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BoccaSamba... clap de fin !

Publié le par Bernard Oheix

Un été 2015 au rythme de la Samba...

Tout est né dans l'imagination de mon ami producteur, Richard Stephant, un jour de lecture d'un article sur le jeune dynamique et enthousiaste Maire de la Ville de Cannes, mon ancien président et complice du Palais des Festivals de Cannes, David Lisnard, lançant un projet pour La Bocca au nom évocateur de Boccacabana !

A l'origine un constat, La Bocca possède le plus grand front de mer de Cannes... mais celui-ci est totalement inexploité, dans un état pitoyable et l'idée de David Lisnard est de reconfigurer cette zone en la restructurant et en l'aménageant pour un plus grand confort mais aussi pour l'attractivité de ce quartier haut en couleurs où j'ai grandi et réside !

Car Boccassien je suis, reste et fier de l'être !

Aussi, après de nombreuses sessions de travail avec Richard Stephant (avec qui j'ai co-produit Le Requiem de Verdi, Le Canto General, le Mozzartissimo et tant d'autres galas de danse et concerts !), je me présente devant le Maire et lui lance, "-Si vous faites Boccacabana, je vous propose BoccaSamba pour accompagner votre chantier ?"

Regard interloqué, discussions animées, connivence retrouvée et "Banco" du Maire pour une édition 2015 qui devrait décoiffer !

BoccaSamba... clap de fin !

Mes motivations étaient simples et évidentes... pour moi !

1) Devenir le "Roi de La Bocca", ce quartier qui est le mien, dans lequel j'ai grandi, où j'ai vécu l'essentiel de ma vie. C'est ici que j'ai joué au foot, fait mon collège, dragué mes premières fiancées, vu mon premier film (dans l'Enfer Vert !) avec mon père dans un vieux cinéma de quartier... C'est ici que je me suis réinstallé après ma parenthèse burgienne, que mes enfants ont grandi, que je vais à la mer (au rocher rouge de Bernard, s'il vous plait !) et que je vieillis au fil des années qui s'enchaînent à un rythme incroyable !

2) Continuer mon équipée avec mon Maire, mon ami que j'ai soutenu pendant sa campagne, moi l'éternel soixante-huitard aux côtés du jeune quadra de droite à l'avenir certain ! Un paradoxe pour certains, une fidélité évidente pour moi ! Un homme avec qui j'ai eu une vraie liberté pendant les douze années où il a été président du Palais des Festivals et où j'étais son Directeur de l'Evènementiel, qui est à l'origine du succès de nombre de mes programmations... Iggy Pop, Pete Doherty, l'opéra moderne concocté avec Michel Sajn avec Archive et le CD avec l'orchestre de Cannes qui en a découlé, toutes ces idées bizarres qu'il a toujours soutenues et encouragées... Alors oui ! Pour lui et pour perpétuer notre amitié, mon BoccaSamba collait parfaitement à son Boccacabana !

3) Faire vivre ma boite, Bocca Conseils (cf. le site officiel de Bernard Oheix) en trouvant de nouvelles idées comme la Nuit de la Tchatche, Battles in the sky ou Le cinéphile, le jeu sur le cinéma que je développe avec une équipe de marseillais et Luc-Michel Toledano, son créateur.

4) Enfin et surtout, retrouver le terrain, le vrai ! J'ai commencé comme animateur de MJC (à La Bocca Frayère, justement !), j'ai toujours aimé la simplicité et le naturel des opérations menées avec les gens, sur le terrain, en proximité. L'animation n'est ni un gros mot, ni un concept désuet pour moi qui pendant 22 années a géré les plus grandes stars, la culture avec un grand "C", réalisé des manifestations de prestige. Derrière le Directeur, assoupi parfois, l'animateur a toujours veillé au grain, en maintenant un contact étroit avec la vérité du terrain... Cela explique sans aucun doute beaucoup des choix que j'ai fait !

 

BoccaSamba... clap de fin !

Alors que reste-t-il de cet été chaud et complexe à souhaits ?

La vraie beauté des gens, de ce public que l'on oublie trop souvent, se laissant aller, jeunes, vieux, arabes noirs ou blancs, à danser la samba, à se trémousser devant une scène improbable, entre deux tours où logent en s'ignorant des milliers de personnes, sur une terre battue, dans le soir caniculaire tombant.

L'excitation et la sensation grisante du dérisoire de la situation. Seuls avec Richard et Amélie, contre vents et marées, enfourchant ma moto afin de repérer les groupes sur la plage et leur offrant la vision surréaliste de corps emplumés, de silhouettes belles comme le crépuscule en train de danser aux sons d'une Batucada. Déchaînement sympathique des passions humaines, ferveur et bonheur de l'étrangeté de la situation !

Les heures avec les artistes, danseuses belle à couper le souffle, vieux musiciens brésiliens rompus à toutes les joutes musicales, star comme Zezihno, le roi du tic, tic, tac, débarquant spécialement de Manaus pour un concert gratuit sur une place de marché remplie d'un public avide de sensations.

La beauté des filles et des costumes de la Parade Fleurie transformée en corso carnavalesque sillonnant l'avenue principale de La Bocca au milieu de milliers de touristes et de Boccassiens en extase.

Le visage illuminé d'une petite fille se trémoussant en suivant une des danseuses dans des figures de plus en plus sophistiquées, l'oeil rieur d'une mamie esquissant un pas fatigué, son cabas à la main, devant la foule, l'embrassade émue d'un animateur à La Frayère après le concert de Dona Flor, nous demandant de revenir pour d'autres soirées aussi belles, le mot du Maire sur mon portable me remerciant pour mon action, la complicité des journalistes et photographes qui ont permis que la réussite évidente sur le terrain devienne un succès tout court, dans les esprits même les plus chagrin qui me prédisait une belle "gamelle" et ont parfois tout fait pour me mener à l'échec !

Mais les dieux de la Samba étaient avec nous en cet été et BoccaSamba 2 se déroulera, peut-être, en 2016 aux rythmes plus intenses des jeux olympiques qui se dérouleront à Rio de Janeiro sur la même période !

Alors vive le Brésil et les Brésiliennes !

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Vive BoccaSamba !

Publié le par Bernard Oheix

Mais qu'est ce que le Bocca Samba ? Une nouvelle danse de l'été ou un outil d'animation de La Bocca, le quartier de Cannes où je réside et qui est dans mon coeur ? Un plan ambitieux (cf. le dossier sur mon site Professionnel Bernard Oheix, onglet BO Conseils/Boccasamba) me permettant d'exister encore et de devenir le King of La Bocca, ou autre chose de beaucoup plus complexe et pervers ?

Comment répondre si ce n'est par quelques images volées pendant cet été de canicule !

A vous de juger !

Toujours prêt à faire parler d'une opération que je mène même s'il est nécessaire que je m'implique ! Inutile de vous dire que cet article et cette photo ont fait parler de l'opération en cours !

Toujours prêt à faire parler d'une opération que je mène même s'il est nécessaire que je m'implique ! Inutile de vous dire que cet article et cette photo ont fait parler de l'opération en cours !

Fernanda, Josy et Christelle, les reines de la Batucada en train de me remercier pour la confiance (et l'admiration !) que je leur témoigne !

Fernanda, Josy et Christelle, les reines de la Batucada en train de me remercier pour la confiance (et l'admiration !) que je leur témoigne !

les danseuses d'Anna Torres reconnaissantes !

les danseuses d'Anna Torres reconnaissantes !

C'est le Brésil ! Paillettes et postérieurs....un beau visage de la fête dans l'harmonie des couleurs !

C'est le Brésil ! Paillettes et postérieurs....un beau visage de la fête dans l'harmonie des couleurs !

Entre Anna Torres la reine du 6 aout et Zezhino, la légende du TIC,Tic,Tac qui est venu spécialement de Manaus pour un concert de folie sur la place du Marché de La Bocca ! Vous avez dit bizarre !

Entre Anna Torres la reine du 6 aout et Zezhino, la légende du TIC,Tic,Tac qui est venu spécialement de Manaus pour un concert de folie sur la place du Marché de La Bocca ! Vous avez dit bizarre !

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40ème Nuits Musicales du Suquet

Publié le par Bernard Oheix

40 ans que la magie perdure ! Les Nuits Musicales du Suquet, c’est plus de 300 concerts, plus de 5000 musiciens, artistes, plasticiens, conteurs qui se sont succédés sur le plancher de cette scène en fronton de l’église du Suquet perchée au sommet de la butte qui surplombe le vieux port. Ce sont plus de 150 000 spectateurs qui se sont juchés sur les sièges (inconfortables !) de la tribune, entre les remparts crénelés, sous le regard des sternes qui poussent invariablement leurs cris d’orfraie à l’heure où le soleil se couche, quand les premières notes jaillissent vers le ciel étoilé !

Rituel de l’arrivée sur la place ombragée de La Castre, de la descente du public sous le porche de l’église, découverte de l’agora où les places se remplissent dans les derniers feux du soleil !

J’ai réalisé mon premier Festival du Suquet en juillet 1989, époque d’artisanat, billetterie manuelle, équipe en train de se constituer autour de René Corbier, le Directeur des Affaires Culturelles de la Ville de Cannes dont j’étais l’adjoint. Puis en 1992, devenu Directeur de l’Evénementiel du Palais des Festivals, j’ai alors assuré avec Sophie Dupont, mon éternelle adjointe, ma soeur en travail, ma compagne de toutes les campagnes culturelles, la charge de la production des Nuits Musicales du Suquet.

La Direction Artistique était confiée à Gabriel Tacchino, qui avait fondé la manifestation en 1975. Pianiste de renom, enfant du pays, Gabriel a eu son heure de gloire. Que dire de nos 25 ans de collaboration, le meilleur comme le pire, mais le constat d’un attelage qui a fonctionné de nombreuses années et me permit à l’évidence d’acquérir un vrai savoir faire, une capacité de comprendre les mécanismes du classique et du milieu qui le gérait !

Dans les éditions 2007/2010, la situation se tendit entre la Direction Artistique et la Direction Générale du Palais. Epuisement et tarissement de la source d’inspiration du responsable de la programmation en décrochage, à la fois avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’artistes plus libres et moins conformistes et de la mutation d’un public en attente de nouveautés et de surprises.

Quand on me proposa de reprendre sa Direction Artistique, j’ai accepté le challenge difficile de succéder au créateur de la manifestation, crise de lèse-majesté s’il en est ! Une polémique enflamma les colonnes de journaux, entre ceux qui niaient ma légitimité et contestaient ma « compétence » en musique classique (mais j’ai toute ma vie programmé de la Danse sans être danseur, du théâtre sans être acteur et de la musique rock… sans être pour autant un rocker !). Une lettre déclarait d’ailleurs que si « -Oheix savait programmer, cela se saurait ! »… Ambiance !

Pourtant, cette guerre entre les classiques et les modernes se transforma en escarmouche vite oubliée ! Les programmations des premières années affirmaient ma volonté de casser le moule du « classique pur », de tendre des passerelles avec d’autres arts, d’ouvrir les tenants de l’orthodoxie à une forme de modernité et d’aller chercher un nouveau public, plus jeune, moins dans le « code » et donc plus volatil.

Ai-je réussi ? Les chiffres tendraient à le prouver même si tout n’est jamais parfait. Une partie (réduite) des « fans » de Tacchino s’évada. D’autres débarquèrent, et les Nigel Kennedy, Chilly Gonzales, Fazil Say, Laurent Korcia et autres vinrent ouvrir nos horizons à une musique classique résolument plus moderne. Des genres nouveaux apparurent, contes sublimes de Jean Louis Trintignant au crépuscule de sa carrière, staccato du Grand Corps Malade, bouille de Juliette et piano de William Sheller…

Des créations aussi, un Mozart en image, un hommage à Theodorakis, des voix Gospel se greffant sur les percussions caribéennes… et tant d’autres rêves que la magie du lieu magnifiait !

Tout ne fut pas sans grincements, tout ne fut pas du meilleur niveau… mais il y avait toujours de la passion, de l’enthousiasme et la certitude que la musique classique agoniserait de ne pas l’obliger à s’ouvrir à la période actuelle !

Pour la 40 ème édition, un retour vers les grands interprètes au service des grandes oeuvres me semblait l’axe idéal pour conjuguer la longue expérience de Gabriel Tacchino et la parenthèse enchantée de mon action depuis 5 ans !

Les concerto Brandebourgeois et Le Stabat Mater de Pergolese furent éblouissants sous la direction de Ashley Solomon conduisant le Florilégium de Londres, un des ensembles phares qui portent le renouveau de la musique baroque. Laurent Korcia fut égal à lui-même sous l’archet de son Stradivarius et en compagnie d’une jeune soliste pianiste américaine, Julia Siciliano. La Méditation de Thaïs de Massenet qu’il me dédia restera un des moments forts de toute ma carrière de programmateur.

François René Duchable, l’un des précurseurs de ceux qui firent voler en éclat les codes rigides qui étouffaient la musique classique (un frac aux orties et un piano dans le lac !) et Sophie Marin de Gore que j’avais accueillit, il y a plus de 20 ans, toute jeune et belle et toujours aussi belle et jeune, offrirent une création au Festival, balade entre des nocturnes de Chopin, le lyrique du 19ème siècle et les grands airs des comédies musicales américaines. Vadim Repin, le plus grand violoniste vivant et son trio (Kniazev/Korobeinikov) offrit une des plus belles soirées jamais entendues dans cette enceinte. Trio Elégiaque de Rachmaninov, N°2 de Brahms et « A la mémoire d’un grand artiste » de Tchaïkovski, connivence des artistes dont les instruments semblaient dialoguer, inspiration divine…

Quand à la dernière soirée du Festival avec L’Orchestre de Cannes dirigé par Wolfgang Doerner et mon ami David Levy en soliste piano, elle fut étincelante. Un Concerto n°1 de Chostakovitch dont il est un des spécialistes, et 3 oeuvres choisies par chacun d’entre nous à offrir au public. La philosophique The Unanswered Question de Charles Ives par David Levy, où une trompette interpelle par 7 fois les « vents » sous l’aile des cordes pour une question qui restera sans réponse. J’avais sélectionné l’Adagio for string de Samuel Barber, vagues montant à l’assaut de nos émotions pour embraser le silence, et le chef de l’Orchestre de Cannes, l’Appalachien Spring de Copland, télescopage entre la musique classique et la culture native des américains, fifres et percussions d’un folklore authentique !

N’oublions pas les concerts de 19h, pépites de découvertes et de voyages.

En terre de rock progressif pour un jeune groupe composé pour partie de Cannois vivant à Paris, Human Théoréma. Pour la première d’un groupe de rock dans un Festival Classique, ils firent honneur à la musique tout court, à l ‘esprit qui, de Mozart aux Beatles, refuse toute barrières et tout frein à l’expressivité et à la créativité. Un grand groupe est né ce soir là, et c’est aux 40ème Nuits Musicales du Suquet que leur carrière peut démarrer. longue vie donc à ces jeunes qui un jour, peut-être, deviendront des « classiques » de la musique moderne !

Sur les routes poudreuses de l’Italie du Sud avec le « pizzica » de Mascarimiri, airs folkloriques de Salento portés par des synthétiseurs, flûtes, guitare et tambourins en accompagnement, présence obsédante de mélodies se confrontant aux cultures qui l’environnent, de l’Orient aux Balkans, portées par la voix puissante d’un chanteur charismatique, Claudio Gianotti.

Enfin, l’accordeur des pianos du Festival, mon ami Jacques Coquelin, basculant du côté obscur de la force, se retrouva propulsé sur la scène pour un concert baroque médiévalo- provençal ! Galoubet et contre-ténor, ancêtre de la guitare avec percussions, du latin au vieux français… Une belle aventure menée avec beaucoup de délicatesse par cet ensemble composé de Cannois.

Voilà donc la 40ème édition du Festival des Nuits Musicales du Suquet qui s’achève. Dans une chaleur caniculaire, par 70% de taux d’humidité, devant des salles combles et pour mon plus grand bonheur ! Un voyage dans le temps et l’espace, à travers les grandes oeuvres de grands interprètes pour un Festival de plus ! La simplicité de Vadim Repin, l’oeil pétillant de François-René Duchable, le sourire de connivence de Laurent Korcia et l’amitié de David Levy en restent comme les repères d’un anniversaire grandiose !

Vadim Repin, le génie d'un homme simple et chaleureux !

Vadim Repin, le génie d'un homme simple et chaleureux !

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Pour en finir avec Bertolucci ?

Publié le par Bernard Oheix

En 1974, jeune étudiant à l’Université de Nice, je soutiens mon mémoire de maitrise en Histoire du Cinéma sur Bernardo Bertolucci sous la direction d’un jeune professeur passionnant qui m’a fait comprendre ce cinéma que j’aimais tant : Jean A Gili. C’est le moment où Le Dernier tango à Paris (1972) avec un Marlon Brando sulfureux, Jean-Pierre Léaud, Maria Schneider et une plaquette de beurre, l’ont propulsé comme un «grand» réalisateur à succès, et sur les écrans s’annonce le premier volet de Novecento avec Gérard Depardieu, Robert de Niro, Burt Lancaster, Donald Sutherland et tant d’autres qui le consacrera dans le monde entier, achevant un cycle d’une fertilité incroyable entamé avec La Strategia del Ragno en 1969 et poursuivi par Le Conformiste en 1970.

J’avais obtenu de la «Cinecittà», le grand studio de Rome, de travailler et de visionner tous ses films sur place. A l’époque il n’y avait pas de DVD ou autres supports, tout se visionnait sur la pellicule avec des grosses machines chargées par des techniciens. Je n’avais ( que trop brièvement) rencontré le maître pendant mon séjour romain, occupé qu’il était par le montage de sa saga sur l’histoire de l’Italie, des luttes paysannes à l’avènement du fascisme de Novecento.

Je ne pensais pas écrire pour et sur l’histoire du cinéma, juste le plaisir de travailler sur un cinéaste que j’aimais et dont La Stratégie de l’araignée, sur une nouvelle de Borges, avec Giulio Brogi et Alida Valli, était pour moi, un chef d’oeuvre que j’avais visionné 22 fois...

La scène du bal sur l’hymne fasciste (un monument de technique au service d’une idéologie), la complexité du sujet (un fils en quête de son père, Athos Magnani, mort comme un résistant et qui s’avèrera un traître à la cause... encore qu’une dernière image peut infirmer ce double glissement du héros en traitre !), la scène de l’opéra avec le flou qui dérobe le personnage et crée la tension, l’herbe qui grandit entre les rails d’une gare improbable aux sons d’un opéra de Verdi, la fusion novatrice en un réalisme ancré dans les terres et les traditions italiennes et la sophistication d’un formalisme au service des idées, tout cela faisait, à mes yeux, de cette oeuvre, un film majeur du 7ème Art d’un réalisateur au sommet de sa créativité.

Avec le temps qui a passé, j’étais persuadé que toute l’oeuvre de ce cinéaste semblait s’ériger sur un socle dont La stratégie de l’araignée m’apparaissait comme la pierre fondatrice.

Même si ses premiers opus (La Comare secca sur un scénario de Pasolini), Prima della Rivoluzione qui aura un succès critique important, Partner avec Pierre Clementi qui sera un échec en 1968) laissent deviner une vraie personnalité hors-norme, c’est avec La Stratégia del Ragno et Il Conformista qu’il développe un langage spécifique et une approche résolument moderne du cinéma.

Entre Godard et Pasolini, Bernardo Bertolucci va trouver sa voie et réalisera quelques chefs d’oeuvres tout au long d’une carrière jusqu’au Dernier Empereur, film phare et crépusculaire qu’il réalisera en 1987 et trustera 9 oscars en un chant du cygne que ses soucis de santé et son manque d’inspiration, malgré un Thé au Sahara et Little Buddha en 1990 et 1993, ne peuvent que rendre cruel !

Lundi 29 janvier : Arte annonce Le Conformiste sur sa grille. 40 ans que je ne l’ai pas revu. Choc. Je décide de le visionner et d’entrée, une monté d’adrénaline avec des images issues de mon passé, Jean-Louis Trintignant jeune et beau que j’ai accueilli il y a deux ans seulement aux Nuits Musicales du Suquet pour un de ses derniers concerts en musique, vieux et fragile, avec cette voix inimitable, déclinant des poètes libertaires… Dans ce film de Bertolucci, il est libre, passe du grave au sérieux, dans des décors « arts décos » sublimes. Invention et liberté d’une caméra qui se décale, décadre les plans, accroche les arrières plans et les détails pour mieux sublimer la « grande histoire » du fascisme à travers l’histoire personnelle de cet homme qui aspire à être le plus normal possible pour chasser les démons d’un viol et d’un meurtre qu’il croit avoir commis dans son enfance. De l’introspection à la réalité, d’un mariage formel sans amour à l’attentat d’un professeur antifasciste, tous les ingrédients explosent en un hymne baroque pour célébrer le drame d’une vie brisée qui se ment à elle-même et se conjure dans un fascisme obsessionnel. Comme il le déclare à la chute de Mussolini, « -je n’ai fait qu’obéir aux ordres, je ne risque rien ! » et c’est bien le drame d’une génération qui vécut la monté des dictatures, et c’est aussi une leçon sur l’universalité de l’horreur que nous vivons désormais.

A la relecture du film, je ne peux que m’interroger. Je n’étais peut-être pas assez armé idéologiquement à l’époque, du haut de mes 22 ans, pour en saisir toute la subtilité. La Stratégie de l’araignée que je portais aux nues avait tous les ingrédients pour me parler, la sophistication et l’introspection du Conformiste m’interpellait moins. J’aimerais désormais remettre les deux films en perspectives…

Et si j’ai un conseil à vous donner, allez voir ces deux chefs d’oeuvres et vous découvrirez deux magnifiques films réalisés dans une liberté de ton et une inventivité caractéristiques d’une période soixante-huitarde où tout était possible et où le cinéma était capable de parler de l’homme pour comprendre l’histoire des hommes !

Malade, fatigué, il vient présenter Io e Te, son dernier film au Festival de Cannes, en 2011 après 10 années de silence. Dans une chaise roulante, j'approche le maître et retrouve son regard intense. Inoubliable rencontre à l'aube de ma vie d'adulte avec un futur grand, à mon crépuscule professionnel avec un homme brisé qui a tant compté pour moi !

Malade, fatigué, il vient présenter Io e Te, son dernier film au Festival de Cannes, en 2011 après 10 années de silence. Dans une chaise roulante, j'approche le maître et retrouve son regard intense. Inoubliable rencontre à l'aube de ma vie d'adulte avec un futur grand, à mon crépuscule professionnel avec un homme brisé qui a tant compté pour moi !

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Festival du Film 2015 : 44 films... et moi, et moi, et moi !

Publié le par Bernard Oheix

Il n’aura pas plû sur Cannes en cette année 2015 ! C’est déjà un miracle ! Désormais, il reste une dernière montée du tapis rouge, celle fatidique des récompenses avec son corollaire, en ce jour de remise des Palmes, l’exercice de haute voltige des prédictions et des supputations, sport de tous les critiques en herbe, cinéphiles professionnels et autres monteurs de marches ! Oracles du cinéma, donnez moi la force aujourd’hui, du haut de mes 44 films, de m’offrir le plaisir divin de prévoir l’avenir !

J’aurais pu malgré tout, avant, vous parler des derniers jours avec nombre films passionnants...

Par exemple, Alias Maria, du Colombien Jose luis Rugeles Oracia, plongée hallucinée dans les maquis des FARC, où l’on s’aperçoit, une fois de plus, qu’il n’y a pas de guerre juste, et que chaque fois que les armes parlent, la raison s’éteint ! Masaan, de Neeraj Ghaywan est une comédie romantique indienne ancrée dans la réalité d’un monde dur, police corrompue, castes qui emprisonnent, codes rigides et tabou de la sexualité. Le destin d’une jeune femme qui tente de s’émanciper et d’un garçon qui veut s’élever au-dessus de sa condition vont se croiser au bout d’une longue route semée d’embuches. Magnifique et vibrant ! Dommage pour Le Trésor de Cornéliu Porumboiu (Roumanie) mais l’étirement des scènes et le manque de rigueur gâche une belle histoire et un talent naturel à l’humour.

L’humour, c’est dans un bijou injustement maltraité par le critique de Libération qu’on le trouvera dans A perfect day de Fernando Leon de Aranoa (Espagne). Une mission humanitaire à la fin de la guerre des Balkans tente d’apporter une aide aux populations serbes... Le drame et le rire, comme un cocktail funeste sur l’absurdité du conflit et l’incapacité des armées de l’ONU à remettre de l’ordre. Benicio Del Toro et Tim Robbins, formidables dans leurs rôles d’humanitaires professionnels désabusés confrontés aux démons de la bureaucratie et à la folie des dernières poches de résistance, naviguent en eaux troubles, celles d’un puit dans lequel un cadavre a été plongé et qu’ils tentent d’extraire avant que l’eau ne soit contaminée ! Jouissif, délirant et terriblement humain !

Il y a aussi Louise Bourgoin dans le magnifique rôle d’une paumée, dans Je suis un soldat de Laurent Larivière (France). Démarrant comme une satyre sociale, débouchant sur un polar autour de la traite des chiens, le film oscille sans réellement trouver son équilibre mais les acteurs portent à bout de bras ce projet ambitieux et réalisent une performance qui permet de nous tenir en haleine !

Mais voilà, le Palmarès de ce Festival qui pointe son nez à l’horizon ! Avec son lot d’incertitudes et de mystères.

Le film le plus fort, à mon goût, véritable coup de poing, est le Fils de Saul de Lazlo Nemes que je situe au niveau d’un Grand Prix Spécial du Jury. Pourquoi pas au sommet ? Parce que le sujet, la façon de le traiter et la désespérance qu’il véhicule ne me semble pas lui ouvrir les portes du paradis !

La Palme d’Or reviendra à Youth de Paolo Sorrentino. Extraordinaire performance des acteurs, scénario enlevé sur une réflexion libre sur la création, images en décalage, luxuriantes et baroques, techniquement parfait et dégageant une vraie émotion qui traverse le film comme un fil conducteur vers la sérénité et la mort. Variations permanentes qui, à la différence de ses précédentes oeuvres à mes yeux, sont en phase avec le propos et la volonté esthétique de créer de l’étrange dans un univers (un Spa de luxe dans les Alpes Suisse) aseptisé. A noter l’incroyable présence d’un «Pibe de Oro» plus vrai que nature et une pléiade de personnages «Félliniens». Il a tout pour emballer les frères Cohen !

Pour l’interprétation masculine, je rêve de voir le jury offrir à Vincent Lindon la consécration. Pour lui d’abord, cet acteur si présent, pour les choix de sa carrière, pour sa composition dans un chef d’oeuvre social, La loi du marché de Stéphane Brizé qui mériterait d’être palmé mais dont le format et le genre ne devrait pas trouver grâce. Plongée dans l’univers hyper réaliste d’un chômeur et dans les réponses d’un système à bout de souffle, Vincent Lindon se retrouve vigile dans un supermarché... Que nos hommes politiques et nos capitaines d’industrie aux salaires indécents et aux retraites mirifiques soient obligés de le visionner serait une mission de salut public !

On aurait pu, ces prix d’interprétation, les offrir à Gérard Depardieu et à Isabelle Huppert pour Valley of Love de Guillaume Nicloux. Mais c’est plutôt dans la catégorie prix du jury que l’on devrait retrouver cette superbe balade dans le cadre mystique de la Vallée de la Mort. Errance autour d’un fils mort qui donne rendez-vous à ses parents par delà l’au-delà… l’idée originale tient la distance et va jusqu’à son dénouement sans tomber dans le «christique» ou le bazar d’une bondieuserie de pacotille !

Voilà donc pour résumer et sans marc de café :

Palme d’Or : Youth de Paolo Sorrentino

Grand Prix Spécial du Jury : Le fils de Saul de Lazlo Nemes

Prix de la Mise en Scène : Le Conte des Contes de Matteo Garrone

Prix du Jury : Valley of love de Guillaume Nicloux

Interprétation Masculine Vincent Lindon

Reste à caser un accessit à Mia Madre de Ninno Moretti…. mais cela ferait 3 italiens au Palmarès, du 100%, du jamais vu… et pourquoi pas !

Et ce, nonobstant que je n’ai pas vu Carol de Todd Haynes avec un prix d’interprétation féminine à la clef ou plus si affinités !

Au jury de me donner raison, dans quelques heures !

Sinon, on ne peut terminer ce dernier article sur le Festival de Cannes 2015 sans parler des tics et des tocs des réalisateurs. En cette 68ème édition, les oiseaux ont souvent poussé de stridentes trilles venant percer les bandes-son et ce, d’autant plus, que ce fut l’avènement des «diamants sous canopée»...Innombrables plans de couvertures végétales en toutes saisons avec invariablement un soleil ou une lune pour percer le tissu arboré des branches.

L’Art Culinaire a rejoint le 7ème Art. La cuisine à joué un rôle primordial dans de très nombreuses pellicules et les bons petit plats ont servi de grands plans ! Les lieux d’enfermement ont été largement diffusés au service d’une jeunesse en délicatesse. Les animaux (moutons, béliers, chevaux, chiens et autres félins) ont servi la cause des hommes de bonnes volontés trop souvent pendus à leurs smartphones....

Enfin, si la production française était de grande qualité, en général, nombre de ses films mériteraient qu’un soin plus important soit porté à leurs scénarii... Il y a malheureusement un problème récurrent de construction filmique qui les empêchent d’arriver à l’excellence. La confusion des genres et le sacro-saint pouvoir du réalisateur sur le scénariste... qui sont souvent les mêmes en l’occurence, expliquerait cette difficulté pour l’homme du cut final à partager son pouvoir avec un censeur potentiel de l’histoire ! Un peu de rigueur que diantre !

Et aujourd’hui, pour mon ultime film, Office de Hong Won-Chan, à potron-minet, m’aura permis de goûter aux joies simples d’une méga-entreprise Coréenne, avec employés maltraités, stagiaires rudoyés, directeur stressé et bains de sang en apothéose pour un règlement de compte à OK Dollars avec courbe de ventes inversement proportionnelle à la monté de l’adrénaline chez la tueuse. Vive nos petites entreprises et rendez-vous tout à l’heure devant votre poste de télévision pour un vrai palmarès !

En attendant le Festival 2016 !

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Festival du Film 2015 : 28ème film !

Publié le par Bernard Oheix

Le festival dans son rythme de croisière... 28 films et déjà l’heure des bilans et des interrogations... Mais de cela, on en parlera dans un prochain article et tout de suite, mosaïque d’images et de commentaires à chaud, sans filets !

Deux frères éleveurs vivent côte à côte mais ne se parlent plus depuis 40 ans ! La maladie de la «tremblante» va les obliger à abattre leurs troupeaux et leur permettra de se retrouver. C’est le «pitch» d’un petit bijoux Islandais de Grimur Hâkonarson, Rams où les acteurs et la réalisation sont parfaits. Où l'on voit que l'éleveur est attaché à ses bêtes et qu'il fera tout pour en sauver quelques unes dans une nature belle et hostile !

Mia Madre de Nanni Moretti n’est sans doute pas la plus belle de ses oeuvres... Mais même un Moretti moyen reste un film passionnant. Une femme réalisatrice de film social engagé, avec un John Turturo cabotinant à souhait, accompagne, en même temps que l’accouchement douloureux de son film, les derniers moments de sa mère mourante. Palmarès à l’horizon... mais à quelle hauteur !

Amy de Asif Kapadia est un documentaire passionnant sur la vie d’Amy Winehouse morte à 28 ans d’excès et d’usure au zénith de sa carrière. A l’évidence, ce film démontre que cette génération est filmée depuis son plus jeune âge, qu’il existe désormais des traces de tous les moments de la vie, par le biais des minis caméras, des téléphones portables... la masse d’images emmagasinées est colossale ce qui permet d’assister de l’intérieur à la descente aux enfers d’une artiste que l’on découvre dans ses failles et son humanité blessée. La traque incessante des médias anglais par l’odeur du scandale annoncé jette un linceul sur toutes ses velléités de sortir du piège de la drogue et de l’amour dans lesquels elle s’est perdue... accompagné d’un père à la personnalité ambigüe ! Un excellent film documentaire, qui à travers le cas d’Amy, dévoile tous les ressorts glauques du show bizz et sa course effrénée aux profits.

Nahid de Ida Panashandeh est une confirmation de plus de la qualité du cinéma Iranien, de son inventivité et de la place fondamentale des femmes dans une société qui aliène leurs droits les plus élémentaires. Dans le code familial Iranien, c’est le père qui est dépositaire du droit des enfants... même si c’est un drogué délinquant ! Une femme (Nahid) va lutter contre son mari pour garder son enfant et reconquérir sa vie amoureuse dans une société machiste (rôle de son frère !). Ce film dévoile toute l’ambigüité de la société Iranienne figée dans des codes désuets mais où la vie s’exprime avec une force et une énergie incroyable par le biais d’une femme luttant pour sa vie et son avenir ! A noter l’option légale d’un «mariage temporaire», même à répétition !!!

Mon Roi de Maïwenn était attendu avec impatience après le «Polisse» qui avait embrasé La Croisette. Contrairement aux avis négatifs de la critique, c’est un beau et émouvant film dont on ne peut que regretter quelques longueurs et boucles redondantes (problème d’écriture récurrent apparement au sein de la délégation filmique Française...mais de cela, on en reparlera !). Vincent Cassel en séducteur manipulateur et Emmanuelle Bercot en amoureuse qui ne peut se libérer de son emprise sont parfaits et illuminent les plus beaux moments du film dans le bonheur comme dans le désespoir.

Vers l’autre rive du japonais Kiyoshi Kurosawa est un film étrange, flirtant avec le fantastique, sans pathos ni excès de religion. Un mort revient auprès de sa femme afin de terminer ce qu’il avait à faire. Nous apprenons ainsi que parmi les vivants, certains errent sans trouver la sortie vers l’au-delà et risquent de se perdre. Ballade douce amère au parfum Bunuelien.

Enfin, un des plus beaux coups de coeur de ce Festival, un film pétillant et étincelant, chargé d’énergie positive et qui pose (une nouvelle fois !) la place des femmes dans une société patriarcale dominée par la religion musulmane. 5 jeunes filles, soeurs orphelines, sont élevées par une grand-mère et un oncle. Leur liberté d’adolescentes sera enfermée derrière une véritable muraille et la famille décidera de les marier au plus vite afin d’évacuer le problème de leur émancipation. Mariages arrangées, unions forcées, jusqu’au suicide de l’une d’entre-elle et à la fuite des deux dernières vers Istambul et la modernité ! Le film respire l’ivresse de la révolte et les personnages savoureux de cette fresque familiale en disent bien plus que nombre de thèses sur la place des femmes dans la société archaïque. Mustang de la réalisatrice Deniz Gamze Erguven nous dévoile une société Turque dans toute sa complexité et offre un espoir à ceux qui veulent enfermer les femmes dans un corset de codes et de religion. C’est un véritable printemps bien loin de l’hiver "cinéphilique" convenu de l’an dernier !

Voilà, des coups de coeur, des films qui font réfléchir et rêver, ces images qui se télescopent en une chaîne ininterrompue d’espoirs et de luttes. Le Cinéma c’est cela aussi et surtout, une fenêtre sur le monde pour mieux le comprendre et le transformer, pour mieux aimer les femmes et les hommes !

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Festival du Film, 2015... 2ème livraison !

Publié le par Bernard Oheix

Ô désespoir, Ô rage ! Ô Mad Max ! On espérait retrouver ses racines originelles, toujours aussi fou et torturé dans un monde carbonisé par la haine. Las ! Plongé dans un amusement pour gamin « acnéïque », gigantesque tarte à la chantilly sans saveur ni intelligence, juste un excès de testostérone dans un salmigondis de religion païenne et de destruction de véhicules tous plus improbables les uns que les autres… jusqu’à l’overdose d’un néant de sable dans lequel le réalisateur se noie sans rémission ! Bon, cela m’apprendra à rêver de mes émotions d’antan !

Heureusement, il y a les films du 7ème Art, ceux fait pour des spectateurs sensés être normalement constitués, et de ce point de vue, ce week-end du 16 et 17 mai 2015 aura été un moment de cinéphilie intense !

Touch de Christopher Hougton (Australie) est un bon thriller mâtiné de 6ème sens, et L’étage du dessous de Radu Muntean (Roumanie), l’habituelle chronique sociale douce amère sur un thème important… la volonté de ne pas se mêler des affaires des autres, jusqu’au remord qui ronge ! Plus percutant, le passionnant film Argentin de Santiago Mitre, Paulina. Une jeune et brillante avocate décide d’aller enseigner les principes démocratiques dans une mission à Posadas, région du Nord de l’Argentine, contre l’avis de son père, un ex-révolutionnaire devenu juge. Violée par des jeunes, elle décidera de garder l’enfant comme un symbole de cette réalité qu’elle veut mais ne peut transformer.

Ann de Naomi Kawase est un film émouvant et une belle confirmation pour la prolixe réalisatrice japonaise de Still the Water. Un homme, Sentaro, blessé et triste, gère un snack qui propose des « doriyakis », sorte de galette aux haricots confis. Tokue, une septuagénaire lépreuse, va se faire embaucher et lui apprendre la recette authentique des « doriyakis ». Une amitié étrange les relie et il retrouvera alors la fierté et l’amour de la vie !

Le Conte des Contes de Matteo Garrone est une « fantasmagorie » mixant trois histoires entre l’épopée médiévale et le conte magique. 3 royaumes, des animaux fantastiques, une magie bien présente, des acteurs truculents, des décors sublimes, une vraie plongée dans un monde onirique, magnifiquement mis en scène… Il y a du Pasolini du Décaméron dans cette fable grivoise…Bon, pourquoi parlent-ils tous en anglais…faudra m’expliquer et c’est dommage, tant l’italien aurait chanter à nos oreilles !

Les Chaises musicales, de Marie Belhomme, en avant-première, est une aimable comédie avec Isabelle Carré tentant de sauver une réalisation manquant d’inspiration !

Ni le ciel, ni la terre de Clément Cogitorre avec un Jeremy Régnier magique, aurait pu être un grand film si son approche passionnante (la disparition physique mystérieuse de 4 soldats Français) avait débouché sur une résolution autre que le mystère et la proposition mystique ! Le huis clos de la guerre des hommes et le rapport aux autochtones restent un angle particulièrement fort de ce film attachant et surprenant.

Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Despleschin, peut nous irriter à cause d’une construction et d’une ligne directrice défaillante… Pourquoi 3 souvenirs ? Le dernier aurait suffit largement à justifier le film et ce d’autant plus que les deux premiers induisent des pistes qui semblent largement inexploitées et inutiles… Reste une magnifique histoire d’amour adolescente au charme vénéneux sur 1h30 !

Le Fils de Saul de Laszlo Nemes (Hongrie) sera mon premier vrai coup de coeur… un coup au plexus aussi, tant cette histoire qui se déroule dans un camp de concentration est à la limite du soutenable, par le sujet d’abord, un membre des « sondercommando » chargés de l’exécution et de « ramassage » des milliers de juifs qui débarquent pour être gazés, eux-mêmes condamnés en sursis, mais aussi par le traitement filmique et sonore de la pellicule. A hauteur d’épaule du protagoniste, sans cesse en mouvements parce que s’arrêter serait mourrir, phagocyté par les bribes de dialogues incessantes d’un monde à l’agonie où tout est horreur, le film dérobe avec pudeur la vision clinique des monceaux de cadavres, rendant encore plus explicite cette barbarie méthodique et organisée où le rendement est indispensable, où les « sujets » sont des dépouilles à faire disparaître. La tentative de révolte sera brisée mais des traces de cette holocauste seront à jamais inscrite dans l’histoire de l’inhumanité !

Un film salutaire à l’heure du déchaînement des forces sombres qui traversent notre société !

Voilà, j’attaque mon 20ème film…mais les Festivaliers cinéphiles ont envahi La Bocca et les files d’attentes grandissent comme notre impatience à partager l’écran de nos fantasmes ! Faut s’y faire même si rien ne sert de vociférer ! Cannes est bien le centre d’un monde de l’image avec ses lois et ses règles sans merci qui nous conduisent, après 1 heure d’attente à être refoulé au dernier moment par manque de places ! Dur, dur d’être un festivalier de base !

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Clip Départ ! Festival de Cannes (1)

Publié le par Bernard Oheix

Et la grande foire mondiale de l’image 2015 est donc lancée, un 68ème Festival, mon 38ème personnellement... J’ai tout vécu des diverses façons d’assister aux séances : invitations quémandées, portes dérobées, fausses cartes de presse, contrefaçon des billets...à l’époque où en maîtrise de Cinéma, rien ne pouvait arrêter les étudiants de l’Université de Nice dévoreurs de pellicule que nous étions ! Et puis il y a eu à partir de 1996 mon retour sur la Côte d’Azur après un exil doré à la MJC de Bourg en Bresse, jusqu’à ce poste de Directeur de l’Evénementiel au Palais des Festivals à partir de 2001 m’autorisant une certaine (relative) liberté... plus besoin de tricher !

Désormais, avec la retraite en chantant que j’ai décidé de prendre, c’est comme un cinéphile de base avec son badge autour du cou que je vis le Festival du Film de Cannes, avec ses cohortes de files d’attente, les discussions dans les queues avec des inconnus cinéphiles, les échanges d’information et les tuyaux sur les films à ne manquer sous aucun prétexte... Un mixte entre d’insupportables contraintes et le divin plaisir toujours renouvelé d’une extase !

Ma dernière montée des marches sur le tapis rouge remonte à 10 ans environ, et je ne le regrette pas, tenue de soirée, noeud papillon, si loin à mes yeux des 24 image/seconde dont les 24 marches de l’escalier mythique sont le symbole...Ma réalité c’est la cinéphile, la vraie, celle qui m’autorise à voir les films en continu dans une salle de La Bocca, un quartier de Cannes, à l’Ouest de la Croisette, sans forcément choisir, acceptant d’être surpris ou déçu, ingérant les milliers de kms qui séparent un réalisateur Australien d’un Vénézuélien, un Chinois d’un Turc, même si à chaque édition, quelques thèmes, quelques tics, des références étranges viennent percuter notre conscience, comme si les cinéastes se donnaient étrangement la main à l’heure de concevoir leur oeuvre dans le creuset de leur culture ! Quels seront ces thèmes... réponse dans une trentaine de films même si la dizaine que j’ai déjà regardés me donnent d’ores et déjà quelques indications (les jeunes et la délinquance, les lieux d’enfermement... à vérifier !)

En pré-ouverture, Christina Noble, nonobstant la noblesse du sujet (une irlandaise part sauver des enfants des rues au Viet-Nam et créer des dizaines de centres d’accueil dans le monde) est un film sans relief, trop convenu, manquant d’un regard mordant bien loin de la complaisance !

C’est donc avec le film d’ouverture, La tête haute d’Emmanuelle Bercot que les premières émotions jaillissent ! Un beau film grave, porté par des acteurs sublimes, sur un jeune qui, de 6 ans à 18 ans, sera encadré par des éducateurs et une juge pour enfants tentant de le sauver de lui-même et de la violence qui le dévaste ! A l’heure où les cris d’orfraies de ceux qui voudraient toujours plus de sanctions exemplaires et vilipendent une justice dite laxiste, ce film retrace fidèlement le chemin de rédemption d’un enfant perdu, coincé entre une mère aimante mais désaxée, l’absence du père, et l’impossibilité du rêve d’un futur. Il montre que le pardon et la 2ème chance sont indispensables pour guérir, il trace un chemin original entre le poing fermé et la main ouverte !

Rafale d’oeuvres du Cinéma des Antipodes à l’occasion du Festival Cannes séniors et un magnifique Healing de Graig Monahan (Australie) qui aura le Grand Prix. Sur un thème qui rejoint celui de Bercot (lieu d’enfermement pour adultes, semi liberté et 2ème chance), Viktor, un meurtrier, retrouvera sa place dans la société et le coeur de son fils grâce au efforts de gardiens éducateurs et d’un programme de réinsertion qui lui permet de gérer une volière de rapaces.

Tabula Rasa de Adryanto Dewo (Indonésie) et White Lies de Dana Rotberg (Nouvelle Zélande) proposent deux films originaux aux émotions «exotiques» mais à l’immense humanité. Dans le premier, un aborigène Papou recruté pour son talent de footballeur sur son île, se retrouve dans les rues de Djakarta après un accident à la cheville qui brise sa carrière. Il se reconstruira grâce à une rencontre avec une femme qui lui donnera sa chance et à l’art culinaire dont il deviendra un maître. Dans le second, après le massacre de ses parents par des colons blancs au début du siècle dernier, une native devient un «marabout» et maintient les traditions de son peuple... Contacté par la servante d’une riche colon, elle découvrira que c’est une fille de son peuple que sa mère a «blanchit» afin de lui offrir un monde meilleur. La naissance d’une enfant lui offrira une descendance et permettra la transmission de son savoir !

On peut passer alors sur le scabreux soft de My Mistress de Stephen Lance (Australie) avec une Emmanuelle Béart en maitresse Sado-maso (!!!) et sur Ewerything We Loved de Max Currie (Nouvelle Zélande) ou le rapt par un couple d’un enfant vivant afin de remplacer un enfant mort aurait mérité un traitement plus nerveux et tendu...

Reste pour conclure cette première rafale de films, celui de la Semaine de la Critique (1er ou 2ème film) Sleeping Giant d’Andrew Cividino (Canada) nous montre l’errance d’un adolescent en vacances, perdu dans sa découverte de la sexualité et les rapports avec deux jeunes flirtant avec la délinquance et les défis physiques. Film fort intéressant, à la thématique puissante, qui s’étire parfois et manque de reliefs pour convaincre totalement !

Voilà, mon dixième film sera le Mad Max...Bien loin du Cinéma D’Auteurs mais si proche de nos émotions de grands enfants ! Rendez-vous donc très bientôt pour de nouveaux commentaires en direct !

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Festival du Film Panafricain de Cannes

Publié le par Bernard Oheix

Cette année, Basile Ngangue Ebelle, le président fondateur, animateur, coursier et autre VRP multicartes du Festival m’a demandé d’intégrer le jury... Un honneur de participer à l’aventure de ce Festival qui contre vents et marées, montre le chemin d’une authentique prise de conscience du cinéma panafricain et trace les voies de sa reconnaissance et de son développement à l’international.

Dans le jury, sous la responsabilité de la Présidente Stephanie Girerd, dite «Mobutu women», la réalisatrice de l’excellent «L’Africaine», prix du public 2014, et qui su s’imposer, contrairement à son surnom, avec beaucoup de finesse et de doigté pour canaliser les énergies des membres de son jury haut en couleurs... Une productrice belle comme un soleil, Nadia Tamo, une réalisatrice camerounaise, l’énergique et volcanique Françoise Ellong dont le dernier film Waka truste d’innombrables récompenses dans les Festivals d’Afrique, l’élégant Glag Amog Lemra le réalisateur congolais de «Entre le marteau et l’enclume» dont je dis tout le bien que je pensais dans mon article sur la précédente édition, une réalisateur congolais Tima Ouamba, son story-bord sous forme de BD sous le bras (Le mystère de la terre pourpre) en recherche de producteur et un béninois débonnaire, Ayékoro Kossou, excellent réalisateur de courts métrage au sourire enjôleur (son documentaire sur le handicap au Bénin est un magnifique hommage à la prise de conscience et au dévouement de ceux qui traitent le problème dans une société qui à peur de la maladie !).

Repas en commun (poulet yassa et poissons braisés au riz pimenté, bananes planteurs), visionnement de films en continue, discussions et débats parfois toniques, petits verres de vin au bar convivial de cet hôtel dans lequel le Festival se déroule et où se brasse des idées, des échanges, des confrontations sur ces cultures si diverses qui composent l’arc en ciel d’une Afrique plurielle et de ses descendants, essaimé sur les chemins de l’esclavage et d’une diaspora trop souvent chassée par la misère, recréant un petit monde de paix dans une société trop souvent déchirée !

Et si la culture était ce «chaînon manquant» dont l’absence se fait cruellement sentir entre les nations et les races ?

Et si nous pouvions démontrer qu’entre nos différences, gisent des trésors d’humanité qu’il est indispensable de conserver, et que le chemin le plus direct entre les êtres humains réside bien dans l’acceptation de l’autre !

Au menu du festival, près de 40 films réparties en 3 catégories, court-métrages, documentaires et fictions… Une orgie d’images à ingérer en quelques 3 jours afin de remettre les Dikalo d’Or (l’Appel), la récompense suprême attribuée par le jury à la cérémonie de clôture.

Dans la catégorie des Courts, 3 films se sont détachés. Le prix a été remporté par Sketch de Stéphane Barton. Un petit bijou sur un jeune plus ou moins autiste, doué d’un talent de dessinateur qui lui permettra de démêler l’enlèvement d’une jeune fille grâce à un dessein. Narration nerveuse, cadre précis, interprétation remarquable…tout était réuni pour qu’il s’impose. Deux autres films sont à noter, The Double Deal, de Mark Holden où un « addict » au poker, sombre dans le jeu jusqu’à avoir un accident et se présenter devant Dieu qui lui propose de jouer son retour à la vie sur un coup de cartes ! Jouissif malgré la morale un peu convenue du « happy end », ce qui n’est pas le cas de l’horrifique For Dinner de Jeffrey Williams, où pour se venger de sa femme devenue lesbienne et qui a voulu le quitter, un homme passe des petites annonces sur internet et mijote ses victimes féminines en bons petits plats pour les servir en diner à sa femme captive !

Dans la série des documentaires, de nombreux films passionnants et instructifs. Poverty, inc. de Mark Weber est une charge contre tous les systèmes de soutiens à la pauvreté par les pays riches. Des cargaisons de riz qui ruinent les agriculteurs locaux, des oeufs distribués qui démontent les filières ovines.. avec à chaque fois l’exode des nouveaux chômeurs vers des capitales aux bidonvilles tentaculaires, de l’argent qui s’évapore dans les classes dirigeantes… Même l’action des biens pensants (Bono…) qui est scruté et analysé avec ses effets pervers ! Une charge salutaire qui démontre à l’évidence le « business » de la charité et les méthodes de cette nouvelle colonisation des pays pauvres. I love Kuduro de Marion Petrocino est le portrait, dans une Angola en pleine guerre civile, de ces jeunes musiciens et danseurs qui échappent au temps en fusionnant la House et la Techno avec les rythmes traditionnels angolais en un Kuduro (littéralement, le cul dur) qui emporte tout sur son passage et fera oublier les drames de la guerre ! Mais le Dikalo sera attribué à Camp 72 de Seema Mathur pour son poignant témoignage sur l’horreur de la guerre civile au Libéria et sur la nécessaire réconciliation entre les bourreaux et les victimes. A partir des travaux d’un tribunal de la réconciliation et de ses préconisations toujours pas respectées par le pouvoir politique, des témoins racontent l’horreur au quotidien, les bourreaux voisins, l’inhumanité et la barbarie… pendant que certains anciens chefs sont toujours des hommes politiques, sénateurs et autres, en contradiction avec les propositions de la Commission de la Réconciliation. Un exercice salutaire de mémoire à l’heure où tant de pays se déchirent et où les forces du mal (viols et esclavages des femmes, asservissements des populations, victimes civiles et intégrismes divers !) ont une dangereuse propension à se répandre à la surface de notre planète !

Enfin pour les longs métrages, si l’on excepte le film hors compétition fort attrayant, Njinga, Princesse d’Angola de Sergio Graciano (une fresque historique se déroulant au XVIIème siècle sur le combat et la rébellion d’une reine guerrière contre les envahisseurs portugais et hollandais), seuls deux films pouvaient prétendre au grand prix du jury. Dealer de Jean-Luc Herbulot est une plongée frénétique d’un homme qui « deale » de petites quantités de drogue et se retrouve piégé dans une grosse histoire, une journée de merde où tout se dérégle, tempo halluciné, excellence du jeu d’acteur, montage moderne… un polar « Gonzo » comme un coup de poing !

Le Dikalo d’Or et les Prix d’Interprétation masculine et féminine seront attribués à un drame romantique éthiopien Price of Love de Hermon Hailay. Un jeune chauffeur de taxi tombe amoureux d’une prostituée, réveillant un passé de douleurs et devenant un homme par le même occasion. Un final entre le happy end et le drame, un couple d’acteurs excellents, une technique soignée avec une image « bollywodienne » aux couleurs criardes, la dénonciation des rêves d’un départ pour l’ailleurs bien souvent revers de la prostitution et de l’esclavage des femmes… tous les ingrédients d’un film porteur d’espoir et dénonçant les miroirs de la vie.

Voilà. Une semaine de repos pour recharger les batteries et une autre manifestation nous attend, le Festival du Film de Cannes ! Mais dans celui-là, je ne serai pas jury, juste spectateur et mon objectif est de 35 films ! Cela me donnera un mois de mai à près de 70 toiles…Pas mal non !

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Les Nuits Musicales du Suquet 2015

Publié le par Bernard Oheix

40 ans, ce n’est pas rien dans la vie d’un être humain ! C’est encore plus dans l’histoire d’une manifestation ! Au début, il y avait la terre et le soleil, puis Dieu a créé plein de choses et Gabriel Tacchino a enchaîné avec les Nuits Musicales du Suquet… J’étais en culotte courte et c’est bien modestement que j’ai hérité de la Direction Artistique de ce beau bébé bien des années plus tard, il y a 5 années déjà ! Je l’accompagnerai encore un an sur les fonds baptismaux de l’excellence et je passerai le flambeau après une dernière « Oheixiade » en 2016, car ces Nuits n’appartiennent à personne, si ce n’est aux nombreux amateurs de Musique qui viennent chaque année remplir les travées inconfortables des remparts du Suquet pour communier avec le génie de l’homme.

J’ai tenté pendant ce bref épisode, de prouver que la Musique Classique était d’une incroyable modernité et que seuls, nos pratiques et le regard de certains, l’enfermaient dans un corset de convenances qui la coupaient du public populaire et des jeunes… Ai-je réussi ce pari ?

La ferveur des dernières éditions tendrait à me conforter dans mes choix… Les venues de Nigel Kennedy, de Chilly Gonzales, de Fazil Say, le théâtre musical, les créations avec la vidéo (Mozart, Camus) le Gospell Drums… sont autant de moments rares qui vous ont conquis ! Alors continuons donc encore à rêver, pour mon avant-dernier opus, d’un monde meilleur où les notes de musique se distribuent plus généreusement que les balles mortifères d’une Kalachnikov !

Il est normal et évident qu’une programmation s’arc-boute sur les noms de ses interprètes comme une signature d’excellence, surtout quand ceux-ci ont le prestige d’un François René Duchable, d’un Laurent Korcia, ou quand on a le privilège d’accueillir Vadim Repin, un des plus grands violonistes de l’époque actuelle !

Pourtant, en cette édition du mois de juillet 2015, c’est vers les oeuvres que j’ai envie de me tourner, vers l’incroyable florilège de compositions magistrales qui feront de cette 40ème édition des Nuits Musicales du Suquet, un «best-off» de la Musique Classique ! Qu’on en juge !

Le Concerto Brandebourgeois de Bach et le Stabat Mater de Pergolese pour la soirée inaugurale en compagnie du Florilegium de Londres, La Méditation de Thaïs, les sonata de Ravel et de Janacek pour la soirée de Laurent Korcia, Brahms (trio n°2) et le trio élégiaque pour Vadim Répin, et une somptueuse clôture de l’Orchestre de Cannes, avec des oeuvres inoubliables américaines (Adagio for string de Barber, The Unanswered Question de Ives, Appalachian String de Coppeland) et un « sublimissime » concerto n°1 de Chostakovitch avec David Levy en soliste...

A ces perles, rajoutons la création de François-René Duchable et de Sophie Marin-Degor «Paris-New-York» et vous aurez ces Nuits du Suquet que nous attendons tous qui berceront nos soirées langoureuses sous les étoiles d’un ciel d’azur cristallin.

La novation et les passerelles du classique au moderne seront l’apanage des 3 concerts de 19h avec l’énergie de la « Tarentelle » par un Mascarimiri dévastateur venu directement des Pouilles italiennes, de la musique médiévalo-provençale avec le groupe de notre ami Jacques Coquelin qui passera des entrailles du piano dont il est l’accordeur au poli du galoubet dont il sera l’interprète, et un authentique « band » de rock progressif composé de Cannois (les enfants de Daniel Rocchia, mon ami professeur émérite au BTS Audiovisuel du Lycée Carnot de Cannes) au talent et à la maîtrise impressionnante dans un univers de rock progressif et mélodique pour une première de leur formation dans leur ville natale !

Le Suquet 2015 ou l’aventure des grands espaces au service des grandes oeuvres !

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