut-être rien à faire. Nous avons accepté la dérégulation sauvage pour une rentabilité à court terme et l’exploitation des plus faibles au profit des nantis, nous nous aidons d’une religion comme une béquille qui nous garantirait la vie éternelle en rémission d’une vie de souffrance, nous acclamons les forts et les portons au pouvoir en démissionnant de notre droit de contrôle, blanc-seing dont ils usent largement devant notre apathie, nous abandonnons notre planète à nos déchets, faisons mourir nos rêves parce qu’il est plus facile de se laisser porter par les flots tumultueux de nos faiblesses que de se battre pour une liberté qui ne serait pas seulement la nôtre, mais un bien de partage, un trésor commun qui impliquerait une vigilance de tous les instants. Il y a si peu d’humanité en l’homme que l’on peut désespérer de lui.
Alors que faire ? Le temps des révolutions est bien terminé, elles ont si peu accouché d’un monde meilleur que l’on peut légitimement s’interroger sur leur utilité. Fermer les yeux et rejoindre la grande masse de ceux qui privilégient l’illusion d’un confort parce qu’ils sont nés du bon côté de la frontière et ne veulent pas sentir la colère gronder dans le ventre de ceux qui n’ont rien ? Léguer à nos enfants un monde où le cancer de l’égoïsme se développe, tenter de vivre tout simplement ? Savoir que l’on a si peu de place et d’importance qu’il n’est nul besoin de revendiquer d’exister et de trouver un sens à sa vie pour aspirer au bonheur.

Peut-être un peu de tout cela ! Etre capable de dire non, de pleurer devant la souffrance des autres, de s’émouvoir et de rêver, de rire et de respecter. C’est par les mots que je veux lutter, en dessinant les contours d’un univers incomplet, en mettant en exergue les plaies de notre tissu social, les déchirures de nos rapports à l’autre, en décrivant la souffrance de la victime tout en tentant de saisir les revers cachés de celui qui commet l’irréparable, en riant de ne pas me prendre au sérieux tout en offrant la description de quelques moments d’inhumanité à la sagacité du lecteur qui me suit dans le parcours erratique de ces troubles si inhumains. Puisse-t-il partager un soupçon d’émotion et panser quelques plaies, puisse-t-il offrir un peu de réconfort à ceux qui en sont trop démunis.
Si le stylo était une arme, il pourrait venger bien des humiliés, si l’esprit primait sur la matière les larmes se fondraient en un océan de douceurs, si le soleil se décidait à briller pour tout le monde, les exclus se retrouveraient exposés à ses caresses. Les mots restent des mots, les idées des idées, mais la douleur est tangible, les blessures saignent et nous avons si peu de temps pour apprendre à grandir et aimer.
Voilà donc un chapelet de nouvelles qui ont pour but de vous étonner, de vous émouvoir, parfois de vous entraîner sur les rives escarpées de l’horreur au quotidien. Partageons-les comme le pain qui accueille ceux qui ont faim à l’issue d’une grande traversée du désert. Rappelez-vous, ce ne sont que des mots, des lettres de papier, des signes tracés sur une feuille blanche. Mais derrière ces mots, on trouve une réalité que même les phrases les plus sincères ne peuvent pas décrire : celle de millions et de millions d’êtres humains qui souffrent dans leur chair et dont les rêves sont bornés par l’ignominie de leurs frères.
De l’écrivain qui compose une partition définitive destinée à venger son talent méconnu au cerveau torturé d’un bourreau exécutant les victimes innocentes d’un génocide, d’un sniper se complaisant dans la brutalité et jouissant de la torture à une naissance en accéléré au bout d’un cordon qui s’avèrera comme un film en raccourci d’une vie incomplète, d’une malle bourrée de chefs-d’œuvre inconnus aux yeux d’une proie terrienne dans un café galactique, de Betty, hantée par les camps de la mort à cet enfant de la guerre à la recherche d’un ennemi fantôme, de tous ces personnages, il ne restera sans doute que l’amertume d’un monde à construire pour que vivent les hommes et qu’ils apprennent à se regarder comme des êtres humains, se détachant de ces liens tragiques qui les réunissent et sont le dénominateur commun de leur incapacité de vivre en harmonie.

Bonne lecture.

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La fin de l'humanité

Publié le par Bernard Oheix

La fin de l’humanité ou le début d’une ère nouvelle

A l’heure actuelle, un plan sophistiqué, ( le protocole de Kyoto) produit de discussions et de concessions acharnées au niveau des états pendant plus de 10 ans est donc en action dont les permis de polluer ne sont qu’une des facettes. Il a fallut des cris d’alarmes et le constat des premiers effets pervers de la pollution humaine pour en arriver là. Qu’en est-il exactement de l’avenir ?

Nous pouvons nous poser la question. Entre une partie de la communauté sensibilisée au péril écologique qui nous menace et les impératifs d’une croissance économique qui doit apporter le bien-être et les progrès de la technologie aux habitants de la planète, le gouffre est immense. Ceux-là même qui profitent de cet essor seraient-ils prêts à accepter les sacrifices imposés par une lutte drastique contre toute pollution, une réduction du niveau de vie ? Y a-t-il un modèle alternatif à la situation actuelle (la pollution du développement ou la paupérisation de tous ?) et comment gérer la nécessaire dynamique d’une économie mondiale et libérale ?

 

Les permis de polluer sont une étape transitoire de cette réflexion, l’amorce d’une véritable prise de conscience. En déplaçant la préoccupation de la pollution de l’individu au collectif (on s’exonère de sa propre pollution sur ceux qui n’en ont pas les moyens, qui en occasionne le moins par la faiblesse de leur économie) on ne fait que retarder la prise de décisions. De plus, tout concourt dans notre économie planétaire à faire de ces pays les futurs eldorados de l’industrie (coût très bas de la main d’œuvre, flexibilité et mobilité du personnel, absence de culture d’entreprise et du combat syndical, dynamisme de la nouvelle économie…), et donc par là-même, les futurs pollueurs de notre environnement.

Outre le fait que nous ne connaissons pas avec certitude le point d’équilibre et la frontière de l’irréversibilité des dommages encourus par la planète, du temps de réaction et de l’effet « boule de neige » des paramètres de la pollution, il est évident que les populations du monde entier aspirent à vivre mieux, donc à consommer plus dans notre conception du développement. On en a l’exemple à la fois magique et tragique en Chine et en Inde où la croissance à deux chiffres permet un essor fantastique mais se produit dans un contexte débridé, sans contrôle et sans aucunes préoccupations pour les problèmes écologiques.

Y a-t-il une alternative ? Produire et consommer autrement est-elle une utopie ?

Certains éléments interviendront dans les années futures qui amorceront une réflexion et peut-être des orientations différentes. La fin des gisements de pétrole est-elle un cauchemar de plus, où entrainera-t-elle de la part des chercheurs et des industriels des réponses adaptées à une crise mondiale ? Le nucléaire sera-t-il jugulé ? Une énergie  propre naîtra-t-elle des convulsions actuelles ? Autant de réponses incertaines, de point d’interrogations, autant de facteurs qui peuvent contrarier le cours de notre analyse dans un sens positif comme dans le négatif.

La seule certitude est qu’il y a urgence, que la nature n’attendra pas le bon vouloir de nos dirigeants d’entreprises, de nos chefs d’états et que nos ressources ne sont pas éternelles. Cela nous remet cruellement au centre du monde comme le premier être vivant qui peut influer sur son environnement d’une façon définitive. Cela nous oblige aussi à envisager l’avenir, non seulement en terme économique, mais aussi et surtout sous l’angle d’une morale à inventer pour conduire les affaires du monde et celles de nos entreprises créatrices de richesse et de bien-être.

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