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Port-Folio de l'été 2009

Publié le par Bernard Oheix

Des instantanés pour se souvenir d'un été particulièrement chaud ! On commence par quelques souvenirs (agréables) des feux avec deux belles personnalités, Corinne Touzet et Sophie Duez. Ces photos ont été captées par Candice C, la stagiaire qui m'a accompagné tout au long de ces 6 semaines et de ces 6 feux. Année d'exception avec 3 grands tirs (Autriche, Pologne et France) + un hors compétition magique de nos amis italiens de Panzera. Les débats furent difficiles et le palmarès sujet à discussions... mais c'est la règle d'un jury et des étranges pulsions qui le traversent et figent les états d'âme ! 


Bon, faut rêver, Corinne Touzet, c'est ma copine...mais dans le jury de la pyrotechnie 2009, c'est pas tous les jours dimanche, ils sont durs les membres du jury de nos jours  !

Sophie Duez, la présidente du jury...Elle est belle la Sophie, mais quel caractère !
Deux grosses personnalités pour un seul jury, c'était beaucoup pour un humble directeur !

Mais ce n'est pas tout ! Yves Simon, Etienne Perruchon et Françoise Delaporte sont venus nous accompagner à l'occasion, personnalités diverses se greffant au jury avec des regards émerveillés pour ces soirées magiques !


Françoise D...Elle rêvait de rencontrer Corinne T, c'est chose faite !


Les photos suivantes ont été réalisées par mon ami Eriic. Il travaille dans la com et la pub, il réalise des maquettes et des documents et quand il y a des spectacles, il vient se fondre dans la foule derrière sa barbe pour saisir des moments uniques et figer le temps. C'est Eriic, un grand photographe devant l'éternel et mon ami ! Merci de m'avoir permis d'utiliser tes photos !

Nilda Fernandez, dans une clôture des Nuits Musicales du Suquet qui a fait couler beaucoup d'encre, ravissant une grande partie du public pour provoquer l'ire d'une poignée d'excités qui eurent tendance à s'en prendre à votre scripteur. J'ai survécu et Nilda est reparti pour de nouvelles aventures...un opus qui fera date et sortira cet hiver, j'en suis persuadé !
La belle et sculpturale Ebony  Bones illuminant Le Pantiero. un vrai choc, une bombe en train d'exploser sur scène sans retenue. Elle est merveilleuse mon Ebony et elle ouvre magnifiquement ce Pantiero qui vivra de belles heures !

La soirée des DJ's, 3 monstres réunis pour étirer l'espace dans les volutes répétitives de leurs sons, ouvrir une faille dans nos perceptions et jouer avec nos sens...
Rebotini, l'homme machine. Il crée en live, un univers déjanté, assemblage de bruits, de séquences originales et de répétitions en boucles, un vrai compositeur qui rappelle les expériences des années 70 d'un Pierre Henry...Mister Oizo, un animal à sang froid... Il jongle avec les sons des autres, introduit une touche personnelle dans des compositions multiples, surfe sur les crêtes des rythmes pour définir son propre univers. Une démonstration de classe !

Erol Alkan, le Maître anglais. Il fait des reprises qui inventent des morceaux à vif, des plages inconnues, des standards qui explosent sous sa maîtrise absolue. Il va porter le public à incandescence pour le dernier set de ce Pantiero 2009.

L'été se termine enfin. Il y a eu aussi le Jazz à Domergue avec une sublimissime China Moses, Le Festival de l'Art Russe, avec  danse, vodka et  beauté des femmes, une clôture enlevée pour les feux par notre ami Panzera et il ne reste plus qu'à partir en vacances, avec la satisfaction du devoir accompli, une île corse à l'horizon, se reposer, attendre en  espérant que les concerts de septembre soient complets...Au vu des programmes, cela peut s'envisager !
Allez, ciao, je me casse... A bientôt !

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15 s de Tour de France

Publié le par Bernard Oheix

 

 

 

Non, ce ne sont pas de vraies fesses mais un manequin sur une voiture... plutôt agréablement moulé, n'est-ce pas mesdames !
Furieux. Je suis très en colère.
Pensez donc. Me voilà en train de chevaucher ma moto pour monter à Pré du Lac voir passer le Tour de France, l’événement de l’été qui nous fait l’honneur de partir de Monaco et de traverser les Alpes-Maritimes. Grand cycliste devant l’éternel (Venise-Gdansk, Bourg en Bresse-Budapest, les tours de Sardaigne et de Corse, Lyon-Rome…tout cela, c’est moi avec mon pote Petitpoisson, c’est son nom, pas besoin de rire !), je ne pouvais laisser échapper cette occasion de me confronter aux stars de la petite reine et de humer le bon air de l’exploit sportif !

Le PMU, une cavalière attachée par des sangles à un cheval en bois ! Leurs mains vertes  distribuées généreusement restent un des grands mystères de cette journée...A quoi servent-elles ? Je me pose encore la question !
Et bien vous ne me croirez peut-être pas, mais je n’ai même pas eu le porte-clefs Cochonou, (Ah ! les 2CV rouges qui foncent en pétaradant !), tout comme le bob blanc de Skoda qui a atterri à quelques mètres de moi…Quand à la casquette noire à passements rouges de la Caisse d’Epargne, c’est un Allemand (sacré teuton) qui l’a piquée juste devant moi. J’ai hésité à recommencer la guerre mais ces yeux bleus perçants sous un casque de cheveux blonds m’en ont dissuadé. On attendra avant de reprendre les hostilités que nos forces soient reconstituées et que nos cyclistes se remettent à gagner des étapes. La main verte PMU, (j’ai toujours pas compris à quoi elle servait !), me passant sous le nez, tout comme le sac Vittel et les bonbons Haribo, pour lesquels des mômes sales et déguenillés se battent comme des chiffoniers sans aucun respect pour les adultes qui tentent de saisir au vol les trésors dispensés par la caravane publicitaire !
Des fifres et des belins pour ma pomme, j’ai juste décroché une casquette BBox/Bouygues… c’est vraiment dégueulasse !

Bon, deux heures d’attente sous le soleil avec une noria de véhicules déboulant sans que l’on comprenne pourquoi. La pub des voitures Skoda sur les BMW, des pneus qui roulent, d’étranges véhicules à la Mad Max avec des sonos tonitruantes vantant on ne sait quel produit pendant que d’accortes jeunes filles balancent mollement des objets volants non-identifiables dans les pieds de la foule déchaînée...C’était quand même beaucoup dans l’ensemble !

Une voiture pneu... Admirons l'esthétique futuriste de ce magnifique véhicule !
Soudain, 4 coureurs débarquent avec 4 mn d’avance. Ils transpirent en se déhanchant pour prendre le rond-point et foncer vers Grasse. On cherche à repérer leurs noms mais personne ne les connaît. Juste derrière, une masse indistincte de coureurs surgit, amoncellement de jambes en mouvement, de couleurs rutilantes, de casques profilés et de lunettes d’extraterrestre. Un sifflement bizarre les accompagne, vent dans les chaînes de vélo, crissement des boyaux sur le gravier de la route.
Je veux les immortaliser et tente de les prendre en photo quand soudain, avant même d’avoir pu mitrailler, des voitures défilent avec des fourches en l’air et des vélos qui brinquebalent dans l'azur. 15 secondes et puis s’en vont, concerts de berlines avec des officiels qui secouent leur main dans l’enthousiasme général, public comptabilisant leurs trésors, soleil sur la tête et le vide soudain…un silence sépulcral succédant à la liesse, mouvements furtifs d’une foule se repliant sur ses bases avec des commentaires d’expertise médicale.

Voilà, ils sont là. Ils vont passer  à la vitesse de l'éclair sans même nous faire coucou. 15 secondes, c'est court pour 3 heures d'attente !
Ainsi donc, je n’ai vu, ni le maillot jaune, ni Armstrong, ni aucun autre coureur définissable, j’ai entrevu, ce me semble, derrière des verres fumées, la silhouette de Laurent Fignon, (mais je n’en suis pas certain !) et le tout a duré le temps d’une inspiration…mais j'ai gardé la casquette Bouygues et elle me sied à ravir !

Bon, la conclusion, c'est que j’irai l’an prochain voir les matches de l’AS Cannes en football, même là, il doit y avoir plus d’agitation !



La fête est finie, on range les barrières, les flics réendossent leur tenue...Moi, je garde le Che sur mon coeur en farouche défenseur des excès d'une société de consommation. Les forçats de la route continueront à suer sur le macadam pour que les foules s'esbaudissent et que l'audimat explose ! Où étais-je en ce dimanche 5 juillet ?

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Nathalie la stagiaire

Publié le par Bernard Oheix

Un discours de plus, un de moins à penser pour la postérité. Une nouvelle fois, j'ai dû plonger en moi afin d'honorer le passage en nos murs d’une stagiaire particulièrement brillante. Ces discours, prononcés devant l’équipe, sont devenus un rite de passage obligatoire pour les membres de l’évènementiel en partance, en anniversaire (chiffres ronds uniquement !).

Naturellement, il y a eu des larmes, des vraies, non seulement de la Nathalie concernée mais aussi de toutes les filles de la direction. Quand je pense au gâchis de ces jeunes qui arrivent plein d’espoirs sur le marché du travail et que je connais la réalité économique qui les attend, j’ai honte de ce monde dans lequel nous plongeons nos enfants !

 

 

 

 

Il en est des stagiaires comme des saisons… par essence, elles sont éphémères, arrivent pour passer et s’évanouir, s’enchaînent en un flot continu dans ce monde où la précarité est devenue un standard de vie.

 

On vous a donné une formation de qualité, vous avez la rage au cœur, le désir d’en découdre afin de trouver une place, vous débarquez avec votre passion insufflant une énergie nouvelle à ces équipes de permanents, race en voie de disparition, je tiens à le préciser, qui ne pourraient fonctionner sans votre apport… que déjà il me faut faire un discours pour annoncer votre départ avec comme objectif un travail de serveuse de limonades ou de petites culottes dans un établissement de la rue d’Antibes…

Cruelle injustice, ironie malsaine… Vous avez espéré de ces quelques mois passés à nos côtés, on a pressuré votre aptitude à tout faire (même l’innommable…les fameux mailings que vous avez enfournés par milliers dans des petites ou grandes enveloppes !), on vous a donné une partie de notre expérience…mais à quoi cela sert-il quand le monde marche sur la tête et que les jeunes n’ont qu’un horizon bouché comme espoir de salut…gâchis immense qu’il nous faudra bien solder un jour !

 

Mais pour en revenir à toi, ma Nathalie chérie, quand nous t’avons vue débarquer en décembre 2008 au Gala de Johann Strauss, tu as été notre cadeau de Noël, la cerise sur le gâteau d’une nouvelle année. Tu as rayonné au Festival International des Jeux, assuré les caterings d’innombrables stars qui t’en restent éternellement reconnaissantes, serré dans tes bras des colis de programmes, usé tes yeux sur les ordis, pondu d’indicibles rapports, répondu présente à toutes sollicitations… tout cela en cherchant, sans la trouver, l’âme sœur (malgré les efforts consentis par ton directeur pour te dénicher la perle rare qui t’empêcherait de t’acheter un chien pour avoir de la compagnie !) et en nouant des liens d’affection avec l’intégralité des filles de l’Evènementiel pour une fois pas jalouses de cette jeunette aux charmes appétissants bien capable de faire perdre le nord à un directeur normalement constitué !

Alors, Nathalie, après ces mois en notre compagnie, on va te souhaiter une carrière belle et ambitieuse, un travail à la hauteur de tes capacités et de tes ambitions, un salaire comme une récompense méritée de tes actes, un poste, un vrai, dans la culture ou dans l’agriculture, n’importe où, du moment que tu œuvres à la richesse humaine, au développement de la société, que tu t’épanouis chaque matin en quittant les bras de ce fiancé, que tu trouveras bien un jour, et qui te comblera comme tu le mérites avant d’aller rejoindre à l’aurore les chaînes de la production d’une entreprise qui t’aura fait confiance.

Allez, Nathalie, on t’aimera toujours. Tu es passée parmi nous pour laisser une belle trace dans notre cœur. Et si on a pu te donner quelques armes en plus pour affronter ton avenir professionnel, alors tant mieux, on t’aura rendu ainsi, une parcelle de ce que tu nous as offert si généreusement pendant ces 6 mois !

Cannes, le 30 juin 2009.



Voici un extrait du discours que j’ai décidé d’ôter à la dernière minute. Il appesantissait quelque peu le propos… mais c’est tellement ce que je pense !

 

Qu’avons-nous fait de votre beauté ? Comment imaginer un monde dans lequel nos enfants n’héritent que des vestiges d’un siècle passé ?

Envolé les contrats à durée indéterminée, vive l’intermittence comme système de régulation permanente !

Que vive les salaires en solde, les gras émoluments et stock-options étant déjà réservés par les nantis et ceux qui détiennent le pouvoir !

A quoi servent les diplômes, la formation, les stages. A rien, circulez, y a rien à voir ni en tirer !

Ilotes de l’économie, esclaves modernes comme régulateur des dépenses salariales, facteur d’adaptation de l’entreprise, juste avant le chinois ou l’indien corvéable à merci !

Courrez, camarades stagiaires, l’histoire vous mord la nuque…

 

  

 

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Le palmarès et les Vacances

Publié le par Bernard Oheix

 

Petite fierté. Avoir donné la Palme d’Or, le prix spécial du jury et le prix d’interprétation féminine…pas mal non pour un cinéphile ? Comme quoi, si les bruits qui courent à Cannes concernant les tensions entre la Présidente et certains membres de son jury s’avèrent juste, le résultat n’en est pas moins probant : c’est un palmarès assez équilibré et représentatif de la richesse de cette édition du Festival du Film ! De plus, je peux comprendre le prix au film Chinois (pour des raisons politiques dues aux menaces qui pèsent sur le réalisateur à son retour en Chine), beaucoup moins celui du Coréen (dont le film est franchement grotesque) !

J’ai donc bien mérité de partir me reposer. Oui, c’est l’heure de mon départ et de vous laisser en compagnie de mon blog. 3 semaines à la Martinique, cela mérite bien quelques abandons, des accrocs avec le rituel de la mise en écrit hebdomadaire et la désespérante impression de solitude que vous allez ressentir. Le vide s’ouvre sous vos yeux…mais vous survivrez !

N’hésitez pas, profitez de cette pause pour plonger dans les entrailles du blog. Avec l’onglet à la droite en haut  de l’écran, sélectionnez quelques nouvelles (Les amants du froid, Le collier de phalanges, La femme qui se venge…), quelques histoires vraies (Tapie, La reconstitution de la bataille de Nasville…) ou révisez mes notes sur les spectacles et les films…il en restera toujours quelque chose et vous partagerez ainsi, un peu de mon univers en comblant mon absence insupportable.

Ciao, et à dans 3 semaines ! Je serai bronzé à souhait, reposé, heureux et j’aurai arrêté de fumer, non mais !

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Russie 2 : Images et commentaires

Publié le par Bernard Oheix

Je sais... On m'a suffisamment fait remarquer que Sophie était absente du premier compte-rendu....Alors cette fois-ci, dans ce 2ème volet de notre voyage en pays slave, elle sera présente et bien présente... C'est un reportage photos avec légendes. Régalez-vous, et pensez à nous, perdus dans le froid sibérien, représentants de la vieille France dans les immensités glacées d'un pays tétanisé par la crise et emporté dans les tourbillons d'une histoire incontrôlée et incontrôlable... 


Arrivée à Moscou, la nuit. Il fait froid, les lumières brillent, les voitures foncent et se dressent les tours 'staliniennes" si typiques de la capitale comme des sentinelles d'un 20ème siècle de fureur.

Quand le ridicule ne tue pas ! Dans un restaurant géorgien, la coutume veut que l'on nous prenne en photo avec ces adorables colliers de fleurs fort seyants...ma foi ! Bon, il a fallu que je bataille pour qu'elle accepte la photo. N'est-on point mignons, tous les deux avec nos pots de fleurs sur la tronche !


Place centrale de Kazan. Dans la froid, sous la neige, Lenine continue de veiller sur les Tatars. Il fait -15°, la Volga est gelée, la vodka réchauffe, deux jours particulièrement intenses nous attendent !


Visite du Kremlin de Kazan. La Mosquée Bleue cohabite avec une église orthodoxe. Noyé sous la neige verglacée, le Kremlin offre une perspective qui nous plonge dans des siècles d'histoires révolues.

Devant la fameuse tour penchée de Kazan, symbole de la ville, Sophie cherche son second souffle dans un clair- obscur vivifiant.

Tatiana S et Nadia U, parées de fourrures, entourant ma toque en poil de vison, dans un des magasins les plus "in" de Saint Pétersbourg. Sophie a hargneusement effacé la photo de ses virevoltes affublée d'un manteau qui coûtait la bagatelle de 500 000$. Dommage pour la postérité !

Bernard en démonstration. Pelisse autour du cou...A little cabotin notre directeur en mission ! Un air de celui qui finalement se verrait bien avec son chat sauvage autour du cou dans les rues de Cannes !

L'élection de Miss Tatarstan, comme des poupées slaves, toutes plus belles les unes que les autres, un interminable show de petites culottes et de regards lascifs dans le vacarme d'une litanie de sponsors et la réunion d'un jury de circonstance, hommes virils pour jeunes filles en fleurs...Ames sensibles s'abstenir !

Sous la neige, la calèche de la Miss élective qui l'amènera en grande pompe à la fête qui se terminera fort tard en galante compagnie. Vive les Miss exotiques et la beauté slave des confins verglacés !


L'île aux deux phares, au loin d'une Neva gelée, palais et musées pour inscrire la grandeur de Saint-Pétersbourg dans une perspective horizontale. Ville saisissante par son assise, ses canaux, ses 500 ponts et le charme de ses constructions étales enracinées dans les marais.

Le tombeau de Dostoïevski. Quelques unes des têtes les plus pensantes, des artistes inscrit au Panthéon de l'art, enfermés dans un cimetière grand comme un mouchoir de poche... Tchaïkovski, Petipa, Grinka, Rimski-Korsakov...Ils sont tous là, à attendre que les siècles épousent leur génie, une poignée d'humains qui ont façonné le monde des idées, devant lesquels je sens le souffle des tourmentes passés.

La Neva gelée et la forteresse Pierre et Paul, berceau de la Fondation de Saint-Pétersbourg. C'est à partir de cette base que dès 1703, Pierre le Grand lance la construction d'une nouvelle Capitale pour son empire.


La loge du Mariinski, l'ex-Kirov, une des salles les plus mythiques de la danse. Ambiance feutrée avant que le rideau ne s'ouvre sur un corps de ballet éblouissant dans un Lac des Cygnes étourdissant.

L'Eglise Orthodoxe de la Conception...La nuit, un gateau à la chantilly, des bulbes de couleurs, des formes issues d'un rêve, la neige recouvre d'un manteau blanc les aspérités d'un monde incompréhensible. C'est la Russie éternelle et toujours mystérieuse.


Sophie transie. Sophie devant le Musée de l'Hermitage. Un froid perçant, une bise qui cingle le visage. Même sous ses oripeaux, elle reste belle, digne et altière représentante d'un pays de soleil ! Les Russes semblent apprécier...

Le train s'ouvre un passage dans la bourrasque, la neige penètre par tous les orifices et envahit les sas. C'est l'apocalypse version congelée, une tourmente qui nous permet de retourner vers Moscou par le train rapide. On discerne des pans de paysages noyés dans la neige qui déchire l'horizon. C'est beau et terrorisant !
........Les interminables repas, cérémonies du thé, dégustations et autres agapes, pendant des heures à parler, porter des toasts (je suis devenu un grand spécialiste au fil des années pour enfiler des perles !)... Sophie aura le privilège ce jour-là de se lancer et d'offrir un premier toast-discours dédié aux amitiés Franco-Russe. Elle s'en tirera tout à fait honorablement... Ma foi ! Et l'on continuera notre orgie...

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Russie. (1)

Publié le par Bernard Oheix

Ce compte rendu a été composé par Sophie D...la directrice adjointe de l'Evènementiel.  Enfin ! La Sophie qui peut s'évader et venir visiter la Russie en ma compagnie. En près de 20 années de travail en commun, c'est la première fois que nous partons ensemble. Séquence émotion ! Ce sera parfait, à l'égal des relations que nous entretenons depuis tout ce temps... fidélité, confiance, humour et connivence. Il avait un parfum particulier ce séjour avec Sophie en terre Russe avec nos guerrières slaves pour nous accueillir. Je vous en livre quelques pages choisies. Les italiques proposent mes commentaires !

Vendredi 30 : arrivée Moscou en fin d'après-midi. Dîner sur la Place Rouge avec Tatiana - Hélène et 2 "sponsors" du Festival. Arrivée sur la Place Rouge sous des rafales de neige froide. Il faut voir les yeux écarquillés de Sophie devant le mausolée de Lénine, les remparts du Kremlin, les domes de Saint-Basile...Comme pour moi la première fois il y a 10 ans, une beauté chargée d'histoire à couper le souffle ! 
Samedi 31 : départ pour Kazan (en avion). Accueil par Aïda (Vice-Ministre de la Culture du Tatarstan). Déjeuner à l'Hôtel avec Tatiana, Hélène et Nadia.
La mosquée bleue de Kazan
Visite du Kremlin (Mosquée bleue, Eglise Orthodoxe, Monastère...). Inauguration de l'exposition dédiée à la Feutrine.
Miss Kazan...regardez ma main autour de sa taille gracile !

Rencontre officielle dans le Musée avec la Ministre de la Culture de la république du Tatarstan : Zilya Valeeva (amie de Catherine Deneuve qu'elle souhaite avoir en invitée d'honneur du Festival). Visite du Musée (peinture, artisanat local : cuir). Une exposition sur l'artisanat Tatar sera présente lors du Festival à Cannes.
Elles ont perdu... Elles n'étaient pas assez belles !
Le soir : élection de Miss Kazan et Tatarstan (30 candidates, beaucoup de sponsors à remercier !!! "4h de spectacle "). je ne vous parle pas de ma présence dans le jury... quoique je peux vous en dire quelques mots. 30 beautés slaves, avec des traits typés, belles comme des anges de la miséricorde, défilant en petites culottes et soutien-gorge...Imaginez mon rythme cardiaque...
Miss Tatarstan.. pour moi ?
Dimanche 1er Février : Opéra National de Kazan. 10h Accueil par une fanfare féminine de Jazz puis Ensemble de danses et de chants du Tatarstan (très bel ensemble folklorique - 60 artistes - attention : de nombreux costumes - prévoir des portants. Décor : rideau de scène + Praticables). Cérémonie du Thé avec les responsables du théâtre : Nadia insiste sur les fiches techniques qui doivent être complètes. Etonnant ce dimanche matin, 5 spectateurs dans la salle immense et la troupe qui se donne comme si le monde avait les yeux sur elle !
12h30 : rencontre officielle avec la Ministre qui se fait beaucoup de souci au sujet de la crise et espère trouver le financement pour faire venir à Cannes tous les artistes. Le budget doit être présenté au Président du Tatarstan.
Nous visionnons ensuite des DVD de la fête des enfants qu'ils souhaitent importer sur le parvis (jeux de la course en sac, de la cuillère avec un œuf...). (B.O. réussira à les en dissuader).
Fin AM : visite d'un magasin d'artisanat qui exposera à Cannes.
Retour au Ministère pour dîner avec le Vice-Ministre, Tatiana, Nadia et Hélène.
Lundi 2 : Départ très tôt (en avion) pour St Petersbourg.
12h : RDV au Théâtre de Mains pour rencontre avec le Directeur et visionnement des extraits des spectacles.Cérémonie du Thé.
Visite du magasin de fourrures Lena qui doit participer au dîner russe (nous apprendrons à la fin du séjour que Mme Medvedeva s'oppose à ce défilé à Cannes et ce en raison de la crise). Commentaire de BO. Sophie avec son manteau en poil de truc à 5000 000 dollars... en train de minauder sous les yeux concupiscents de quelques Russes affamés, vision suréaliste s'il en est ! Cérémonie du Thé. Déjeuner à 16h00 dans un restaurant ukrainien avec la responsable au gouvernement fédéral (grande amie de Mireille Mathieu !).
Un des 300 canaux de la ville...
18h30 : RDV au Théâtre Mikhailovsky pour une visite du Théâtre et une rencontre avec le Directeur, Vladimir Kekhman. (800 personnes travaillent dans le théâtre). Vladimir pose une condition à la présence de sa compagnie à Cannes : que Mme Medvedeva soit présente. Son théâtre pourrait présenter un Gala de danse et, sous réserve,Giselle ( avec un Orchestre à définir). Dîner avec Vladimir dans restaurant italien.
Mardi 3 : 9h30 - visite en minibus de St Petersbourg. Visite de la fabrique de porcelaines impériales qui doit venir exposer pendant le Festival. Cérémonie du Thé avec la directrice générale et la directrice des ventes (Liliana Ilyina). Elles sont très soucieuses de la crise car elles sont responsables de plus de 1 000 salariés et ne semblent pas très motivées pour venir à Cannes en cette période difficile. Visite du Monastère Vladimir Nevski.(tombes de Dostoïevski, Tchaïkovski...).
Tombe de Tchaïkowsky...la plus formidable concentration de génies morts immaginable !
16h00 : Déjeuner avec le Consul de France, la Ministre du Tourisme (Mariana ...) et Nadège...
17h30 : Réception par le Président du parlement Monsieur Tupalov au Palais Mariinski. Présentation du projet St Petersbourg à Cannes. Visite du Palais.
19h : Théâtre Mariinski : le Lac des Cygnes. Sophie et Bernard dans la salle carmin, au premier rang, pour une oeuvre immémoriale, le Marinsky (ex-Kirov), la Lac des cygnes, la perfection de la danse classique, le coeur qui bat d'être au centre d'un monde plongé dans l'histoire de la Danse. Précision hallucinante des ensembles.Dîner avec les filles (Pizzeria).
Le Marinsky.. Le temple de la musique classique
Mercredi 3 : 10h : visite rapide de l'ermitage (50 mn) avec un guide anti-communiste, passionné et passionnant, fin lettré et cultivé s'exprimant dans un français suave, distribuant des noms au pas de course (Michel-Ange à gauche, Velasquez devant, à droite vous avez Léonardo de Vinci...etc) - visite de la cathédrale Saint-Isaac (vue panoramique depuis le toit) et de l'Eglise St Sauveur du sang versé érigée sur le lieu où le tsar Paul 1er fut assassiné. Ces 2 églises ont été ouvertes spécialement pour nous.
Déjeuner georgien avec toutes les Ministres, guides... et départ en train (4h30 de voyage dans la tempête de neige) pour Moscou. Voyage dans les bourrasques, le train fonçant dans l'ivresse d'une tourmente, la neige pénêtre dans les sas et la campagne défile écrasée sous la violence des éléments.
Le soir, repas avec Olga, la femme de Nilda F, mon ami. Retrouvailles dans un restaurant branché. C'est la fin du voyage, les images s'entrechoquent dans un Moscou bloqué par une tempête de neige. Concert de klaxons, paralysie générale, un tapis blanc recouvre la ville et le froid mordant pénêtre partout ! L'hôtel nous attend, une dernière nuit chez nos amis les Russes.

Jeudi 4 : retour en France.

Vous aurez droit à une suite très bientôt...

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Berlinade Attitude

Publié le par Bernard Oheix

Yeux fermés. Destination brouillard. En avant pour un cadeau anniversaire hors du commun. On m'avait juste intimé de réserver cinq jours de ce début du mois de janvier. Le mystère règne, je tente de connaître cette destination inconnue, propose de l'argent à mes enfants ( une somme conséquente ma fois, 200€ !)... Rien n'y fait, je ne sais toujours pas en cette aube glacée où je dormirai au soir venu. Maigres indices, l'avion, l'Europe, le froid...
Je découvrirai donc cette ville qui me tend les bras, Berlin, deux fois entrevue, jamais visitée. C'est Hartmut, mon ami de l'université de Nice, 35 ans après, qui va se charger de nous faire découvrir sa Capitale au pas de charge, à  l'Allemande, avec méthode et intensité... et c'est génial !
Merci donc à Thérèse pour cette surprise, cette vraie trouvaille de 5 jours volés au temps, une façon de faire un pied de nez au froid et à la crise.



Jardin sous la neige. Berlin, une ville de verdure, ouverte, depuis que les murs se sont écroulés, l'espace s'est agrandi et les parcs ouvrent des perspectives dans l'horizon d'un froid polaire. La vie existe, intense, et les Allemands sont sympathiques, accueillants. Un sentiment de profonde sécurité règne.


Marx et Engels... mes deux idoles du temps jadis. Ils campent toujours comme les phares des consciences qui embraseront le XXème siècle. Combien de crimes en leurs noms ?


Le mémorial pour les victimes juives. Un frisson, monument éclaté, austère, rappel d'un drame épouvantable. Comment en sommes-nous arrivés là ? Je me souviens d'un évèque négationiste qui défraie la chronique et j'ai honte pour les dictateurs du corps et de l'esprit, les bourreaux de la liberté, les innombrables servant d'un Dieu de haine. Quelle que soit la couleur de l'ignominie, le sang des victimes est toujours versé pour noircir la page d'une humanité qui n'aspire qu'à vivre dans la paix.

La porte de brandebourg, symbole d'un mur qui déchirait un peuple. Il est étrange de penser qu'une génération d'Allemands ont porté la croix des fautes de leurs parents. C'est le cas de mon ami Hartmut qui a grandi dans cette Allemagne tentant de revivre après une décénie de guerre. Combien de pays ont éludé leurs drames en niant leurs crimes ? Cette génération d'Allemands n'a pu fermer les yeux...


Place vide, théâtres et bâtiments baroques. Il y a de l'espace et une histoire à fleur de pierres, même si Berlin fut détruite et rasée pendant l'année 1945. Il reste un mélange de modernité et un parfum de passé, une ville qui envoûte comme à cheval entre deux époques.


La gare de l'Alexander platz, cette verrue d'un McDonnald qui rappelle que les impérialismes ne se diffusent pas que par les armes !

Le mur de Berlin et ses vestiges. Check point Charlie, quelques bribes conservées dans un quartier sombre, des graffitis pour se souvenir que le sang de jeunes hommes a coulé pour franchir une limite artificielle imposée par la folie des hommes. Impressionnant ces plaques apposées avec des noms oubliés. Le commerce fleurit à ses pieds pour maintenir l'idée que la vie n'est qu'éphémère passage et le prix d'une vie somme toute très relatif...


Nationalgalerie du Musée de Berlin. L'île aux morts. Un chef-d'oeuvre romantique de Böcklin. Je ne résiste pas au plaisir de vous l'offrir comme un voyage intérieur. Les couleurs sombres, la lumière cachée, l'intensité d'un lieu oppressant dans l'ultime voyage....

Karl Friedrich Schinkel. Gotischer dom am wasser. Cette exposition sur les romantiques allemands est d'une force et d'une beauté à couper le souffle. Il y a aussi des Menzel, Caspar David Friedrich, Von Marées et Lieberman. On sort ivre de tant de génie. Comment donc ce peuple, qui accoucha de tant d'oeuvres sublimes, pourra-t-il se laisser entraîner dans les affres d'une guerre sordide ! Et la France en 14-18 ? Et tous les autres à attendre que le canon tonne pour s'enivrer !
Que les pinceaux règnent sur les hommes de bonne volonté !

Voilà, juste l'arôme délicat d'un passage fugace dans une Capitale de l'Europe. Des promenades dans les parcs, un appartement spacieux dans Charlottesbourg, un lac gelé, la visite du Reishstag et l'ascension de sa coupole, des repas à l'allemande, d'énormes portions de gâteaux pour les en-cas d'après-midi, une chute sur un trottoir verglacé, une langue comme une musique et la certitude que Berlin est bien le lieu de cette histoire impossible d'une Europe dévorée par ses propres démons qui renaîtra toujours de ses cendres.
Vive Berlin !

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Le temps sans pitié

Publié le par Bernard Oheix

Je m'aperçois que les semaines passent et que les articles s'accumulent... Je n'ai toujours pas mis en ligne le compte-rendu des Rencontres Cinématographiques de Cannes où j'étais membre du jury avec mon ami Nilda Fernandez. Il y avait pourtant des films remarquables et l'ambiance était géniale.
Je n'ai toujours pas écrit les quelques pages émues sur l'Alexander Platz et la Porte de Brandebourg. Une destination inconnue que ma femme m'a offerte pour mon anniversaire sans me dire où nous allions. C'est à l'aéroport que j'ai découvert que nous nous rendions pour 4 journées à Berlin où Hartmut, vieux complice de cinéphilie des années facs, nous attendais pour nous faire visiter au pas de charge sa ville sublime. Ah ! la découverte des peintres romantiques Allemands au Musée National...
Et puis, plus récemment encore, Moscou et la Place Rouge avec Sophie Dupont, directrice adjointe de l'Evènementiel ma complice depuis 20 ans, Kazan et son kremlin, son élection de Miss Tatarstan où j'eus la charge de juger 30 beautés absolues, Saint-Pétersbourg pour finir, le musée de l'Hermitage, les tombes de Dostoïewski, Tchaïkovsky, Marius Petipas, le Lac des Cygnes au Marinsky, les canaux gelés par - 15 et ce train fonçant dans la tempête qui nous ramenait vers un Moscou noyé sous la neige.
Beaucoup d'articles en attente mais ce n'est pas cette semaine que je pourrais les pondre. Le Festival des Jeux ouvre avec ses 135 000 personnes, ses 14 000 jouieurs inscrits dans les tournois venant d'une cinquantaine de pays, les amis qui débarquent pour des nuits d'Off où tout est possible et les heures qui vont s'étirer jusqu'à l'aube.



Heureusement qu'il y a la belle, la troublante, la géniale Claudia C... pour penser à moi !

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2008 tombe à l'eau...Vive 2009 !

Publié le par Bernard Oheix

...c'est la faute à Sarko !
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à Barroso !

Par un beau matin , dans une fraîcheur hivernale baignée d'un soleil luisant clair et beau (sic), comme chaque année, n'écoutant que mon courage, j'entraîne Julien, mon fils et Christian, mon beau-frère corse dans une plongée marine à ciel ouvert afin de tester notre courage !

Vous me direz, moi qui ai eu le privilège de plonger de nuit, par un trou dans la glace, par -40°, dans les plaines verglacées de Vologda, en Russie...qu'est-ce donc que cette température quasiment estivale ?
Bon, je vous la fais courte, c'était quand même pas un sauna cette Méditerrannée en ce matin du 24 décembre 2008.

La preuve, l'air dégagé de Julien au moment de rentrer dans l'eau !


En arrière-plan, les "rochers rouges" de La Bocca... Lieu mythique  où j'ai appris à nager, plonger, où j'ai dragué les fonds à la recherche des histoires d'eau et autres aventures ! Notez ce palmier esseulé qui tente d'insuffler une perspective exotique au visage coincé de mon fils !



Et  pour vous prouver que tout ceci n'est pas un montage avec une photo quelconque prise cet été, voici la preuve absolue de notre fait d'arme ! Nice-Matin, canard béni des dieux, titrait d'une façon prémonitoire, "Des stars planétaires à Cannes". Sont-ce pour moi que ces mots s'étalent sur la Une grasse ?
2009 nous le dira...
Bonne année à  tous !

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La retraite en chantant !

Publié le par Bernard Oheix

Encore un départ dans mon équipe de l'événementiel du Palais des Festivals de Cannes, une retraite en bon ordre, la fuite !

C'est une équipe qui vieillit désormais, tous ces enfants du baby-boom en train de s'évanouir dans la nature, cela fait un peu cimetière d'éléphants ! Et je commence à sentir le vieux bouc, mon tour arrive, à l'évidence !

Bon en attendant, voici le discours prononcé lors du pot de son départ. Un discours de plus pour un salarié de moins.

On gagne une parcelle de son paradis chaque jour que Dieu a fait ! 

 

Qu’est-ce que la retraite ? On se pose tous cette question un jour ou l’autre… plutôt l’autre d’ailleurs !

60 ans…Hier seulement on commençait à travailler, on arrivait pour un premier poste, timide et impressionné… le temps passe si vite. Les mois, puis les années et bientôt les artères qui chauffent et les cheveux qui ont une fâcheuse tendance à tomber tout seul… et je ne vous parle pas du ventre qui tend la ceinture !

60 ans… On regarde tout autour de soi, il y a déjà nombre de nos amis tombés au champ d’honneur du labeur, mais on se sent encore si jeune dans la tête, on sait que chaque lendemain nous rapproche d’une drôle de frontière… mais elle est là pour nous tous, plus ou moins proche, juste au détour de quelques décades, années… ou même d’un lendemain de fête !

60 ans, mais j’ai l’expérience et je peux vous dire que… trop tard mon vieux…Tu n’as rien à dire… A la casse ! A recycler ! Prends tes cliques et ne claques pas !

C’est ainsi Daniel, qu’une carrière se termine et que la retraite se gagne ! Commencée dans l’enthousiasme des terrains de foot où tu brillas comme gardien de but en te niquant le genou au passage, très rapidement, tu délaissas les salves d’applaudissements des tribunes pour des tirs autrement concentrés, celui des artificiers qui tentaient d’illuminer le ciel cannois, et ce faisant, charmaient ton âme de grand enfant.

Penalty.

Car disons-le tout net, Daniel. Tu as oublié de grandir, tu es resté un gamin émerveillé par les feux de Bengale, les fusées rouges, les spermatozoïdes multicolores et les sifflantes stridentes qui déchirent la nuit du ciel. Au lieu de dormir, tes rêves avaient la puissance des cauchemars, de la nuit paisible, tu faisais un champ de tir pour des mines déconfites au matin.

De ton parcours professionnel, que retenir ? Tant de choses il est vrai !

Que tu envisageais avec délice de devenir un taxi-boy quand tu t’occupais des thés dansants ! Que tu t’activais au dîner des anciens en bisoutant toutes les mamies folles de ton corps ! Que tu plongeas dans les contrats en te noyant sous les chiffres ! Que tu flirtas même avec le jazz en payant Nina Simone de ton charme pour qu’elle joue le soir au festival… Et tant d’anecdotes, de gens qui sont passés et ont disparu, évanouis pendant que tu restais goguenard, gardien du temple, accroché à ton bureau et qu’un jour même peut-être, tu nous narreras tout cela dans un blog qui vaudra de l’or !

Mais cela n’est rien !

Car loin de faire une carrière, de construire une stratégie pour devenir quelque chose en étant quelqu’un, tu as joué avec constance comme un enfant, avec des pétards et des mèches, à celui qui avait la plus grosse, à sauter le plus longtemps et la plus jolie, à regarder d’un œil concupiscent les belles formes éclatées de tes copines les bombes !

Tu t’es marié parce qu’il fallait bien le faire et même plusieurs fois d’ailleurs… Tu as eu un enfant parce que la nature a voulu cela… Tu as fait semblant d’être un adulte responsable et sérieux… mais c’était du vent, Daniel Delesalle, une gigantesque escroquerie ! En effet, moi qui te connais bien, je sais que tu n’aimais rien tant que boire avec les potes en attendant le décisif 10ème coup d’horloge de la journée, le moment où les lumières de la Croisette s’éteignent et où tu levais la tête pour jouir de l’ivresse des paradis d’artifices.

Tu as croisé la route de ces grands anciens chamarrés de médailles, Panzera, mort pour l’internationale des feux, ton pote qui t’a initié à la poudre noire en te droguant à jamais, Lacroix, pas le peintre, l’autre, le shooté de la bombe qui t’a pris sous son aile en te faisant voir des mirages d’hallucinés, Igual l’Espagnol qui boit de la sangria en allumant sa mèche et rigole devant les explosions, et les Portugais, les Allemands, tes amis Québécois, et tout ce petit monde des artificiers, ces hommes virils et barbus qui mâchent la cordite en regardant péter le monde plus haut que notre cul… Ils sont une poignée, on aurait pu les enfermer aux îles et tu en aurais été le garde-chiourme averti et heureux… car ils sont ta vraie famille, ceux que tu aimas et qui t’offrirent asile en leur confrérie de l’inutile !

Tu pars à la retraite mais je sais que tu vas revenir goguenard nous narguer, entre deux croisières les pieds dans une eau de mer chaude, sirotant un dernier Morito pour nous observer en train de courir à perdre haleine derrière un temps qui t’a enfin rattrapé !

Et oui, les bombes c’est comme les hommes… même s’il faut longtemps pour les allumer, elles nous pètent tout de suite au nez en dégageant une odeur de soufre.

Reste alors à vivre tout simplement, et c’est ce que l’on te souhaite, Daniel. Profiter de la vie et mordre dans le gâteau de tous les plaisirs avec juste ce qu’il faut de pétards pour t’enivrer dans les étoiles !

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